PDV Bakugo ; Le lendemain

Si dormir avec Eijiro m'a appris une chose, c'est qu'il a beaucoup de difficultés à se réveiller. Quand c'est le cas et qu'il ne dort pas à côté de moi, je suis obligé d'aller dans sa piaule pour le secouer et de lui hurler dans les oreilles pour qu'il se lève. Comme aujourd'hui, quoi.

J'ouvre la porte de sa chambre sans ménagement et lui crie :

-Debout, Tête d'ortie ! M'oblige pas à te réveiller à coups d'explosions !

Je jette un coup d'œil à son lit qui reste sans réactions. Je m'en doutais, il est encore en train de pioncer.

Tout à coup, sa tête parfaitement réveillée, encadrée par des cheveux rouges sang familiers, surgit de sous sa couette.

-Oh, salut Bakugo ! Je suis pas vraiment en état d'aller en cours, là...

Il a un petit rire nerveux loin d'être naturel. Il est encore plus bizarre que d'habitude ; et pourtant, difficile de faire pire.

Un peu inquiet pour ma tête d'ortie, je m'approche du lit et pose ma main sur son front pour prendre sa température.

-Pourquoi ? Tu es malade, ou quelque chose dans le genre ?

Eijiro a un mouvement de recul et pousse un cri suraigu pas du tout viril en restant caché sous sa couette.

-KYAAAAH ! Me touche pas !

Il se couvre la bouche en réalisant sa gaffe, mais il est déjà trop tard.

-Tu viens de dire "KYAH" ? Et puis c'est quoi cette voix hyper aigu ? DIS-MOI CE QUI T'ARRIVES, PUTAIN !!!!

Cet imbécile me fixe d'un air penaud et gêné en triturant ses draps. Oh le con, il essaye de m'avoir par les sentiments.

-Écoute, Bakugo, j'peux vraiment pas te dire ce qui se passe, c'est un peu long et je ne comprends moi-même pas très bien...

Ces paroles sont la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

Ou plutôt, la goutte de nitroglycérine qui amorce la bombe (je vous ordonne d'applaudir pour cette comparaison géniale, auquel cas je vous tue).

-QU'EST-CE QUE TU RACONTES, ABRUTI ? TU ME CACHES DES TRUCS OU J'RÊVE ???

-KATSUKI ! NOOOOOOON !

Sans tenir compte de ses protestations, j'arrache sa couette et l'envoie valser à l'autre bout de la pièce. À la seconde où je regarde ma tête d'ortie, je suis frappé par l'incompréhension.

Quel est ce binz ?

Quelle est cette arnaque ?

Quelle est cette sorcellerie ?

Non, ça ne peut pas être lui.

"Mon" Eijiro ne porterait jamais un T-shirt orange trop grand pour lui, qui dissimule tant bien que mal ses hanches délicates, sa taille de guêpe et... SA PUTAIN DE POITRINE ÉNORME ?!!

-MAIS QU'EST-CE QUI T'ARRIVE, BORDEL ???? C'EST UNE BLAGUE ?!

PDV Externe

L'instant de surprise et d'incompréhension passé, Katsuki hésitait entre péter un câble, s'évanouir, tuer Eijiro ou lui demander s'il savait ce qui lui était arrivé. Il opta pour un mélange de la première et de la dernière option.

-MAIS QU'EST-CE QUI T'ARRIVES, BORDEL ??? C'EST UNE BLAGUE ?!

-S'il te plait, Katsu ! Calmes-toi !

-QUE JE ME CALME ??!! T'ES UNE MEUF, BON SANG ! COMMENT VEUX-TU QUE JE RESTE CALME ???

Girl Eijiro regarda d'un air suppliant son petit ami qui reconsidéra sa réaction. Le rouge semblait à deux doigts de céder à la panique, alors si Katsuki perdait le peu de sang-froid qu'il possédait, la rouge allait fondre en larmes et ça deviendrait ingérable.

Le blond se massa les tempes dans une vaine tentative de se calmer et de trouver une solution à la situation abracadabrante à laquelle il était confronté.

Autant vous dire que c'était pas gagné.

-À quel moment cette merde t'est arrivée ?

-J'en sais rien ! protesta Eijiro. Durant la nuit, sans doute ! Quand je me suis réveillée, j'étais comme ça !

-OK. Donc, ça veut dire que c'est arrivé soit en une seule fois durant la nuit, soit hier mais bien plus tôt...

Après un moment de réflexion, Katsuki se rappela soudainement de la chute du toit d'hier (toit qui, il l'avait appris dans la journée, avait cédé suite à une dispute entre deux élèves de l'étage du dessus qui avaient activés leurs alters), et fit tout de suite le rapprochement entre les paumes brillantes de la jeune fille qu'Eijiro avait protégé des débris, le contact physique qu'elle avait eu avec lui et l'état actuel du rouge.

-C'EST SÛREMENT CETTE NANA DE LA FILIÈRE GÉNÉRALE QUI NOUS A MIS DANS CE PÉTRIN !

-Je t'avoue que j'y ai pensé, déclara Girl Eijiro avec un pauvre sourire. Il faudrait qu'on la retrouve et qu'elle me rende mon état normal.

-C'est sans doute la meilleure chose à faire. Pour l'instant, habilles-toi pour qu'on aille en cours, parce que ça m'étonnerait que les profs te dispensent à cause de... "ça".

Il détailla du regard Eijiro de haut en bas dans son nouvel état. Nouvel état qui était loin d'être désagréable à mater, d'ailleurs...

Katsuki se donna une claque mentale pour se ramener lui-même à la raison.

Non, ce n'était VRAIMENT pas le moment de penser à ça.

-Je peux pas.

-COMMENT ÇA, TU PEUX PAS ???? T'ES CON AU POINT DE NE PAS POUVOIR T'HABILLER ??!!

-Non ! Tu n'y es pas du tout...

Kirishima sortit de son lit, se dirigea vers ses vêtements posés sur une chaise et enfila le T-shirt de l'uniforme sur celui qu'il portait en ce moment. En devenant une fille, il avait perdu une bonne douzaine de centimètres, alors maintenant il semblait nager dans les deux T-shirts qui, même l'un sur l'autre, étaient bien trop grands pour... elle (?)

-Tu vois ? Je ne peux pas aller en cours comme ça ! En plus, ça c'est que les vêtements... J'ai pas de sous-vêtements de nana...

Katsuki se fit une facepalm en laissant échapper un soupir contrarié. Dire que cette journée avait si bien commencée...

-D'accord, j'ai compris. Tu connais quelqu'un dans la classe qui pourrait te passer des fringues ?

-Mina, dit la fille aux cheveux rouges après un petit moment. Ça tombe bien, elle est au même étage que nous, dans la partie des filles.

-Je vais la chercher. Toi, tu restes là.

-Mais, Katsu...

-C'EST PAS NÉGOCIABLE !!!!

Bakugo sortit de la chambre de son petit ami sans lui laisser le temps de protester, traversa l'étage d'un pas furibond et débarqua en trombe dans la partie de l'étage réservée aux filles.

Il tomba sur Mina qui, justement, sortait de sa chambre et ouvrit de grands yeux en voyant la bombe atomique blonde fondre sur elle telle un faucon.

-Bonjour, Bak...

-J'AI BESOIN DE TES FRINGUES TOUT DE SUITE, L'ALIEN !!!

-Quoi ?! Mais pourquoi ?

-C'EST POUR EIJIRO !!!

-Eijiro ? Pourquoi il aurait besoin de vêtements de fille ?

Il fallut dix minutes à Bakugo pour lui résumer la situation, dont sept durant lesquelles Mina s'esclaffait en imaginant Kirishima porter une jupe sans le laisser parler.

Finalement, elle revint dans sa chambre et en ressortit avec son uniforme de rechange dans les bras.

-J'espère qu'on fait la même taille, lui et moi, parce que je n'ai que ça... Ou je dois le désigner par "elle", maintenant ?

-DIS PAS N'IMPORTE QUOI ! TÊTE D'ORTIE, C'EST TOUJOURS UN MEC !

-Un mec transformé en nana...

-TA GUEULE ET DONNE-LUI LES FRINGUES, IL VA QUAND MÊME PAS ALLER EN COURS À POIL !!!!!

Mina soupira devant l'impatience de la bombe atomique et pris le chemin de la chambre d'Eijiro, talonnée par le blond. Mais au moment où elle s'apprêta à entrer, elle se tourna vers Bakugo et lui dit d'un ton ferme :

-Toi, tu restes là pendant qu'elle se change.

-JE FAIS CE QUE JE VEUX !!!! ET C'EST PAS COMME SI JE L'AVAIS JAMAIS VU À POIL !!!

-Votre vie sexuelle ne m'intéresse pas, grimaça Mina en entrouvrant légèrement la porte. Mais est-ce que tu as envie de mettre Eijiro encore plus mal à l'aise ?

Le blond, ne sachant pas quoi dire, se tut pour méditer ses paroles. Consciente qu'elle venait de marquer un point, la fille rose entra précipitamment dans la chambre pour donner ses vêtements à Eijiro avant que son petit ami ne change d'avis.

(Coucou à tous ! Voilà, Eijiro est enfin devenue une nana ; pas trop tôt, ça fait trois chapitres qu'on attend ça ! L'écriture va être un peu plus compliquée, mais elle est tellement mignonne que ça en vaut la peine ❤

Restez Ultra-Cool, mes petits Evoli !)