Les trois Savant Nomades se rejoignirent à la baie vitrée, remplie de diverses structures mécaniques, incluant de grands engrenages métalliques, des tuyaux et des plateformes. La vapeur fuyant dans le décor steampunk. Une quantité importante de verdure s'entrelace avec les structures mécaniques, indiquant une relation symbiotique entre la nature et la technologie. 

Les Nomades discutent en enlevant les plantes et les lianes qui poussent autour des machines, se mêlant harmonieusement à elles.

—Comment faire pour Marrow , et le petit garçon? Demanda la femme d'une voix autoritaire se voulant pressé. 

—On réfléchira à ça plus tard. C'est la fille qui m'inquiète le plus. Tous trois se tournèrent vers Nessa. Les mains sur les hanches , elle soufflait sur sa mèche sauvage pour la sortir de son visage. Marrow lui, faisait les cent pas. Kudo ,accroupie sur une des barrières à l'entrée, observe juste.

—Pour elle , on sait très bien ce qu'on va lui faire. Entonna t-il comme s'il chantait une évidence. 

—Je ferais en sorte que le petit soit au clair, il servira le roi et aura une bonne vie. Affirme la femme. 

L'homme au visage anguleux acquiesça , il donna un pin's. Celui-ci ,est couvert d'or. Une reliure de diamant en forme d'ouroboros, un serpent se mordant la queue. Emblème du royaume d'Eternatus. Elle vérifia si la devise correspondait: Liés par le sang, pour l'éternité. 

Elle traîne ses pas jusqu'à l'enfant ,elle met sur son linge de lin ,le pin's . Elle le frappa d'un coup de paume. Il fut bousculé dans les escaliers mais se rattrapa à une des barres de sécurité.

—Vous êtes folles ou quoi? Vous auriez pu le tuer. Largua Nessa comme une bombe prête à exploser

—C'est la tradition , je ne m'excuserais en aucun cas de le retirer de vos griffes impures.

Le visage de Nessa se contracta, sa peau brune rougissant. Elle serra son poing sur sa bague. Marrow lui posa une main protectrice sur l'épaule et fit un non de la tête.

Elle baissa les bras.

La Savante Nomade prit Kudo par l'épaule. La lumière centrale provient du dôme de l'escalier . Un marché nivelée rempli de divers étalages, chacun proposant des marchandises différentes. Les stands débordent d'objets, allant de paniers de fruits à des bocaux de tailles variées.

Certains Savants Nomades occupés à marchander ou examiner les babioles exposées ne prêtent pas d'œil a Kudo,descendant dans le plus bas sous sol.

La structure présente de nombreux arcs, colonnes et escaliers , des hommes armés de Spellcaster et d'autres d'épées se font face et s'adonnent à l'entraînement.

L’ambiance générale est empreinte d’enchantement et de merveille pour le jeune enfant avec une pointe d’obscurité dans le sous-sol. Le jeu de lumière et d’ombre, l’agencement chaotique et animé des soldats le font frémir jusqu'au os.

—C'est ici que tu vas t'entraîner pour l'instant. Dit la dame Nomade d'un ton enfantin. Jusqu'à ce que tu rejoignes la garde du roi. 

En ouvrant la bouche , aucun son ne sortit. De ses lèvres à demi ouverte il exposa:

—Ne...ssa 

Il rejoint les rangs en tenant sa tunique proche de son corps pour se rappeler la sensation rêche de la peau de Nessa.

En haut dans l'observatoire, les choses s'accélèrent. Pardieu. Nomade. Prit un Foudroyant. Arbalète électrique. Il la pointa sur Marrow. 

Marrow se déplaçait de sorte à ce que la flèche ne l'atteigne pas ,mais ses efforts vains ne l'amènent qu'à l'épuisement.

—Est ce qu'on est sûr de vouloir tuer quelqu'un d'aussi pecunier. C'est qu'il rapporte de l'argent le bougre. S’exclama Pardieu. 

—Aucune pitié pour les traîtres. Chuchota le plus grand à l'oreille de Pardieu , qui de ses mains frêles tremblait sur la gâchette de l'arbalète noire. Malgré sa maniabilité facile , il eut du mal à l'équilibrer. Pourtant équipé d'une poignée texturée pour une prise ferme.

Le métal du fût,reliant les branches, clinque de son doux bruit de métal dans l'air, résonne seulement avec la respiration de Pardieu, haletante.

Pourtant la lunette est montée sur le dessus pour un tir précis. Le carreau foudroyant n'attend que lui.

Pardieu se fait bousculer par son supérieur. Il lui arrache des mains le Foudroyant et tire une flèche. Elle traverse sa tête de part en part. Une giclée de sang luit sur le sol doré de l'observatoire. Son corps, gisant au sol, est atteint de tétanie et se secoue en convulsion a cause du choc électrique alors qu'il est déjà mort.

Nessa recule , elle sent ses pas se dérober sous ses pieds et la pièce rapetissait , elle revoit le sang de sa mère sur le sol , les coups , la force de frappe de son père et puis plus rien. Elle voit noir ,c'est le flou complet.

Elle se fait pousser par les épaules à travers un ascenseur qui descend , le froid lui mord la peau , des battements de lames s'entrechoquent dans un fracas assourdissant .

Lorsque sa vue revient, elle voit une bâtisse surélevée,flou. La structure construite sur pilotis et accrochée aux flancs des falaises, met en avant une organisation urbaine verticale. Reliées  par des ponts en bois sur lequel elle passe, les marches  craquant a chaque pas comme des brindilles.

Avec plus de clarté elle aperçoit un mélange de bois, de métal et possiblement de pierre. Des fenêtres en verre éclairées,notamment par des lanternes et des orbes lumineuses, des cordes électriques se connectant ,ce qui suggère la présence d’électricité dans ce lieu,  dans un paysage montagneux accidenté, avec des bâtiments nichés parmi les falaises. Une atmosphère brumeuse et enneigée ajouté à la solitude du lieu.

L'homme au visage dur , accompagné de son collègue Pardieu , ouvre la porte de métal qui grince sous ses écrous. Distordant une vue quasi irréelle d'un couloir violet .

—Gardien. Crie le grand Nomade à l'intention d'un jeune squelettique ,l'écho de sa voix provoquant des râles et des chaînes secouées.

Le jeune s'empresse de venir lui faire une révérence en se penchant bien droit.

—y a-t-il encore une place? 

—Malheureusement, le prisonnier 686 est le dernier et il n'y a plus de place. 

Le Savant Nomade tendit une flûte, long verre a pieds fins , le liquide y rougeoyant se torsadant pour créer une sorte d'épée.

—Une Lancesang? Il n'y a que les hauts gradés de l'armée qui en possèdent on ne peut pas en donner au prisonnier. S'inquiéta le garde en tâtonnant du pied.

—Ce sera un bref échange. 

Ils parcoururent la salle ,des prisonniers tirant leurs langues a la vue de Nessa :

—Je me la ferais bien. Grogne l'un d'eux. 

Nessa tourne sa tête et ses yeux exorbités luisaient d'une lueur émeraude , sa simple vue fait reculer l'homme hagard. 

—Voici le prisonnier 686. 

Lorsqu'elle se retourne ,Nessa le reconnaît tout de suite. 

—Won. Qu'est ce que tu fais là? 

—Dieu favorise les idiots, ils m'ont changé de cellule pour les amuser.

Ils la firent entrer dans la cellule. Ils laissèrent rouler deux flûtes de Lancesang au milieu de la pièce. 

—Ils feront moins les malins,ces enculés.

—J'ai sauvé la ville , c'est vous les enculés.

—Tu la fermes. C'est moi qui explique les règles. On va dire que c'est une arme récupérée clandestinement et qu'elle est intraçable. Je vais vous laisser vous entretuer. Le dernier en vie garde la cellule pour une sentence à vie.

Le claquement sourd de la porte de la cellule résonna dans la vaste salle, étouffé par les murmures macabres des autres prisonniers. L'air dans la cellule semblait plus dense, chargé de tension et d'une odeur métallique qui rappelait à Nessa les champs de bataille qu'elle avait tant de fois imaginés.

Won, adossé à un mur froid et humide, croisa les bras, un sourire ironique sur les lèvres.

— Alors, Nessa... Tu comptes te battre pour leur petit jeu tordu ? Ou on se fait mutuellement confiance ?

Il désigna les flûtes de Lancesang, toujours au sol, le liquide rougeoyant émettant une faible lumière dans l'obscurité de la pièce.

Nessa le fixa, encore choquée par cette rencontre inattendue. 

—Et je préviens que vous n'aurez rien à manger tant qu'aucun de vous ne tue l'autre. 

Les agents ricanent et tapent les barres de métal encensées par une foule de prisonniers en délire à vif pour une larme de sang coulée.

Won se jeta sur la Lancesang et forma une lance rouge. 

—Tu fous quoi , Won? 

—Désolé, je dois manger, je dois survivre, le sang dans ses flûtes ,c'est ceux des miens. 

Nessa referma son visage , la lèvre inférieure tremblante. Elle prit le Lancesang et en forma une épée.

Elle fonça sur lui et il tapa dans son épée. Déséquilibrée,elle tomba mais attrapa avec ses chaussures de laine le coup de lance pointé vers elle. Elle le désarma d'un coup de hanches. 

Elle planta profondément la Lancesang dans son coeur et lui murmura à l'oreille d'un ton mélodieux de son patelin de Namess:

—Que le meilleur gagne.