2 le choix du mort.

Sirius était décidé à reprendre sa vie en main.
Il quitta l'hôpital, et regagna la maison.

Laia faisait déjeuner les enfants.
Il l'embrassa, et elle lui sourit.

- Ça a l'air d'aller mieux. Mery a réagi ?

Il soupira.

- Pas du tout. Mais je m'en fou. Je laisse tomber. Je me consacre à nous. Et pour commencer, toi moi et les enfants, on quitte la brume et la pluie, et on va bronzer au soleil de France. Il fait trente degré à l'ombre, la méditerranée est à vingt cinq degré, et j'ai une maison dans les calanques marseillaises, avec une petite plage privée.

Elle leva les yeux vers lui.

- Tu plaisantes ?
- J'ai l'air de plaisanter ?
- Mais...on partirait quand ?
- Là, tout de suite, le temps de retourner au ministère, pour obtenir un permis de portoloin. Tu prépares les bagages ?
- Heu oui. OK.

Il l'embrassa, et ressortit aussitôt.
Durant quelques minutes, elle ne bougea pas,  cherchant à réaliser ce qui venait de se passer.

Ils allaient partir ? Vraiment ? Passer du temps en famille ? Elle n'était pas dupe, cependant, ça ne durerait pas. Ce serait juste un intermaide, au retour, tout recommencerait.
Elle sourit. Mais ce n'était pas le moment d'y penser. Elle devait profiter de chaque minute qu'ils passeraient ensemble. Il serait bien temps d'y penser à leur retour.

Elle se hâta de préparer leur bagages.
Lorsque Sirius revint, une demi heure plus tard, elle était prête, souriante et rayonnante.

Il lui sourit, et agita le permis.

- On va partir ? Demanda Laia ? On va vraiment partir ?
- Oui. Tout un mois, rien que toi moi et les enfants.

Elle se jeta à son cou, et l'embrassa.
Il y répondit avec passion.

- Et si on attendait d'être là bas pour poursuivre ? Murmura t'il, entre ses lèvres. On va rater le portoloin.

Elle hocha la tête.

- James m'a prêté sa voiture.
Viens, on va au ministère.
C'était facile de réduire les bagages, mais beaucoup plus difficile de voyager avec trois enfants, dont un bébé.

L'Aston Martin de James était magnifique, mais peu pratique pour voyager avec une famille.
Heureusement, la magie faisait parfois des miracles, et Sirius agrandit l'habitacle.

La voiture démarra en douceur, et décolla. Elle se posa devant le ministère.
Et ils s'y engoufrèrent.

Laia avait l'impression d'être entrainé dans un tourbillon, dont elle ne contrôlait rien.
Le foulard aux couleurs passées s'illumina, et ils tourbillonnèrent.

Ils réapparurent devant une magnifique villa, en pierre blanche, perdue au milieu des roches brunes, couverte  de végétation, jaunie par le chaud soleil d'été méditerranéen.

Laia sourit.
Elle connaissait bien Marseille. C'était là, que Evan et elle s'étaient réfugiés lorsqu'ils avaient fui l'Angleterre.

Un voile assombri ses yeux, quelques instants. C'était là, dans une vieille masure perdue au milieu de nulle part, que Evan avait été tué.

Elle secoua la tête, pour chasser cette pensée.
Les enfants vomissaient, perturbés par le transport magique.

La villa était décorée avec goût, mais sans ostentatoire.
Elle était chaleureuse, confortable, et lumineuse, à l'image de son paysage.
Le grand salon et la chambre parentale offraient une vue panoramique sur la mer, scintillant au soleil.

Ils s'installèrent rapidement.

Un mois, ça pouvait paraître long, mais cela passa si vite, que lorsque le moment de partir arriva, Laia ressentit un pincement au cœur.

Elle redoutait que leur retour ne les replonge dans les affres qui les avaient conduit au bord de la séparation.

Avant de quitter le lieu de leur villégiature, dans lequel ils avaient été si heureux, loin du stress londonien, loin de Meredith, Laia voulait revoir la masure qui avait vu leurs derniers instants de bonheur, à Evan et elle.

Elle ignorait ce qui la poussait à s'y rendre. Une impulsion subite, peut être pour repousser, inconsciemment, le  l'inévitable moment du départ.
Elle laissa les enfants à Sirius, prétextant une ultime balade en solitaire au milieu des calanques.

Elle ne savait pas ce qu'elle trouverait, au milieu de ces ruines. Peut être qu'il ne resterait rien. Au fond, elle l'espérait.
Cette maison abandonnée au vent et à l'érosion de l'air marin, ne méritait pas mieux, pour avoir recueilli les derniers instants de Evan.

Elle avait juste eu le temps de transplaner avec Helios, elle ne l'avait pas vu mourir.
Mais elle avait aperçu la lueur verte.
Et lorsqu'elle était revenue, quelques heures plus tard, elle avait trouvé son corps sans vie.

Elle se souvenait de la douleur, incommensurable, à la vue de l'homme qu'elle aimait profondément.
Cela lui avait serré le cœur de devoir l'abandonner ainsi.
Elle avait pensé l'enterre, mais elle avait entendu du bruit, et redoutant le retour de Bellatrix et Rodolphus, elle s'était enfuie de nouveau.

Et elle était revenue en Angleterre. Elle avait retrouvé Sirius.
Elle avait redouté sa réaction.
Elle arrivait avec un bébé, en attendait un autre, qui cette fois, n'était pas de lui, il aurait sûrement eu raison de la chasser de sa vie.
Pourtant, il lui avait ouvert les bras.

Elle était toujours là, ses pans à moitié détruits dressés contre vents et marée, sous le mistral, rongés par l'air iodé.

Elle retint son souffle un instant, tandis que des images d'un bonheur fugace, assaillaient sa mémoire.
Ils avaient été heureux, malgré la peur d'être découvert qui ne les quittait pas.

Il n'y avait plus de porte, et une bonne partie du toit, avait été arrachée.
Elle parcourut les deux pièces vides, aux vitres brisées, couvertes de poussière et de détritus.
Dans ce qui leur avait  servi de chambre, elle découvrit des reliefs de repas et un sac de couchage élimé, surement un squatter.

Elle allait repartir, lorsqu'un bruit l'alerta.
Elle saisit sa baguette

- Qui est là ? Montrez vous.

Seul le silence lui répondit.
Elle avait sans doute rêvé, elle était à fleur de peau, aujourd'hui.

Elle allait repartir, lorsqu'un nouveau bruit retentit.
Cette fois, il n'y avait plus aucun doute.

- Je sais que vous êtes là.  Sortez.

C'était peut être un moldu. Mais peu importait. Elle voulait savoir qui avait trouvé refuge dans cette masure.

Comme personne ne réagissait, elle donna un coup de semonce, contre le mur, d'un léger coup de baguette.
Il s'effrita.

- Vous sortez, ou la prochaine sera pour vous.

Lentement, il sortit de l'ombre, et apparu  dans la lumière aveuglante du soleil, au milieu de ce qui avait été leur salon, leur lieu de vie.

Son visage était mangé par une vilaine barbe, ses cheveux étaient longs et sales, ses vêtements dépenaillés, et déchirés par endroit, mais c'était lui.

Aussi incroyable que cela pouvait paraître,  Evan Rosier se tenait devant elle.

Elle le dévisageait,  se demandant si elle n'était pas en proie à une hallucination.

- Salut Laia.
- Evan ? Mais....Comment ? Tu...tu es mort. Je t'ai vu. Tu étais là.
- Je sais. J'ai simulé ma mort.
- Tu as quoi ?
- J'avais pas le choix. Ils nous avaient retrouvés. Ils allaient nous tomber dessus. Tu ne serais jamais partie si je te l'avais dit. J'ai pensé que c'était le meilleur moyen de nous en sortir.

Elle l'écoutait, sans oser croire ce qu'il disait.

- Tu m'as fait croire que tu étais mort ! Je...j'ai cru que tu étais mort. Est ce que tu réalises ce que j'ai pu ressentir ? J'étais anéantie.
- Et c'est pour ça que tu t'es jetée dans les bras de Black.

Elle fronça les sourcils.

- Comment tu sais...
- Je suis revenu te chercher, à Londres. Quand Bella et Rod ont été arrêtés, après la mort du seigneur des ténèbres.
Ça n'a pas été très difficile de retrouver ta trace.
- Tu étais mort. Je n'avais nulle part où aller, pas d'argent, alors oui, je me suis tournée vers le père de mon fils. J'étais désespérée, seule avec un enfant, et enceinte jusqu'aux yeux. Que voulais tu que je fasse ? Et pourquoi tu ne t'es pas manifesté ?
- Pourquoi faire ? J' étais fauché, recherché à la fois par le magenmagot et les mangemorts qui n'avaient pas été arrêtés ou tués.je n' avais rien à t'offrir, à part une vie de misère, et de cavale.
Lui pouvait t'offrir la vie à laquelle tu avais droit. Je vous ai vu ensemble. Tu avais l'air heureuse.
- Je l'étais. Je le suis.
- Tu vois, j'ai eu raison.

- Tu étais là tout ce temps ?
- Non, j'avais  trouvé une planque sur le port, mais j'ai été délogé par un groupe de moldus. Alors je me suis souvenu de cette maison. J'y suis depuis une quinzaine de jours.
- Qu'est ce que tu comptes faire ?
- Ce que j'ai toujours fait. Me planquer.
- Tu n'en as pas assez de fuir ?
- Est ce que j'ai le choix ?
- bein oui, peut être. Je sais pas. On peut y réfléchir.

Il laissa échapper un rire bref.

- Mes seuls choix sont la prison ou la mort.  Tu vois, la fuite est encore la meilleure solution.
- Non, pas forcément. Si tu fuis, tu ne connaîtras jamais ton fils.
- tu voudrais qu'il vienne me voir en prison ?
- Non. Mais...Sirius à beaucoup d'influence, je suis sûre qu'il pourra t'aider.
- Black ? M'aider ? Tu rêves.
- Si on essaie pas, on ne saura jamais. Laisse moi lui parler. 
- Pour qu'il me livre lui même ?
- Non. Donne moi u.e chance de le convaincre.
- Mais le convaincre de quoi ?
- De t'éviter la prison.
- Pourquoi ferait il ça ?
- Pour moi. Il le fera pour moi.
- Tu as l'air bien sûre de toi ?
- Je le suis. Affirma t'elle.

Pourtant, elle était loin de l'être. Elle aurait voulu pouvoir prendre du recul, avoir le temps de réfléchir à tout ça.
Le ciel venait de lui tomber sur la tête.
Mais elle n'avait pas le temps pour les tergiversations.
Sirius devait se demander ce qu'elle faisait, et Evan pouvait disparaître d'un moment à l'autre.
Elle n'avait pas de temps à perdre.

- Attends moi ici. Je reviens. Au mieux avec une solution, au pire... tu pourras toujours fuir

Il hocha la tête.
- Je t'attendrais.

Elle mourrait d'envie de le stupéfixer, pour s'assurer qu'il serait là, quand elle reviendrait, mais pour avoir une chance de le sauver, il  devait pouvoir lui faire confiance.

Elle transplana.

Sirius faisait les cent pas dans le salon, tout en surveillant les enfants. Il était inquiet. Elle aurait dû revenir depuis un bon moment déjà. Ils allaient rater le portoloin.
Il redoutait qu'elle n'ait fait u e mauvaise rencontre.

Un crack sonore retentit sur la terrasse.
Il s'y précipita.

- Enfin ! Je commençais à m'inquiéter. Bon, tout est prêt. Faut qu'on se dépèche, le portoloin va partir sans nous.
- Laisse le partir. Il faut que je te parle.

Il fronça les sourcils.

- Quoi ? Qu'est ce qu'il y a ?

Son cœur battait à tout rompre. Comment réagirait il ?
Elle prit une profonde aspiration.

- Evan est vivant. Je l'ai vu.
- Quoi ? Mais...comment ? Ou ?
- Dans notre ancienne planque.

Il se passa une main dans les cheveux.

- Qu'est ce que tu faisais la bas ?

Elle haussa les épaules.

- J'avais juste envie de revoir l'endroit. J'étais un peu nostalgique.
- Tu l'aimes toujours.

Elle s'était attendue à cette réponse.

- Non. Il y aura toujours une partie de moi qui sera attachée à lui, bien sûr, comme toi avec Meredith, mais je ne suis plus amoureuse. C'est toi que j'aime.

Il parut soulagé.

- Qu'est ce que tu attends de moi au juste Laia ?

Voilà, on y était.

- Il.pourrait rentrer avec nous.
- Quoi ? Mais non. Et puis, il est toujours recherché.
- Je sais. Mais...peut être que tu pourrais plaider en sa faveur. Après tout, il t'a sauvé la vie. Et il a quitté les mangemorts, il y a longtemps.
- Pourquoi je ferais ça, hein ?
- Pour moi. Pour Liam, pour qu'il ait une chance de connaître son père.

Il soupira. La dernière fois que Laia et Evan s'étaient revus, après que ce dernier ait quitté Voldemort, elle s'était enfuie avec lui, et malgré sa déclaration d'amour, il redoutait qu'elle reparte.

Mais s'il refusait, il risquait de la perdre.
Il n'était pas sûr de pouvoir lui éviter la prison, de toute façon. Même si son statut de Héros lui conférait une certaine notoriété, lui permettant de jouer d'une petite influence, cela ne voulait pas dire qu'il obtiendrait sa liberté.
Sans compter qu'il était une cible pour les serviteurs de Voldemort encore libre.

Ils n'avaient pu faire condamner Malefoy, qui avait prétendu avoir agi sous imperium. Sa fortune et sa notoriété lui avait permis d'échapper à Azkaban, et il n'était pas le seul.

- Laia...
- Je sais ce que tu vas dire. J'attends pas que tu fasses de miracle, mais on peut au moins essayer.

Sirius soupira.
Ce qu'elle lui demandait allait  à l'encontre de tous ses principes.

- D'accord, je vais essayer. Mais je garantis rien.

Elle lui sourit.

- Merci, c'est tout ce que je te demande.

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