Chapitre 13 - Jouissance et énergie
Les semaines se suivent et Harry prend sa gorgée de potion chaque matin, comme son fournisseur anonyme le lui a conseillé. La petite fiole en contient juste assez pour une semaine, ainsi, s'arrange-t-il pour être seul dans ses appartements chaque jeudi soir, car c'est le moment où il est réapprovisionné.
Dès les premiers jours, il tente de coincer Flitwick avec l'intention de lui faire subir un interrogatoire musclé, mais quand il parvient enfin à lui mettre la main dessus au sortir de la volière, un matin très tôt, le petit professeur lui assure ne pas comprendre de quoi il lui parle. Le ton monte alors entre eux et, agacé, l'homme fini par lui glisser entre les doigts sans manquer de l'invectiver au passage. Il a l'air si honnêtement outré par l'accusation qu'Harry commence à se demander s'il ne ferait pas fausse route depuis le départ. Après tout, est-il vraiment certain que la première potion était la même que celle qu'il prend désormais ? Scrupuleusement la même ? Le goût et la texture lui semblent être les mêmes, mais peut-il se faire confiance ? Au fond, s'il y a bien une personne qui soit capable de confondre la potion contre les poux et celle de rêves lucides, c'est bien lui, alors une décoction aussi complexe que celle-ci...
Et en même temps, tout va bien pour l'instant. Il aura tout le temps de s'inquiéter quand il ne parviendra plus à gérer. Il n'est pas impossible, d'ailleurs, qu'il n'y ait rien à gérer. Pour ce qu'il en sait, il s'agit juste d'un tonic, une potion boostante que tous ses collègues doivent aussi consommer pour tenir le rythme qui leur est imposé. Car si la charge de travail a été divisée de moitié pour certains professeurs, ce n'est pas encore le cas de tous. Et de toute façon, habitués à bosser nuit et jour du temps de Dumbledore, ils se sont pour la plupart découvert des passions qu'ils partagent dorénavant avec les élèves. Se maintenant ainsi loin du calme et du repos auxquels ils auraient pourtant pu prétendre.
C'est comme ça que le club de duels a pu renaître de ses cendres. Toujours supervisé par Severus, il attire un peu plus de monde à chaque séance.
Mais ce n'est pas tout. Les élèves des deux dernières années se sont vu offrir la possibilité de devenir des animagis. Encadrés par trois professeurs déjà passés pas là, dont Minerva McGonagal elle-même, ils étudient sur leur temps libre et s'entraînent en prévision des deux mois qu'ils passeront à l'école durant l'été pour mettre le point final à leur apprentissage.
Galvanisé par cet élan d'enthousiasme et de renouveau, Harry non plus n'est pas resté en retrait. Il participe bien sûr aux entraînements des équipes A et B de toutes les maisons – à l'exception de l'équipe principale de Serpentard, qui a refusé son aide – mais il ne rate aussi jamais une occasion de rejoindre les joueurs et les curieux en dehors des entraînements.
Il faut dire que l'ambiance s'est beaucoup détendue depuis la chute de Voldemort et qu'il n'est pas rare de retrouver des élèves des différentes maisons disputer un match amical sur le terrain. Cette constatation lui fait non seulement plaisir, mais lui permet aussi de retrouver petit à petit son physique d'attrapeur.
Plus musclés, plus endurant et plus en forme de façon générale, Harry se sent mieux qu'il ne l'a été depuis longtemps. Ça se traduit chez lui par un appétit démesuré – chose qu'il n'a jamais connue, même au top de sa carrière scolaire – une énergie débordante, mais aussi une libido jamais totalement rassasiée. C'est ainsi que chaque soir, il vient rejoindre son amant dans ses appartements pour user et abuser de son corps jusqu'au matin.
Alors, oui, peut-être que pour tenir le coup il a besoin de ces quelques gouttes de potions chaque matin, mais au vu des résultats et de sa vie trépidante, ça en vaut largement la peine.
Ou tout du moins, c'était le cas jusqu'il y a quelques jours.
— Tu en fais trop, le gronde Severus tandis qu'il s'installe à ses côtés dans le canapé devant la cheminée.
Ça fait quelques jours, maintenant, que l'âtre a été allumé. Pour son plus grand bonheur, Harry peut à nouveau y plonger le regard et laisser son esprit divaguer au grès des ondoiements des flammes rouges.
Il a entendu la remarque, mais choisit de l'ignorer. Il n'a aucun intérêt à s'engager sur ce sujet avec son compagnon, et ce, malgré son énergie, sa si belle énergie, qu'il sent se ramollir un peu plus chaque jour depuis presque une semaine. Pour éviter cela, il a commencé, voilà trois jours, à reprendre un peu de potion juste avant de le rejoindre dans ses appartements. Pour être certain de pouvoir assurer, déjà, mais aussi pour ne pas paraître aussi épuisé qu'il ne l'est réellement quand les effets de son remontant magique s'estompent. Ce vil serpent serait capable de comprendre plus que nécessaire s'il s'en rendait compte. Voir pire, il risquerait de s'en inquiéter. Alors, quand la grande main blanche de l'homme vient lui caresser les cheveux, il sourit et se laisse aller contre son torse sans desserrer les lèvres.
Il aime ses caresses. Il aime ses baisers. Il aime sentir l'intérêt que l'homme lui porte.
— Je suis sérieux. Tu es sans arrêt en mouvement, un vrai Crivey. Et je ne parle même pas que de tes entraînements. Quand tu n'aides pas au club de duel, tu accompagnes Hagrid dans ses expéditions suicides au cœur de la forêt interdite ou tu encadres les sorties à Préaulard. C'est ta première année en tant que prof, tu devrais être sur les rotules, même sans avoir de copies à corriger.
— Tu me surestimes, sourit Harry. Hagrid est mon ami, je ne pars pas en forêt pour me battre avec des acromentules, mais juste pour discuter avec lui. Les sorties à Préaulard sont l'occasion de boire quelques bieraubeurres avec d'anciens élèves et si je squatte le club de duel, c'est pour te mater. T'as pas idée du nombre d'élèves qui y sont exactement pour la même raison. Non, mais tu t'es déjà regardé dans un miroir quand tu portes ta tenue de combat ? Je crois que le seul moment où tu es plus sexy, c'est quand tu es nu et enroulé dans les draps du lit à me supplier de ne surtout pas m'arrêter.
Harry s'est laissé glisser contre son torse jusqu'à avoir la tête posée sur ses genoux. Pendant son monologue, la main de Severus a quitté sa tignasse pour rejoindre son ventre qu'il effleure amoureusement, mais il l'en retire pour venir lui balancer une pichenette sur le front avant même qu'il n'ait terminé sa dernière phrase.
— Tu me prends pour qui ? le gronde-t-il, un rictus au coin des lèvres. Je suis le plus grand légilimens à des kilomètres à la ronde, je sais parfaitement ce que vous pensez tous de cette tenue, qui soit dit en passant, est tout ce qu'il y a de plus réglementaire. Mais n'essaie pas de noyer le poisson, tu sais ce que je veux dire par là.
Harry se tend à ses mots alors qu'il sait qu'il devrait en rire.
— Tu lis dans mon esprit ?
— C'est inutile, il suffit de voir la façon dont tu me regardes. Pourquoi ? Il y a des choses que je ne dois pas savoir ?
À contrecœur, Harry se redresse et hausse les épaules.
— Simple question de respect. On ne force pas l'esprit de son partenaire quand on est en couple.
— Tu sais que je n'ai généralement pas à le faire ?
Harry grimace, mais Severus ne parvient pas à savoir s'il le fait exprès ou si son agacement est réel. Pas sans pénétrer sa jolie tête.
— Je me suis amélioré, quand même, non ? Au moins un peu...
— C'est vrai, approuve-t-il. Sauf dans certains cas.
— Quand ?
— Quand tes pupilles se dilatent, que tes joues deviennent un peu plus rouges, que tu humidifies tes lèvres avec ce regard provocant. Quand chacun de tes mouvements m'ordonne de te déshabiller.
Le visage d'Harry se détend et il se rapproche de lui. Les bras de son compagnon viennent s'enrouler autour de son cou et leurs deux fronts entrent en collision. Une collision douce, bientôt prolongée par leurs nez qui se frottent l'un à l'autre. Le jeune homme sourit et sa langue vient apporter un peu de brillant à ses lèvres sèches.
— Et quelles sont les pensées qui m'échappent dans ces moments-là ?
— Embrasse-moi, susurre Severus. Caresse-moi. Prends-moi.
— Qu'est-ce que tu attends pour obéir, dans ce cas ?
Les lèvres de l'homme se retroussent en un nouveau rictus et l'impertinent se retrouve aussitôt allongé sur le canapé. Le lit de Severus est confortable, tout comme le sien d'ailleurs, mais c'est vraiment ici qu'Harry préfère faire l'amour. Cet endroit qui, pendant des mois, a été son refuge. Le seul où il s'est senti pleinement en sécurité, et qu'il a pris plaisir à pervertir. Un endroit rassurant et excitant à la fois. Peut-être est-ce ça que l'on appelle une maison ?
Severus se doute qu'Harry lui cache quelque chose, mais il s'est habitué à cette nouvelle sexualité débridée. Lui, qui a vécu comme un moine pendant vingt ans, a enfin l'occasion de rattraper le temps perdu et il doit bien reconnaître que ça lui plaît. De plus, puisque la plus grande menace du monde sorcier a été désintégrée, il se dit que ce n'est pas très grave si, de temps en temps, il se laisse guider par sa libido et non par son cerveau. Bien qu'hyper-actif depuis quelques mois, Harry va mieux que jamais. Il a pris du muscle et du gras, gommant définitivement sa silhouette d'adolescent gringalet pour la remplacer par celle d'un homme vif et puissant. Ses joues sont rougies par le temps qu'il passe dans les airs et sa peau halée pour la même raison. Il est aussi beaucoup plus souriant avec tout le monde et ne se comporte plus en sale gosse que quand il souhaite le provoquer et initier une partie de sexe bestiale.
Alors oui, il lui cache quelque chose, mais leurs vies n'ont jamais été aussi agréables et il aura tout le temps de trouver ce qui le contrarie avant que ça ne devienne un trop gros problème. Sans compter qu'il ne peut pas totalement exclure qu'il s'agisse là de sa véritable personnalité, celle qui a été bridée toutes ces années durant, par une famille maltraitante dans un premier temps, et par un destin trop lourd à porter dans un second.
Alors que ses mains déboutonnent la chemise d'Harry et que sa bouche embrasse sa peau, lui arrachant des frissons et des râles de contentements, Severus relègue dans un coin de son esprit ses doutes et l'étincelle d'inquiétude qu'il s'efforce en général de maîtriser. Tant que son feu n'embrase pas chaque parcelle de son être il fera comme s'il ne l'avait pas remarquée. Parce que là, sous son corps, il y a celui d'Harry, et déjà sa bouche le réclame, plus, plus, toujours plus. Et que tout ce qu'il veut, c'est le contenter, le combler, jouir avec lui, pour lui.
— Severus, halète sa voix délicieuse. Encore... Encore...
Alors il l'embrasse, le fait taire, au moins pour quelques secondes. De ses mains, il écarte les pans de sa chemise, il pétrit ses flancs, enfonce ses ongles dans son dos. Dans sa bouche, Harry gémit. Il aime l'entendre haleter, croiser son regard brûlant. Contre ses hanches, le bassin du jeune homme ondule et d'un informulé, il fait sauter le bouton et glisser le pantalon jusqu'à ses pieds.
Vorace, il abandonne ses lèvres, vient mordiller la peau de sa nuque alors que la tête d'Harry se penche en arrière et lui offre plus d'espace, plus de surface à marquer. Lentement, il descend et sur sa route, il dissémine suçons et marque de morsure. Harry aime ça. Il l'entend au rythme saccadé de sa respiration et aux pensées qu'il ne peut empêcher de fuiter. Quand sa bouche se referme sur la peau rendue moite par l'excitation, il sent le corps de son compagnon frémir sous ses doigts. Il lèche son ventre salé, suçote l'épiderme moelleux. Du coin de l'œil, il avise la bosse qui déforme le caleçon d'Harry et qui le ramène à sa propre érection retenue prisonnière dans son propre pantalon.
— Severus...
Il ignore comment c'est possible, mais plus le temps passe, plus ils se mélangent, plus il aime cet abruti de Griffondor, et plus il devient accro au fait d'entendre son prénom être prononcé de cette façon.
Il n'est pas du genre à parler pendant l'amour, mais ça peut arriver à Harry de le faire. Malgré ça, jamais aucun des mots qu'il n'a pu prononcer sous le coup de l'excitation n'est parvenu à rendre Severus plus dur que ce simple prénom soufflé en état d'extase.
Alors il abandonne sa lente procession. D'un mouvement, il libère le sexe et les fesses de l'homme qui halète toujours. De sa langue devenue experte, il en fait le tour, il explore ses bourses lourdes et sensibles. Quand Harry arque son corps vers le haut, il glisse entre ses fesses, vient titiller son entrée cachée. Un long gémissement lui répond tandis qu'il s'y attarde, mais c'est son prénom répété en boucle qui le pousse à s'en détacher. Harry ne peut que savoir ce qu'il s'apprête à faire, et pourtant, c'est une exclamation de surprise qui retentit dans le salon quand il referme la bouche autour du pénis érigé.
Il ne se serait jamais imaginé prendre plaisir à faire ça, et pourtant ça fait désormais partie de leur routine. Il se passe rarement plus de deux jours sans qu'il ne s'installe entre les jambes du jeune homme. Il aime les réactions que ça fait naître chez Harry. Ses couinements, ses gémissements, les ondulations de son corps, les mains qu'il pose parfois dans ses cheveux pour le retenir contre lui. Il aime tout ça, il adore tout ça. Mais ce n'est pas tout. Il aime aussi le simple fait de le sucer. L'avoir en bouche, le goûter, le sentir. Savoir qu'il est responsable de son état est un sentiment fantastique. Se sentir sien et vulnérable autant que surpuissant est extraordinaire. Mais même en isolant l'acte des ressentis, il continue d'aimer le pratiquer. Il trouve ça euphorisant.
— Severus... Retire-toi. Je vais... Je vais...
Aussi brusquement qu'il l'a pris en bouche, Severus relâche le pénis d'Harry. Il pulse encore sous ses yeux et un râle de frustration s'élève de l'autre côté du canapé.
— Patience, susurre l'homme en embrassant son aine. Laisse-moi juste quelques minutes.
— Je sais, ahane Harry, essoufflé. C'est pour ça... Je veux qu'on vienne ensemble...
— Tourne-toi.
Pantelant, Harry s'exécute. À quatre pattes, les fesses tendues vers l'arrière, il pose le front sur l'accoudoir. De sa bouche entrouverte glissent pléthore de gémissements,
— Severus... geint-il encore. Severus...
— Je suis là.
La langue qui s'introduit en lui le fait hoqueter de plaisir. L'homme le torture à prendre ainsi son temps, mais s'il ne le faisait pas, Harry éjaculerait sur-le-champ. Or, il veut à tout prix l'éviter. Il doit redescendre, juste un peu, juste assez. Quand sa jouissance imminente reflue enfin et que sa bite se détend, la langue de Severus se retire et il sent un sort de lubrification couler entre ses fesses juste avant que deux doigts ne s'insèrent entre elles. Pendant de longues minutes ils le pénètrent avec une lenteur exacerbante tandis que l'autre main de l'homme se referme sur sa verge et qu'il commence à la branler au même rythme.
Il faut attendre qu'Harry ne recommence à scander le prénom de son amant avant que celui-ci ne retire ses doigts. Il lui flatte les fesses, raffermit son emprise de l'autre main et présente sa verge à l'entrée du trou resté béant. Il y rentre à peine le bout, se recule quelques fois, puis se ré-avance, mais toujours sans le pénétrer. Alors Harry comprend où il veut en venir, et redressant la tête, il recule son corps de lui-même.
Severus ne bouge pas et laisse le jeune homme s'empaler encore et encore sur son membre tendu. Ses gémissements se transforment rapidement en cris alors qu'il continue d'aller et venir. La main du professeur bouge au même rythme sur sa verge et quand vient le cri libérateur et sa décharge visqueuse, Harry sent aussi la semence de l'homme se répandre en lui et son corps s'affaisser contre son dos.
Comblé, le jeune sorcier se laisse aller à plat ventre sur le canapé. La chaleur du corps de Severus qui le recouvre en entier a sur lui le même effet que les flammes de l'âtre. Il se sent bien, et confortable, et protégé, et aimé.
— Et si on ne sortait plus jamais de cette pièce ? propose-t-il, groggy. On ferait l'amour toute la journée et toute la nuit, tous les jours, tout le temps. On arrêterait que pour dormir un peu ou manger.
Severus sourit, le visage caché dans les cheveux en bataille et il referme ses longs bras autour du torse d'Harry tandis qu'il dépose plusieurs baisers dans sa nuque.
— C'est tentant, mais je parie que tu te lasserais après une semaine à peine.
— Impossible ! s'offusque Harry en gigotant pour se retourner.
Severus est tenté de l'en empêcher en le serrant plus fort, mais au lieu de ça, il prend appui sur ses coudes et frissonne alors que le corps d'Harry roule sous lui. Contre sa cuisse, le sexe de son compagnon vient buter, déjà à moitié réveillé.
— Imagine, continue le jeune homme. Toi et moi, vivants complètement nus. Je n'aurais qu'à jeter un œil dans ta direction pour sentir l'excitation monter. Et ce, qu'importe la partie de ton corps qui serait visible. Tes adorables petites fesses, ça va sans dire, ton joli petit nombril, qui est à lui seul une tentation à la limite de la légalité, tes épaules qui seraient encore marquées par les ongles que j'y aurais enfoncé alors que tu me prenais en équilibre sur le rebord de la baignoire une heure plus tôt, tes chevilles si fines, tes mains aux doigts si longs et habiles, tes lèvres que je prendrais plaisir à baiser des miennes ou de ma...
— Sauf que je n'ai plus ta jeunesse, l'interrompt Severus qui ne voit que trop bien où va cette diatribe.
Contre son bas-ventre, coincée entre leurs deux corps, il sent la verge d'Harry terminer de reprendre du poil de la bête alors que la sienne repose toujours, mole, contre les fesses de son compagnon.
— Je ne suis qu'un homme, hélas, et plus de première fraîcheur. Je ne pourrais pas assurer vingt heures sur vingt-quatre ailleurs que dans tes fantasmes.
Le sourire arrogant d'Harry lui fait craindre le pire. Le jeune homme l'embrasse, fait glisser ses mains jusqu'à ses fesses et les gratifient d'une claque vigoureuse qui résonne contre les murs de pierres.
— Personne ne te le demande, rassure-toi. Je peux parfaitement assurer pour deux.
— Harry...
— Laisse-moi faire.
Sans attendre de réponse, Harry le fait basculer sur le tapis. Et si la chute est un peu dure, ce n'est rien en comparaison de l'érection qu'Harry brandit entre eux. Le petit vicieux connaît les points faibles de l'homme, aussi attaque-t-il sur-le-champ. Aux premiers gémissements de Severus, il aura gagné, il le sait. L'homme prétend être fatigué après un ou deux rounds, mais il suffit bien souvent qu'il fasse rouler la pointe de ses tétons entre ses pouces et ses index pour remettre la machine en marche.
Pour éviter cette discussion qui revient trop souvent à son goût, il a déjà pensé à se verser quelques gouttes de potions sur la langue juste avant d'embrasser Severus, mais il craint que son amant n'en reconnaisse le goût et qu'il mette fin à leur ébat, voir qu'il le dispute. Alors il s'en abstient. Pour l'instant du moins.
Au lieu de ça, il plonge sur ses lèvres et met son plan à exécution. Il sent le corps de Severus se cambrer sous le sien et il ricane en abandonnant sa bouche pour se redresser. Assis à califourchon sur ses hanches, il observe l'homme onduler au rythme de ses pincements qu'il accentue ou diminue en fonction des réactions escomptées.
— Tu es bandant.
— Harry... tente encore une fois de le raisonner Severus.
Mais celui-ci ne l'entend pas de cette oreille et il se relève sans desserrer sa prise.
— Viens ! ordonne-t-il.
Le cri de Severus se répercute contre les murs, terriblement excitant, et entre les jambes de l'homme soi-disant trop fatigué pour continuer, quelque chose se réveille.
— Dépêche-toi, insiste Harry.
Et il pince plus fort, tire une fois de plus sur les tétons malmenés, mais les relâche aussitôt pour agripper les bras de Severus et l'aider à se remettre sur ses pieds. Il adore le voir aussi pantelant qu'il peut l'être lui-même quand il se trouve à sa place. Le sentir fébrile et peu assuré sur ses jambes, les cheveux emmêlés et les yeux plein de brouillard. Avec des gestes fermes, il lui fait contourner le canapé et l'invite à se pencher en avant. L'homme se laisse faire, il halète et gémit dès qu'Harry reprend du bout des doigts sa lente torture et il s'installe, le ventre contre la table de la cuisine et les jambes écartées.
Complètement à sa merci, il se cambre quand Harry introduit deux doigts en lui, et geint rauquement quand le jeune homme se colle contre son dos et qu'il revient titiller ses tétons. Il le laisse ajouter un troisième doigt, croit mourir quand ils viennent presser sa prostate. Dans son cou, Harry a recommencé à psalmodier son prénom. Il halète, les yeux à demi-fou, et n'interrompt sa litanie que pour lui répéter qu'il l'aime. Quand ses doigts se retirent, c'est pour rejoindre aussitôt le téton orphelin et quand Harry le pénètre de sa verge enthousiaste, c'est en accompagnant chaque mouvement de bassin d'un nouveau pincement. De plus en plus fort, de plus en plus douloureux, et en même temps, de plus en plus exquis.
Dans les appartements du maître des potions, les cris du propriétaire des lieux se mêlent aux gémissements d'Harry et l'orgasme qui les frappe quelques minutes après les laisse en état second, allongés dans les bras l'un de l'autre à même le sol froid et moite.
— Je t'aime, répète encore Harry, la bouche collée aux tétons meurtris qu'il lèche et embrasse pour faire passer le feu dû à ses mauvais traitements.
— Je sais, sourit Severus en lui caressant la tête. Je t'aime aussi. Harry ?
De l'air le plus innocent du monde, Harry a posé une main sur le sexe de Severus, qu'il effleure à peine dans de subtiles caresses.
— Fais pas attention.
— Ça risque de m'être un peu compliqué.
L'œil brillant, Harry tourne la tête dans sa direction.
— Ah oui ? Ça te fait de l'effet ?
Mais ce qu'il lit sur le visage de l'homme n'est pas ce qu'il espérait.
— Je suis fatigué, soupire Severus. Ce qu'on vient de faire ne t'a pas suffi ?
L'air grognon, Harry fait la moue. Son sexe à lui est déjà prêt à remettre ça, mais celui de Severus reste insensible à ses cajoleries.
— Tant qu'il s'agit de toi, je n'en ai jamais assez, lâche-t-il, boudeur.
— Harry... Je suis exténué. Je n'ai plus vingt ans, je te l'ai dit.
Dans le regard d'Harry, Severus voit passer un semblant de colère, aussitôt remplacé pourtant par une tristesse qui n'a rien à y faire au vu de ce à quoi ils viennent de passer la dernière heure et demie.
— Mais moi bien. Et j'ai envie de toi. Laisse-moi te faire l'amour toute la nuit, Severus. Je serais doux.
— Tu sais aussi bien que moi que non.
Harry se renfrogne, mais sans arrêter de le caresser. Après tout, ce n'est pas lui qui est opposé à l'idée de douceur dans le sexe. Certes, il adore faire preuve de cette sauvagerie dont Severus a besoin pour jouir quand il est passif, mais il est aussi persuadé qu'il prendrait autant de plaisir en le cajolant.
— Alors prends-moi, toi. De...
Il est interrompu par la main de Severus qui se referme sur son poignet et le force à arrêter ce qui ressemble de plus en plus à de la masturbation.
— Depuis quand n'es-tu plus capable de comprendre ce qu'un non signifie ? On vient de le faire deux fois, Harry, et il me semble que c'était plutôt agréable et satisfaisant pour chacun de nous, alors pourquoi refuses tu de comprendre ce que je te dis ? J'ignore comment tu fais pour avoir autant d'énergie, mais personnellement, j'ai des journées très longues et j'ai besoin de sommeil. Je vais mettre ça sur un trop-plein d'excitation dû à ton âge, mais si ça se reproduit, je serais forcé de m'intéresser à ce que tu me caches pour m'assurer que ce n'est pas en lien avec ta nouvelle insolence. Et crois bien que je ne mettrais pas longtemps à trouver de quoi il s'agit.
Piqué au vif, Harry se redresse. D'un mouvement brusque, il force Severus à lui lâcher le bras.
— Je ne te cache rien !
— Bien sûr que si. Ne me prends pas pour un abruti, je te prie.
Le visage convulsé, Harry se retient de l'insulter.
— Quelle importance ? crie-t-il à la place. Tu m'as toujours trouvé insolent. Je croyais que t'avais fini par apprécier ça.
— Il y a une différence entre répondre à un professeur et vouloir forcer quelqu'un à coucher avec soi, il me semble.
— À t'écouter, on jurerait que j'ai voulu t'agresser.
— Ça n'en était pas loin.
— Oh, je t'en prie !
Hors de lui, Harry saute sur ses pieds et, d'un mouvement du poignet, il fait venir ses vêtements jusqu'à lui. Avant même que Severus ne se soit remi debout, il en a enfilé l'essentiel et se dirige vers la porte d'un pas lourd.
— Où vas-tu ?
— Je ne voudrais pas te forcer à passer la nuit avec le type qui a failli te violer. Je rentre chez moi.
Dans les couloirs qui l'emmènent loin des cachots, Harry court presque, pressé de mettre autant de distance que possible entre lui et Severus. Des larmes de rage brouillent sa vue, mais au lieu de rentrer dans ses appartements pour pleurer tout son saoul, il tourne en direction de la grande salle – et de la grande porte – et quitte le château. La main tendue vers le ciel, il ne ralentit même pas, et crie juste :
— Accio balai !
Aussitôt, son éclair de feu se matérialise devant lui. Il lui semble bien avoir entendu un bruit de vitre cassée juste avant que le phénomène ne se produise, mais il aura tout le temps de s'occuper de ça le lendemain. Pour l'heure, il enfourche son engin et décolle, pressé de mettre de la distance entre lui et son cœur brisé. Désireux de voler toute la nuit s'il le faut, pour faire taire la voix de sa conscience, qui voudrait le voir faire demi-tour pour aller s'excuser et parler de la potion avec Severus.
**
Bon, les gens, vous n'avez pas dû manquer que les MAJ sur cette histoire se sont faites plus chaotiques. Ce n'est pas qu'elle me lasse, pas exactement, même si je trouve les derniers chapitres vraiment pas terribles. Mais je suis un peu down depuis quelques semaines et j'avais clairement un petit blocage.
La première moitié de ce chapitre est écrite depuis le mois de juin, mais il lui manquait quelque chose et je ne parvenais ni à le terminer, ni à le poster en l'état (en plus, vous auriez râlé, ça s'arrêtait avant la scène de sexe).
Depuis une semaine environ, ça à l'air d'aller mieux. J'ai débloqué par mal de scènes du tome 2 de Manoir Wand et puis la fin de ce chapitre, qui s'inscrit parfaitement dans la lignée de ce que je souhaite raconter avec cette histoire.
À priori, cette dispute devrait me permettre de reprendre plus facilement la suite, donc il ne devrait plus y avoir d'aussi grosse coupure. Mais en vrai, je ne sais pas du tout si j'en ai fini avec ma déprime, du coup je préfère pas trop m'avancer non plus.
En attendant, des bisous.
Et si vous ne savez pas quoi lire pour le moment, je vous conseille la traduction de Mistletoe qu'est en train de faire _iris-tbs_
C'est un petit bijou qui est au moins au niveau de Loup-Garou de Thiercelieux. Et si vous avez suivi à quel point cette histoire a été importante pour moi, vous savez que je ne dis pas ça à la légère.
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