Henrik s'éveilla sur une surface molle. Un enchevêtrement de voix lui parvint, étouffé par le sommeil qui s'accrochait à ses paupières et lui embrumait l'esprit. Le jeune homme grimaça. Une douleur sourde pulsait à l'arrière de son crâne. Il plongea les doigts dans ses cheveux et poussa un grognement plaintif en tâtonnant la zone atteinte. Siméon n'y était pas allé de main morte pour le neutraliser.
Siméon.
Mariella.
Le docteur Lampron.
Aslak !
Henrik se redressa si vite que le monde tangua. La nausée lui saisit la gorge et il dut attendre que sa vision se stabilise avant de relever la tête. Il reposait sur un lit d'appoint, avec pour seule possession un oreiller à l'odeur de lavande et une couverture en laine grise. Henrik ne reconnaissait pas les lieux, mais l'absence de fenêtre, les murs incrustés de sang noir et les barreaux en fer à sa gauche lui donnèrent la réponse.
On l'avait enfermé dans une cellule.
À l'extérieur de sa cage, trois paires d'yeux le fixaient. La colère enfla dans sa poitrine et des larmes d'injustice lui brouillèrent la vue. Henrik résista à l'envie de se pincer pour vérifier si tout ceci était réel. Son esprit n'avait pas pu inventer une telle farce.
— Vous n'avez pas le droit de faire ça, siffla-t-il. C'est illégal !
— Vendre ton corps pour de la drogue, ça aussi, c'est illégal, Henrik, rétorqua le docteur Lampron. Il est temps que cela cesse. Tu dois regarder la vérité en face.
— Ça vous arrange, hein ? De vous débarrasser de moi comme ça !
— Si j'avais souhaité me débarrasser de toi, je t'aurais dénoncé à la milice il y a bien longtemps. J'ai tenté de t'aider, Henrik, mais...
Le jeune homme bondit comme une bête furieuse et s'accrocha de toutes ses forces aux barreaux humides, les jointures blanches. La haine défigurait son visage en un masque grossier.
— Vous mentez ! cria-t-il. Je n'ai aucun souvenir de ce que vous prétendez !
— C'est à cause de l'hectaly, raisonna le médecin, qui remonta ses fines lunettes ovales du bout de l'index. À forte consommation, cette plante joue avec la mémoire et altère les souvenirs les plus douloureux.
Henrik posa son front contre les barreaux, le souffle court. Il nageait en plein cauchemar. Comment un homme de science pouvait-il proférer de tels mensonges ? Son regard embué se perdit dans celui de Mariella, qui l'observait à quelques mètres, bouleversée.
— Tu n'es qu'une sale traîtresse, martela-t-il entre ses dents. Je ne te pardonnerai jamais, tu entends ?
Il jubila de l'effet que ses mots eurent sur Mariella, savourant la manière dont ils démolirent sa carapace.
— Ça m'est égal, murmura-t-elle d'une voix étranglée. Tant que tu es vivant, le reste n'a aucune importance.
Le médecin consulta sa montre à gousset avant de poser une main douce sur l'épaule de la jeune femme.
— Nous devons partir, ou nous risquons de rater la locomotive.
— C'est ça, oui ! s'écria Henrik. Déguerpissez ! Je ne veux plus vous voir ! Plus jamais !
Siméon les raccompagna à la porte, et Henrik remarqua alors un deuxième lit d'appoint installé de l'autre côté de la cellule. Le capitaine revint s'y asseoir, les bras appuyés sur les cuisses, et fixa Henrik avec un détachement qui sonnait faux. Le jeune homme avait mémorisé son langage corporel et Siméon ne lui avait jamais paru aussi tendu qu'en cet instant. Dans ses yeux gris, immobiles et intenses, brûlait le feu de l'inquiétude.
— Qu'est-ce que vous comptez faire, maintenant ? s'énerva Henrik. Vous n'avez pas le droit de me retenir ici.
— Quelqu'un doit veiller sur vous pendant le sevrage, déclara Siméon.
— Laissez-moi deviner... Vous vous êtes proposé parce que je suis sous votre responsabilité, c'est ça ? Vous n'êtes même pas médecin !
— Le docteur Lampron m'a fourni une liste de recommandations. Si nécessaire, je ferai appel aux médecins de l'Académie.
Henrik s'effondra sur le matelas, dont les ressorts grincèrent sous son poids. Quelques mètres seulement le séparaient de Siméon et de sa loyauté indéfectible, mais les grilles en fer, rouillées par l'usure, rendaient la distance mille fois plus imposante. Henrik se sentait comme un enfant livré à lui-même dans un monde hostile, peuplé d'hypocrites.
— Où sommes-nous ? s'inquiéta-t-il en examinant la pièce.
Des livres trônaient sur un tabouret et un seau dont Henrik crut deviner la fonction prenait la poussière dans un coin. Aux murs, les torches déversaient leur lumière vacillante dans cette cage maudite.
— Dans l'ancien donjon du château, expliqua Siméon.
— Combien de temps vais-je rester ici ?
— Cela dépendra de vous, de la façon dont... vous réagissez.
Henrik refusa de lui demander plus de détails. Il ne rentrerait pas dans son jeu malsain.
— Vous n'allez pas rester tout le temps avec moi, si ?
— Il le faut. Vous ne devez rester seul à aucun moment.
— Mais les cours, vos élèves, et la directrice, ils...
— J'ai tout arrangé, résuma Siméon, l'air grave. La directrice est au courant de la situation et ma collègue, Miranda Fedwin, supervisera la classe pendant mon absence.
Siméon n'avait rien laissé au hasard. Il croyait dur comme fer au récit du docteur Lampron et semblait prêt à endosser le rôle du parfait sauveur. Henrik baissa la tête, les épaules lâches, impuissant comme il ne l'avait jamais été.
— Vous pensez que je suis fou, n'est-ce pas ? souffla-t-il dans le silence qui planait.
— Vous n'êtes pas fou, Henrik, vous êtes malade. Ce n'est pas la même chose.
— Mon frère est vivant... Je vous le prouverai en sortant d'ici. Il est vivant !
La pitié que le jeune homme déchiffra dans les yeux de Siméon lui glaça le cœur. Dégoûté, il s'allongea comme une masse, la tête lourde, et ferma les paupières.
*
Henrik émergea du sommeil quelques heures plus tard. Rien n'avait changé. Les torches flambaient doucement et Siméon, assis sur un tabouret, consultait son cahier d'étude. Le jeune homme chercha la lumière du jour à travers la pierre, mais ce fut un échec. Sans les flammes alentour, l'obscurité régnait dans les entrailles du château.
— Quelle heure est-il ? murmura-t-il.
Il avait parlé si bas qu'il fut surpris de voir Siméon sortir sa montre à gousset.
— Bientôt dix-neuf heures.
Henrik se rallongea et compta les briques du plafond. La pulsation à l'arrière de son crâne s'était atténuée, mais la douleur persistait. Son estomac gronda et Henrik sentit le regard de Siméon se poser sur lui.
— Le dîner nous sera apporté à dix-neuf heures trente.
— Ça m'est égal, soupira le jeune homme.
— Vous devez manger, Henrik.
— Qu'est-ce que ça peut vous faire ?
Il se moquait de passer pour un enfant capricieux ou un adolescent rebelle. On l'avait enfermé ici contre son gré. Que Siméon ne s'attende à aucun effort de sa part. Il ne lui ferait pas cette faveur.
— Je comprends votre colère, Henrik. Mais dans quelques jours, vous comprendrez à votre tour pourquoi vous êtes ici.
Henrik lui tourna le dos et plaqua l'oreiller contre son visage. Il ne voulait plus entendre sa diction parfaite et cette absence de liaison insupportable.
Un domestique leur apporta le dîner à l'heure convenue, mais Henrik ne toucha à rien malgré la faim qui le tenaillait. Pressé de partir pour Carnak, il avait sauté le petit-déjeuner et n'avait donc rien avalé depuis la veille.
Lorsque son ventre s'anima pour la troisième fois, Siméon reposa sa fourchette en soupirant.
— Henrik, s'il vous plaît...
— N'y comptez pas.
Le capitaine n'insista pas et le laissa à ses pensées.
*
Une crampe d'estomac sortit Henrik de sa léthargie. Quand avait-il fermé les paupières ? S'était-il à nouveau endormi ? Il supposa que oui, puisque Siméon somnolait de l'autre côté de la pièce, les bras croisés contre sa poitrine.
Des étoiles dansèrent devant les yeux du jeune homme lorsqu'il s'assit au bord du lit. Des frissons le parcouraient et il claquait des dents à s'en briser la mâchoire. Ce froid paralysant n'était pas lié à la température de la pièce. Il semblait provenir de l'intérieur de son corps, comme si l'hiver s'était installé sous sa peau.
Comme s'il était, effectivement, malade.
Henrik tenta d'avaler, mais il ne restait plus la moindre goutte de salive dans sa bouche. Il avait besoin d'eau. Par chance, le plateau qu'il avait refusé était encore là, abandonné devant la grille. Henrik eut l'impression de mettre dix minutes à franchir les trois pas nécessaires. Ses jambes fonctionnaient au ralenti. On aurait dit que quelqu'un s'amusait à tirer des ficelles invisibles attachées autour de ses chevilles. Le jeune homme ne sentait pas le sol sous ses pieds, mais il percevait l'effort de ses muscles endoloris, la douleur que chacun de ses pas ravivait dans ses mollets.
Il se laissa glisser contre le mur, le front moite, et ramena le plateau vers lui. Hélas, ses mains tremblaient tellement qu'il ne put se saisir du gobelet. Les gouttes éclaboussèrent ses doigts et réveillèrent la frustration dans son cœur. Pourquoi n'y parvenait-il pas ? Pourquoi son corps refusait-il de lui obéir ?
— Laissez-moi vous aider, résonna une voix douce.
Siméon porta le verre aux lèvres d'Henrik, et bien que l'humiliation fût grande, le jeune homme n'eut pas la force de protester. L'eau était tiède, mais elle coula dans son gosier comme le plus pur des rafraîchissements.
— Qu'est-ce... Qu'est-ce qui... m'arrive ? bredouilla Henrik.
— Le sevrage a commencé, répondit Siméon. Ce sont les premiers symptômes.
Henrik chercha du réconfort dans son regard, mais il savait, au plus profond de lui, que le cauchemar ne faisait que commencer. C'était comme se retrouver dans une forêt en pleine nuit, entouré de prédateurs, tout en ignorant de quoi ils avaient l'air et le moment où ils attaqueraient.
— Racontez-moi quelque chose, murmura-t-il. N'importe quoi.
Il voulait arrêter de penser, au moins quelques minutes. Mettre son esprit en veille et se connecter à son environnement, avant que celui-ci ne lui glisse entre les doigts. Indulgent, Siméon reposa le gobelet sur le plateau et s'installa à côté d'Henrik.
— Ce château était autrefois la demeure principale du roi Lubban. Son épouse y a mis au monde leurs quatre fils. On raconte qu'elle aimait se promener parmi les fleurs de lys qui poussaient dans le parc. Elle en ornait ses cheveux et avait l'habitude de composer des bouquets pour son entourage. C'est en son hommage que Lubban s'est inspiré de ce symbole pour la monnaie royale.
Henrik pensa au buste féminin qui enjolivait l'escalier du hall d'entrée. Cette femme magnifique, couronnée de fleurs de lys, dont le profil gracieux attirait le regard.
— Lubban est mort avant d'avoir pu rédiger son testament, poursuivit Siméon. La coutume voulait que le fils aîné prenne la relève, mais les autres enfants s'y sont opposés. La guerre a éclaté et le royaume s'est retrouvé... disloqué. Après des années de lutte et de rivalité, il fut décidé que chaque fils hériterait du territoire qu'il contrôlait. Ainsi eurent lieu la naissance des quatre duchés et la fondation des Maisons.
— Comment... Comment savez-vous tout ça ?
Henrik regretta d'avoir posé une question à laquelle il avait déjà la réponse. Celle-ci se trouvait dans les ouvrages en cuir que Siméon avait disposés sur son étagère.
— Je me passionne pour l'histoire de notre pays, révéla le capitaine. Il est essentiel de savoir ce qui s'est passé avant pour comprendre ce qui se passe maintenant.
Ces mots semblaient vouloir dire mille choses à la fois, mais Henrik n'eut pas la force de se pencher sur leur signification. Il ferma les paupières, les mains coincées entre ses cuisses, et se concentra sur la voix apaisante de Siméon.
*
Henrik tournait en rond comme un animal en cage. C'était plus fort que lui. Le sommeil le fuyait et s'il avait le malheur de s'arrêter, la douleur triplait.
Alors, il marchait. Il marchait, et suffoquait. Chaque inspiration lui lacérait la gorge et lui donnait l'impression d'avaler un morceau de charbon. Son corps hurlait à l'agonie, comme si des milliards d'aiguilles transperçaient sa chair pour atteindre ses os. Il avait chaud, puis froid, puis encore chaud. La sueur collait à sa peau brûlante comme une deuxième couche de vêtements.
Il marchait depuis des heures. Ou peut-être quelques minutes. Il n'en savait rien. Le temps n'avait plus aucune emprise sur lui. Il n'existait que sous la forme d'un tic-tac incessant, celui de la montre à gousset de son gardien.
Henrik ralentit d'instinct en passant devant une torche et s'arrêta lorsqu'un souffle de fumée s'infiltra dans ses narines. La sensation lui était si familière, si agréable, qu'il ouvrit ses poumons pour inhaler pleinement. Il toussa, puis recommença. Le résultat fut le même. Ce n'était que de la fumée ordinaire. Pas de l'hectaly.
L'hectaly avait le goût de la menthe. Savoureuse.
L'hectaly se consommait frais dans la bouche. Entêtante.
L'hectaly savait comment le soulager. Cathartique.
L'hectaly.
Henrik la sentait encore caresser sa langue, jouer avec ses papilles gourmandes. Le besoin viscéral de fumer lui fit tourner la tête. Une goutte de sueur glissa sur sa lèvre supérieure. Il ne l'essuya pas.
— Faites-moi sortir d'ici...
Siméon répondit à sa complainte par un regard détaché. Henrik déglutit, furieux d'être ignoré. Ses poings le démangèrent. Il mourait d'envie de lui faire ravaler cette impassibilité écœurante.
— Vous n'avez pas le droit de faire ça. S'il vous plaît, laissez-moi sortir.
Silence.
— Il faut que je prenne de l'hectaly. Juste une fois. C'est promis. Une fois, et après... après, je ferai ce que vous voudrez.
Silence. Celui de trop.
À bout de nerfs, Henrik se jeta contre la grille et la secoua de toutes ses forces. Rien ne se passa. Malgré leur vétusté évidente, les barreaux lui résistaient.
— Laissez-moi sortir d'ici ! hurla-t-il. Laissez-moi sortir !
Ses cris tombèrent impuissants dans les oreilles de Siméon.
Un flux de douleur lui cisailla les jambes, qui se dérobèrent sous son poids. Henrik lâcha prise sur les barreaux et ses protestations moururent au fond de sa gorge. Sa tête heurta le sol, mais un haut-le-cœur l'obligea à se redresser en sursaut.
Il ne fut pas assez rapide et recracha le contenu de son estomac sur son pantalon. Il ignorait ce que son corps rejetait, mais il en ressentait les effets dans le creux de son ventre, parcouru de spasmes aigus. Ses intestins étaient comme un linge mouillé qu'on essore pour le purger de ses dernières gouttes.
Henrik retomba en arrière, à bout de souffle, ployant sous la souffrance. Un feu vorace remonta dans son crâne et se logea derrière ses paupières. Le jeune homme poussa un cri rauque, inhumain, qui lui déchira les cordes vocales.
« Rose ! Où es-tu ? Réponds-moi ! Rose ! »
« Henrik, ralentis ! Tu roules trop vite ! »
« Tu mourras si on te laisse faire, Henrik. Sois raisonnable. J'essaie simplement de t'aider. »
Henrik recroquevilla sa tête entre ses genoux poisseux. À ces voix sorties d'outre-tombe se superposèrent des images angoissantes, comme des flashs lumineux dans l'obscurité. Le Forlonn aux taches d'ambre dans un brouillard de fumée ; Aslak cramponné au chariot ; le virage qu'Henrik n'avait pas su prendre, faute de meilleurs freins ; le docteur Lampron dans sa chambre de l'auberge, essayant de l'apaiser.
Non, ce n'était pas des images.
C'était des souvenirs.
— Aslak..., gémit Henrik.
Soudain, la gravité perdit son sens. Henrik se sentit soulevé du sol et une surface douce remplaça la tiédeur visqueuse des dalles de pierre.
Une nouvelle décharge lui foudroya le crâne, semant derrière elle une pulsation lancinante. Un écho à ses battements de cœur.
BOUM. Le crissement des roues sur les pavés.
BOUM. La chute d'Aslak au milieu de la route.
BOUM. Ses yeux ouverts, terrifiés, figés dans la mort.
Un sanglot coupa la respiration d'Henrik, tandis qu'il bégayait :
— Non... C'est un... un mensonge...
On lui essuya la bouche. On lui murmura à l'oreille. Une main chaude repoussa délicatement une mèche de son front trempé.
Il sombra.
*
Henrik repoussa la couverture. Il avait chaud. Trop chaud. La sueur ruisselait sur son visage, dans le creux de son cou, entre ses côtes saillantes. Il ne portait plus de chemise. Son torse était offert à la vue du monde, et quelque part en lui, il comprit que c'était dangereux. Une erreur irréparable. Mais il ne savait pas pourquoi.
Finalement, Henrik remonta la couverture jusqu'à ses épaules. Il était frigorifié. Peut-être. Il n'en était pas certain. Le chaud et le froid se succédaient depuis ce qui lui semblait être des heures. Ou des jours. Là encore, il n'en savait rien. La réalité lui filait entre les doigts, assujettie à la douleur diffuse qui le clouait au lit. Seul le sommeil aurait pu l'aider, mais Henrik était incapable de s'endormir. Il se tournait dans tous les sens, les jambes agitées, sur un matelas qui n'en avait plus que le nom. Henrik transpirait tellement qu'il avait l'impression d'être au fond d'une baignoire. Son nez coulait et ses yeux ne cessaient de pleurer, alors qu'il pensait ne plus en avoir la force.
C'était peut-être vrai, après tout.
Il n'avait plus la force de rien. Sauf celle de subir les caprices de son corps à l'agonie.
— J'ai... peur..., murmura-t-il en claquant des dents.
La main chaude revint se poser sur son front et un visage flou, encadré de cheveux noirs, entra dans son champ de vision.
— N'ayez crainte, Henrik. Je suis avec vous. Ce sera bientôt fini.
— Siméon...
Ce prénom sonnait comme une vérité précieuse, le seul élément tangible de cette réalité distordue. Henrik chercha la main de Siméon, et la serra de toutes ses forces. Il voulait se raccrocher à cette réalité. Coûte que coûte.
*
— ... inquiet... rien mangé... son cœur... faire...
Siméon.
— ... aider... mon duché... coquelicot... apaiser...
Anselme. Anselme ?
— ... de repos... sur lui...
Une femme. Voix familière. Qui ?
— ... le laisserai pas...
Siméon.
Reste.
Je t'en supplie, reste.
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