Le gardien vient me réveiller, je dois sortir prendre l'air, trop bien un vrai hôtel attractif proposant des activités diverses et variées de toutes âges, adaptées pour tout le monde !

J'ai passé une nuit d'enfer, littéralement, les prisonniers n'arrêtaient pas de crier, d'autres rigolaient comme des démons, ils me faisaient peur. J'essayais comme je pouvais de dormir, mais bon ce n'était pas possible avec une nuit aussi agitée que celle ci.

On se promène, étant habituée à ce qu'on soit plusieurs comme un troupeau de moutons ça me faisait bizarre, je ressens du vide autour de moi. Le gardien m'annonce que je vais me faire interroger à savoir, pourquoi j'ai fait une telle crise et qu'il serait là pour surveiller s'il n'y aurait pas d'agressions physiques.

Je ne dis rien, il veut que je réponde quoi après ce qu'il vient de rapporter, tout est clair et net. Je vais mentir, je n'ai pas entendu cette voix roque, je ne l'ai pas entendue, je ne suis pas la réincarnée de la Dame Serpentine.

Je me retrouve à nouveau dans l'isoloir et pour faire passer le temps, je demande aux prisonniers pourquoi le sont-ils.

-Eh psssst ! Pourquoi vous êtes en prison ?
-J'aaaai tuéééé deeees geeeeens !
-Ah. Mais pourquoi ?

-C'éééétait uuuun déééémon !
-Les démons n'existent pas toquard ! Hurle un homme au loin. Moi je suis en prison pour avoir volé.
-Juste ça ? Dis-je étonnée

-Oui. Juste ça.
-Mais… pour quoi ?
-En manque d'argent pour pouvoir se nourrir, alors on fait des choses que nous ne le ferions pas en dehors du désespoir…

-Oh. Je comprends… C'est triste… Tu as combien d'enfants ?
-J'ai eu quatre enfants, dont un fut kidnappé, après que ma femme l'ait accouché, pour avoir eu les yeux verts…
-Je suis désolée pour vous.

-Vous ne devez pas vous excuser. Vous subissez le même sort que le mien… Que va-t-il lui arriver ?
-Il ? Des choses dont vaudrait mieux que vous ne le sachiez pas.
-Dites-le moi toujours.

Je me mets donc à lui expliquer la procédure des garçons aux yeux verts. Les garçons entre 5 et 10ans sont des enfants soldats, ils sont soûlés à l'alcool pour pouvoir aller se battre contre leurs adversaires comme si ce n'était qu'un jeu. Puis, à 11ans, les survivants restant deviennent des bombes humaines, ils sont envoyés aux champs de batailles en tant que bombe et meurent sur le coup.

Je n'entends plus la voix du père, mais je sens qu'il est bouleversé, plus aucun son ne s'émet dans aucun des prisonniers. Puis, les pleurs du père sonnent, les gouttes de ses larmes tombent comme des pluies et se met à prier, à demander de l'aide en haut que son fils puisse réussir à s'enfuir.

Je me recroqueville, culpabilisée de lui avoir dit la vérité, mais la réalité en est ainsi...

"La Kalar, sortez de l'isoloir.", il m'a appelé, l'heure de l'interrogatoire arrive…