Le Hanfu Interdit.

Il y avait la table impériale, dressée au pied du trône et à laquelle siégeait l'empereur tant redouté. Que pouvais-je dire à son sujet ? Comme tous les Uchiwa, il paraissait d'un ennui mortel, sombre à en crever, tellement beau que c'en était écœurant. Et si j'avais bien suivi les présentations pompeuses qui avaient duré une éternité, il était entouré à sa gauche de son épouse, du prince Naruto Uzumaki, du stratège Shikamaru Nara (qu'on ne me présentait plus, d'ailleurs) et d'autres noms que je n'avais franchement pas retenus parce que cela commençait à devenir long. A sa droite, se trouvaient son petit frère et ses airs hautains, puis deux charmantes jeunes femmes – l'une à la chevelure aussi rosée que l'aube, et l'autre qui la possédait carmine comme le crépuscule. Enfin, on m'introduisit Hinata Hyûga à leur côté. Mes frères et moi-même étions installés à une table juste en face de tout ce beau monde, à une distance correcte pour que les négociations se fassent. J'allais avoir l'honneur de voir la figure si précieuse de l'impératrice, tandis que Kankûro dévisageait le prince Sasuke.

Bon ! Qu'y avait-il de délicieux à manger ? Mes yeux parcourent les plats que les domestiques déposaient au fur et à mesure, et mon choix n'allait pas être facile. Le voyage m'avait ouvert l'appétit. Je dirigeai mes baguettes vers du poulet frit et doré à point lorsqu'un souffle étranger frôla mon oreille :

« -Pardon, je suis en retard. »

Avait-il besoin de l'annoncer si près de mon visage ? Ma curiosité préféra découvrir l'identité de cet inconnu plutôt que le goût du poulet. C'était un shinobi encore en armure – il n'avait même pas eu la décence de porter un habit d'apparat pour l'occasion. Un genre de goujat comme on ne devait plus en faire de nos jours. Ses cheveux noirs, coupés courts et sa peau aussi blanche que du papier rendaient son portrait antipathique. Je compris qu'il s'était adressé à la souveraine. Il prit place à mes côtés, m'offrant un sourire figé.

« -Je suis Saï. Désolé pour le dérangement, Hime-sama. »

Je dus grommeler quelque chose pour seule réponse. Peut-être que le rouge m'était monté aux joues, incapable de contenir cette gêne d'être appelée par un titre aussi honorifique que Hime*. Nous étions plutôt rustres au cœur du désert aride, il était vrai. Notre raffinement se percevait à travers de notre artisanat et de nos traditions simples et séculaires. A Suna, j'étais simplement Sabaku No Temari, la sœur chérie de notre roi.

« -Pour être honnête... »

Et la voix neutre de Gaara me tira de ma stupeur.

« -Je ne compte pas offrir la princesse Temari en mariage. Comprenez bien que ce n'est pas par mauvaise foi, mais nous sommes des gens simples et libres. Ma sœur sera libre de choisir à qui s'unir, et libre de le choisir à Konoha ou ailleurs. »

Mes joues cramoisies ne s'en remettraient jamais. Je piochai frénétiquement dans le plat de viande, et occupai ma gorge avec le passage de bouchées intempestives. Puis, vint le regard insistant de Shikamaru Nara suite aux sages paroles de mon aîné. Ajoutions à cela, l'attention sévère de l'empereur qui s'était reportée sur ma personne – ce que je trouvais, ma foi, impressionnant.

« -Une alliance sur papier a besoin d'être consolidée par des liens physiques, incassables. Par des gages de bonnes volontés et des sacrifices. Déclama ce dernier, revenant à son homologue.

-Ce sacrifice, je le ferai, décida Gaara. »

Et cette décision fut semblable à un coup de foudre que l'on abattait sur moi. Plus rien ne sembla compter, si ce n'était les battements de mon cœur inquiet. Le faste du pavillon, les milles couleurs qui y brillaient, mon kimono de cérémonie, le sourire éclatant de l'impératrice, la beauté des concubines, l'expression choquée de mon autre frère, n'existaient plus. Seule perdurait mon immense incertitude. Gaara ne prendrait pas le risque d'être le propre otage d'une future Alliance. Impossible. Je le refusais catégoriquement. Finalement, le repas ne passait plus et je retins mon envie de vomir ma colère.

◊◊◊

Peu avant le repas officiel et l'arrivée de la délégation royale, je fus conduite à l'empereur. Les tables étaient déjà dressées, prêtes à accueillir nos appétits voraces. Mon ventre n'échappait pas aux griffes de la faim, et il était temps de me rassasier une bonne fois pour toute. Durant tout le trajet, le prince Sasuke avait gardé le silence et j'avais marché dans son ombre, admirant son dos brodé de l'écusson des Uchiwa. L'éventail. Il attisait le feu, soufflait sur les braises et ravivait les passions éteintes : comme l'amour, ou la haine. Sa Majesté trônait, en tailleur, sur son siège que j'appréciais comparer à un nid d'aigle. Karin était déjà à ses côtés, agenouillée près de sa main droite.

« -Bonjour, Sakura.

-Votre Majesté, répondis-je un peu froidement, sans oublier de me prosterner. Il n'était pas nécessaire d'attirer l'attention sur moi en provoquant un énième scandale sur mon indiscipline. Si je voulais mener ma fuite à bien, il me fallait jouer la comédie plus sérieusement. Par contre, inutile d'abuser non plus : pouvait-il m'ordonner de me redresser ? Non. Visiblement bien trop occupé à inspecter ou contempler ma tenue. Ma rivale arborait un sourire satisfait sur le visage, gros comme une banane et je me doutais bien que c'était en rapport avec la mine soudainement sévère du souverain. En un battement de cil, il fut près de moi, usant d'une technique de déplacement instantanée et courbé vers ma personne, il emprisonna mon visage entre ses doigts longs et fins – aussi impitoyables que des serres.

-Où as-tu eu cette robe ?

-C'est...je....balbutiai-je, les yeux écarquillés de stupeur.

-Nous règlerons cela plus tard, me coupa-t-il, Debout. »

Je lançai un regard désespéré vers Sasuke qui se contenta de me nier. Etais-je donc un fardeau à ce point ? La seule à ne pas comprendre mon erreur ? Porter cette robe ? Et alors ?

Nous allions à peine prendre place à table lorsque les représentants du royaume du Vent firent leur entrée. Coincée entre la rouquine et mon nouveau protecteur, j'avais constaté que les présentations avaient duré assez longtemps pour que mes jambes en souffrent. Au moment où je pensais pouvoir coller mon postérieur au repos, Ino Yamanaka avait fait une apparition en grande pompe. Nous ignorant royalement, elle avait salué son époux, ses invités et s'était installée avant tout le monde, dans un mouvement aussi gracieux que les étoiles. Bien.

Il fallut évidemment que je subisse un face à face avec Shisui Uchiwa, arrivé en retard. Il avait légèrement bousculé le prince Kankurô en s'asseyant, ce qui électrisa presto l'atmosphère.

« -Un problème ? demanda insolemment l'héritier de Suna dont le visage peinturé me mettait mal à l'aise. Qu'était-ce exactement ? Des peintures de guerre ? Il avait l'œil contrarié et les cheveux couverts, ce qui n'arrangeait rien à son portrait.

-Pardon. J'ai subi une opération de yeux voilà peu, je ne vous avais pas vu. »

Menteur. Et devant mes airs accusateurs, mon ancien patient se contenta d'une moue faussement innocente et d'un index sur ses lèvres, me signifiant de ne rien dire. Cela l'amusait-il vraiment ? Pas moi. Puis, il retrouva tout son sérieux pour fixer ma tenue. Ses prunelles tombèrent dans le gouffre de mon décolleté honteux et détaillèrent ensuite les broderies du hanfu. Il fronça légèrement les sourcils, mais ne parut pas vouloir détacher son attention de mon corps.

« -Pour un presqu'aveugle, il me semble que vos yeux se baladent beaucoup, laissai-je échapper entre mes dents serrées de frustration.

-Cette robe....articula-t-il calmement, je pensais que ses affaires avaient été scellées sur ordre de l'empereur. Il doit être ravi de te voir la porter.

-J'ignore de quoi vous voulez parler. » répliquai-je.

Ma main tremblante attrapa un verre de saké qui traînait non loin, et je décidai de l'avaler d'une traite. J'aurais besoin de courage pour affronter la suite. Un mauvais pressentiment germait au fond de mon esprit, et aucun secours ne semblait à ma portée.

◊◊◊

« -Tu es complètement fou !

-Elle a raison, me soutint Kankurô. »

Nous nous promenions dans les jardins éclairés par des lanternes colorés en ce milieu de soirée. Après le riche repas que l'on avait servi, nous avions senti le besoin de nous détendre les jambes et surtout, de régler nos comptes entreSabaku No.

« -Nous nous serions sacrifiés ! repris-je, furieuse.

-Calme-toi, Temari. Penses-tu réellement que je vais soumettre ma personne si facilement. »

Un rictus ombrait son visage de porcelaine, si lisse et parfait. Malgré le khôl dont ils étaient cernés, ses yeux brillaient comme deux soleils en plein éruption. Quelques lucioles vinrent troubler notre conversation, virevoltant autour de nos traits figés de sévérité. Les jardins étaient sublimes et peuplés en cette nuit fraîche. L'échos des conversations lointaines arrivaient à percer jusqu'à nos oreilles attentives. Le regard de notre roi semblait fixer ailleurs, loin de nous et fait assez rare pour le noter : il souriait.

« -Dis-nous, insistai-je.

-Non, répondit-il sèchement. Konoha est dans une impasse. Sans notre appui, les Uchiwas perdraient la guerre contre Kiri. Toute aide a un prix, et si l'empereur n'est pas prêt à payer, alors il se débrouillera seul.

-Nous sommes d'accord, approuva notre prince héritier et un léger frisson de désapprobation parcourut mon échine. »

Ces deux-là faisaient parfaitement la paire. Pour ma part, je ne pouvais que refuser en silence et assumer. J'avais envie de reposer mes jambes et ma tête, au creux d'un lit douillet et confortable – qui me changerait des campements dressés tout au long du voyage. Ces négociations interminables engourdissaient mes sens. Si Gaara avait quelque chose en tête, je serai incapable de la lui faire avouer.

« -Vous le saurez très bientôt. » ponctua-t-il avec un regard effrayant qui m'arracha un soupir.

Je comptais répondre, être assertive et annoncer mon départ au lit lorsque mon élan fut interrompu par l'arrivée de deux silhouettes féminines. A la lueur d'une lampe, je reconnus immédiatement les concubines impériales ; toutes deux escortées par Shikamaru Nara et le prince Sasuke Uchiwa. Je n'arrivais pas à comprendre que les coutumes de ce pays puissent mettre deux amantes à un rang si élevé, bafouant ainsi les valeurs si sacrées de l'amour, de la fidélité et de l'honneur. En parlant d'honneur, n'était-ce pas en manquer pour un prince et un ministre de veiller sur les catins de l'empereur ? Décidément, nos deux pays étaient opposés en tout. Et Nara n'échappa pas à ma grimace de profonde déception, et de dégoût. Il y sembla, par ailleurs, totalement indifférent.

« -Votre Majesté, nous sommes venues vous présenter nos respects, commença la rouquine, en s'inclinant avec respect. Après une courte hésitation, sa comparse rosée suivit le mouvement avec raideur. Encore quelques centimètres plus bas, et elle se serait brisée. Quel manque de politesse envers notre souverain. Toutefois, je ne pouvais nier que son habit ténébreux, aux fils d'or lumineux, était impressionnant de beauté.

-C'est bien aimable, répondit-il, Il est rare de voir des concubines impériales de si près. Partout dans le monde, la rumeur dit que l'empereur garde jalousement ses nombreuses femmes.

-Ce ne sont pas réellement ses femmes, reprit le stratège – visiblement embêté par la remarque, c'est plutôt...ahm...

-Ses catins. »

Oh non. Les mots étaient si évidents que ma bouche les avait laissé échapper imprudemment. Quatre paires d'yeux outrées me poignardèrent.

-Comment osez-vous....souffla Karin, furieuse.

-Elle a raison.

Les paires d'yeux si hostiles se dirigèrent d'un coup vers les cheveux pâles de celle qui avait eu l'audace de s'exprimer.

-Quoi ?! cria l'insultée, hors d'elle.

-Ca suffit Karin, reprit sa consoeur sur un ton calme, mais empli de haine. Comment est-ce que vous pouvez appeler cela autrement ? Parce que c'est l'empereur ? N'avez-vous pas de concubines au royaume du Vent ?! »

Et en posant la question, ses grandes prunelles émeraudes s'étaient plantés dans le regard de Gaara. Mon cœur qui s'était emballé soudainement, stoppa net ses battements. Shikamaru serait intervenu si d'un geste impérieux, mon frère ne l'avait pas coupé pour répondre.

« -Non.

-Pourquoi ?! s'exclama-t-elle, et sa détresse fut comme une onde de choc. J'aperçus, stupéfaite, les larmes qui naissaient abondamment aux creux de ses yeux immenses.

-Parce que nous avons le choix, affirma-t-il. Pourquoi m'encombrer du protocole contraignant lié à la possession de concubines, si j'ai choisi mon épouse ?

-Sakura. Intervint froidement le prince Uchiwa. Rentrons, maintenant.

-Ne peut-elle pas choisir quand elle souhaite rentrer ? reprit Gaara. »

Ne te mêle pas de ça, cher frère, par pitié. Le brun réagit exactement comme je le prédis. Piqué au vif par l'intervention du roi, il se plaça devant la toute rose. Kankurô s'interposa immédiatement, dans un réflexe protecteur. Il ne manquait plus que les grognements. Mon regard paniqué croisa celui embêté de Nara. Nous devions calmer cette tension, ou assumer l'incident diplomatique.

« -Je suis fatiguée, pouvons-nous nous retirer ? demandai-je à l'adresse du souverain.

-C'est une bonne idée, céda-t-il en tournant les talons, le poing serré. »

Nous nous empressâmes de le suivre. Je m'obligeai à m'arrêter quelques instants, pour m'incliner très légèrement vers Shikamaru et reprit mon chemin à la hâte.

◊◊◊

« -Tu ne t'en sors pas si mal, » ricana Shisui alors que je sortais, furieux, du pavillon pourpre. J'avais dû supporter le silence assassin d'Haruno, jusqu'à ses appartements où les portes avaient claqué dans un tremblement de colère. Il m'avait cueilli sur les marches de pierre, impérieux et insouciant, bardé de son sourire parfait qui me foutait la gerbe. Je comprenais son bonheur de s'être libéré d'un tel fardeau.

« -Ce sera bientôt terminé.

-Il va falloir que tu règles cette histoire de robe, dit-il avec un sérieux désarçonnant.

-Tu plaisantes ? J'ai d'autres priorités, comme la préparation du tournoi. »

En une seconde, il fut près de moi et déposa son bras sur mon épaule droite, ses lèvres proches de mon oreille. Son aura était particulièrement glaçante. Je pouvais imaginer, ses traits froncés par la contrariété et son regard s'assombrir – perdant sa gaieté habituelle. L'heure était-elle si grave ? Pour une....foutue robe ?

« -Ton frère, l'empereur, insiste, prévint-il d'un ton résolu, Ne désobéis pas à ses ordres.

-Vous avez tous les deux perdus la tête...soupirai-je. »

La pression de son bras s'accrut progressivement, et je dus serrer les dents pour encaisser la douleur qui écrasait subitement ma clavicule.

« -Cette robe était portée par Izumi Uchiwa. Ses affaires ont été scellées, avec interdiction formelle d'y toucher. C'est comme profaner sa tombe, tu comprends ?

-Izumi.... » commençai-je, un peu surpris.

J'écartai doucement mes lèvres pour former un rictus amusé. Mes prunelles dévièrent vers mon interlocuteur et je me dégageai de son emprise d'un pas leste avant de lui jeter ces derniers mots à la figure :

« -Alors, c'est ton problème, Shisui-san.

-Que.... »

J'étais déjà parti, non sans avoir savouré son visage figé entre la haine et la tristesse. Je me réfugiais dans la nuit emplie d'obscurité, alors que la fête se dispersait dans ses dernières clameurs. Sur les hauteurs d'un toit, j'admirais les lanternes s'éteindre une à une, tandis que les rires diminuaient. Et le vent se leva, frais et vivifiant. Sous le regard sévère d'une demi-lune, j'avais l'impression que le monde m'appartenait, malgré le chagrin du passé, malgré la confusion, les cris et le sang. Il y avait encore des braises qui couvaient en moi. Et ce mariage avec Hinata Hyûga les étoufferait à tout jamais. Finalement, n'enviais-je pas Sakura Haruno et sa volonté de liberté ? Est-ce que je ne jalousais pas Naruto pour son insouciance et sa franchise ? Lui qui arrivait à rompre avec le passé, qui n'avait aucune responsabilité sur les épaules, aucun frère qu'il pourrait décevoir ?

« -Oï, Baka'ske, tu déprimes encore ? »

Est-ce je ne jalousais pas ce ton insolent et ce sourire conquérant ? Il était venu dans mon dos, dont il avait toujours assuré la garde. Il avait brisé ma solitude.

« -Ne m'appelle pas comme ça, Naruto. Je te l'ai déjà dit.

-C'est plus fort que moi. Quand je te vois broyer du noir, tu ressembles à un idiot, renchérit-il. Il s'installa en tailleur sur les tuiles sombres. Ses joues étaient pleines de nourriture, et ses mains aussi. Franchement....il ne s'arrêterait jamais de manger ? Soudain, il me tendit une part.

-Je ne t'ai pas vu mangé beaucoup au banquet. Tu dois avoir faim. »

Je décidai de céder et attrapai une boulette de riz avant de m'agenouiller face à lui.

« -J'ai trouvé une solution pour le tournoi, déclarai-je calmement. Tu seras remplacé.

-Ah...tant mieux, sourit-il. »

Après un court silence, il reprit avec une certaine tension dans la voix :

« -Promets-moi deux choses, Sas'ke. Promets moi...que tu ne mourras pas. ».

Sa demande brisa mon cœur en morceaux. La stupeur fut douloureuse, comme l'émoi Pourquoi ? Ne serait-ce pas plus simple pour lui si un Uchiwa de plus disparaissait ? Je mordis une bouchée, laissant un silence planer. Le palais était désormais plongé dans les ténèbres et les étoiles avaient repris leur règne.

« -C'est une promesse, Naruto. Je ne mourrai pas.

-Bien ! dit-il, gonflant sa poitrine. Et promets-moi que quoiqu'il arrive, tu prendras soin d'Hinata-sama.

-Naruto, avertis-je immédiatement.

-Promets Sas'ke !!! s'écria-t-il.

-C'est à toi de protéger Hinata Hyûga puisque tu t'en préoccupes tant. Qu'est-ce que vous avez tous. Izumi, Hinata...ce ne sont pas mes problèmes ! Ce sont des faiblesses que vous vous créez ! Laissez-moi en dehors de ça. »

Il écarquilla les yeux, complètement révolté. La seconde suivante, il se jetait sur moi, attrapant le col de mon kimono. La surprise et l'élan nous firent glisser et nous entamâmes une longue chute depuis le toit. Je vis ses larmes s'envoler, aussi brillantes que les astres de la nuit. L'atterrissage allait être douloureux. Le sol se rapprochait. Et cet idiot qui ne me lâchait pas.

« -Putain ! Sasuke ! hurla-t-il, armant son poing. Il visait ma figure. Et je ne ferai rien pour l'en empêcher. Si une ombre ne s'était pas interposée, je l'aurais reçu en plein nez. Elle stoppa notre chute et nous permit e retomber intacts sur nos pieds. Je ne fus pas étonné de reconnaître Kakashi Hatake, dont l'air ennuyé couvait la colère sourde.

« -Vous deux.

-Général, saluai-je comme si de rien était.

-Princes, reprit-il, n'avez-vous pas d'autres occupations en cette nuit de festivités ?

-Ouais, répondit Naruto, j'allais au lit. »

Puis, il s'éclipsa. Je dus endurer le regard accusateur de notre ancien précepteur. Par pitié, pas de sermon. Non. Il fit pire :

« -J'ai entendu dire que vous étiez assigné à la garde de Sakura Haruno. Belle promotion. »

Humiliation totale.

« -Frère aîné me punit une seconde fois, lâchai-je, amer.

-Je pense qu'il souhaite plutôt vous responsabiliser. C'est une chose qu'ôter une vie, c'en est une autre que d'en protéger une. Un bon shinobi doit savoir faire les deux.

-Il n'a pas été capable de protéger notre famille.

-Vous non plus. Et si vous n'êtes pas capable de protéger Sakura Haruno ou n'importe quelle autre personne ici, alors cela prouve que vous auriez été incapable de protéger votre famille. »

Il n'avait jamais ménagé ses mots, ni étouffé ses vérités. A cet instant, le respect que j'avais pour le général Hatake m'empêcha de m'emporter. Il me fallut prendre sur moi, et tourner les talons avant de regretter d'avoir laissé passer cette insulte.




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