Day 7 ~ Free

Hey~ Ceci est le dernier jour de la week (déjà) et est sur un thème libre :3

Donc déjà j'ai trouvé cela génial de participer à cet évènement, au début je n'étais pas sûre d'avoir suffisamment de temps et au final il s'avère qu'encore à l'heure actuelle je sois la seule à avoir terminé (et ce depuis une semaine~)

Du coup merci à tous d'être arrivés jusque-là, ça me fait vraiment plaisir car il s'agit de ma toute première histoire publiée ~ les remerciements plus plus dans les commentaires parce que ça risque d'être long -->

Sinon, n'oubliez pas le vote sur "requests for the agency" sur notre compte commun, la @FluffSoukokuAgency si ce n'est toujours pas fait, car ce soir ce sera fini ;)

Et bonne lecture~ (même si vous pouvez déjà vous attendre à encore quelques publication pour la suite de mon jour 5 ^^')


~:~:~


     Dazai fixait le propriétaire des lieux d'un regard boudeur, tandis que ce dernier faisait les cent pas dans son appartement. Ce n'était pas pour réfléchir mais pour tenter d'évacuer, sans pour autant délabrer plus qu'il ne l'était déjà son intérieur.

     En effet, une force dévastatrice semblait venir de s'abattre sur l'appartement de Chuuya : Son canapé était totalement déchiqueté, deux de ses chaises démontées, sa table renversée, le seul pouf encore viable était occupé par le brun, la lampe occidentale à abat-jour dans son salon... Disons qu'on recherchait toujours l'abat-jour, et que de toutes façons ce n'était pas que l'ampoule qu'il allait falloir racheter au vu des dégâts. La tapisserie était complètement déchiquetée à certains endroits et il y avait même un trou dans le sol, qui lui-même était jonché de morceaux de poteries provenant de ce qui anciennement était un vase. Et encore, ce n'était que pour le salon...

     Ne parvenant pas à décolérer en marchant, le rouquin commença à jurer dans plusieurs langues avant de se tourner vers le brun et de l'injurier tout en le fusillant d'un regard assassin.

-Mais bon sang qu'est-ce qui t'as pris ?! Tu as intérêt à me payer les réparations pour ces dégâts, crétin de maquereau ! Tu peux pas te contenter de crever sans emmerder les autres ?!

     En réponse à sa tirade plus que colérique, un aboiement puissant retentit dans la pièce, ce qui fit sourire le suicidaire.

-Oh la ferme toi, la ramène pas ou je t'envoie directement te faire piquer sale clebs !

     Nouvel aboiement qui énerva encore plus le rouquin.

-Une conversation entre canidés~ Vous n'êtes pas très discrets par contre, soupira le brun en fermant les yeux et en haussant les épaules.

     Chuuya saisit l'importun par son manteau et le souleva du pouf. Visiblement, l'envie de le jeter par la fenêtre ne manquait pas, mais connaissant cet imbécile à la résistance inhumaine, même une chute du troisième étage ne le tuerait pas et, en plus, lui offrirait l'occasion de fuir. Il n'était pas non plus question de l'envoyer valser quelque part à l'intérieur, quoiqu'il était compliqué d'imaginer l'appartement du rouquin dans un plus piteux état.

-Tu as intérêt à avoir une bonne explication pour tout ça Dazai !

-Evidemment que j'en ai une ! se plaignit presque l'autre sans se départir de son sourire. Il se fichait vraiment de sa tête.

     Cela faisait un peu plus d'un an que les deux jeunes hommes sortaient ensemble, même s'ils se connaissaient depuis bien plus longtemps. D'ailleurs leur entourage se demandait à chaque fois comment ils faisaient pour se supporter. Actuellement Chuuya se le demandait lui-même.

     Aujourd'hui était le 28 avril, et donc la veille de l'anniversaire du propriétaire des lieux. Il était rentré serein le soir après son travail à la mafia, se disant qu'il allait pouvoir passer une soirée tranquille avec une bouteille de vin et, éventuellement, son petit ami s'il était d'humeur, étant donné qu'il avait obtenu un jour de congé pour le lendemain. Mais en ouvrant la porte de son appartement, il avait découvert ce dernier dans ce pitoyable état, un golden retriever le regardant de ses yeux bruns alors qu'il était assis au milieu du carnage.

     Pensant d'abord qu'il s'était trompé de logement, le rouquin avait immédiatement refermé la porte. Il avait revérifié plusieurs fois l'adresse, puis était de nouveau entré. Cette fois le chien n'était plus dans l'entrée, mais l'appartement toujours en ruine, et des bruits de verres s'étaient fait entendre en provenance de la cave...

     Le mafieux avait foncé vers sa réserve d'alcool à moitié décimée, et s'en était suivi une course poursuite pour rattraper la pauvre bête. Le pouvoir de gravité aidant, ça n'avait pas duré non plus trop longtemps, mais suffisamment pour délabrer encore un peu plus l'appartement.

     Le gros chien s'était donc retrouvé enfermé dans la salle de bain en attendant que Chuuya sache quoi en faire -pour le moment son idée la plus brillante était évidemment la solution définitive du vétérinaire.

     Environ trente minutes et des geignement canins plus tard, Dazai avait fait son apparition.

-Alors, mon cadeau pour demain te plaît? avait-il demandé d'un ton guilleret et enfantin. Je sais que je suis un peu en avance mais ce n'est pas très grave, si ?

     Puis il avait vu l'état des lieux. Et bien sûr, il avait encore plus enfoncé le couteau dans la plaie, alors que son petit ami réfléchissait, bouillonnant à ses côtés, au meilleur moyen de se débarrasser de lui :

-Tu devrais peut-être penser à refaire la déco, non ?

      Cela avait été la goutte de trop, et il s'en était fallu de peu que le brun finisse dans le même état que la cave de son compagnon. Il avait été mis à la porte, puis était re-rentré discrètement par la suite et installé sur son pouf.

-Et donc, cette explication ? demanda le plus petit sans lâcher le manteau du détective.

-Vois-tu, je me dirigeais vers l'Agence pour travailler, quand cette brave bête a commencé à me suivre. Je n'ai pas réussi à la semer malgré toutes les petites rues que j'empruntais. Puis je lui ai dit que j'avais déjà un chien, et c'est là que je me suis subitement rappelé que ton anniversaire était demain!

-A cause... d'un chien ?

     Dazai hocha la tête, tout content et visiblement fier, en tout cas pas du tout gêné de la manière dont il s'en était souvenu.

-Sauf que je n'avais pas de cadeau à t'offrir ! Et je me suis aussi dit que tu devais te sentir bien seul dans ton petit appartement, alors j'ai pensé que ça te ferait plaisir d'avoir un compagnon te comprenant, après tout entre chiens...

     Chuuya balança violemment son petit ami sur le pouf d'où il l'avait soulevé quelques minutes plus tôt, en ayant assez des explications de ce dernier. Il souffla pour tenter de parler calmement, en vain.

-Premièrement, commença-t-il d'une voix tremblante de colère, tu vas ramener ce chien où tu l'as trouvé. Deuxièmement, tu vas me payer tous les frais, et troisièmement tu vas déguerpir !

-Hmm... Je suis obligé de le faire dans l'ordre ? demanda-t-il innocemment.

     Le rouquin serra les poings. Il fallait qu'il se contienne pour ne pas faire exploser son logis. C'était une question rhétorique de toutes manières.

-Bon, bon, très bien, soupira tragiquement le brun. Puisque c'est demandé si aimablement. Malheureusement je ne sais absolument pas où ramener ce chien.

-J'ai vu qu'il portait un collier.

-Oui mais sans adresse~

     Chuuya sembla réfléchir quelques instants, même si c'était compliqué à dire. Peut-être qu'il se contenait juste encore une fois. Puis il releva finalement la tête, encore un peu rouge de colère, pensant avoir trouvé une solution, mais il n'eut pas le temps de la formuler.

-Tous les vétérinaires sont déjà fermés à cette heure Chuu.

     L'interpellé serra les dents. Peut-être pas encore, mais le plus proche était à plus d'une demi-heure. Le chien était sûrement pucé, mais il faudrait attendre demain. Et il était hors de question qu'il dorme ici. Puis le rouquin eut une illumination.

-Très bien, mais TU le garde jusqu'à demain !

     Dazai ré-afficha une mine boudeuse d'enfant, visiblement contrarié.

-Ce n'est pas très gentil de refuser un cadeau comme ça.

-Ferme-la et embarque-le.

     Le brun se leva avec un soupir contrarié, puis se dirigea vers la source des geignements, qui avaient d'ailleurs constitués le fond sonore de la dispute depuis tout à l'heure. Il prit une laisse et attacha le chien, qui le suivit étrangement docilement et ne chercha même pas à s'enfuir, comme il l'avait pourtant fait plus tôt avec le mafieux.

-Ah, j'allais oublier, reprit le rouquin alors que son petit ami ouvrait la porte, demain je viens avec toi pour m'assurer que tu le ramènes au bon endroit !

-Quelle confiance ma limace, pour peu j'en serais vexé, souria-t-il.

     Puis il s'en alla, emportant le responsable du carnage avec lui. Chuuya s'efforça à remettre en état son appartement, ce qui était plutôt compliqué et fastidieux. Il n'avait d'ailleurs pas encore osé retourner dans sa cave, ayant peur de l'état dans lequel il la trouverait.

     Finalement il abandonna le rangement et alla se coucher, pestant toujours contre « cet abruti de suicidaire momifié ».

~

     Le lendemain Dazai revint chez son ancien partenaire aux alentours de onze heures, et évidemment entra sans frapper ou même juste s'annoncer. Le rouquin s'y attendait mais était actuellement en train d'évaluer les dégâts provoqués à sa précieuse collection.

     Environ une cinquantaine de bouteilles avaient été mises par terre, heureusement seule cinq ou six s'étaient brisées sur le sol, ce qui restait raisonnable, même si l'une d'elle était un grand cru de 1963 et que cela brisait le cœur du mafieux. Devoir absorber à la serpillère ce si précieux liquide...

     Quand il entendit qu'on s'était introduit dans son appartement, il sortit de sa cave, la mine déconfite et pas franchement heureux à l'idée de devoir passer une partie de sa journée avec le suicidaire. Pourtant ce dernier, lui, semblait heureux, car il lâcha momentanément la laisse du chien -il voulait qu'il détruise encore plus son appartement ou bien ? – et il se pencha vers son petit ami pour l'embrasser.

-Bon anniversaire le nain. Tu sais que ce n'est pas facile de se pencher autant ? sourit-il en se relevant.

     Son compagnon était d'une humeur trop morose après l'état des lieux de sa précieuse réserve d'alcool, aussi ne l'envoya-t-il pas bouler, ce qui était étonnant. Il grommela plusieurs mots inintelligibles et alla ranger son attirail de nettoyage.

-Tu n'étais pas censé travailler aujourd'hui ? demanda subitement Chuuya, se rappelant qu'il n'attendait pas le détective avant 18 heures.

-Si~ Mais mes collègues de l'Agence n'ont pas vraiment apprécié que cette pauvre bête aille fouiner dans la paperasse, aussi m'ont-ils autorisé à le ramener sur-le-champ ! Enfin, plutôt obligé qu'autorisé.

     Il avait haussé les épaules durant sa tirade, comme si c'était l'évidence même. Il ne l'aurait sûrement pas laissée détruire également son propre appartement bien sûr, grinça des dents le petit mafieux.

-Bon, je pense que nous pouvons y aller ! s'exclama soudain le brun.

     Le rouquin grommela encore quelques mots avant de suivre son compagnon à l'extérieur. Il n'y avait qu'un seul vétérinaire à Yokohama, il n'était pas si loin que ça, seulement c'était compliqué de mettre un chien sur une moto, et actuellement le rouquin n'avait pas encore de nouvelle voiture.

     Il fallait donc s'y rendre à pied. Le trajet fut ponctué de chamailleries, comme à leur habitude, notamment concernant cette fameuse voiture, et de temps en temps d'aboiements, comme par exemple lorsqu'ils étaient passés sur un pont et que le suicidaire s'était amusé à marcher sur le rebord alors qu'il tenait toujours la laisse.

     Ils arrivèrent enfin chez le vétérinaire, le chien tout comme Dazai encore étonnamment vivants. Seulement le professionnel, après quelques minutes de vérification, leur avait annoncé qu'en effet le chien était pucé, mais que cette puce n'était pas à jour pour l'adresse.

     De plus, il s'agissait d'un chien guide d'aveugle, le vétérinaire avait donc été très surpris d'apprendre qu'il n'était plus avec son maître. Il avait été dressé pour et avait déjà huit ans, ce comportement n'était absolument pas normal.

     Une fois sorti de la clinique, Chuuya ne put retenir plus longtemps son exaspération :

-Bon, quand comptes-tu me dire exactement dans quelles circonstances tu as récupéré ce foutu chien ?

     Le brun afficha d'abord une mine surprise, mais il vit au regard accusateur de son petit ami que cela ne fonctionnerait pas. Il soupira et décida d'expliquer ce qu'il avait omis la veille.

-Je l'ai trouvé dans la rivière.

-Évidemment, dans la rivière... Attends, quoi ?!

     Le rouquin s'était tourné vers le détective, et fut surpris de découvrir qu'il affichait une moue presque... Coupable ? Sauf qu'il ne semblait pas enclin à continuer.

-Développe abruti! hurla le capitaine tandis que son compagnon avait déjà tourné les talons comme si la conversation était close.

-Tu ne lâcheras pas l'affaire, hein? Soupira l'"abruti" en question. Je suis tombé d'un pont et ai atterri sur ce chien qui nageait dans la rivière.

-Tu as sauté tu veux dire ? demanda, exaspéré, le rouquin.

-Non, tombé, insista le brun, malicieux, sous le regard peu convaincu de son interlocuteur. Vu qu'il allait se noyer, je l'ai sorti de l'eau, et il ne m'a pas lâché par la suite, sûrement ayant perdu ses repères. À moins que, contrairement à une certaine personne, il ne fut reconnaissant après que je lui ai sauvé la mise~

      Chuuya haussa un sourcil, n'y croyant toujours pas.

-Admettons. Comment est-ce que tu tombes volontairement d'un pont? demanda sarcastiquement le jeune mafieux.

     Dazai détourna le regard, comme gêné de la manière dont c'était arrivé. Probablement ne mentait-il donc pas.

     Le rouquin se fit d'ailleurs la remarque qu'il parvenait désormais à lire les émotions du brun. Mais ce n'était sûrement pas dû au fait que sa capacité d'analyse s'était accrue, même s'il aurait aimé pouvoir l'affirmer.

     Du temps où ils faisaient encore tous deux partie de la mafia et où ils étaient partenaires, le capitaine avait toujours cru qu'il était totalement insensible, juste froid, calculateur et mesquin, sans aucune once d'empathie ou autre. Le genre de sentiments gênant lorsque l'on est un mafieux, certes, mais ce manque de réaction était quand même très énervant et perturbant pour son entourage.

     Puis lorsque Chuuya l'avait recroisé quatre ans après qu'il ait quitté la mafia, il avait découvert que finalement, si, son ancien partenaire était capable d'avoir des émotions, et il l'avait vu sous un nouveau jour.

     Il avait pensé que c'était une évolution due à son nouveau travail, et il s'était même réjouit pour lui. Mais maintenant qu'ils sortaient ensemble, le rouquin avait compris petit à petit. Il avait toujours été doté d'émotions, peut-être même plus fortes que l'on ne pourrait le croire aux premiers abords. Mais il les avait toujours enfouies très profondément.

     C'était le mieux à faire pour sa sécurité à l'époque de la mafia. Mais c'était également une mauvaise habitude qu'il avait gardée par la suite. Pourtant, lorsqu'il se trouvait seuls tous les deux, le manipulateur de gravité avait fini par remarquer qu'il ne cachait plus ses émotions durant ces rares moments.

     C'était une belle preuve de confiance, cela signifiait probablement qu'il se sentait en sécurité auprès de son petit ami. Et en même temps il n'en avait probablement pas conscience lui-même. Ce qui arrangeait bien Chuuya.

-Crache le morceau la momie. Je ne me moquerai pas, commença à s'impatienter le rouquin après quelques minutes.

-Disons juste... Que la rambarde était glissante, grommela le brun à contrecœur.

     Le rouquin se retint de lui demander ce qu'il pouvait bien ficher là, au lieu de marcher comme tout le monde sur le chemin aménagé. Au final il n'en avait cure.

-Bien, dans ce cas retournons sur ce pont, peut-être qu'on trouvera quelque chose pour se débarrasser du clebs.

-Comme c'est mignon. Tu t'inquiètes donc tant que ça pour ce pauvre aveugle sans son fidèle ami à quatre pattes~

-Ferme-la. Je veux juste pouvoir profiter un peu de mon jour de congé. Ce qui sera compliqué tant qu'il sera là, dit-il en désignant le chien du menton.

     Ils se mirent aussitôt en route, cette fois-ci plus silencieusement. Le jeune capitaine était persuadé désormais que son compagnon lui cachait quelque chose, mais il n'arriverait pas à lui tirer les vers du nez pour le moment. Il allait devoir attendre que l'autre baisse sa garde pour ça.

     Ils arrivèrent enfin sur le pont en question. La rambarde était tout de même suffisamment haute pour dissuader quelqu'un de monter dessus, non ?! Ils commencèrent à chercher, peu convaincu de réellement trouver quelque chose ici. Pourtant, miraculeusement, au bout d'à peine deux minutes, le détective attira l'attention du mafieux sur une affiche placardée de l'autre côté du pont.

     Dessus était marqué « chien perdu ». En lisant un peu plus en détail, il apparaissait qu'il s'agissait d'un golden retriever, malgré le manque de photo pour l'attester. Il n'était pas précisé qu'il s'agissait d'un chien guide d'aveugle, mais d'un autre côté ce n'était pas indiqué sur le collier du canidé et ne constituait pas un indice pour l'identifier.

     Une adresse figurait tout en bas de l'annonce, mais pas de numéro de téléphone. Les deux jeunes hommes se regardèrent, déprimés. C'était relativement loin d'ici et ils avaient déjà dû marcher plus d'une heure pour venir sur le pont. Cette journée risquait d'être encore longue.

~

     Les deux anciens partenaires furent plus que surpris en arrivant à l'adresse indiquée. Il s'agissait en fin de compte d'une maison de retraite. Aucun des deux n'avaient envie d'y pénétrer, car premièrement l'un comme l'autre n'en avait jamais visité -heureusement vu leur âge et en considérant qu'ils n'avaient jamais eu d'autre famille que la mafia étant jeunes- et deuxièmement car ils avaient en tête tous les stéréotypes que l'on pouvait avoir sur les personnes âgées.

-Très bien. Tu t'en charges le nain, j'ai du travail qui m'attend à l'Agence ! déclara soudain le brun en tournant les talons.

     Evidemment Chuuya ne le laissa pas faire, il le saisit par le col pour l'empêcher d'avancer.

-Tu ne comptes quand même pas me laisser seul régler ta connerie, n'est-ce pas ? dit-il d'un ton lourd de menace.

     Le brun s'arrêta et regarda dans les yeux celui qui le retenait avec un soupir affligeant. Mais il sentit probablement qu'il ne s'en tirerait en effet pas de cette manière, aussi capitula-t-il.

-Bien sûr que non ! répondit-il, faussement enjoué, avant de se diriger vers la porte. Alors Chuu, tu lambines, je n'ai pas l'intention d'y passer la nuit ~

     L'interpellé serra les poings mais n'eut pas le temps de protester que le suicidaire était déjà entré. L'aide-soignante à l'intérieur reconnut sur-le-champ l'animal et emmena les deux jeunes hommes dans la chambre de la propriétaire.

     Le chien sauta immédiatement de joie et jappa dans tous les sens dès qu'il retrouva sa maîtresse, visiblement heureux d'être de retour chez lui.

     Cette dernière avait environ la cinquantaine et était en fauteuil roulant. Elle était sûrement aveugle également, mais elle tournait le dos à la porte. Elle fut d'abord surprise d'avoir de la visite, car en temps normal elle n'avait pas de famille, donc personne à venir la voir.

     Puis après qu'on lui ait expliqué la situation -en omettant le fait que Dazai avait d'abord failli noyer le chien, et que par la suite ce dernier avait complètement détruit l'appartement de Chuuya- elle les remercia chaudement.

      Puis elle leur expliqua que c'était son seul compagnon, mais que depuis qu'elle ne pouvait plus marcher, et donc qu'elle avait été transférée ici car incapable de se débrouiller seule, il était malheureux, car lui non plus n'avait plus l'occasion de sortir, lui qui adorait gambader et nager.

     Alors elle avait décidé de le laisser sortir, depuis environ deux semaines maintenant. Il était tout le temps revenu, et elle savait où il se rendait. Du coup, lorsqu'il n'était pas revenu la veille, elle avait eu très peur et avait fortement insisté auprès du personnel pour qu'on le cherche.

-Vous avez bien fait, nous n'aurions pas pu le ramener sans vos affiches, lui avait finalement dit Dazai avant qu'ils ne quittent tous deux les lieux.

     Il était environ seize heures désormais. Le suicidaire devait encore travailler -enfin flâner car on ne pouvait pas vraiment dire qu'il faisait grand-chose- tandis que le rouquin comptait refaire son appartement. Il avait appelé un professionnel qui devrait passer dans environ une heure pour faire l'état des lieux.

-Bien, sur ce, il est temps de nous séparer limace. Mais je passerai ce soir~

-Au moins ça te laissera le temps de trouver un véritable cadeau pour mon anniversaire, crétin !

     Le brun sourit énigmatiquement et ils se séparèrent là-dessus. Encore une fois, Chuuya fut désespéré de l'état de son appartement. Il allait aller prendre une douche pour tenter de se détendre un peu avant l'arrivée du professionnel, quand il remarqua un morceau de cuir noir trônant dans sa salle de bain.

     Intriqué, il le ramassa. Il s'agissait du collier du chien, mais à quel moment l'avait-il perdu ? Il l'avait toujours lorsqu'ils l'avaient laissé à la maison de retraite, le rouquin en était persuadé. Puis il regarda d'un peu plus près la médaille, et se rendit compte qu'il s'agissait en fait d'un petit paquet cadeau orangé avec son nom dessus -ce qui l'énerva car cela servait tout de même de médaille au collier.

     Il déballa immédiatement le petit cadeau et découvrit avec stupeur une bague à l'intérieur. Sa première réaction fut de pester contre son petit ami. Bon sang, il ne pouvait pas faire comme tout le monde, plutôt que d'user de moyens détournés comme celui-ci ?! Sa deuxième réaction fut de soupirer et d'enfiler la bague à son doigt. Après tout, c'était probablement aussi pour ce côté casse-pied qu'il l'aimait. 

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