Chapitre 9 : Premier combat d'apprentie héroïne

PDV Eijiro


L'entraînement n'a pas été si différent de ceux des autres jours. Mis à part évidemment les frasques de Mineta qui tentait encore de me peloter, les regards assassins de Katsuki dès qu'un garçon m'approchait à moins de 5 mètres et les remarques graveleuses de Denki, tout le monde s'est comporté comme d'habitude à mon grand soulagement. Même le combat en duo avec Midoriya contre Kyoka et Fumikage était normal, j'ai pu me donner à cent pour cent pour me changer les idées et c'était vraiment l'exutoire qu'il me fallait !

J'ai presque réussi à oublier que j'étais une meuf, c'est vous dire à quel point ça s'est bien passé ! Bon, à part quand l'une des prises jack de Kyoka s'est accidentellement coincée entre mes seins, alors qu'elle tentait de détourner mon attention en me criblant de coups de fouets-lobes d'oreille pour que Fumikage m'attaque par surprise ; je vous dis pas le malaise.


Notre corbeau a saigné du bec (comment c'est possible, même la science ne l'explique pas), Kyoka s'est évanouie, Bakugo a explosé, j'ai juste retiré la prise de là où elle était en priant pour que personne n'ait l'idée de se servir de mes joues brûlantes comme toaster, Izuku a été cherché des lingettes désinfectantes pour moi, Tenya a fait un discours osef, Ochaco jouait à Candy Crush, Denki et Mineta sont devenus jaunes de convoitise, Hanta a respiré, Mina a éclaté de rire, Toru était invisible et Mr Aizawa ronflait.



Bref, que des réactions normales à une scène parfaitement normale, pas vrai ?

Pitié, dîtes-moi que c'est vrai.

J'essaye de m'en convaincre moi-même pour ne pas fondre en larmes sur le sol à cause de la honte et la gêne qui ont décidé à l'instant où je suis devenu une nana de squatter mon cerveau pour y débrancher tous les câbles pouvant susciter d'autres émotions.




Une fois que tout le monde a combattu, Aizawa ouvre un œil somnolent pour nous attribuer les quartiers où nous patrouillerons toujours en duo ; un "entrainement sur le terrain", qui est devenu très fréquent depuis qu'on a obtenu nos permis provisoires. J'espérais à être avec Katsuki ou à la limite une des filles, et je redoutais de me retrouver coincée avec Mineta (que je n'aurais eu aucun scrupule à refrapper) ou mon pote Denki ; ma conscience m'aurait sans doute empêché de le baffer trop fort, au nom de notre amitié, mais quand tu es un mec viril dans un corps de meuf doté de deux boules de disco recouvertes de chair taille XXXL collées sur les pectoraux, tu sais quoi faire pour assurer ta survie et ton intégrité physique.

Heureusement ou malheureusement, à vous de choisir, je suis tombée sur Shoto. Katsuki, qui s'est retrouvé avec Ochaco, a pris à part le froiboise et lui a fait jurer de me protéger de tout ce qui pourrait me faire du mal, de la simple fourmi au criminel le plus endurci.
Je pense qu'il lui aurait même fait signer un pacte de sang avec Tokoyami en témoin et ambassadeur des forces des ténèbres si Aizawa ne nous avait pas sommé de partir et de revenir au plus tard avant midi.


Shoto soupira, promit tout ce qu'il voulait à mon petit copain avant de me lancer de son ton monotone habituel :


-Tu viens Kirishima ? On devrait y aller.

-Euh oui... J-J'arrive...


Je prends le temps d'embrasser doucement la joue de mon explosif petit copain, qui me serre contre lui dans une attitude affectueuse (?) et protectrice, juste avant de me laisser partir en grognant qu'il allait tuer "Double Face" si je revenais avec la moindre égratignure. Je finis enfin par sortir de la salle d'entrainement avec mon partenaire de la matinée pour emprunter la rue en direction du quartier où nous devons patrouiller.

Je ne connais pas si bien Shoto et c'est la première fois que je me retrouve en duo avec lui, en particulier depuis ma "transformation physique" sur laquelle il a été l'un de ceux à s'être le moins exprimé. Mais j'apprécie son détachement face à la situation, il crée en moi un sentiment de normalité pour le moins précieux.



Le quartier, situé à quelques pâtées de maison de Yuei, était au début plutôt tranquille, alors marcher dans la rue à la recherche de problèmes à régler ressemblait à une promenade. En fait, à part Shoto qui a aidé le chat d'une petite fille à descendre d'un arbre avec sa glace, il ne s'est rien passé de notable. Enfin, nos costumes de héros attiraient l'attention et du coup on nous prenait en photo, mais bon, ce n'est pas vraiment étonnant.


-On dirait que tout va bien ici, je commente alors qu'on s'engageait dans le prochain croisement.

-Ne dis pas ça, c'est toujours quand on affirme des choses pareilles que les ennuis débarquent.

-Je te parie un milk-shake qu'il ne va rien se passer !


L'univers a apparemment décidé de se foutre de moi car littéralement la seconde d'après, un bruit de verre cassé et une alarme retentissent dans un vacarme aigu. Le froiboise me lance un regard blasé signifiant : "Tu me dois un milk-shake" avant de s'élancer sur le lieu de l'action, moi sur ses talons et manquant de trébucher à plusieurs reprises à cause de mes nouvelles bottes.
Un trio de bandits à la petite semaine était en train de braquer une bijouterie alors que nous déboulions en catastrophe pour les arrêter. J'ai fait d'ailleurs l'entrée la moins badass du monde héroïque, tombant à plat sur ma poitrine comme une crêpe trop cuite en marchant sur un débris à cause de mes foutues chaussures ; je devrais retourner voir Mei demain, et lui rappeler de ne pas mettre des PUTAIN DE TALON sur mes chaussures.

L'un des trois criminels, le plus grand et sans doute le chef, pousse un soupir contrarié alors que je me relève péniblement.


-Pourquoi faut-il que les héros débarquent toujours au pire moment ?

-C'est même pas des héros, réplique le deuxième. Regarde-les, ils sont beaucoup trop jeunes, c'est sans doute des apprentis ou un truc dans le genre.

-Dites, excusez-moi, mais on va discuter des subtilités encore longtemps ou on vous arrête ? je demande sur un ton mi-ironique mi-sérieux (parce que s'ils décident de ne pas se battre, ça nous arrange un peu, il y aura moins de casse et moins de blessés)

-Elle me plait, celle-là, il faudra qu'on l'épargne ! s'amuse le troisième en me regardant tel un gros pervers.

-Heu... T'es pas mon type et j'ai déjà un petit cop...


Shoto coupe court à la discussion en créant abruptement une muraille de glace afin de nous protéger d'un tourbillon de poussière et de gravats déclenché par le premier de nos opposants. Immédiatement ses deux comparses déploient leurs propres alters, l'un avec des jets de lave et l'autre des rayons de plasma colorés, pour réduire en glaçons notre protection.


-Reste concentrée, Eijiro ! me rabroue le vanille-fraise en activant son alter hybride, prêt au combat.

-Désolée, c'était pas très viril de me relâcher comme ça ! Je vais les battre et me rattraper ! je m'excuse en durcissant mes poings et les frappant l'un contre l'autre en motivation alors que la muraille se fendillait.


Même si nous étions entraînés à nous battre, le combat ne fut pas si facile. Après tout, nous n'étions que deux face à trois délinquants, en plus mon alter ne m'immunisait pas face à de la lave ou du plasma. Shoto et moi avons dû nous battre en symbiose pour les repousser, lui créant mur de glace sur mur de glace et arrosant de flammes ceux qui y étaient sensibles, moi balançant des coups de poing et des coups de pied durcis sur les criminels dès qu'ils baissaient un peu leur garde. En dépit des blessures inévitables que nous recevions, à force de les harceler d'attaques et de nous protéger, ils commençaient à perdre du terrain. 

Lentement mais sûrement, nous finissons par leur asséner le coup de grâce, le bas de leur corps enfermé dans des blocs de glace pour les empêcher de s'échapper, non sans les assommer pour qu'ils ne se réveillent pas avant l'arrivée de la police, que le bijoutier cambriolé a eu la présence d'esprit d'appeler (on n'a pas tué les racailles, hein, car on reste des héros).


J'étais en nage, ma coiffure avait rendu l'âme, mon masque s'était brisé sous les assauts ennemis et mon corps criait d'agonie à cause des blessures reçus. Le vanille-fraise n'était pas plus vaillant, ses vêtements fumants témoignant de l'utilisation abusive de son alter et la sueur qui cavalait sur l'intégralité de son anatomie. Néanmoins, nous étions satisfaits, fiers de pouvoir livrer nos trois adversaires aux agents de police (qui n'ont pas manqué de nous demander nos certificats de héros et tout le tralala habituel) en sachant qu'ils ne pourraient plus faire de mal à quiconque.


Par ailleurs mon soutien-gorge DE TYPE ACIER (Fildrong le best) n'a pas survécu à l'affrontement. Heureusement que Shoto a eu la gentillesse de me passer son t-shirt, car me balader en ville avec une poitrine éléphantesque qui rebondissait à chacun de mes pas, non merci, c'est la dernière chose dont j'ai envie en ce moment.


Mon Katsuki risque de péter les plombs en me voyant porter le haut du vanille-fraise, mais pour l'instant ma pudeur passe avant ses crises de colère.



C'est donc le corps fourbu mais l'esprit léger que nous retournons à Yuei, l'heure de rentrer étant déjà dépassée depuis longtemps. Nous avons fait deux pas qu'Izuku et Momo se précipitent vers Shoto et l'abreuvent de questions, fous d'inquiétude, alors que Katsuki manque de me faire tomber par terre en me serrant contre lui.


-BORDEL TÊTE D'ORTIE J'ÉTAIS MALADE D'INQUIÉTUDE !!!!!! TU ÉTAIS OÙ ???? POURQUOI T'ES BLESSÉE ????? POURQUOI TU AS LE T-SHIRT DE CET IMBÉCILE DE DOUBLE FACE SUR TOI ?????

-Je t'entends, tu sais...

-Calme-toi, Baku... O-On est tombé sur des criminels et ma protection de poitrine a été cassée, rien de grave...

-RIEN DE GRAVE ????? TU TE FOUS DE MOI J'ESPÈRE ??? LAISSE-MOI VOIR ÇA PAR MOI-MÊME !!!!


Et en moins de temps qu'il en faut à Kyoka pour baffer Denki quand il mate une fille, Katsuki me retire le t-shirt et le balance à la tête de son propriétaire pour examiner mes seins. Je deviens plus rouge que le côté gauche de la crinière de Shoto quand il se met à les toucher, presque les malaxer et les caresser, les fixant avec insistance pour y trouver une éventuelle blessure. Tout le monde reste bouche bée, ne sachant comment réagir à une telle scène (sauf Hanta qui, bénit soit-il, a pensé à attacher Denki et Mineta), jusqu'à ce que Mr Aizawa daigne marmonner quelque chose depuis son sac de couchage :


-Je crois qu'on va en rester là pour aujourd'hui, les jeunes. Momo et Tenya, accompagnez Shoto et Eijiro à l'infirmerie, histoire de voir si leurs blessures ne sont pas trop graves.

-Mais... , tentèrent de protester Izuku et mon petit copain.

-Non, vous deux, n'y pensez même pas. Ils ont besoin de calme et de repos après s'être battus, et quelque chose de me dit que vous êtes loin de leur procurer ce dont ils ont besoin.


Momo s'accrocha au bras de Shoto pour le guider vers l'endroit désigné, alors que Tenya tentait de me passer à son tour son plastron de héros afin de les suivre. Katsuki lui explose une paume à la face, manquant de justesse ses lunettes, puis arracha son haut afin de le nouer autour de mes seins en une sorte de soutien-gorge de fortune.

Pas très pratique, mais gentille attention de sa part.



Et finalement, c'est dans le couloir, escortée par Tenya, suivant Shoto et Momo tout en sentant le regard nerveux et inquiet de Katsuki sur mon dos, que s'achève ma première journée riche en émotion en tant qu'apprentie héroïne.




(JE PLEURE 😭😭😭 Non seulement ce chapitre a mis encore plus de temps à sortir que le précédent, mais en plus il est moins bon que je l'avais prévu au départ, avec la scène d'action vraiment pas ouf. Moi qui avais promis de donner de meilleurs jets pour la suite de l'histoire... Bon, ne nous démoralisons pas et gardons espoir, le prochain sera forcément meilleur puisqu'il n'y aura pas de drama ou de combat, plutôt quelque chose d'un peu plus sucré et peut-être... comment dire... citronné 😏😏

Restez Ultra-Cool, mes petits Evoli !)

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top