Chapitre 1

Un concours aurait bientôt lieu. Un championnat d'écriture que les affiches dans sa librairie ne cessaient de lui rappeler. Il eut même droit à des promotionnels – des individus imbus deux même, en costume constellé de gouttelettes de sueurs faute à la température plus élevée à Terra que sur Aviyr. Cependant, le jeune homme n'avait aucunement le droit de les juger vu quil se paraît de son éternel sweat-shirt bleu océan. Mais tout de même !

Une plainte impuissante sortit de ses lèvres entrouvertes : l'état de son oncle ne saméliorait guère, au contraire, pour le grand dépit de celui-ci. Cétait le septième jour depuis son hospitalisation et la facture s'élevait à un coût exponentiel.

Il soupira.

Alors, quand ces gens descendu de la ville privilégiée sinvitèrent chez lui pour lui proposer de promouvoir à leurs places cet événement annuel ; Axe ne pouvait tout bonnement pas refuser. Bien que les œillades méprisantes et hautaines de ces personnes lui déplurent, le brun ne pouvait que mettre son mal en patience. Et puis, il lui suffisait de jeter des regards autour de lui pour s'apaiser de suite. L'odeur des livres que le garçon trouvait enivrant, le toucher des papiers aussi doux que de la soie, le son des touches des claviers et la vue des milliers de couleurs que constituait le petit coin rempli de fleurs. Sans oublier les tables silencieuses, un paradis terrestre pour les amoureux des histoires comme lui.

Ses doigts se crispèrent sur les feuilles colorées tandis que son cœur se serra. Oncle Alt adorait ces événements. Il aimait toutes les formes d'arts et plus particulièrement la littérature ; cétait de cet amour littéraire que naquît leur librairie-fleuriste, leur cocon de bonheur.

Dans ces moments de crise où l'impression de perdre le contrôle prenait le dessus, il ouvrit un livre d'aventure, s'assit et commença son voyage. Le temps se soustrayait à lui comme l'eau fuyante entre les doigts d'un enfant curieux. Les heures se succédèrent, et comme toujours, son esprit s'égara vers un monde nouveau ; le paradis secret de l'écrivain. Il en ressortit essoufflé et les yeux brillants. Gauche et droite, il tourna la tête en tous sens, comme un enfant fourbe se cachant des foudres de ses parents. Tout émoustillé, il balaya de son esprit les vestiges de la narration et se concentra sur son imagination débordante. Ici et là, des feuilles sétaient éparpillées, soufflées par les bourrasques venues des livres, il frissonna sous son pull. Peu à peu, l'air se réchauffa et le soulagement l'envahit, une pincée de culpabilité également. Il se sentit si mal de se servir de ses pouvoirs ainsi, mais avait-il le moindre contrôle sur son imagination ? Le moindre égarement pouvait prendre une dimension gigantesque.

Son cœur se calmait. Mais il n'en fut pas de même de son excitation. Ses yeux arrimèrent la couverture et il en fut submergé d'émotions.

Pourrait-il un jour écrire comme ces grands auteurs qu'il admirait tant ? Il se leva et déposa le livre sur son étagère, à sa place, bien rangé. Ses doigts effleurent avec délicatesse et amour les feuilles, perdu dans les méandres de ses pensées. Aurait-il un jour le courage de faire publier son manuscrit ? Pour l'instant, celui-ci lui échappait. Pour l'instant, il n'était pas prêt. Il ne voyageait jamais avec ses propres écrits, et, il en était certain que c'était un signe. Un signe lui disant d'attendre. Mais attendre combien de temps ? Dix jours, vingt ans, un siècle ? Ses questions demeuraient un mystère, mais il ne perdit pas espoir pour autant.

Il adorait écrire. Et lire.

C'étaient ses deux seules passions et lorsqu'il s'y consacrait, c'était corps et âme. Axe était si extrême, il aimait avec une telle passion ou au contraire haïssait avec beaucoup d'ardeur. Jamais dans la demi-mesure ! 

Et puis, il avait ça dans la peau. L'encre coulait dans ses veines à la place du sang. Cela se transmettait ces choses-là. Il avait vu jusqu'où l'amour avait conduit. Il savait jusqu'où la passion pouvait aller. Il le savait, mais pourtant, comme le papillon attiré par les flammes destructrices de la lampe, il ne pouvait s'en empêcher. Comme s'il était prisonnier, empêtrer dans les toiles de l'araignée dangereuse. Le destin. Nul ne pouvait y échapper ; le brun en était convaincu. Mais il avait le pouvoir de retarder l'échéance. 

Est-ce le destin de mon oncle d'être aussi malade ? Il refusa d'y songer et de croire, ne serait-ce qu'une seconde, à ces idioties ridicules et insensées. 

Il ouvrit la fenêtre dans le but d'aérer son esprit et la pièce. Ensuite, il entreprit de prendre soin de ses plantes. Ses mains firent des gestes devenus mécaniques alors que ses songes se cogitaient et dérivèrent inexorablement vers son oncle. Ses yeux passèrent sur les affiches sans les voir, bien qu'une partie de son esprit hurlait : " Axe participe à ces concours ! Tu n'as rien à y perdre au contraire, tu pourrais gagner de l'argent pour sauver ton oncle ! "

Dehors, des individus suspects circulaient autour de la boutique sans faire mine dêtre intéressé par les livres, les fleurs ou autres activités en rapport avec Aviyr. Axe ne s'en préoccupait point ; le libraire avait l'habitude maintenant. Ses clients étaient rares et il ne pouvait rien y faire, et puis, ces personnes répréhensibles les laissaient tranquilles, lui et son oncle, du moment quils qu'ils s'occupaient de leurs affaires. Une sorte de pacte muet. Cela lui convenait. Le bâtiment n'avait jamais été cambriolé ; cela voulait dire que ça marchait, non ? Ou peut-être que les barreaux sur les fenêtres et les systèmes de surveillance haut de gamme dissuadaient les potentiels malfaiteurs. Sûrement un mélange des deux.

Plusieurs jours à l'hôpital coûtaient un bras. Faire un voyage à Daelphine s'approchait aux prix de tous ces organes ensemble et séparés. Ils n'avaient pas une telle somme. Cependant, Axe était clair là-dessus ; Axe devait tout faire pour le ramener chez lui. Chez eux. Bien que cela le conduirait à une ruine certaine.

Des larmes coulèrent en silence. Sans prévenir. Goutte par goutte. Et bientôt, le soleil tomba lui aussi, plongeant le monde dans le crépuscule.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top