PDV Bakugo

Le soleil est déjà haut quand j'émerge enfin. Un rapide regard au réveil électronique m'avertit qu'il est huit heures du mat'. Oh putain, Eijiro m'a vraiment épuisé la nuit dernière, moi qui me lève habituellement à sept heures ; et ouais, je suis un de ces gens qui n'arrivent pas à faire la grasse mat', j'ai l'habitude de me lever tôt.

Je me redresse sur le matelas, m'étirant pour chasser les dernières brumes de sommeil. J'enfile sans perdre de temps mon boxer et jette un œil à ma petite amie qui se trouve toujours dans les bras de Morphée. Elle ne bouge pas d'un cil, aussi immobile qu'un ange dormant dans une mer de nuages. Je remonte le drap sur son épaule fine pour qu'elle ne prenne pas froid, déblaie les mèches de son visage serein afin de poser un petit bisou sur son front et descends sans bruit sur le sol avant de me diriger vers la cuisine de l'internat.

J'ai vraiment, vraiment faim. Autant profiter qu'elle dorme pour me faire un petit dej digne de ce nom. Et si Eijiro ne se réveille pas, je pourrais même lui faire une surprise en lui amenant à manger au lit...

Ouais, je peux être romantique quand je veux. Et je vous interdis la moindre remarque.

La cuisine de l'internat est pratiquement déserte. Je n'y trouve que le Pikachu fouillant dans le frigo, Double Face qui sirote un café et l'Alien qui sans élégance engloutit d'énormes cuillerées de flocons d'avoine sous le regard consterné de la Miss Anti-Gravité qui épluche une pomme.

-Oh Bonjour Bakugo ! me lance le blond électrique d'un ton jovial en relevant la tête, une saucisse cocktail entre les dents. C'est rare de te voir à cette heure !

-Dégage du passage, tu monopolises le frigo, je grogne en le poussant pour jeter un œil aux aliments mis au frais et en sortant ce dont j'ai besoin.

-Tu as l'air en forme aujourd'hui, ironise Double Face. Je ne t'ai jamais vu parler sur un ton aussi agréable.

Je gratifie la glace vanille-fraise d'un beau doigt d'honneur en guise de réponse ;  qu'il se mêle de son cul bicolore, celui-là. Histoire de me calmer, je m'empare de deux steaks surgelés que je pose dans une poêle pleine d'huile sur le feu, avant de faire griller quelques tartines que je recouvre avec soin de beurre de cacahuète et de confiture. Eijiro est du genre à manger énormément le matin, et sa condition de nana n'a rien changé à son estomac. J'espère au moins que ça lui fera plaisir...

Je me fais pour ma part une grande quantité d'œufs brouillés (bien pimentés, ça va de soi), une pomme et un verre de lait froid en attendant la cuisson de la nourriture de ma copine. Dans mon dos, alors que je vide la brique de jus de framboise dans le verre destiné à mon amoureuse, j'entends l'Alien s'étouffer avec ses céréales et l'autre noisette bondir à sa rescousse en lui tapant violemment le dos. Le temps que je me retourne, ayant fini de manger et ayant disposé le petit dej de ma copine sur un plateau, la meuf de Deku a fait s'envoler la venimeuse au plafond et celle-ci a fait fondre le ventilateur sous la panique, le tout sous l'indifférence la plus totale de Double Face qui s'est fabriqué une arche de glace pour se protéger des gouttes d'acide.

Bref, que des trucs dont je me fous et qui me font me hâter vers ma chambre pour ne pas avoir à les supporter.

Je pousse la porte du bout du pied et mon regard atterrit sur Eijiro, s'étirant et bien réveillée, sur le matelas. Ses cheveux rouges sont en désordre autour de son visage aux traits fins, ses grands yeux couleur rubis papillonnent pour s'adapter aux rayons du soleil et elle a enfilé mon t-shirt, action qui semble devenir peu à peu une nouvelle habitude chez elle. Quand elle se tourne vers moi et me sourit de toutes ses dents de piège à loup, je me rends soudain compte que je n'ai pas trop pris le temps de regarder son joli visage depuis sa transformation.

Je trouvais déjà le garçon canon, mais la fille possède un côté mignon et unique qui ne tarde pas à me faire fondre tout autant.

Eijiro parvient, juste avec ses yeux de grenat et sa voix tiède, à me faire tomber un peu plus amoureux d'elle à chaque fois.

-Bonjour Kat !

-Salut Eiji, je rétorque en m'asseyant près d'elle, posant le plateau sur ses genoux et l'embrassant sur le crâne.

-Oh tu as fait la cuisine pour moi ? C'est vachement viril de ta part, mon cœur !

-Ouais ouais, et si tu arrêtais de parler de virilité et que tu te décidais à manger avant que ce soit froid ?

Elle se met à glousser d'un ton stupidement mignon, avant de s'asseoir sur mes jambes pour déguster son repas. Pour plus de confort, je les croise et lui tiens délicatement les hanches, le menton sur ses cheveux et les yeux mi-clos. Pendant quelques minutes, mon monde entier se limite à son petit corps chaud contre le mien, ses bruits de mastication satisfaits et une de mes mains caressant tout doucement le sommet de son crâne.

On reste dans cette position un moment, même après qu'elle ait fini de manger, dans un silence étrangement apaisant. Elle se tourne vers moi, ses doigts menus se promènent sur mes joues, mes lèvres, mon menton. Eijiro me regarde d'un air si taquin que je ne peux m'empêcher de lui demander :

-Je peux savoir ce qui te fait rire ?

-Tu as une belle tête d'imbécile heureux ! Je ne t'avais jamais vu comme ça, c'est plutôt marrant !

-Que... Ne dis pas n'importe quoi, tu délires !

-Bakuuu ! Assumes que tu es heureux avec moi, pour une fois, au lieu d'être sur la défensive !

-La ferme, espèce de porc-épic à la tomate !

Je regrette aussitôt ce que je viens de lui balancer, car Kirishima s'effondre sur le lit en se tenant le ventre, apparemment secouée d'un violent fou rire.

-HAHAHAHAHAHAHAHAHA ! C'est la meilleure comparaison du siècle ! On dirait un nom de soupe !

-ARRÊTES DE TE FOUTRE DE MOI !!!!

-Sinon quoi, hein, mon petit pétard mouillé ?

-Sinon ça !

Et d'un mouvement leste et rapide dont je suis plutôt fier, je soulève mon Eijiro en sac à patates et la hisse sur mon épaule sans difficulté avant de sortir de la chambre. Prise au dépourvu, elle se met à hurler de rire en se débattant pour se sortir de là.

-KAAAAAAT ! Où tu m'emmènes ??!!!

-J'vais te jeter dans la poubelle si tu t'excuses pas de t'être foutue de moi !!

-QUOI T'ES SÉRIEUX ????!!!

-On ne peut plus sérieux, alors t'as intérêt à être convaincante.

-Non mais t'es pas possible ! C'était de l'auto-dérision envers moi-même ! T'es susceptible à un point tellement ridicule que ça en devient drôle !! AHAHAHAHAHAHA !

-ET CE QUE TU DIS, C'EST PAS DU FOUTAGE DE GUEULE ??? DIS PARDON OU JE TE FICHE LA TÊTE LA PREMIÈRE ENTRE LES ÉPLUCHURES DE LÉGUMES !!!

-NOOOOOOON PAS LES LÉGUUUUUUUUUUMES !!!!

Le brocoli et la tête de Hamster qui viennent d'émerger suivent notre petit manège à ma copine et moi, leurs grands yeux de paumés largement ouverts. Eijiro et moi continuons de nous disputer/échanger des piques pendant encore deux ou trois minutes avant qu'elle capitule et me dise de la voix la plus onctueuse "Je suis désolée Baku" et que finalement je la ramène dans sa chambre où nous reprenons notre câlin de plus tôt comme si de rien n'était.

Eijiro me fait agir tellement différemment de d'habitude, et en toute honnêteté ce n'est pas pour me déplaire.

Dire que cette fille est mon petit copain...

(Alors alors alors... je n'ai aucune excuse pour justifier mon retard, si ce n'est mes examens qui approchent à grands pas et que je cherche la meilleure manière de conclure cette histoire parce que je n'ai plus trop d'idées pour la continuer. Je ferais néanmoins de mon mieux pour que les chapitres à venir sortent plus vite, je l'espère, et qu'ils restent toujours aussi agréables à lire !
PS : Merci pour les 20,000 vues sur cette histoire 💚💚💚🎀

Restez Ultra-Cool, mes petits Evoli !)