Chapitre 15 : Le Diable
Le Roi était l'homme le plus puissant du Royaume de France, c'était une évidence. Il pouvait tout avoir, d'un simple claquement de doigts. Par exemple, il pouvait avoir madame Red. Une splendide fleur venue des iles de Grande-Bretagne. Belle, chaude, et avec des compétences au lit qu'il n'avait encore jamais expérimenté avec ces dames de la noblesse. Si ses étreintes avec Marguerite étaient nécessaires pour avoir un enfant, cette dernière ne mettait pas particulièrement de chaleur dedans.
C'était pour cela que, dés qu'il le pouvait, il retournait auprès de madame Red. Ce soir-là, il avait bien l'intention de tester ce dont elle lui avait parlé. Une histoire de brouette, lui semblait-il. Aussi, lorsqu'il entra dans la chambre de la courtisane, à son domicile parisien, il s'attendait à la voir nue et offerte sur le lit.
C'était le cas. La belle anglaise le déshabilla à moitié, avant de l'attacher à son fauteuil rouge en agitant son affriolant décolleté devant lui. La suite, par contre, il ne l'avait pas vu venir. Elle lui donna un violent coup à la mâchoire, lui faisant voir trente-six chandelles. Le temps que le souverain, pas du tout habitué à recevoir de vrais coups, voit de nouveau de façon nette, elle s'était volatilisée.
À sa place, assise sur le lit, une vieille au visage grave le contemplait en silence.
-Qui... Qui êtes-vous ? gronda-t-il. Gardes ! Gardes !
-Où est mon fils ?
Il se tut soudain. La respiration haletante, le roi commença à réellement avoir peur.
-Marquise de la Rose.
-Où est mon fils ?
-Ça ne vous regarde pas.
Quelque chose scintilla entre les doigts de la vieille femme. La lame d'un couteau. Le Roi déglutit nerveusement.
-Que les choses soient claires : je suis prête à vous découper vos testicules en rondelles avant de vous éplucher la verge comme une banane.
Ils se défièrent du regard.
-Je vous ferais exécuter !
-Tu tu tu, mon Roi, mon Roi...
Elle se leva, pour lui décocher un coup à l'estomac qui manqua lui faire recracher son diner. Ses doigts portaient le poing américain offert par son défunt mari, sur lequel était gravé "à mon amour". Mais ça, il ne le savait pas. La Marquise le saisit par les cheveux, afin de lui rejeter la tête en arrière selon un angle douloureux.
-Où est mon fils ?
-Je... Ce fils de pute baisait ma femme !
Elle ne cilla même pas.
-Évidemment. Vous pouvez vous taper n'importe qui, mais Marguerite, elle, est censée être pure.
-C'est une femme !
Son couteau se planta dans la cuisse royale, lui faisant pousser un hurlement.
-Donc, si je résume, vous avez fait assassiner mon mari, manquer faire tuer ma fille, ma petite-fille, et mon gendre, uniquement parce que Henry se farcit la Reine ?
-Ce chien n'a pas à toucher ce qui est à moi !
La lame se planta dans son avant-bras. Heureusement que les gardes emmenés par le Roi étaient morts. De plus, les soirées chez madame Red causant souvent des hurlements, les voisins de la maison ne réagiraient pas.
-Est-ce une bonne raison pour sacrifier une famille entière sur l'autel de votre vengeance, mon Roi ?
-Tu devais crever toi aussi, sale vieille ! Je ne sais pas ce qui t'a empêché de mourir, mais toute ta maison devait être rasée, tes domestiques compris !
Rose ferma brièvement les yeux. Ceci expliquait l'intervention des agents chez elle. Ceux qu'elle avait fait sauter à la grenade.
-Où est mon fils ?
-Va au diable !
-Mais mon bon Roi... Vous n'avez toujours pas compris ? Le diable, c'est moi.
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