Chapitre 2: Un matin mouvementé

J'ouvrais les yeux après m'être tournée sur moi même à cause du mince filet de lumière qui me gênait. Après un coup d'œil autour de moi, je les refermais en me cachant de bas du visage avec la lourde couverture.

Je me relevais d'un coup. La chambre était grande, spacieuse, extrêmement bien rangée, mais ce n'était pas la mienne.

J'étais dans une chambre que je n'avais jamais visitée de ma vie. Enfin, à part cette nuit.

Un courant d'air venu de je ne sais où me fit remarquer qu'en plus d'être dans une chambre que je ne connaissais pas, j'étais nue.

-Mais qu'est ce ..

-Ah tu es réveillée !

Je levais la tête vers la voix qui venait de se faire entendre dans la chambre et mon regard croisa celui d'un homme, que je reconnu être Pat, rencontré la veille au soir. C'est tout ce dont je me souvenais. Il était pieds nus, portant un simple jogging gris qui lui tombait sur les hanches, laissant apparaitre un V bien formé. Ses abdos saillaient sous son t-shirt blanc. Il avait les cheveux tirés en arrière, laissant juste sa petite mèche lui tomber devant les yeux. Il portait un plateau rempli de viennoiseries et de verres remplis de jus d'orange. Je réalisais que, comme la veille, je le fixais, avant de me rendre compte que j'avais les seins à l'air. J'attrapais rapidement la couverture et me cachais la poitrine, rouge de honte, ce qui le fit rire.

-Tu sais c'est pas vraiment la peine de te cacher, me dit -il posant le plateau sur une tablette à roulettes au bout du lit, qu'il fit rouler jusqu'à moi. Je t'ai vu déjà toute la nuit.

J'essayais de balbutier des mots incompréhensibles en me rappelant la soirée de la veille, ce qui le fit rire de plus belle.

Il était magnifique quand il riait. Il retira son t-shirt et me le tendit.

-Tiens, tu seras plus à l'aise.

-Je.. Merci..

J'étais très gênée en enfilant le t-shirt, qui comme je m'en doutais, était beaucoup trop grand pour moi. Il s'installa à côté de moi et je jetais un œil sur le plateau du petit déjeuner qu'il avait préparé. Dans une assiette trônais des croissants, pains au chocolat et pains au raisin , et de l'autre coté, il y avait de verres de jus d'orange , ainsi que la bouteille juste à coté.

-Je ne savais pas quelles viennoiseries tu préférais, alors j'en ai pris plusieurs, et comme je ne savais pas si tu aimais le café, je t'ai pris du jus d'orange.

-C'est vraiment gentil merci, mais il ne fallait pas faire tout ça pour moi.

-Et pourquoi pas ?

Je plongeais mon regard dans le sien et il me sourit en croquant dans un croissant.

Une sensation étrange prit en otage mon cœur et se répendit dans chacun de mes membres. Qu'est ce que ce gars était en train de me faire ?

-Je ne sais pas comment me comporter avec toi, lâchai-je soudainement, regrettant presque mes paroles immédiatement.

-Pourquoi ça ?

-C'est la première fois que je me retrouve dans cette situation, expliquai-je. Je n'ai jamais couché avec un homme le soir même où je l'ai rencontré.

Il me regardait avec douceur avant de croquer une nouvelle fois dans son croissant.

-Tant mieux alors, je me réjouis d'être le premier !

Son aisance avec moi me permit de me détendre avec lui. Je me mis à déjeuner avec lui. Les pains au chocolat étaient encore tout chauds.

-Tu es allé les acheter au moins ? lui demandai-je.

-Oui, à la boulangerie en bas de la rue.

-Merci.

Puis je continuais, en pensant tout haut :

-On dirais un vieux couple. !

Je réalisais la connerie que je venais de dire à l'instant même où elle sortit de ma bouche. Je m'empressais de poser ma main sur ma bouche.

-Désolée, c'est pas le genre de chose à dire dans cette situation.

Je me risquais à lui jeter un coup d'œil, il me regardait, un sourire en coin, avant de rire silencieusement.

-C'est pas grave! Nous terminions notre déjeuné en silence puis je lui demandais si je pouvais emprunter sa salle de bain pour me doucher. Il acceptait et se levait pour me montrer le chemin mais je restais sur le lit, consciente de ne pas porter de sous vêtement et que son t-shirt risquait d'être trop petit pour cacher mes parties génitales.

-Tu viens ? Me demanda t'il lorsqu'il s'appercut que je ne le suivais pas.

-Je.. Je n'ai pas de culotte..

Le rouge lui monta aux joues et je compris qu'il s'imaginait des choses. Ce qui me fit rougir à mon tour.

-Oh je.. Pardon j'arrive.

Il se précipita sur le coin du lit où il fouilla dans un tas de vêtements, de nos vêtements, et me tendis ma culotte en souriant.

-Charlotte aux fraises, hein ?

J'attrapais mon sous vêtement en évitant son regard, rouge de honte.

-J'avais pas prévu de me retrouver ici..

-C'est tout à ton honneur ! Aller viens te laver.

Il s'éloigna dans le couloir et je me levais, enfila ma culotte en manquant de trébucher et le rejoint.

Sa salle de bain était comme sa chambre : spacieuse. Elle était bleue ciel, mais cela rendait plutôt bien. Il me donna une serviette et de quoi me changer par la suite. J'entrai dans la douche après m'être déshabillée. L'air frais de la cabine me faisait frissonner. J'allumais l'eau et le liquide se répandit sur mon corps. Le liquide qui, évidement, était froid. Je laissais échapper un petit cri et me collais au mur en essayant d'éviter l'eau, mais le carrelage n'eut pas l'effet recherché et je m'écartais rapidement du mur en manquant de tomber.

Pat se précipita dans la salle de bain et toqua à la vitre qui heureusement pour moi, était opaque.

-Ça va ?!

-Oui, c'est juste que l'eau est froide..

-Oui, j'aurais du te prévenir qu'il fallait la laisser chauffer, excuse moi.

-Ce n'est pas grave dit-je alors que l'eau commençait à se réchauffer. Mais du coup..

-Du coup ?

-Non, rien, c'est pas important.

"Mais qu'est ce que j'allais dire moi.."

-Aller vas-y, dis moi avant que je m'en aille.

-Pour te faire pardonner.. Tu ne voudrais pas me rejoindre ?

Certaines images de la nuit dernière se bousculaient dans ma tête. Je commençais à me sentir mal quand je n'entendit aucune réponse de la part de Pat.

-Non, lachais-je. C'est pas grave laisse tomber je..

La porte s'ouvrit soudain et le visage de Pat, tout sourire, apparu à travers la buée causée par la chaleur. Je rougis et détournai le regard, cachant malgré moi mes parties intimes. Il referma la porte et je commençais à suffoquer. Entre la buée et lui, la chaleur ne cessait d'augmenter à l'intérieur de la cabine de douche.

-Ta demande m'a étonné quand même, me confie t'il lorsqu'il commença à se savonner les cheveux.

-Je m'étonne un peu moi-même je t'avoue.

-Quand je t'ai vu hier, je pensais que tu étais la fille un peu chasseuse, qui savait ce qu'elle faisait et qui était sûre d'elle.

-Et moi quand je t'ai vu hier, je pensais que j'étais cette fille qui savait ce qu'elle faisait et qui était sûre d'elle. Mais après cette nuit, je me suis rendue compte que j'étais tout le contraire.

Il ne me répondit pas, mais je le senti se rapprocher de moi.

-Pat?

Je lui fit face et ne pu m'empêcher de rire : la mousse sur ses cheveux formaient un bonnet.

-Ah oui tu rigoles ?

Il m'attrapais alors par les hanches et me tirait contre lui, la tête penchée en avant de façon à me tartiner le visage de mousse.

-Ah !

J'essayais de me débattre, désespérément tandis qu'il réussissait à m'étaler de la mousse partout. J'attrapais une poignée de shampoing et je me mis à frotter contre sa joue et sa nuque. Je réussi même à lui en mettre dans la bouche, qu'il réussit à cracher en faisant une bulle. J'éclatais de rire et il me plaquais contre le mur devenu chaud de la douche, nous plongeant sous le jet et nous débarrassant de la mousse qui s'écrasait alors sur le sol de la douche. Il posait ses mains de chaque côté de mes hanches et plongea son regard dans le mien tandis que je passais mes bras derrière sa nuque.

-J'ai l'impression de te connaitre depuis toujours, me glissa t'il.

-C'est dingue, mais moi aussi, répondit-je assez bas pour que le bruit de l'eau cache mes paroles, mais ce ne fit pas suffisant puisqu'il me sourit.

Je rapprochais mon corps du sien et plongeais ma tête dans son cou. A cet instant, je crois que je n'avais jamais été aussi bien dans les bras d'un homme. Je relevais la tête, et après m'être perdue dans ses magnifiques yeux verts, je ne pu m'empêcher de me glisser sur la pointe des pieds et de poser mes lèvres sur les siennes.

-Où est ce que je la met ?

-Pose la sur le radiateur.

Une fois la serviette posée à l'endroit indiqué par Pat, je le rejoignit dans la cuisine après avoir récupéré toutes mes affaires de la veille.

-Bon, bah je vais y aller.

-Déjà ? s'écria -il visiblement étonné.

-Oui, je dois récupérer ma voiture, rentrer chez moi pour me changer et aller faire des courses.

-Bon, et bien dans ce cas je te raccompagne à ta voiture.

Je me laisse raccompagner. Tout le long du trajet, ni lui, ni moi ne prononçons un mot, surement à cause de l'appréhension des aurevoirs. Qui arrivent beaucoup trop vite lorsqu'il me dépose devant ma voiture.

-Bon, et bien.. Merci pour tout, lâchai-je en fuyant son regard.

-Non je.. Ça m'a fait plaisir.

Il semblait aussi gêné que moi.

-Bon, et bien.. Aurevoir.

-Au revoir..

Je commençais à ouvrir ma voiture, lorsqu'il m'interpela.

-Aby ?

Je me retournais, pleine d'espoir.

-Oui ?

Il me tendit un petit bout de papier avec dessus des nombres. Un numéro de téléphone. Son numéro de téléphone.

-Prend ça, au cas où.

-Merci.

Je me rapprochais de la voiture et me penchais sur lui pour lui embrasser la joue. Il m'attrapa par le bras et me forçait presque à l'embrasser sur la bouche. Un baiser presque autant désiré par moi.

-A bientôt dans ce cas, Pat Merens.

Je lui fit un clin d'oeil et rejoint ma voiture, que je démarrais. Je passais la première et m'éloignais de lui, qui ne bougeait pas, comme s'il me regardait partir en se demandant, tout comme moi, quelle serait la tournure de notre relation.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top