- Mon frère est mort. J'étais à son enterrement. Je suis partie longtemps, car il a été enterré en Australie. C'était son rêve. Il s'était engagé dans l'armée suite au décès de nos parents. Il est allé se battre en Iran. Il n'est pas revenu. Il disait toujours qu'il n'avait plus rien à perdre, depuis que nos parents avaient perdu la vie... ainsi que ton père. Je ne sais pas si tu te souviens de lui. C'était l'un de ses meilleurs élèves. Alain. 

Oui, elle se souvenait. Le père d'Élisabeth était un entraîneur de patin à glace de niveau national. Avant ils habitaient à la montagne. A la mort de son père, sa mère, sa sœur et elle avaient déménagé en ville, à l'autre bout de la France. Elle avait espérée qu'elle ne croise personne de son passé.

- Tu sais, Thibault, pendant longtemps j'ai été incapable de parler de ma famille. Juste la danse était aussi devenue un sujet tabou.  Alors je pense que tu es pas même pas conscient de ma situation familiale. Je n'en n'ai jamais parlé, à personne. Je sais que tu ne m'apprécie pas, alors c'est gentil de ta part de bien vouloir prendre la peine de t'expliquer avec moi. Mais tu ne me changeras pas. Je porterai le deuil toute ma vie. Ma route est semée de pleurs. Elle ne changera pas, je ne le veux pas . C'est mon destin. J'en ai tracé une bonne partie. Une fois engagée je ne peux me détournée. Tu ne fais pas partie de ma route. Laisse moi. Tu seras bien mieux sans moi.

Elisabeth se tourna pour que Thibault ne puisse voir une unique larme perler sur  sa joue.

- Tu penses vraiment que je te déteste ?

- oui. Je n'ai pas été très gentille avec toi, et tu me l'as fait comprendre.

- Bien sûr que non, je ne te déteste pas. Et je suis même très loin de te détester...

Le garçon eut un drôle de sourire, puis s'éloigna.

Il se retourna et dit : 

- Tu devrais essayer la danse. Tu verras, tu changeras.