Day 2 ~ Worship
Worship = culte
Définition: Hommage religieux rendu à une divinité ou à un saint personnage
Bon~ ceci est mon OS actuellement le plus long, celui où j'ai fichu le plus de conneries et également celui dont je suis actuellement la plus satisfaite~
Merci pour les votes/commentaires/ajouts c'est super ! *^* (même trop pour les commentaires mais bon on fait avec :'))
Sur ce~ bonne lecture ! (Et non Eiyoko ici non plus ne figure pas la moindre trace de angst ^^)
PS: profitez de commencer à seulement 8h00 les cours moi c'est 7h30 T_T
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Chuuya se réveilla avec la gueule de bois et un affreux mal de crâne ce matin-là. Il avait encore trop bu la veille, c'était certain. Il allait se lever pour prendre un verre d'eau et un cachet d'aspirine, quand ces deux choses tant convoitées arrivèrent seules devant lui.
Enfin, pas exactement. C'était plutôt que quelqu'un les lui tendait. Mais il souffrait trop pour se demander qui ou comment, et il les prit d'abord sans broncher, puis se rallongea, attendant que cela fasse effet.
Quelques dizaines de minutes plus tard, il ne sentait plus qu'un bourdonnement dans les tréfonds de son cerveau. Le mal de crâne était passé pour le moment.
Il allait se lever pour savoir qui s'était introduit chez lui, et surtout savoir s'il devait le remercier ou l'engueuler pour ça -à vrai dire sa première réaction aurait été d'hurler sur cette personne, mais le plus probable était que ce soit Kouyou, qui l'aurait alors ramené après sa soirée trop arrosée dont il n'avait aucun souvenir.
Et si c'était bien cela, il n'avait pas, mais alors surtout pas, intérêt à hausser la voix. Il y avait également une deuxième personne capable de s'introduire comme ça, sans aucune gêne, chez lui. Mais il refoula bien vite cette idée, c'était impossible et non souhaitable.
Impossible car cela faisait un mois qu'il l'avait retrouvé, et un mois qu'il était encore sans nouvelle. Non souhaitable car il allait s'énerver et potentiellement détruire -en partie ou complètement- son appartement.
Mais il se rendit soudain compte qu'il ne pouvait pas se mouvoir comme d'habitude. Il prit alors conscience de l'accoutrement dans lequel il était : une longue robe noire et blanche, trop longue pour lui, avec sur l'oreiller à côté de lui une coiffe, noire et blanche également. Tout l'attirail de bonne sœur.
Il blêmit. Qu'est-ce qu'il faisait avec ces vêtements ?! Son esprit encore embrumé tenta de réfléchir à toute vitesse, cherchant désespérément un souvenir de la veille, en vain. Il allait donc se lever pour se changer en vitesse, quand l'intrus, et donc obligatoirement la cause de tout ceci, se présenta sur le pas de la porte de sa chambre.
-Dazai, souffla le roux en y mêlant toute sa colère et en même temps sa surprise. J'aurais dû me douter que tu étais derrière ce déguisement ridicule.
-Allons Chuuya, je ne me le permettrais pas, dit avec un ton pernicieux le brun.
Puis, pour joindre le geste à la parole, il leva les mains en l'air, tout guilleret, comme pour faire l'innocent. Mais après quelques secondes, Chuuya remarqua qu'il tenait un petit cliché blanc dans la main droite, la photo qui y figurait tournée vers le suicidaire.
Le jeune capitaine plissa les yeux, réfléchissant intensément, puis les écarquilla avant de murmurer :
-Tu n'aurais quand même pas osé ?!
-Je suis capable de tout, tu es le mieux placé pour le savoir le nain, chantonna-t-il, son sourire s'élargissant. Tu étais tellement ivre hier que tu n'as même pas protesté ~
-Espèce de... s'emporta le rouquin, avant de reprendre d'un ton un peu plus faible, mais cassant et empli de colère froide. Tu comptes donc briser toutes tes promesses une à une, comme ça, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de notre lien de confiance, du Double Noir d'autrefois ?
Chuuya n'avait pu cacher une partie de la déception qu'il ressentait actuellement. Autrefois, ils s'étaient promis de ne jamais se trahir, de se secourir l'un l'autre dans la mesure du possible, et de ne jamais profiter l'un de l'autre dans un moment de faiblesse. Cela s'appliquait surtout aux contrecoups de Corruption, et c'était certes du temps de la mafia, mais, intérieurement, le roux pensait que, hormis la trahison, le reste tenait encore.
Il s'était visiblement trompé. Cela le décevait.
-Je n'ai pas brisé cette promesse, murmura le brun pour lui-même, redevenant l'espace de quelques secondes sérieux. Mais le roux ne l'entendit pas, ou mima ne pas l'avoir entendu.
Voyant le regard du suicidaire qui semblait luire désormais d'une lueur blessée, Chuuya attrapa rapidement la coiffe et la lui lança aussi fort que possible, renforcée avec son pouvoir, en plein visage. Il savait qu'il n'était pas réellement blessé. Il comptait juste jouer avec ses sentiments. Encore.
Dazai esquiva le projectile, qui alla se fracasser violemment contre le mur, faisant se décoller du plâtre. Le propriétaire avait bien prédit que son appartement risquerait d'y passer.
-Écoute Chuuya, pour me faire pardonner, je te propose un marché. Si tu fais exactement ce que je te dis aujourd'hui, ce soir je déchirerai devant toi ce cliché. En soit ça ne changera pas grand-chose, tu es déjà censé être mon esclave, donc ~
Le jeune capitaine bouillonna intérieurement à la suite de ces paroles. Mais il n'avait pas le choix. Il fallait que cette preuve compromettante disparaisse de la surface de la Terre, où sa crédibilité serait remise en jeu. Il soupira, défaitiste, exaspéré et surtout énervé. Comme chaque fois que l'autre abruti était dans les parages.
-Très bien, qu'est-ce que tu as prévu ?
Les yeux du brun s'illuminèrent d'une lueur taquine, et il énonça ses conditions d'une voix chantante.
-Premièrement, ne m'interromps pas, je n'ai pas envie de me répéter.
Il attendit que son interlocuteur hoche la tête pour poursuivre.
-Bien. D'abord tu vas devoir garder cette tenue, en plus de la coiffe évidemment, toute la journée.
Il leva la main en signe d'apaisement en voyant que Chuuya allait sortir de ses gonds, son sourire s'étendant toujours plus.
-De plus tu devras porter des chaussures... spéciales. Et ensuite tu me suivras, comme un gentil toutou, là où j'ai prévu d'aller ~
Le roux le regarda fixement, de plus en plus suspicieux. Il n'allait quand même pas...
-Ne t'en fais pas, nous nous éloignons du territoire de la mafia, tu ne devrais croiser personne te connaissant, dit Dazai doucement, faisant au passage sursauté le roux. Il lisait dans ses pensées ou bien ?
-D'accord, si ce n'est que ça... Quelles sont ces chaussures ?
Le sourire du suicidaire s'élargit encore plus, ce qui était pourtant difficilement concevable. Il sortit quelques secondes de la pièce avant de revenir, des chaussures noires à la main...
Des chaussures noires à talons aiguilles, probablement quinze centimètres vu la longueur.
Chuuya écarquilla de nouveau les yeux, ne sachant quoi dire. Il n'irait quand même pas aussi loin ?!
-Tu devrais être heureux, tu te sentiras enfin grand ~
-Espèce de...
-Tut tut tut, pas de protestation ! répliqua le brun, moqueur et très fier de sa trouvaille.
Le mafieux réfléchit pendant au moins cinq bonne minutes, pesant le pour et le contre. Il n'en avait clairement pas envie. C'était évident. Mais entre une journée à se ridiculiser loin de ceux qu'il considérait comme sa famille, ou une vie entière où on se moquerait de lui, et surtout où l'on ne le respecterait plus. Le choix était rapidement fait.
Il se leva donc, récupéra la coiffe toujours au sol, arracha les talons des mains de Dazai et, en sortant de la chambre et tout en lui lançant un regard assassin, lui demanda :
-Alors, on y va oui ou non ? Plus vite ce sera fini, mieux ce sera.
-Oh, je savais bien que tu avais l'esprit d'une parfaite petite religieuse Chuuya, l'impulsivité en plus ~ Mais nous ne sommes pas pressés, et je doute que tu parviennes à marcher tout de suite avec ces magnifiques chaussures.
~
En effet, la tâche fut ardue. Il mit une bonne quinzaine de minutes pour simplement réussir à se lever, et encore une petite vingtaine pour tenir debout sans bouger. Puis il lui en fallut trente pour chuter moins d'une fois toutes les deux minutes. La robe n'aidait pas vraiment non plus, car même avec les quinze centimètres en plus que lui conférait ces fichus talons, elle était encore un peu trop longue et il se prenait les pieds dedans. Quand à la coiffe, elle réduisait largement son champ de vision.
Ce qui, finalement, n'était pas vraiment plus mal, car cela l'empêchait de voir le rictus moqueur de son ex-coéquipier, en train de « l'encourager ». En réalité il lui tapotait régulièrement l'épaule pour l'empêcher de tricher avec sa gravité.
Au bout de deux heures et demie, il finit par s'écrouler sur sa moquette, déjà des ampoules plein les pieds. Il laissa toute sa colère s'échapper, avec des mots tous plus vulgaires les uns que les autres. Il ne savait même pas comment cela se faisait qu'il n'ait pas explosé plus tôt.
Dazai s'approcha et s'accroupit à côté de lui, ricana gaiement en lui donnant une tape dans le dos, dos qui faisait d'ailleurs actuellement atrocement souffrir le roux, et lui dit que maintenant qu'il était au point sur les vêtements, il pouvait commencer la séance « maquillage ».
Le temps que l'information parvienne jusqu'au cerveau du capitaine, celui-ci se releva d'un coup, les ampoules et le mal de dos oubliés, et il fixa Dazai droit dans les yeux pour tenter d'y déceler une trace prouvant que c'était faux.
Ce qu'il ne vit pas. Cependant, il remarqua bien que le brun agitait distraitement la photo, toujours dans sa main droite et tournée vers lui-même.
Pendant une heure et demie, Chuuya dû se laisser maquiller par le brun. Au moins, il avait pu enlever cette fichue robe de bonne sœur, car pour une raison étrange le suicidaire lui avait demandé de se mettre torse nu. Probablement une autre de ses lubies étranges, auxquelles le roux ne souhaitait absolument pas penser.
-Je te préviens que si mon visage ressemble à un pot de peinture, je vais...
-Oui oui Chuuya, demain tu pourras, l'interrompit son interlocuteur, concentré sur sa tâche. Ferme les yeux maintenant, et ne les rouvre pas tant que je ne te le dis pas.
-Pourq...
-On ne discute pas !
Le rouquin se mordit la lèvre pour ne pas laisser échapper ce qu'il avait sur le cœur. Il se vengerait, ça c'était sûr. Mais encore une fois, plus vite ce serait passé, mieux ce serait. Peut-être même qu'avec un peu de chance son ancien coéquipier finirait par se lasser s'il acceptait tout docilement.
Il sentit une sorte de... Pinceau ? Venir déposer régulièrement au coin de ses yeux et sur tout son visage une sensation d'humidité. Puis Dazai finit par s'arrêter, sans pour autant dire au mafieux de rouvrir les yeux. Cela s'éternisa, aussi Chuuya décida-t-il de voir s'il n'était pas parti et entrouvrit les paupières.
-Je ne t'ai pas encore autorisé à regarder, le nain ~
L'interpellé grogna face à cette appellation et referma directement les yeux.
-Bien, bon chien. Maintenant...
Le roux grinça des dents. Cette journée allait durer encore longtemps ?! Il se crispa quand il sentit soudain le pinceau se déposer sur son bras.
-Mais qu'est-ce que tu fous enfoiré de maquereau ? Le maquillage c'est pour le visage !
-Tu verras bien ~
Et il continua à lui peindre le bras. Puis le deuxième. Le rouquin frissonnait à chaque fois que la pointe du pinceau touchait sa peau. Puis finalement le suicidaire commença à dessiner quelque chose autour de son nombril. Quoi ?! Il semblait vraiment s'amuser, ce n'était même pas de réelles formes qu'ils faisaient, comme s'il laissait simplement sa main totalement gribouiller sur le corps de son ancien partenaire.
Après être passé dans son dos, il s'arrêta finalement.
Puis il s'attaqua aux cheveux, avec maintes protestations du roux. Bon sang qu'il faisait mal, il semblait tirer dans tous les sens possibles et imaginables !
-Mais qu'est-ce que tu fous encore ?! De toutes façons si je porte la coiffe on ne verra pas mes cheveux, à quoi ça sert ?!
Le concerné éluda totalement la question, faisant encore plus rager le plus petit.
-C'est bon, tu peux regarder maintenant la limace, sourit le brun après avoir enfin achevé le supplice du cuir chevelu du mafieux.
N'ayant pas de miroir directement à portée de main, le premier réflexe du roux fut de regarder ses bras et son ventre. Il n'y avait rien. Absolument pas la moindre trace. Chuuya vit rouge, et encore une fois se mordit la lèvre et tenta de respirer. L'autre se fichait bien de lui, encore une fois. Ce n'était probablement que de l'eau au bout de ce pinceau.
Dazai était déjà sorti de la pièce. Il alla dans la salle de bain et observa son reflet. S'il n'avait pas su que c'était lui, il aurait pu se prendre pour une fille. Ses cils étaient accentués avec de l'eye-liner et au coin de ses yeux brillaient quelques paillettes bleutées. Ses lèvres étaient devenues rose clair et ses joues un peu moins pâles. Dans ses cheveux coiffés en chignon trônait une barrette avec un mouton dessus, mais relativement élégant. Le suicidaire ne se débrouillait pas si mal que ça finalement, ça n'était pas parfait mais pas ridicule non plus. Il soupira. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire.
Le brun revint quelques instants plus tard, du tissu blanc dans les mains. Il le lança au roux, qui l'attrapa au vol, et qui se rendit alors compte qu'il s'agissait d'un pantalon très ample blanc, avec des élastiques au niveau de la taille et des chevilles pour le retenir, et d'un débardeur avec lui aussi un élastique à la taille, tellement court qu'il devait s'arrêter avant le nombril.
Il y avait également une... Brassière ?! Blanche avec des rembourrages relativement conséquents.
Chuuya lança un regard foudroyant et également empli de questions au suicidaire, qui se contenta d'hausser les épaules tout en disant, énigmatique :
-Il vaut mieux avoir quelque chose sous sa robe, là où on va~
Cela ne prévoyait rien de bon.
~
Cela faisait maintenant deux bonnes heures qu'ils avançaient dans la ville. Il devait être près de 18h. Ils auraient dû mettre moins de temps que ça pour arriver à destination, mais c'était sans compter sur l'accoutrement de Chuuya. Dazai s'en amusait d'ailleurs beaucoup, et faisait juste le minimum pour qu'il ne s'écrase pas sur le sol ou ne perde sa coiffe.
Tous les regardaient passer avec des regards étranges et des murmures. Le roux en avait plus qu'assez, et en plus il avait chaud. Le seul avantage était qu'il faisait presque la même taille que le brun maintenant. Presque.
Soudain ils tournèrent au coin d'une rue, et se retrouvèrent face à une immense foule compacte mais qui progressait tout de même à bonne allure.
Le mafieux était perturbé et trop occupé à scruter cette foule pour émettre le moindre bruit de mécontentement. Il n'en croyait pas ses yeux.
Devant lui, les personnes qui s'amassaient étaient toutes habillées dans des tenues religieuses. Certaines comme lui, en tenue de bonne sœur, mais également beaucoup d'autres voilées de la tête aux pieds, ou encore d'autres avec l'habit complet juif. Toutes les religions semblaient être représentées dans cette petite rue. Il aperçut même quelqu'un avec une double-faux dans la foule. Ce qui n'était pas rassurant d'ailleurs.
Et certains se baladaient également, comme Dazai, sans signe particulier, mais néanmoins totalement recouverts de vêtements amples, ne laissant pas apparaître autre chose que leur visage.
Chuuya en resta bouche bée, et ne reconnut pas tout de suite l'endroit dans lequel ils se rendaient. Mais plus il avançait, plus il avait de vision, et il apparaissait nettement désormais qu'ils se trouvaient en hauteur d'une grande cuve de plusieurs hectomètres de diamètre, et qu'ils surplombaient la mer.
Suribachi. Le quartier où le mafieux avait grandi. Également l'endroit où il était né. Mais que faisait toute cette foule religieuse ici ? Certes depuis qu'il avait intégré la mafia, il ne s'y était que très peu rendu, mais actuellement on pourrait croire qu'une sorte de... secte s'était installée ici.
Oui, cela devait être ça. Comment l'expliquer sinon ? Toutes les rues du bidonville, si l'on pouvait dire rues, étaient pleines à craquer. Et malgré la chaleur pas un seul centimètre de peau n'était visible.
Le roux allait interroger avec véhémence son partenaire, quand il se rendit soudain compte... qu'il n'était plus là ! Il jura dans plusieurs langues différentes, avant de remarquer qu'on l'observait. Il allait devoir faire profil bas. Seulement il était trop tard pour faire demi-tour, et la foule continuait d'avancer inexorablement.
Puis elle se fendit en plusieurs parties, visiblement par religion. Chuuya repéra celles qui étaient habillées du même apparat que lui et les suivit gauchement. Il manqua plusieurs fois de tomber mais la foule était trop dense, il n'atteignait donc jamais le sol, une personne se présentant toujours avant.
Une fille, qui devait à peu près avoir son âge, arriva en courant derrière lui et le bouscula. Elle s'excusa immédiatement tout en l'aidant à se remettre droit, déjà qu'en temps normal il tombait alors si en plus on le bousculait...
-Excusez-moi, je pensais être en retard, souffla-t-elle, exténuée par sa course.
-En retard pour... ?
Demanda le mafieux, espérant avoir enfin quelques informations. Sans s'en rendre compte, il avait machinalement pris une voix une octave plus aiguë. Il ne fallait pas non plus qu'on le prenne pour un travesti -même si, en soit, c'était actuellement le cas-
-Pour la messe, voyons !
Elle sourit de toutes ses dents, et voyant que son interlocuteur était perdu, elle prit son poignet et l'entraîna à sa suite, riant à chaque fois qu'il se prenait les pieds dans sa robe trop longue. Mais au moins, elle l'aidait à se relever, elle. Pas comme une certaine autre personne.
Ils arrivèrent sur une place centrale, qui était également le seul endroit non incliné du bidonville, c'est-à-dire le fond de la cuvette, derrière toute une cohorte d'autres bonnes sœurs et de... moines peut-être, vu l'habit ? La place semblait être en octogone, mais il y avait peut-être plus de huit côtés, et sur chaque était représentée une religion. Le nombre était assez dur à déterminer car il y en avait de très peu représentées.
Puis un curé s'avança vers leur groupe, et commença à réciter une messe longue et barbante. Enfin, en temps normal elle devait l'être. Car un orateur s'était avancé pour chaque religion représentée, et chacun faisait sa messe en même temps que les autres, ce qui créait un chœur de voix pour le moins... Étrange. De plus en fond s'élevait une musique relativement douce et cristalline.
C'était plutôt apaisant, finalement. Chuuya vit que le soleil commençait à décliner. Les orateurs rejoignirent leurs fidèles un à un à la fin de leurs messes respectives, puis un autre s'avança, seul, au milieu de la grande place.
Il portait un long manteau rouge-orangé et noir qui lui descendait jusqu'au chevilles. Il était pieds-nus et portait sur la tête un voile à moitié transparent de la même couleur que sa tenue. Il commença un discours, s'adressant à tous en tournant sur lui-même régulièrement.
-Bien. Si vous êtes ici, c'est pour notre célébration annuelle !
Il ne parlait pas excessivement fort mais, comme dans un amphithéâtre, le son était largement amplifié par la cuve, si bien que tous l'entendaient. De plus la musique venait d'être coupée.
-En ce jour si particulier, nous célébrons comme il se doit absolument tous les dieux. Car il n'existe pas de croyances supérieures à d'autres, vous le savez bien, vous, réfugiés de toutes nationalités ayant trouvé refuge ici-même. Et nous célébrons également notre Dieu protecteur à tous ici, car si vous êtes-là c'est que vous avez déjà été capable d'apercevoir son action se réfléchir en notre bas-monde, s'étant incarné dans une enveloppe charnelle.
Chuuya était perplexe suite à ces paroles. Est-ce qu'un homme allait entrer en scène en se faisant passer pour un dieu, tout le monde allait l'acclamer et clap de fin ? Il ne comprenait pas l'aboutissement de ce discours. Et bon sang où était passé ce foutu maquereau ?!
-Mais comme vous le savez tous, c'est également un dieu très impatient. De plus, il est maintenant l'heure de commencer !
À la fin de ces paroles, une musique rythmée, presque sauvage, commença à s'élever, et l'homme enleva son long manteau ainsi que son voile, dévoilant une tenue blanche similaire en tout point à celle du roux et...
-Oh bon sang je vais le tuer...
Dazai se tenait au centre et souriait de manière tout à fait naturelle. On aurait presque dit qu'il était franc. Puis, alors que le ciel commençait tout juste à prendre une teinte un peu rosée et que le brun semblait regarder dans sa direction, comme s'il le cherchait, quelqu'un l'interpella.
-Ohé. Ohé. Dépêche-toi, tu vas rater le début des festivités sinon !
C'était la jeune fille de tout à l'heure qui lui parlait, ayant enlevé elle aussi ses habits religieux et étant désormais simplement vêtue d'un débardeur et d'un short blancs.
Chuuya la fixa, d'abord un peu étonné, puis regarda ensuite tout autour de lui. Plus personne n'arborait aucun signe religieux, tous étaient habillés de blanc, laissant apparaître leurs bras, parfois leurs jambes ou même leur ventre.
-Attends, je vais t'aider ! proposa-t-elle.
Et elle joignit l'acte à la parole, retirant délicatement la coiffe du roux qui était toujours galvanisé. Puis elle s'arrêta, le fixant quelques instants.
Le mafieux s'en étonna, puis grommela quelque chose dans sa barbe inexistante en se disant qu'elle venait de comprendre qu'il n'était pas une fille. Mais il se trompait, visiblement.
-Ouah ! Tu es magnifique ! Et c'est ta vraie couleur de cheveux ?!
Le rouquin était de plus en plus perdu, tandis que l'autre lui faisait un sourire éblouissant. C'est à ce moment que le jeune capitaine se rendit compte d'une autre chose. Absolument tout le monde avait les cheveux teints soit en roux, soit en rouge, s'ils ne l'étaient pas naturellement. Même Dazai.
La fille lui retira également la robe, sous laquelle il étouffait d'ailleurs, laissant apparaître son apparat blanc -évidemment il avait jeté la brassière, et puis quoi encore ?- qui au final se révéla utile. Il en profita pour descendre rapidement de ses talons, après tout tout le monde était pieds nus, non ? Ses méninges tournaient à plein régime. Il parvint finalement à se reprendre et à articuler :
-Quelles festivités ?
Elle le regarda de haut, ne commentant pas sa petite taille -ce qui valait mieux pour elle-, d'abord sans comprendre, comme s'il faisait une mauvaise blague. Puis elle éclata d'un rire cristallin, avant de répondre :
-Tu as vraiment l'air perdue, toi ! Nous célébrons tous les ans, au crépuscule, le dieu furieux des calamités, aussi appelé Arahabaki.
-Mais... Pourquoi ? Chuuya avait écarquillé les yeux, les pièces du puzzle se rassemblant peu à peu sans pourtant qu'il y comprenne grand chose.
-Parce qu'il nous protège, voyons ! Nous sommes probablement les seuls à l'aduler, mais c'est lui qui est à l'origine de ce quartier. Au début, tout le monde lui en voulait. Mais finalement, nous avons tous appris que c'était aussi lui qui avait fait cesser la Calamité, il y a sept ans, qui avait tué de nombreux habitants. Aussi depuis nous avons compris qu'il ne faisait pas que déclencher les calamités. Il pouvait aussi les stopper ! Et puis, nous vivons tous en harmonie ici et nous nous serrons les coudes dans le quartier dont il est à l'origine, la preuve ! Et, de plus, nous avons une véritable preuve de son existence, ce qui est une bonne raison de croire en lui, non ?
Elle s'arrêta, scrutant le visage de celui qu'elle prenait pour une fille. Ces gens priaient un dieu furieux, qui détruisait tout sur son passage, et dont lui-même était l'incarnation. Il ne comprenait pas. Ils étaient fous, c'était la seule explication.
-Quand aux festivités en elles-mêmes... ça ne va pas tarder !
En effet, quelques secondes plus tard, une sorte de halo noir envahit la cuvette de Suribachi. Des marques noires étaient apparues sur tous les gens réunis au centre, sur leurs vêtements encore quelques instants plus tôt immaculés, mais aussi sur leur peau dénudée, parfois même sur leur visage, formant des motifs plus ou moins complexes sur chaque individu.
Même sur lui. Il eut un mouvement de recul.
-Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?!
-Je ne sais pas si tu le savais, mais il existe plusieurs personnes dotées de super-pouvoirs en ce bas-monde. Une d'elle séjourne ici. C'est une artisane qui crée de la peinture et des vêtements spéciaux. Leur couleur change au moment du Crépuscule, virant du blanc ou transparent au noir puis... Tu verras.
Elle lui souriait encore, très heureuse. La musique continuait de tambouriner en fond. Des danseuses et danseurs étaient apparus au centre de la cuvette, et régulièrement d'autres gens les rejoignaient, dansant une danse sauvage et envoûtante.
-Impressionnant, n'est-ce pas ? Cela fait six ans maintenant que ces festivités ont lieu chaque année !
-Mais pourquoi tout le monde portait des vêtements amples alors ?
-Parce que parfois il y a des ratés avec la peinture, elle s'illumine avant l'heure, aussi on se cache, comme ça même si ça arrive cela ne troublera pas les festivités. Et de toutes façons les habits des autres religions s'y prêtent bien. Comme tu as pu le voir, nous sommes plutôt polythéistes ici.
Cela expliquait maintenant pourquoi Dazai lui avait fait tout ce cirque avec le maquillage et la tenue. Sur son pantalon se dessinaient désormais des motifs en spirales, qui reprenaient sur son ventre et son débardeur, s'enroulant autour de ses bras avant de s'arrêter sur ses poignets. De plus les symboles semblaient se mouvoir d'eux-mêmes.
Le soleil continuait de décliner. Puis la nuit arriva, et, petit à petit, le noir sur la foule vira à l'orangé, parfois fluorescent, parfois rougeâtre. Chuuya trouva que cela ressemblait un peu aux marques de Corruption, mais en beaucoup, beaucoup moins douloureux et plus attrayant. S'il avait eu un miroir à portée, il aurait probablement vu ses yeux briller.
La jeune fille à côté de lui avait des motifs, certes fixes, mais beaucoup plus élaborés. Sur sa jambe droite se dessinait un magnifique serpent, qui s'enroulait autour de sa taille et dont la course s'arrêtait sur son poignet droit. Sur sa tempe gauche figurait une étoile à dix pointes, et plusieurs autres petites étoiles encadraient son visage. Une sorte de traînée orange clair partait de son cou et s'arrêtait sur le dessus de sa main gauche, où se dessinait un croissant de lune.
-En fait si, tu as très bien conscience que des personnes dotées de super-pouvoir existent. Tu en toi-même une !
Chuuya tourna la tête vers elle, étonné. D'abord il crut qu'elle s'adressait à quelqu'un d'autre, mais elle le fixait toujours avec son grand sourire.
-Qu... Comment le sais-tu ?
C'est ce moment que choisit l'idiot de suicidaire pour arriver. Reconnaissant probablement l'orateur de tout à l'heure, et pensant sûrement qu'ils sortaient ensemble au regard enjoué du brun envers le plus petit, la fille s'inclina puis s'éclipsa.
Il avait les cheveux colorés en orange terne, ce qui ne contrastait pas tellement avec d'habitude. Il arborait presque les mêmes motifs que le jeune capitaine, mais inversé, si bien qu'en omettant la taille on aurait pu croire à un reflet dans un miroir.
-Comment a-t-elle pu savoir que j'avais un pouvoir ? demanda du tac au tac le roux, ce qui fit sourire le brun.
-Eh bien, regarde autour de toi, peut-être que la réponse t'apparaîtra ~
Chuuya le regarda sans comprendre, puis tourna la tête et observa attentivement la foule. Décidément, il ne voyait pas à quoi faisait référence son compagnon. Puis soudain, il se rendit compte d'une particularité. Ses propres motifs et ceux de Dazai ondulait comme sur un rythme propre, alors que ceux de tous les autres restaient résolument fixes. Il écarquilla encore les yeux.
-C'est bien ça. Ces vêtements ont la particularité de reconnaître les détenteurs de super-pouvoir, et de puiser un peu d'énergie dans leur porteur pour onduler à leur guise. Fascinant, n'est-ce pas ?
Ils se turent tous les deux. Chuuya observait la foule, et Dazai l'observait lui. Il voyait bien qu'il était fasciné, aussi il avait déjà la réponse à la question qu'il posa juste après :
-Alors, ça te plaît ?
Le roux foudroya d'abord le plus grand du regard, avant de soupirer et d'ajouter un « Merci » très discret. Dazai savait bien que son ancien partenaire, même après toutes ces années et ce que lui avait dit Rimbaud, avait encore du mal à s'accepter, car il ne se pensait pas digne de vivre.
Alors pour le brun, il était évident qu'en se rendant compte que des gens croyaient en lui, et comptaient sur lui, son fardeau serait peut-être un peu moins lourd à porter.
-Mais ne pense pas que j'ai oublié pour autant cette fichue photo.
-Évidemment, sourit le suicidaire. Mais la journée est encore loin d'être terminée !
Le roux le regarda, tentant de paraître insensible. Mais finalement il esquissa un petit sourire, et finit par acquiescer, avant de suivre son ancien partenaire parmi la foule, vers le centre du quartier.
~
Ils rentrèrent tard dans la nuit à l'appartement du roux, qui avait malencontreusement oublié le reste de sa tenue sur place. Dazai déchira devant lui la photo et la jeta dans la corbeille, avant de repartir chez lui. Ils étaient tous deux trop fatigués pour se chamailler encore au sujet de cette photo.
Le rouquin s'endormit aussitôt qu'il toucha son lit, comme libéré d'un fardeau. Il ferait tout pour protéger ces gens qui croyaient en lui.
Et c'est seulement une semaine plus tard, en vidant sa poubelle, que Chuuya se rendit compte que la photo était en fait totalement blanche.
~
Ce qui s'est réellement passé cette nuit-là, mais que Dazai n'avouera probablement jamais ...
~
Cette nuit-là, comme beaucoup d'autres, Chuuya Nakahara était sorti tard et ivre d'un des nombreux bars de Yokohama, et errait désormais distraitement en essayant tant bien que mal de se repérer dans les rues sombres et étroites de la ville portuaire.
Il était peut-être même plus saoul que d'habitude. Peut-être même à cause d'un certain brun, qui ne lui avait donné absolument aucune nouvelle depuis un mois. Mais il l'était justement trop pour pouvoir le juger, il ne savait même plus comment il était sorti de ce bar.
Il arriva finalement -plutôt miraculeusement d'ailleurs étant donné sa perception enivrée de la ville- dans le quartier où il logeait. Seulement, il se trompa totalement de bâtiment et se dirigea vers le petit théâtre amateur au coin de la rue. Bâtiment qui était, pour une quelconque obscure raison, ouvert.
Le petit roux y entra donc, pensant rentrer chez lui. Puis il décida d'immédiatement se changer pour aller se coucher, un petit, tout petit coin dans sa tête encore assez conscient pour se dire que dans cet état il ne ferait rien d'autre.
Aussi se changea-t-il avec ce qu'il prit pour un pyjama, mais qui était en réalité une tenue intégrale de bonne sœur. Avec la coiffe et la longue robe. (Chuuya était bien trop ivre pour se rendre compte qu'il n'aurait pas dû avoir de coiffe avec son pyjama).
En prenant la porte qu'il croyait être la porte de sa chambre, il arriva sur celle de l'issue de secours. Qui elle était fermée. Il s'énerva donc contre et finis par carrément la briser en activant son pouvoir.
Au même moment, cette nuit-là, Dazai errait dans la ville, sans réel but. Juste une petite promenade nocturne. Il réfléchissait encore à comment il pourrait inviter son ancien partenaire sans qu'il ne tente de le tuer cinq fois le lendemain. Cela faisait déjà quelques temps qu'il comptait l'emmener à Suribachi pour les festivités.
Il l'avait appris au cours d'une mission pour la mafia cinq ans plus tôt. Mais il était parti un peu avant l'évènement, et était resté quatre ans sans reprendre contact avec lui. Il n'avait pas osé, après être parti comme ça.
Soudain il entendit un bruit. Celui d'une porte que l'on force, envahissant le calme plat de la nuit, et du même coup interrompant les pensées du suicidaire. Puis il vit une petite personne sortir par le pas de cette porte, d'une démarche clairement pas naturelle.
Il s'approcha, intrigué. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il découvrit qu'il s'agissait en fait de son ancien partenaire, dans un habit... Plus qu'atypique, et complètement ivre.
C'est aussi à ce moment qu'il remarqua que ses pas l'avait porté jusque dans la rue du petit roux. Voilà ce que c'était de réfléchir à l'inviter. Puis le brun pouffa, s'amusant de l'accoutrement de son ex-coéquipier.
-Ohé, Chuuya ~
Le jeune mafieux tourna la tête vers lui, le regard hagard et absent.
-Je ne savais pas que tu comptais intégrer l'Église, tu sais que tu ne pourras pas boire là-bas ? reprit le brun, la voix chantante.
Cette fois-ci le rouquin porta complètement son regard sur le brun, et plissa même les yeux, comme s'il avait besoin de lunettes pour reconnaître celui qui lui faisait face. Puis il releva les yeux et soupira.
-Je commence à entendre des voix... Et cette tenue, commença le roux d'une voix rendue hésitante par l'alcool. Soit je suis en plein rêve, soit je suis la réincarnation de Jeanne d'Arc !
Dazai sourit malicieusement, avant de répondre:
-Assurément la deuxième possibilité ~
Sauf que le roux le fixa à nouveau, cette fois avec une lueur étrange dans le regard, comme s'il venait de voir Dieu. (En réalité Dazai n'avait absolument aucune idée de qui était cette Jeanne d'Arc, mais avec un nom pareil ce n'était sûrement pas une japonaise).
Chuuya resta le fixer pendant quelques secondes, avant de chavirer et de basculer sur le côté. Le brun lui attrapa le bras, pour l'empêcher de s'écraser sur le sol, et passa ce bras autour de son épaule pour le ramener.
Il saisit les clés dans la poche du plus petit, si prévisible, pendant que celui-ci ne cessait de murmurer des phrases exclamatives dans une langue étrangère, que le brun interpréta tout de même comme du français, de temps en temps ponctué par des « anglais » ou encore « dauphin » en japonais.
Dazai porta son ancien partenaire jusque dans sa chambre, où il tenta de lui enlever son accoutrement ridicule. Il ne savait pas trop pourquoi il comptait lui retirer, probablement plus par un quelconque élan de charité. Seulement Chuuya protestait vivement et l'en empêchait.
-Allons, laisse-toi faire Chuu ~ C'est juste la robe et la coiffe, je ne me permettrai pas d'aller plus loin alors que tu n'es pas en pleine possession de tes moyens ~
-Non... Pas touche, murmura d'une voix rauque le rouquin. Je suis destinée à finir brûlée ! Mais je sais que Dieu est avec moi, cette robe est ignifugée, j'en suis sûre ! Je mourrais carbonisée si vous me l'enleviez !
Et il accentuait son discours en mimant une explosion. Dazai soupira. Il aurait essayé. Il retenta tout de même le coup deux ou trois fois, sans plus de succès, aussi abandonna-t-il et laissa-t-il le roux tomber dans les bras de Morphée dès qu'il toucha le matelas.
Le brun allait sortir, lorsqu'il eut une illumination. Il avait autrefois promis de ne jamais profiter de son partenaire lorsqu'il n'était pas dans un état décent, c'est-à-dire très souffrant, par exemple après avoir utilisé Corruption, ou comme maintenant ivre.
Mais le lendemain matin, lorsque le rouquin aurait retrouvé toutes ses facultés et se réveillerait dans cet accoutrement...
C'est ainsi qu'il s'invita en auto-didacte sur le canapé de son ex-partenaire, s'amusant déjà de tout ce qu'il pourrait lui faire le lendemain, et pensant qu'il avait désormais trouvé un bon moyen de l'inviter sans se faire tuer, en tout cas pas tout de suite.
Et il ne briserait pas sa promesse de cette façon. Pas encore. Jamais. Il tenait trop à ce lien de confiance, qu'il avait déjà fragilisé par le passé.
Cette nuit-là, il réfléchit également à un fait. Il se disait non-croyant, mais finalement c'était faux. La définition de quelqu'un de croyant était quelqu'un qui vouait une confiance et un respect total envers une ou plusieurs entités divines, pouvant même aller jusqu'à remettre sa propre vie entre les mains de cet être.
On pouvait donc dire qu'il était à moitié croyant, car pour ce qui était du respect, il faudrait repasser.
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