9 - Ne s'attacher à personne
Le regard perdu vers le plafond, de longs cheveux blancs attachés sommairement et un sourire franc qui pouvait dérider le plus renfrogné des hommes, pas de doute, Cassian venait de retrouver Viktor. L'aveugle dont l'amitié était précieuse pour avoir accès au territoire des rebelles.
« Je sens à mon odorat que tu m'as ramené ma proie ! Tu es vraiment un bon chasseur alors. » dit-il en s'installant à côté de lui avant de caresser les chopes remplies d'alcool.
Le chasseur le dévisagea puis tourna légèrement la tête en constatant que cette simple interaction entre eux avait calmé toute la salle et ramené l'ambiance de taverne bruyante en fin de journée.
Quant à Cristal, sa boisson enfin en main, elle quitta le comptoir en jetant un regard méfiant au chasseur avant de rejoindre une table où plusieurs guerriers jouaient à un jeu de cartes.
— Tu en veux ? demanda Cassian lorsque son assiette de viandes séchées arriva devant lui.
— Je préfère dévorer mes proies sur place que bien au chaud... On m'a rapporté que tu t'étais battu contre un loup-de-givre à Emyth.
— J'ai plutôt introduit le combat et la gamine à conclut.
— Hmm... C'est une bonne chose. J'aurais été peiné qu'un congénère ne trouve la mort sous ta lame.
— Un congénère ?
— Est-ce que Cristal allait bien ? demanda Viktor en changeant de sujet.
Cassian se tourna vers l'adolescente visiblement très mauvaise perdante mais s'amusant sans peur avec des guerriers pouvant effrayer, de par leurs allures, n'importe quel enfant.
« Elle a toussé de la poussière jusqu'au sang. » répondit-il en buvant une gorgée. Il remarqua les poings de Viktor se resserrer sur le comptoir, son expression se changer en inquiétude et en colère avant qu'il ne cherche des doigts sa chope d'Arctic Whisper pour suivre le mouvement.
— C'est une maladie grave, questionna Cassian, c'est cela ? Je n'ai jamais vu ce genre de phénomène sur notre continent alors que je voyage beaucoup.
— Je ne sais pas si je dois en parler...
— Alors ne dis rien.
— Ton flegme me surprend, s'étonna Viktor. Je pensais que tu serais plus curieux et que tu insisterais.
— La santé, c'est personnel. Parfois, il vaut mieux vivre dans l'ignorance que mourir à cause de la connaissance.
— Tu plairais à ma sœur.
Le chasseur arqua un sourcil lorsqu'une petite assiette avec des morceaux de pain chaud arriva devant lui. Il tourna la tête et croisa l'air enjoué d'une femme aux cheveux roux attachés en tresse et tenant un plateau en bois.
« Cadeau de notre patronne pour l'aide apporté à Emyth ! » s'exclama-t-elle en lui souriant avant de repartir vers les cuisines. Cassian suivit sa démarche d'un œil intéressé lorsque Viktor toussota comme pour se retenir de rire.
— Quelque chose à dire ?
— J'ai beau être aveugle, je perçois beaucoup plus de choses que les voyants.
— Viens-en au fait.
— C'est dix pièces d'argent, mon ami.
— De quoi parles-tu ?
— Le prix d'une chambre à l'étage pour la nuit.
Le sourire de Viktor s'étira alors que Cassian fut surpris par la perspicacité de son nouvel ami. Il se mit à rire avec lui tout en mangeant et buvant le long de la soirée, se sentant de plus en plus à l'aise dans ce milieu.
Cassian aimait la solitude mais surtout parce qu'elle lui permettait de savourer bien plus que les autres ce genre de moment simple et d'échanges amicaux. Même s'il allait se servir de cette amitié pour rencontrer les rebelles et avancer dans sa mission.
Et au fil des heures, de l'ambiance entrainante de la taverne et surtout de la frustration des soirées en solitaire, le chasseur n'eut aucune gêne à payer une nuitée au patron mais surtout à draguer la serveuse à côté d'un Viktor amusé par la situation.
Ce dernier ne prit pas de chambre pour cette nuit, se contentant de donner rendez-vous le lendemain matin dans une salle commune de la ville pour le petit-déjeuner. C'est lorsque Viktor quitta la taverne que Cassian abattit ses dernières cartes de « charme » envers la serveuse : jouant avec ses émotions de par sa froideur naturelle qu'il laissait tomber pour attirer la femme dans sa chambre.
Il faillit se tromper de porte avec l'alcool, se reprenant en entendant de l'autre côté les bruits d'un coït réveillant ses ardeurs et le pressant à entrainer la rousse sur son lit à peine fait par la tavernière.
Cassian, animé d'un besoin primaire et charmé par les formes voluptueuses de la serveuse, poussa cette dernière sur le lit avant de l'embrasser dans le cou tout en défaisant les lacets de son corset.
La femme se laissa faire, appréciant son torse musclé qu'elle caressait déjà en glissant ses mains sous sa tunique bleu nuit. Ses paumes appuyèrent la peau devenue chaude par l'alcool, et continuèrent leur chemin en chatouillant ses poils avant de descendre et s'immiscer dans son pantalon.
Il termina de retirer les vêtements de la belle pour se débarrasser de ses habits pendant qu'elle sortait d'une minuscule boite en métal un mélange de plantes écrasées sous forme de crème qu'elle commença à appliquer dans son intérieur, faisant guise de contraception.
Et le chasseur vérifiait bien l'acte de protection car il n'était pas rare que lors de ses voyages, il croise d'anciens compères forcés à abandonner le métier par devoir paternel imprévu. Car malgré qu'il fût en âge de fonder une famille, il n'en avait pas le désir et préférait la liberté.
Quand elle eut fini, la serveuse se mit à genoux sur le lit et fit signe au chasseur de s'approcher pour qu'elle commence à caresser son membre et le sucer avec une avidité, le faisant retenir un grognement de plaisir.
Il caressa ses cheveux et sa joue avec douceur, la laissant à l'œuvre, lorsqu'il n'en put plus et attrapa sa tresse rousse pour l'éloigner de lui. Elle tenta de venir l'embrasser mais il la repoussa de plus belle sur le lit avant de la rejoindre et de caresser ses seins et son intimité.
Ses doigts trempés par elle et les soupirs de plaisir l'excitant de plus en plus, Cassian ne se fit plus attendre et satisfit sa frustration d'un coup brusque à l'intérieur de sa rousse, ne pouvant retenir un cri.
Il savoura ce moment en elle avant de la retourner sur le ventre et de revenir en elle, la faisant à nouveau crier de plaisir. Sa bouche embrassait ses épaules alors qu'il commençait ses va-et-vient, profitant de sa chaleur et de la fin de l'ivresse, des heures après son dernier verre.
« Cassian ! » s'écria-t-elle dans un gémissement lorsqu'il attrapa sa tresse et l'enroula autour de sa main.
Elle avait retenu son prénom alors que lui, n'avait même pas demandé le sien. C'était souvent comme ça : il avait si peu d'intérêt pour les femmes lui apportant la satisfaction de la chair qu'au réveil, il était plus détesté qu'aimé.
Mais il avait ses raisons : « Ne s'attacher à personne susceptible de vous faire tomber. »
Le chasseur continua ses va-et-vient, faisant preuve de plus en plus de vigueur malgré la fatigue de la journée pesant sur son corps, jusqu'à ce que les cris deviennent trop bruyants pour ne pas perturber tout l'établissement.
La serveuse plongea sa tête dans l'oreille pour crier et s'agripper lors de son orgasme alors que Cassian, lui, tirait toujours sur ses cheveux et accélérait pour vite se satisfaire. Le plaisir montant de plus en plus en lui, saccadant sa respiration alors que le corps de sa partenaire était en pleine agitation, il poussa un bruit rauque en se vidant complètement en elle.
Il manqua de s'écrouler sur son corps, se retenant avec ses bras autour de la tête rousse, avant de sortir d'elle en douceur et de s'étirer.
« Où est la salle d'eau ? » chuchota-t-il près de la serveuse qui visiblement s'était très rapidement endormie après l'orgasme.
Cassian soupira avant de remettre son sous-vêtement et son pantalon, restant torse nu à déambuler dans le couloir de l'étage de la taverne. Il n'eut pas à allumer de bougie pour se repérer, sa nyctalopie l'aidant à parcourir sans encombre son environnement.
Il arriva devant la seule porte avec un écriteau signifiant qu'il avait trouvé ce qu'il cherchait lorsqu'il tourna la poignée en même temps que la personne à l'intérieur.
Se trouvant nez à nez avec une femme à moitié-nue, la poitrine découverte et la pointe des seins à peine cachée par ses cheveux.
De longs cheveux bruns et des yeux gris le fixant avec surprise malgré l'obscurité.
Cassian ne dit rien, tout comme elle, laissant une tension étrange s'installer entre eux. Seul lui pouvait voir la situation dans sa globalité, du moins, c'est ce qu'il pensait. Constatant la dangereuse proximité de leurs corps presque nus, à moins d'un pas d'être collé l'un à l'autre.
Il venait d'être satisfait mais pourtant, la subite beauté ne le laissait clairement pas indifférent, son corps le manifestant par une nouvelle érection.
Jusqu'à ce qu'il réalise enfin qui il avait devant lui.
La femme arqua un sourcil en baissant les yeux vers son pantalon avant de sourire et c'est à ce moment-là qu'il comprit qu'il n'était non seulement pas le seul à voir dans le noir mais qu'en plus elle avait aussi compris qui il était.
Et qu'elle avait constaté qu'elle lui faisait de l'effet, accentuant ce désir en passant une main dans ses longs cheveux pour les ramener en arrière et laisser la vue complète de ses seins.
Cassian déglutit mais garda un air neutre avant de reculer et de la laisser sortir de la salle d'eau, sans un mot. Il l'observa parcourir le couloir pieds nus et à peine habillé d'une culotte avant d'entrer dans la chambre contiguë à la sienne.
Cette chambre dans laquelle il avait failli rentrer par erreur et d'où il avait entendu ses cris à elle.
Les cris de plaisir de Cornélia, cheffe des rebelles.
Alors ? Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? De la relation devenant de plus en plus amical (merci l'alcool) entre Cassian et Viktor ? De ce que pourrait avoir Cris ?
De la première scène lemon de cette histoire ? Elle est classé adulte donc il n'y aura pas d'avertissement comme pour Flambée de désir, ce sera à la surprise !
Et enfin, de sa rencontre nocturne avec Cornélia après sa partie de jambe en l'air ?
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