Chapitre 29 - Harry et Drago
— Tu entends quoi par « prisonnier de lui » ? C'est qui, lui ?
Dans les sous-terrains humides, Drago marmonne ce qui s'apparente à de vagues explications, mais si bas que même en tendant l'oreille Harry n'en comprend pas un traître mot.
— Parle plus fort, j'entends rien, l'engueule-t-il.
Drago se crispe, il grimace et fait demi-tour, laissant Harry seul dans le couloir mal éclairé.
— Malfoy ! Malfoy, putain, réponds-moi !
— Je peux pas ! craque Drago, la voix vacillante. Je peux pas...
Et il a enfin l'air de ce qu'il est. Un gamin abandonné, traumatisé par la guerre et la prison, et Harry se surprend à avoir pitié de lui.
— Il t'en empêche ? Il t'a jeté un sort, c'est ça ?
— Va te faire foutre, Potter ! Si je te dis que je peux pas, c'est que je peux pas.
Bon, à durée limitée, la pitié, quand même.
Les effets du manque se sont plutôt tenus à carreau depuis qu'Harry est descendu dans les sous-terrains – la faute à sa curiosité et à l'excitation, sans doute. Mais à mesure que toutes deux redescendent, il les sent revenir. Les tremblements – de moins en moins discrets – l'irritabilité, la facilité à s'énerver pour un rien. C'est cette dernière qui le pousse à pointer sa baguette sur Drago. Son rival n'a pas encore sorti la sienne une seule fois depuis qu'il est tombé sur lui, mais il se retourne quand même, confus, et surpris aussi.
— Qu'est-ce que tu crois faire là, Potter ?
— Obtenir des réponses. Legilimens !
Le sort n'a même pas le temps de toucher Drago que le garçon a retrouvé son air arrogant. Il le dévie d'un mouvement de tête, sans même porter la main à sa baguette.
— Tu te prends pour qui ? se moque-t-il. Saint Potter, le plus mauvais occlumens d'Angleterre, ose s'en prendre à moi, qui ai appris cette magie depuis mon plus jeune âge avec les sorciers les plus talentueux du monde. Ce serait drôle si ce n'était pas si pathétique.
Harry serre les dents. Il enrage, mais Malfoy a raison. Ça lui fait mal de l'avouer, mais malgré tous les efforts qu'il a pu faire, il reste lamentable dans cette discipline. Seulement, ce n'est pas cette partie logique de son cerveau qui est aux commandes pour l'instant et il est déjà en train de tendre son bras une nouvelle fois avant d'en avoir pris consciemment la décision. Il a besoin de réponses, et, oui, merde, il a besoin de potion. Alors il arrachera les informations dont il a besoin au corps encore chaud de Malfoy s'il le faut, mais il les obtiendra.
— Legilimens !
Cette fois, Drago ne dévie pas son sort, mais le lui renvoie. La facilité avec laquelle il le fait déconcerte Harry qui en lâche sa baguette. Aussitôt, il sent la présence de Malfoy dans sa tête. Au début, il tente de le repousser, de faire barrage. Il se rappelle ces entraînements aux airs de séances de torture avec Severus en cinquième année. Qu'est-ce qu'il le détestait à cette époque. Ce mauvais souvenir en fait apparaître d'autres, plus récents. Lui et Severus qui se disputent, juste avant qu'il ne soit envoyé ici, ses mensonges quand ils se sont réconcilié avant Noël, son désir de mourir de sa main. Non ! Il ne peut pas penser à ça, il ne peut pas le montrer à Malfoy. Les piques qu'ils s'envoyaient dans la maison près du loch, la première nuit, la gifle qu'il lui a assenée quand il a compris ses intentions, ce soir-là. Non ! Pas ça non plus. Il ne doit pas le faire, pas avec Malfoy qui observe tout par-dessus son épaule. Il ne fait aucun commentaire, ne se montre même pas, mais Harry sait qu'il est là, avec lui. Il faut qu'il l'expulse, qu'il se débarrasse de lui. Mais déjà, un nouveau souvenir se présente. La fois où Severus l'a accusé de l'avoir presque violé. Non, merde ! Non ! Non ! Non ! Son appétit sexuel jamais rassasié. Severus nu sous son corps, Severus à genoux devant lui, Severus entre ses jambes, qui le fait crier de plaisir.
Il ne sait pas quand Drago a quitté le petit théâtre de ses expériences malheureuses, mais à la tête qu'il tire, il a au moins assisté au début de la dernière partie. Bien fait si ça l'a traumatisé, il n'avait pas à faire ça.
— C'est...
Harry tremble, autant de colère qu'à cause du manque, et il se retient au mur à sa gauche pour ne pas tomber.
— Dégueulasse, oui, ça va, j'ai compris. Tu n'es pas le premier à le penser.
— Pas la joie tous les jours avec Rogue. C'est ça que j'allais dire, pauvre type. Je me serais bien passé de cet aperçu de vos parties de jambes en l'air, on va pas se mentir, mais c'est la seule chose normale que j'ai vue dans tes souvenirs, Potter. Toi qui couches avec ton petit ami. Pas de câlin, pas de mot gentil, pas de moment agréable qui n'implique aucune de vos queues dans aucun de vos orifices. T'es vraiment sûr d'être amoureux de lui ? Tu le désires, j'ai peu de doute à ce sujet, mais ça s'arrête là, non ?
— Tu ne sais pas de quoi tu parles ! Tu n'as pas tout vu.
— Je t'ai vu avoir envie de mourir. On est pas censés avoir envie de mourir quand on est heureux.
Que répondre à ça ? Qu'on peut être amoureux sans être heureux ? Harry n'est même pas sûr que ce soit vrai. Et de toute façon, quelle importance ça peu bien avoir quand le monde tourne si vite qu'il vous fait vaciller.
— Potter ?
Le mur glisse sous ses mains et ses genoux ploient, s'écrasent contre le sol de pierre dans un bruit sourd qui résonne contre les parois.
— POTTER !
La voix éraillée de Drago n'a rien de réconfortant, pas plus que ses doigts contre ses joues, dans son dos, autour de ses épaules. Pourquoi ce connard est-il partout, soudainement ? Harry a juste le temps de l'entendre pester une dernière fois avant de perdre connaissance.
— Tu fais chier, Potter.
Quand Harry revient à lui, il est allongé sur un lit à baldaquin dont les tentures ont été tirées. Une faible lueur lui parvient de la place à ses côtés et, sur ses lèvres, il reconnaît le goût familier de sa potion.
Encore à demi assommé, il se retourne et découvre Drago, adossé à la tête de lit, plongé dans un livre ancien. Quand il capte son mouvement, le Serpentard baisse son livre et tourne la tête dans sa direction.
— Enfin réveillé, Blanche Neige ? J'avais beau m'y attendre, te voir convulser comme ça m'a quand même fait un choc. Sans rire, Potter, t'es gravement atteint.
Harry secoue la tête.
— C'est pas Blanche Neige qui s'endort, c'est... On s'en fou. Qu'est-ce que je fais là ? Pourquoi t'es avec moi ?
— Tu t'es évanoui, tête de gland. T'es complètement accro à cette merde. Comment personne a pu s'en rendre compte ? C'est, genre, vraiment évident.
— Je comprends pas de quoi tu parles.
— Bien sûr que si.
Non, il ne peut pas comprendre. Parce que Malfoy n'a aucune raison d'être au courant pour la potion. Parce que si Malfoy sait de quoi il s'agit, ça veut dire que...
— Tu m'as menti ! C'est toi qui envoies la potion à Flitwick.
Harry ignore où est sa baguette, alors plutôt que de perdre du temps à la rechercher – en partant du principe que Malfoy ne l'a pas cachée – il bondit sur le garçon désarmé.
— T'aurais pas dû m'en donner, connard. J'ai récupéré toutes mes facultés, et maintenant, tu vas payer.
Ensemble, ils roulent sur le lit, les mains d'Harry broient les épaules de Drago, sa bouche vitupère insultes et menaces. Sa rage le pousse à laisser ses doigts glisser jusqu'au cou fragile de son ennemi et, pendant une fraction de seconde, il se voit serrer jusqu'à ce que le corps qui se débat sous le sien arrête de bouger. Définitivement.
— Potter... s'égosille Malfoy. Potter... ça... suffit...
Les ongles de Drago dessinent des traînées rouge sur ses bras et son visage, ses doigts tentent de se frayer un chemin dans ses yeux, dans ses narines, dans sa bouche. Et Harry les mord quand ils y parviennent. Il les mord une fois, deux fois, trois fois. Autant de fois que nécessaire pour les éloigner. Et Drago glapit à chacune d'entre elles, son visage de plus en plus rouge, sa voix de moins en moins forte.
À demi allongé sur lui, Harry relâche son cou. Il ne peut pas le tuer ainsi, même si c'est de sa faute s'il est dans cet état. Il ne peut pas le tuer. Ne serait-ce que parce qu'il aura à nouveau besoin de potion bientôt – très bientôt ? Alors il se redresse, et Drago s'imagine être sorti d'affaire. Le poing qu'il se ramasse sur le nez l'oblige a revoir sa copie et avant de s'en prendre un second, il parvient à dégager l'une de ses jambes de celles d'Harry. Profitant de son équilibre amoindri par sa position, prêt à frapper de nouveau, il lui envoie son genou dans les côtes. Harry geint à son tour, enfin touché, il accuse sa première blessure suffisante pour le mettre à mal. Drago n'attend pas qu'il se remette et profite de son moment d'égarement pour lui mettre un coup de boule dans la mâchoire. Le choc les fait tous les deux vaciller. Ils ont mal, sont déjà épuisés. Un second coup de genou dans le sternum déjà meurtri d'Harry l'envoi rouler au bas du lit. Ce que Drago n'avait pas prévu, en revanche, c'est que son adversaire l'entraînerait avec lui.
Les mains agrippées au col de sa tunique crasseuse, Harry emporte Drago dans sa chute. L'atterrissage contre le sol de pierre lui coupe le souffle. Le corps de Drago, tout en os et en angles, s'écrasant sur le sien le fait couiner. Il le repousse d'un geste qu'il veut brutal, mais qui est surtout lamentable.
— T'es... complètement barge, ahane Drago à ses côtés. La... violence... physique... est l'apanage des... faibles.
Le petit bourge affaibli qu'il est devenu est exténué. Sa respiration est courte, saccadée. Son nez l'élance, tout son corps est en train de se consteller de bleus.
— Ta gueule, geint Harry. Ta gueule...
Le jeune entraîneur n'est pas en meilleur état. Tout son corps lui fait mal, il sent qu'une de ses dents est sur le point de tomber et, le pire, c'est que sa rage n'est pas passée. Cette foutue rage qui l'accompagne en tout temps maintenant, surtout après une prise tardive. Cette rage qu'il parvenait plus ou moins à canaliser dans le sexe bestial avec Severus.
Il le veut. Maintenant. À genoux devant lui, soumis, docile, près à recevoir la violence qu'il a besoin d'extérioriser. C'est comme ça qu'il décompresse. C'est la seule façon qu'il connaît pour le faire. Mais Severus n'est pas là. Le seul qui soit là, c'est ce petit-fils de mangemort de Malfoy. Malfoy qui ne voudra jamais...
— Putain, Potter, mais tu...
Drago ne parvient même pas à terminer sa phrase, les yeux rivés sur l'entre-jambes d'Harry. Génial, il avait vraiment besoin de ça.
— Putain... C'est ça qui t'excite, en fait ? La violence ? Merde, si on m'avait dit que j'aurais pitié de Rogue, un jour...
Ce qu'il le déteste, par Merlin. Si seulement il pouvait juste lui faire fermer sa petite bouche pincée de connard.
Bien que ça fasse résonner la douleur dans tout le bas de son corps, Harry déplace sa jambe pour cacher son érection à Drago. Elle va bien finir par passer. Après tout, ce n'est pas la violence qui l'excite. C'est juste qu'il a pris l'habitude de faire passer sa rage en se défoulant sur Severus et que son corps a fini par associer les deux. L'homme aime ça, de toute façon, alors où est le mal ?
De son côté, Drago se redresse. Appuyé contre le mur, il reste assis, récupérant de leur combat ridicule. Il passe une main dans ses cheveux sales, les tire en arrière, et retrouve, l'espace d'un instant, le profil du gamin prétentieux qu'il était à Poudlard.
— Je t'ai laissé te passer les nerfs parce que, ok, ce que tu vis est pas simple, mais c'est la seule et unique fois, t'as bien compris ? On a des trucs à se dire, je crois. On va peut-être même être obligés d'être honnêtes l'un envers l'autre, pour une fois. Mais pour ton problème, là... il désigne son entre-jambes d'un geste vague. Bah... les trucs BDSM... c'est vraiment pas mon délire, désolé. Tu peux... heu... t'en occuper seul ?
Il se fiche de lui ? Harry veut rigoler, mais commence à tousser à la place. Ce n'est pas lui qui s'est fait étrangler pendant presque une minute, ni même lui qui est retenu dans des sous-terrains et sous-alimenté depuis des mois, et pourtant il est celui qui semble le plus mal en point des deux.
— Tu crois pas sérieusement que je vais me branler à côté de toi ?
Drago soupire, semble réfléchir un instant puis lui fait signe d'approcher. Ordre auquel Harry n'obéit pas, en partie parce qu'il est toujours incapable de bouger.
— T'aurais préféré un coup de main ? Je t'ai prévenu, la violence dans le sexe, c'est pas ma came. Ce sera, heu, normal. Genre, heu... sans violence et tout ça.
Non, bon d'accord, en fait il ne s'est toujours pas réveillé de son évanouissement et est juste en train d'halluciner cette discussion.
— T'es pas sérieux ?
Contre son mur, Malfoy perd patience. Il se masse la nuque et sa tunique glisse pour révéler une épaule marquée par un bleu en formation.
— Merde, Potter ! Je fais ça pour t'aider. Tu vas jamais être capable d'écouter ce que j'ai à te dire avec une trique pareille. Puis, honnêtement, là, j'ai aucune envie de te parler. Je me dis que si on fait autre chose, ma haine pour toi va bien finir par passer.
Il a l'air mal à l'aise et évite consciencieusement de le regarder en face, pourtant, sa voix ne tremble pas quand il énonce cette énormité.
— Pourquoi tu ferais ça ? grogne Harry avec une grimace. Ça a juste pas de sens. Si c'est sans violence, t'accepterais de coucher avec moi, c'est ça que tu dis ? Je t'en prie ! Tu me détestes !
Cette fois, Drago relève la tête et dans ses yeux, Harry peut lire de la stupéfaction.
— Coucher avec toi ? Heu... Non, je voulais juste t'aider avec... heu... ma main.
— Ça n'a pas plus de sens ! s'écrie Harry. On fait des trucs bizarres comme ça dans les familles de Sang Pur ? Ou à Serpentard, peut-être ? Sans déconner, Malfoy, ça n'a aucun putain de sens ! Tu vas me dire que t'as l'habitude de branler des gens que tu détestes ?
Drago fait mine de réfléchir quelques instants, probablement davantage pour juger ce qu'il peut et ne peut pas dire à Harry que parce qu'il réfléchi à sa réponse.
— Que je déteste ? Non. Mais après qu'on m'ait pris la tête, c'est pas si rare. On se disputait beaucoup avec... mon ex, pendant la guerre. C'est comme ça qu'on s'apaisait, après.
Harry est tenté de lui demander qui peut bien se targuer d'être l'ex du plus insupportable Serpentard que l'Angleterre ait enfanté, mais au lieu de ça, il choisit de se moquer.
— Comme les bonobos.
— Ta gueule !
Harry ricane, pas peu fier, quand un doute l'assaille au moment où il remarque sur les joues de Malfoy des rougeurs dont il jurerait que ses coups ne sont pas responsables. Non, ça ne se peut pas. C'est la potion qui le fait divaguer. Avec prudence, il se force à s'asseoir et observe Drago, qui évite toujours de le regarder en face.
— Ce que tu veux dire, c'est que... t'en as envie ? Tu... t'as des... sentiments ? Pour moi ?
— Sois pas arrogant.
— C'est juste physique, alors ?
Cette fois, les rougeurs sont bien visibles sur les joues de son ancienne Némésis et il se surprend à aimer cette vision. Malfoy gêné, ça a quelque chose de plaisant.
— Le monde ne tourne pas autour de toi, Potty.
— J'ai déjà entendu ça quelque part. Et l'Histoire a eu tendance à invalider cette affirmation.
— Avoir tes admirateurs à tes pieds ne te suffit plus ? Il te faut aussi tes ennemis ?
— Oh, pas tous, non. Juste ceux qui se consument d'amour pour moi.
Harry n'est qu'à moitié surpris quand Drago s'avance vers lui, toujours à genoux. Le garçon est tout proche, il le voit passer sa langue sur ses lèvres, la bouche légèrement entrouverte. C'est absurde. Il aime Severus. Il a envie de Severus. Ce n'est pas que la violence dans leurs ébats qui l'excite, c'est l'homme avec qui il le fait. Severus, qu'il peut mordre, qu'il peut fesser, qu'il peut griffer. Severus qu'il aime attacher, qui avance à quatre pattes vers lui, comme Drago le fait, maintenant. Severus qui prend son érection en bouche, qui le suce avec les yeux plantés dans les siens. Des yeux gris dans un visage anguleux. Ses cheveux mi-longs qu'il repousse en arrière pour mieux profiter du spectacle. Son corps gracile, presque fragile, et si pale, qui bouge au même rythme que ses caresses. Sa langue qui pulse au même rythme que sa...
La claque qui retentit dans la pièce avant de se répercuter contre les murs en pierre met fin au fantasme d'Harry. Il porte une main à sa joue en feu et assassine Drago d'un regard plein de haine.
— De quel droit...
— Ça t'apprendra, boude le sorcier. Quand tu fantasmes sur moi, ne superpose pas mon image à celle d'un autre. Rogue s'en fiche peut-être, mais moi, je suis du genre jaloux.
— Comment... Tu as lu mes pensées !
— Pas du tout. Tu es un si piètre occlumens que tu donnes accès de toi-même à ce que tu penses quand on croise ton regard. C'est presque un don, à ce niveau.
— Je ne fantasmais pas sur toi, se défend Harry. Je pensais à Severus.
— Je t'en prie, pas à moi. Si je ne t'avais pas giflé, tu serais allongé sur moi en ce moment même. Ta langue dans ma bouche et ta main sur ma queue.
Cette dernière phrase pousse Harry à jeter un œil à cette queue qu'il aurait soit disant eu envie de taquiner. Il n'en est pas sûr, mais il lui semble qu'elle forme une bosse dans le pantalon du Serpentard.
— Ose dire que ça t'aurait déplu.
Drago hausse les épaules et se remet debout.
Il ne s'est pas trompé. Ce petit con en pince pour lui.
**
Les gens...
Vous devez tellement me détester xD
Vous laisser sans nouvelles pendant 20 jours et revenir avec ça, une trahison...envers Sev... Promis, ça reste un snarry, pas d'inquiétude.
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