Parodos

Il n'y avait ni petit ni grand. Chacun était le personnage principal de son histoire. Cette histoire qui les reliait tous. Cette histoire qui mêlait un passé oublié, un présent perturbé et un avenir compromis. Personne ne pouvait dire qui en était le personnage principal. Personne ne pouvait dire qui était bon ou mauvais. Les bonnes ou les mauvaises intentions n'existaient pas, cela n'avait pas de sens, il y avait juste des intentions, des chemins à prendre, à tracer. Une route à continuer. Les voies s'enroulaient, fusionnaient, se séparaient. Les fantômes du passé se mêlaient aux vivants du présent pour mieux hanter ceux du futur.


C'était l'histoire d'une fratrie,

Frères, sœurs, et amis,

Pourris, maudits et anéantis.

Réceptacles d'un noyau maléfique,

Aussi féroces que les bacchantes,

A la voix veloutée d'Orphée,

Aux esprits dissociés,

Aux corps unifiés.

Un tout absolu,

Aux membres dissolus.


C'était l'histoire d'une fratrie,

Frères, sœurs et ennemis,

Un, deux, cinq, peut-être dix.

La chair pourrie,

Renaissant de la terre nourrie,

Enfants des Dieux chéris,

Dont l'existence fut maudite.

Les limbes les ont accueillis.


C'était l'histoire d'une fratrie,

Ni frère, ni sœur, ni ami, ni ennemi,

Certains disparus,

D'autres réapparus,

Démembrés, aliénés, déstructurés,

Enfants accablés, du seul crime d'être nés.

C'était l'histoire d'une fratrie,

Inconnus, aux dons distordus.

Condamnés aux limbes éternelles,

Elle était leur sentinelle.


C'était l'histoire d'une enfant,

Condamnée par le refus d'un anéantissement.


C'était l'histoire oubliée d'un terrassement.


C'était leur histoire à tous.

A lui.

A elle.

A eux.

Mais à toi aussi, cher lecteur.

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