14.
"Contente de voir que vous avez suivi les instructions. Premièrement, je vous conseillerai de ne pas faire de gestes brusques. Entre le révolver pointé sur vous, et votre corps, un fil est tendu. Si vous entrez en contact avec ce fil, le coup partira. Et ce n'est pas tout...
Face à vous se trouve... Comment dire. Un ami à moi. Un très bon ami en qui j'ai toute confiance. Confiance en sa capacité à appuyer sur l'interrupteur qu'il possède, et provoquer ainsi la chute immédiate et irrémédiable de votre cercueil, le précipitant dans le gouffre qui se trouve sous vos pieds, séparé de votre boîte de bois par une simple trappe.
Car si vous me contrariez ne serait-ce qu'une fois, ou si vous tentez d'échapper à votre jugement, il n'hésitera pas un seul instant. "
Personne ne bougeait, ni ne parlait. Seules Cécile et Élisabeth sanglotaient. La voix continua son laïus.
" Commençons. Adam Laguerre, réponds moi avec toute l'honnêteté que contient ton cœur. Élisabeth Bizier mérite-t-elle de continuer de vivre, bien qu'elle n'ait rien fait pour sauver ton meilleur ami, n'ayant même eu pas le courage de le regarder succomber ? "
Élisabeth laissa échappa un cri étranglé. Charles commença à crier en direction de l'homme encapuchonné et Esther, paniquée, fixait Adam.
Celui ci, sans vraiment réfléchir, répondit d'un oui grave et tremblant.
" Très compréhensif comme garçon. Continuons. Cécile Cheval, Mickaël Pasquier et Rémi André, pensez vous que Charles Bizier mérite de vivre, malgré sa rage assourdissante qui l'aveugle depuis des mois, le conduisant à vous virer sur de simples présomptions ? Soupçons qui se sont révélés exacts, cela dit en passant. "
Imitant Adam, Cécile et Rémi répondirent immédiatement oui. Mais Mickaël ne dit rien. L'homme sombre au centre de la pièce tourna lentement son corps vers lui, le faisant reculer au fond de son cercueil.
- Fais pas le con Mickaël, lui lança Cécile.
- T'es pas sérieux gros ? ajouta Adam.
Aucun des membres de la famille Bizier ne parla. Ils regardaient Mickaël, pétrifié. Et lentement, l'homme bedonnant, baissant la tête, murmura "non". Personne n'eut le temps de se préparer. Personne n'eut le temps de crier. Le coup était partit, crevant la poitrine de Charles Bizier d'un éclair rouge sang.
Élisabeth hurla, vociféra, et se mit à bouger ses bras dans tous les sens. Esther n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche, que son cri se mourrait déjà dans sa gorge. Semblable au premier, le deuxième coup de feu claqua dans leurs oreilles, et le corps sans vie d'Élisabeth s'effondra sur le sol, comme celui de son mari. Elle avait touché le fil.
Lentement, tremblant au point que ses dents s'entrechoquaient les unes contre les autres, les yeux fixés quelque part dans une réalité parallèle, Esther se recroquevilla dans sa boîte, de manière à se trouver sous le révolver, et sous le fil.
- Esther, dit alors Adam, prenant conscience de la situation. Relève toi. Vite.
L'homme encapuchonné se tournait lentement vers elle. Il attendit quelques secondes, observant la détresse de la jeune femme, puis leva son pouce au dessus de l'interrupteur rouge.
- ESTHER ! cria cette fois ci Adam. RELÈVE TOI !
Levant les yeux vers le bourreau habillé de noir, Esther laissa échappa un gémissement. L'homme, le pouce presque posé sur la manette, fixait la jeune femme droit dans les yeux, lui intimant du regard de se relever. Alors l'orpheline se redressa. Peinant pour que ses muscles lui répondent, elle parvint à se remettre debout.
Et l'homme en noir abaissa son bras, reposant son pouce le long de l'arrière de la manette. Et le jeu reprit.
"Jean-Michel, si je te demande de choisir entre Esther, la femme involontairement responsable de la mort de tes enfants, et Mickaël, l'homme qui vient devant toi, de sang froid, de provoquer la mort de ses deux parents. Qui choisis-tu de sauver ?"
Jean-Michel ferma les yeux un instant, sentant le regard de son neveu sur lui. Toute l'ampleur du choix qui se présentait à lui le frappa de plein fouet. Plus jamais il ne sera le même homme.
Mickaël jurait, priait, riait nerveusement. Esther était immobile. Comme morte de l'intérieur. Et dans un silence tendu de larmes, Jean-Michel répondit.
__________________________
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top