7 Circonstances et conséquences
Lorsque Meredith émergea le lendemain matin, le soleil irradiait le salon du douze square grimaurd.
Il y régnait un désordre indescriptible.
Des bouteilles vides jonchaient le sol, des vêtements étaient éparpillés, et des objets étaient fracassés et épars sur les tommettes rouges.
Meredith, les pensées encore embrouillées par l'alcool, avait du mal à rassembler ses souvenirs.
Que diable faisait elle là, nue, dans le salon ?
Un mouvement sur sa droite attira son regard, et elle croisa le regard incrédule de Regulus, nu et couvert d'un plaid.
Ils réalisèrent alors ce qu ils avaient fait.
Meredith rougit, lorsque ses souvenirs s'éclaircirent.
Elle détourna le regard, incapable de croiser les yeux gris qui reflétait sa propre culpabilité.
Elle chercha sa baguette, et se rhabilla rapidement.
Puis, elle se leva et monta à l'étage, sans un mot.
Regulus s'habilla à son tour.
Son regard balaya la pièce, et il s arrêta sur un cadre de photo dont les morceaux de vitre brillaient sous les rayons de l'astre du jour.
Il se mordit les lèvres et ramassa le cadre.
La photo de mariage lui brula les yeux.
Fleur et lui se tenaient face à face, de profil, les yeux dans les yeux, dans le soleil couchant, il y avait tant d'amour dans ce cliché, que son coeur se serra.
Comment avait il pu la trahir ainsi ? L'oublier, le temps d'une nuit.
Il s'en voulait terriblement. Les remords, la culpabilité le hantait.
Il rangea la pièce, répara le cadre et murmura "pardon" avant de le reposer.
Puis il se servit un café.
Meredith avait pris une douche. Et retardait le moment de descendre.
Comment avait elle pu se montrer aussi inconséquente ? Ça ne lui ressemblait pas de perdre le contrôle ainsi.
Elle s'en voulait. Regulus était fragile, vulnérable, il avait besoin de soutien, pas d'une nymphomane qui se jette à sa tête, pour assouvir de bas instincts.
Elle finit par redescendre, une heure plus tard. Bien qu'elle aurait préféré ne plus jamais le croiser, elle ne pouvait pas rester indéfiniment dans cette chambre.
Il était dans la cuisine, et lui tournait le dos.
Elle hésita, jeta un coup d'œil rapide vers la porte d'entrée, tentée de partir sans rien dire.
Mais elle n'était pas une lâche.
- Reg ?
Il se retourna lentement.
Et elle lut le maelstrum de pensées contradictoires qui se bousculaient dans sa tête.
- Je suis désolée. Dit elle. Je comprends que tu m'en veuilles, mais...je n'ai jlamais voulu ça.
Un bref silence accueillit ses mots.
- Je ne t'en veux pas, Mery. C'est à moi que j'en veux.
- Tu n'as pas à t'en vouloir, tout est de ma faute. Tu voulais aller te coucher, c'est moi qui ai insisté pour qu on boive.
- Tu ne m'as pas mis un entonnoir dans la bouche.
- Non, mais...
- Mery, on a fait une erreur, mais il n'y a rien de grave. On est tout les deux fautifs, mais on est...célibataires, on a fait de mal à personne. On a qu'à oublié ce qui s'est passé, ce n'était...qu' une nuit.
- Tu veux qu'on fasse comme si rien ne s'était passé ?
Il hôcha la tête.
- Enfin, si c'est aussi ce que tu souhaites.
Elle hocha vigoureusement la tête.
- Oui. Oui bbien ssur qque cc'est c'est qque je vveux. Je ttiens à tton amitié tu tu le ssais.
- Moi aussi, j'y tiens. Alors on oublie tout.
- D'accord.
Malgré leur bonne volonté, cependant, une gêne s'était installée. Désormais ils s'arrangeaient pour ne plus rester seuls.
L'ambiance était tendue, les silences plombés s'installaient.
Leur belle complicité avait volé en éclat, et au bout de trois semaines, Meredith décida qu'il était temps pour elle de rentrer chez elle.
Regulus n'émit aucune objection, preuve s'il en fallait qu'elle avait raison de partir.
Les enfants, en revanche, eurent du mal à comprendre pourquoi leur tante les abandonnait.
Ils pleuraient et s'accrochaient à elle.
Elle avait du mal à contenir ses larmes.
Mais on lui avait appris dès son plus jeune âge, à ne rien montrer de ses sentiments.
Elle repoussa fermement les enfants leur assurant qu'elle les aimait et les reverrait très vite.
Derrière la porte d'entrée, elle s'y appuya quelques minutes. Refoulant sa peine, puis, elle transplana.
Elle reprit sa vie comme si cette année en compagnie de Regulus et de ses enfants, n'avait jamais eu lieue.
Elle quitta le sanctuaire pour s'installer dans une maison à Godric'hollow.
Mais à peine était elle rentrée, qu'elle fut prise de nausées répétitives.
Elle pensa de prime abord que cela venait de la contrariété, ça passerait avec le temps, mais elle se sentait fatiguée, et les nausées devenaient plus nombreuses.
Au bout de deux semaines, elle se décida à consulter.
Lily était débordée, aussi se rendit elle chez un confrère.
Le verdict de celui ci, fut sans appel.
- Vous êtes enceinte.
Les mots eurent du mal à franchir la barrière de sa compréhension.
Elle ne pouvait pas être enceinte. C etait impossible.
" Elle n'avait eu aucun rapport sexuel depuis...."
Elle blémit.
"Non, ça ne pouvait pas...il ne fallait pas..."
Pendant deux semaines, elle resta enfermée chez elle. Refusant de voir qui que ce soit, y compris Evan.
Elle aurait voulu que cette nuit n'ait jamais existé.
Elle n'avait pas le courage de parler à Evan de cet enfant dont ni l'un ni l'autre ne voulait.
Finalement, elle prit sa décision, elle avorterait en secret, personne ne le saurait. Regulus n'apprendrait jamais cette paternité qu'il aurait pu avoir.
Elle acheta les ingrédients dans l'allée des embrumes, et prépara la potion avortive.
Elle refusait de laisser la moindre pensée négative, contrarier sa décision.
Assise dans son canapé, elle regardait le bol encore fumant, contenant le mélange qui mettrait fin à sa grossesse.
Elle prit une profonde respiration, et la but.
Voilà, il n'y avait pas de quoi en faire un drame. Ce n'était qu'un minuscule embryon, à peine plus gros qu'une tête d'épingle. Il n'avait pas de cerveau, pas de conscience. Il n'était rien.Rien qu'un obstacle qu'elle avait balayé d'un trait.
Elle avait fait ce qu'il fallait. De cela, en tout cas, elle n'en doutait pas.
Des coups frappés violents à la porte la reveillèrent en sursaut.
Elle se redressa, la tête lourde, les pensées embrouillées.
Elle se leva et alla ouvrir.
- Sirius ?
- Tu es vivante. Bon, c'est déjà ça. Tu vois Rosier, je t'avais dit qu'elle allait bien.
- Je suis désolé Mery, mais tu ne voulais voir personne, pas même Winka, alors je me suis inquièté.
- Bein vous vvoyez, je vvais bbien. Vous poupouvez partir.
Sirius fronça les sourcils.
- Tu as une mine affreuse.
- Je ssuis fafatiguée, cc'est tout.
- Il se passe des choses bizarres. Tu es venue vivre ici du jour au lendemain, Reg ne donne aucune explication sur tin départ de chez lui...
- Ca faisait un an que je vivais chez lui, il était temps que chacun reprenne sa vie.
- Mais tu veux même pas voir ton fils.
- je dois couver quelque chose, j'ai pas envie de lui donner, je suis peut être contagieuse.
Elle se laissa tomber dans le canapé.
- Si vous voulez boire quelque chose, servez vous.
Sirius saisit le bol vide sur la table, et en flaira le contenu.
- Bon, Rosier, on va laisser la dame se reposer. Tu vois bien Qu' elle va bien.
Il hésitait.
- Vas y Evan, Sirius a raison. Je vais bien, j ai juste mal à la tête.
Il les observa un instant, et quitta la maison, agacé.
- Bien, dit alors Sirius. A nous deux. Tu peux me dire pourquoi ce bol sent l'astragale et le pin ?
Meredith soupira.
- Je me suis fait une infusion. J'avais mal à la tête.
- Je ne suis pas aussi doué que toi mais j' en sais suffisemment pour savoir que ces herbes n'entrent pas dans la compisition d'une potion pour migraine.
- Ah non ? Alors pourquoi selon toi ?
- Ne me prends pas pour un con. C'est une potion avortive. Tu es enceinte ?
- Mais qu'est ce que ça peut te faire ?
- Mery, tu sais que ces herbes sont dangereuses. Si le mélange n'est pas parfaitement homogène, si le dosage n est pas précis, tu risques une hémorragie ou pire.
- Tu as raison Sirius, tu n'es pas aussi doué que moi en potion. Je sais ce que je fais.
- C'est Reg le père ?
- Non, c'est Merlin. Répliqua t'elle.
- Bien sûr que c'est lui. J'en étais sûr !
- Tu es devin maintenant ?
- Bon sang Mery, votre relation à toujours été ambiguë. Deux adultes seuls aussi longtemps dans une maison, ça devait fatalement arriver.
- Oui bon, tu as raison, c'est arrivé. Une nuit. Une seule nuit. Autrement dit rien du tout.
- Mais suffisamment pour tomber enceinte.
- J ai avorté, et si tu ferme ta bouche, personne ne le saura jamais.
- Tu sais, il n'y a aucun mal à ça. Vous êtes deux adultes, libres et consentant.
- Merci de ta visite, Sirius, ça m'a fait plaisir de te voir, je t'aurais bien raccompagné, mais j'ai un mal de tête épouvantable et je suis fatiguée.
- Mery, je n'y connais rien en avortement, mais si tu avais vraiment avorté, tu aurais mal au ventre, et ton plaid et ton pantalon seraient couverts de sang.
Elle soupira.
- Au revoir Sirius. Passe le bonjour à Laia.
Il haussa les épaules.
- Comme tu veux. Mais tu devrais en parler à Reg. Il a le droit de savoir.
- Au revoir Sirius.
Il sortit et Meredith se redressa.
Il avait raison. La potion n'avait pas fonctionné. Elle avait sûrement commis une erreur.
Elle n'avait pas me coeur à recommencer. Elle consulterait un medicomage.
Ce dernier lui confirma la présence du fœtus. Et lui donna une potion.
Elle ne l'a prit pas tout de suite, cependant, elle subissait les conséquences du breuvage qu'elle avait ingurgité la veille, et préférait attendre que ça passe, avant de recommencer.
Mais le sort était décidément contre elle.
Après Sirius, ce fut Regulus qui se présenta à sa porte.
- Reg ?
- Salut Mery. Désolé de débarquer comme ça, mais je voulais m'assurer que tu allais bien.
- Mais qu'est ce que vous avez tous en ce moment, d'abord Sirius, et maintenant toi.
- C'est lui qui m'a dit de venir. Il m'a dit que tu avais quelque chose d'important à me dire.
Meredith se crispa.
"Maudit sois tu ! Sirius, tu pouvais pas te taire !"
- Je ne sais pas du tout ce qu'il veut dire.
- Vraiment ?
Regulus saisit la petite fiole et lut l'inscription. Il blé0mit.
- Tu ne comptais pas me le dire, hein.
- En effet. Je n'en voyais pas l'intérêt.
- Tu n'en voyais pas l'intérêt ?
- Non Reg. Parce qu'on ne veut pas de cet enfant ni l'un ni l'autre. Parce que cette nuit là était une erreur, qu'on a décidé d'oublier tous les deux. Parce que je ne voyais pas l'intérêt de remuer le couteau dans la plaie, alors que la solution était toute trouvée.
- Mais on aurait dû prendre cette décision à deux. J'aurais été là pour te soutenir.
- Je n'ai pas besoin de soutien Reg, juste qu'on me fiche la paix.
- Je suis désolé de ce que tu es obligé de faire.
- On n'a pas le choix. Tu ne peux pas le faire pour moi.
- Non, mais s'il y a quelque chose que je peux faire.
- Oui, tu peux fermer la porte en sortant.
Il n'insista pas.
- Je suis désolé.
- Désolé de quoi ? Tu ne m'as pas forcé.
- Non, mais je t'ai demandé de venir vivre chez moi.
- Et moi j'ai insisté pour que tu passes la soirée avec moi.
On va pas se rejeter la faute Reg, ça sert à rien. Ce qui est fait est fait. Mais heureusement, il n'est pas trop tard pour arranger ça.
Allez Reg, rentre chez toi, et tâchons d'oublier tout ça. Ce ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir.
Regulus ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose, et la referma aussitôt. A quoi bon ? Elle n'en ferait qu'à sa tête, et puis elle avait raison, il ne pouvait rien faire pour l'aider. Et il s'en sentait d'avantage coupable.
Regulus parti, Meredith saisit la fiole. Elle n'avait plus de raison de retarder l'inévitable.
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