Chapitre 1 - Hibou et solitude
Les rayons du soleil couchant se reflètent sur le loch et Harry soupire, les yeux rivés dessus mais sans vraiment les regarder. Si son corps est assis sur la rive, à l'endroit exact où il se trouvait un an plus tôt, son esprit, lui, se balade déjà du côté du week-end prochain.
Hier, Severus a quitté la maisonnette et est retourné à Poudlard, où une nouvelle année scolaire débutera est sur le point de débuter.
Jusqu'au dernier moment Harry a cru qu'il n'en ferait rien, mais au matin du 30 août l'homme avait revêtu ses traditionnelles capes noires et faisait voler sa malle jusqu'au jardin. Avec ce que la Gazette a déblatéré sur son compte – sur leur compte à tous les deux – depuis la bataille au Ministère, il pensait que l'homme ne souhaiterait pas s'infliger une nouvelle année entouré d'élèves bruyants, indisciplinés et prompts à croire les inepties dégueulées par Rita Skeeter et ses collègues tout aussi viciés dans les pages de ce torchon. Il était persuadé que son amant n'appréciait même pas tant enseigner, alors pourquoi, par Merlin, tient-il tant que ça à rentrer à Poudlard et à s'éloigner de lui par la même occasion ?
Il ne s'est écoulé qu'un jour et demi depuis son départ, mais déjà Harry ressent le vide glacial que son absence laisse à ses côtés. Il ne s'était pas rendu compte jusqu'alors que son compagnon avait autant pris ses aises chez lui. Une fois débarrassée de ses grimoires, son chaudron et ses milliers d'ingrédients répugnants, la chaumière s'était retrouvée dépourvue de vie.
« Je reviendrai samedi matin » lui a promis l'homme en l'embrassant. Une semaine. Une semaine entière sans le voir alors qu'ils ont passé le dernier mois et demi l'un sur l'autre. C'est de la torture.
Bien sûr, Harry pourrait contacter Ron pour passer le temps, mais son ami commence sa formation d'Auror dans deux jours seulement. À partir de mardi, il se rendra à Londres tous les jours, avec son père et Hermione, et s'enfermera dans les bureaux du Ministère avec plein de jeunes sorciers talentueux pour apprendre les techniques les plus secrètes et les plus surprenantes pour coincer les mages noirs. Rien que d'y penser, Harry en a mal au ventre. Il ne veut plus jamais entendre parler de mages noirs, de bataille, ou encore moins de guerre. Il ne veut plus avoir à se battre. C'est fini ça pour lui.
Son problème, c'est qu'il ne sait pas ce qu'il a envie de faire d'autres. La seule chose qui pourrait lui donner envie de se lever le matin, ce serait de rester auprès de Severus. Brièvement, quand il l'a vu prêt à le quitter, il s'est dit que même si ce n'était que pour lui cuisiner son petit-déjeuner et lui préparer ses vêtements au matin, il signerait tout de suite. Tout, plutôt que de rester seul ici une année entière.
Heureusement, le ridicule de la proposition lui a sauté aux yeux avant qu'il ne la formule. Il ne manquerait plus que de voir de la pitié dans les yeux noirs du professeur. Ou pire, du dégoût.
Comment a-t-il pu tomber à ce point amoureux que la simple idée de passer une semaine sans Severus le fasse souffrir autant ? C'est pitoyable. Il ne faut pas que son amant l'apprenne un jour, où il se moquera de lui. Au mieux.
La meilleure option serait bien sûr de se faire engager à Poudlard, mais pour quel poste ? Il ne peut sérieusement pas postuler pour celui d'elfe de maison. Il perdrait le respect de Severus et ne saurait de toute façon jamais préparer d'aussi bons repas. Mais que pourrait-il faire d'autres ? Pikines a repris sa place de professeure de défense pour la seconde année – ce qui semble indiquer que la malédiction pesant sur la fonction a bien disparu en même temps que celui qui l'a lancée. Même Rusard a, étonnement, survécu à la guerre, lui interdisant par la même de briguer le poste de concierge. Pas que la profession l'intéresse plus que ça, mais si elle peut lui permettre de retrouver le lit de Severus chaque soir, il saurait s'en contenter.
Le soleil étire désormais ses reflets jusqu'au rivage dans une dernière tentative pour caresser le bout des pieds d'Harry, quand le dôme qui recouvre la maison et une partie du loch vibre. Un hibou moyen duc apparaît alors dans le ciel et se laisse planer jusqu'à lui.
Curieux, Harry lève le bras dans sa direction et l'animal vient s'y poser avec rudesse. Ses serres s'enfoncent dans la chair de son bras nu et le jeune homme grimace de douleur tandis qu'il détache en vitesse la lettre que le volatile lui apporte.
— Allez, va ! s'exclame-t-il dès que le parchemin lui tombe dans la main. Mais attend quand même deux minutes, que je voie si je dois répondre, se reprend-il aussitôt.
Le hibou émet un cri strident agacé et s'envole jusqu'à l'arbre le plus proche où il se pose, en attente de sa décision.
Au premier coup d'œil, Harry reconnaît l'écriture et l'encre émeraude caractéristique qu'utilise le professeure McGonagal. Un peu inquiet à l'idée de ce que lui veut la directrice, il déchire l'enveloppe et découvre, ébahi, la meilleure nouvelle de sa semaine.
Harry,
Je sais de par le professeur Rogue que vous ne participerez pas cette année à la formation d'Auror et que vous n'avez actuellement aucune obligation d'ordre professionnelle. Ainsi, je me permets de vous solliciter au sujet d'un problème qui vient de se présenter.
La rentrée ayant lieu demain, je ne vais pas y aller par quatre chemins.
Le professeur Bibine a disparu lors d'un match de quidditch il y a une semaine de cela. Ce sont des choses qui arrivent, nous le savons bien, et en général les disparitions ne s'éternisent pas plus de trois ou quatre jours, ce qui me laissait assez optimiste quant à sa capacité à reprendre ses cours dès le premier septembre. Hélas, pourtant, elle n'a toujours pas reparu et tous, que ce soient les organisateurs de ce match ou les professionnels de la discipline, se sont montrés incapables de prédire combien de temps la situation va pouvoir s'éterniser.
Je me retrouve donc sans professeur de quidditch.
Ainsi, si cela vous intéresse, j'aimerais vous offrir le poste.
La situation ne sera pas définitive, elle prendra fin dès que le professeure Bibine sera retrouvée et en état de reprendre ses cours. C'est l'histoire d'une semaine, un mois ou peut-être une année. Personne ne peut le dire.
Si vous acceptez, pourriez-vous nous rejoindre avant demain midi ?
Et dans tous les cas, je vous serais reconnaissante de renvoyer l'oiseau au plus vite avec votre réponse.
Je m'excuse de vous presser ainsi, mais si vous refusez il me faut le savoir le plus tôt possible pour pouvoir trouver un autre remplaçant.
En espérant pouvoir vous accueillir dès demain au sein de notre équipe pédagogique.
Minerva McGonagal
Directrice de l'école de sorcellerie Poudlard
Harry ne se retient que de peu de sauter de joie, mais il pousse un cri qui fait sursauter le hibou dans son arbre. Une nouvelle fois, l'oiseau s'agace et, tout en se dandinant sur sa branche, il fusille du regard le garçon stupide qui s'agite au bord de l'eau.
— Ne bouge pas ! beugle une nouvelle fois l'impertinent alors qu'il se rue dans la maison.
Quelques secondes plus tard, il revient avec un morceau de papier plié en quatre qu'il accroche à la patte du hibou. Celui-ci lui laisse à peine le temps de terminer son nœud qu'il s'envole, pressé de s'éloigner de lui au plus vite.
Loin de s'en offusquer, Harry s'est déjà retourné et court de nouveau vers la petite maison. C'est qu'il a un déménagement d'urgence à préparer.
J'accepte avec plaisir !
HP
**
Bon, ben voilà, les gens, on y est.
La suite tant attendue des larmes du Phénix.
J'ai près d'une vingtaine de chapitres d'avance, mais comme je travaille actuellement sur le deuxième tome de Manoir Wand (qui est une histoire avec de jeunes sorciers, de l'humour, de la représentativité et que vous pouvez retrouver sur mon profil) je ne vais poster qu'un chapitre par semaine, pour le moment au moins. Histoire de pas me mettre la pression et de ne pas devoir faire de pause dans la publication de cette fic.
On se retrouve donc samedi prochain pour la suite.
La bise
PS : Oui, je sais, la couverture est... hum... pourrait être mieux, on va dire. Elle le deviendra, mais là, j'en ai ras la touffe de la retoucher. J'ai l'impression que chaque version que j'en fais est pire que la précédente, donc je vais laisser passer quelques jours avant d'y revenir.
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