Chapitre 6 - partie 1
Helloooo,
Bon, je sais que je n'ai pas publié de nouveaux chapitres depuis un trèssss long moment, mais je suis bien décidée à mettre la suite d'ici les prochaines semaines. Ettttt, je commence dès aujourd'hui à vous publier un nouveau chapitre. J'espère qu'il vous plaira et que vous serez tout autant contents que moi de retrouver Lyly et Théo !
N'hésitez pas à commenter et à me dire ce que vous pensez de ce chapitre. Cela me fait très plaisir de vous lire.
Allez, bonne lecture, et à très bientôt !
-G
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Ashley n'en croyait pas ses oreilles. Elle avala cul sec le fond de son verre de vin, le reposa furtivement sur la table et ricana nerveusement. Tout ce que venait de lui raconter sa petite cousine n'avait pas de sens, comment avait-elle pu vivre autant de choses en si peu de temps ? Et surtout, comment faisait-elle pour tenir ? Pour continuer de sourire et de faire semblant ?
- Tu es sacrément amoureuse de Théo pour aller de toi-même voir cette folle de Laure. J'arrive pas à y croire.
- Je ne voyais pas quoi faire d'autre... C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour que Théo puisse parler avec quelqu'un.
- Et ils ont parlé ?
- Pas vendredi soir, non. Théo l'a rapidement congédié et ne m'a pas parlé de la soirée... Le samedi, je suis allée voir Olivia, et quand je suis rentrée, il m'a demandé pourquoi j'avais été voir Laure, pourquoi je l'avais ramené chez lui.
- Il était énervé ?
- Un peu de tout... Il avait l'air à la fois énervé, étonné et complètement perdu. Il m'a répété qu'il ne comprenait pas.
Ashley planta sa fourchette dans son plat de frites et en glissa quelques-unes dans sa bouche.
- Et dimanche ?
- Il a fini par capituler et il a passé l'après-midi avec Laure d'après ce qu'il m'a dit. Chez elle.
Lyly vit sa cousine arquer un sourcil.
- Et ça t'a rien fait ?
- Je n'aime pas le savoir avec elle, concéda-t-elle, mais si c'est le prix à payer pour qu'il parle avec quelqu'un et qu'il se sente mieux, je suis prête à y mettre du mien.
- Tu y mets déjà beaucoup du tien, tu sais... rétorqua Ashley. Je sais bien que tu as pris ce travail pour rester auprès de Théo. Je sais aussi que c'est encore la merde avec ce Guillaume... Je comprends pas comment tu fais pour garder la tête froide.
- A ce propos.
Lyly se redressa et figea son regard dans celui de sa cousine. Elle n'avait pas envie de lui avouer qu'elle avait réellement mis tous ses plans en suspens pour Théo. Tout ce dont elle avait envie de parler à cet instant présent, c'était de John.
- Comment John a pu parler de ce qui se passait dans l'entreprise avec Xavier ? Je ne voulais pas que ça se sache !
- Au départ il voulait pas s'en mêler, se justifia-t-elle, mais quand il a appris que ça continuait et que c'était de pire en pire, il a voulu demander conseil à Xavier. Mais il savait pas qu'un responsable serait mis au courant et qu'il viendrait ensuite t'en toucher deux mots... Crois-moi, il aurait jamais fait un truc pareil s'il savait que quelqu'un de ton entreprise serait mis au courant.
- De toute façon c'est trop tard, maintenant, répondit Lyly en haussant les épaules. Je ne peux plus faire marche arrière.
- Tu as revu ce fameux Thomas ce matin ?
Lyly hocha la tête que non et mâcha son dernier bout de poisson.
- Je ne le vois pas tout le temps, il est à l'étage, et moi en bas.
- Et ce Guillaume ?
- Non plus, je n'ai pas quitté mon siège de la matinée pour être sûre de ne pas le croiser. Je ne sais pas comment tout ça va évoluer, mais ça me fait un peu peur, avoua-t-elle.
- Tu as peur de quoi ?
- Que Guillaume soit au courant que Thomas ait été prévenu. Je ne veux pas créer de problèmes...
- Dans tous les cas tu as rien à te reprocher ! assura Ashley. C'est lui qui a commencé à s'en prendre à toi, t'y es pour rien !
Lyly avait conscience que sa cousine avait dit vrai. Il était certain qu'elle n'avait rien à se reprocher et que Guillaume était le seul coupable dans cette affaire, mais il lui arrivait parfois de se remettre en question. De repenser à ses premières semaines de travail. Peut-être un jour avait-elle par mégarde manqué de respect à Guillaume ? Peut-être méritait-elle toute cette haine ? Lyly hocha la tête que non et continua de longer le trottoir. Non. Personne ne méritait autant de haine. Autant de harcèlement. Merde, elle ne pouvait pas commencer à se remettre en question à cause d'un type pareil. Elle devait surtout garder la tête froide. Garder ses pensées en ordre. Même si elle avait peut-être fait une bourde qu'elle avait oublié, elle ne méritait pas un tel traitement. C'était Guillaume le dérangé, pas elle.
La voiture de Théo était garée à sa place habituelle. Lyly rangea les clés dans sa poche et pénétra dans la maison. Comme cela était le cas depuis des mois, aucun son ne sortait des pièces. Pas un seul sifflement, pas un seul chantonnement ni même de musique. Théo habitait seulement les pièces de son enveloppe corporelle. Plus aucune joie de vivre ne ressortait des quatre coins de la maison. La platitude. Le silence. C'était ce dans quoi elle vivait depuis des mois.
Elle posa machinalement ses affaires à l'entrée et avança dans la chambre pour y déposer aveuglément son sac sur le lit. Lorsqu'elle rejoignit Théo dans la cuisine, une odeur de tabac lui fouetta brusquement le nez.
Lyly s'arrêta, étonnée, et renifla l'air en fronçant machinalement les sourcils.
- C'est quoi cette odeur ?
Théo se leva de la chaise, son verre d'eau désormais vide entre les mains, et le déposa silencieusement dans l'évier.
- Théo, insista-t-elle gentiment.
- Je ne sais pas.
Quand celui-ci passa près d'elle pour retourner dans le salon, elle intercepta doucement son bras.
- Mais... c'est toi. Tu sens le tabac à plein nez !
Le concerné s'arrêta et ferma les yeux d'épuisement.
- Je sais que tu as recommencé à fumer, mais là tu empestes vraiment... Comment ça se fait ?
- Je ne sais pas, Lyly.
- Tu ne sais pas ?
Lyly se souvint soudainement que Théo était censé passer au bureau de tabac acheter un paquet dans la matinée. Elle lâcha alors le bras de Théo et avança vers la table où était posé le nouveau paquet en question afin de l'ouvrir. Elle allait vite avoir sa réponse. Si le paquet contenait habituellement vingt cigarettes, elle n'allait pas tarder à savoir combien il lui en restait.
Lorsqu'elle eut fini de faire le compte en un simple coup d'œil, Lyly le referma lentement, aphone, et resta un moment dos à Théo après avoir jeté la boîte en carton sur la table. Maintenant ce n'était plus fatiguée qu'elle se sentait, mais totalement épuisée. Elle ne savait pas vers quoi Théo se dirigeait, mais il s'y dirigeait. Et le point de non retour approchait bien plus vite que ce qu'elle aurait pu imaginer.
Lyly ne savait plus quoi dire ni même quoi faire. La moindre parole avait un impact décisif sur le tournant de la journée de Théo. Elle ne pouvait pas se permettre de lui jeter de violentes paroles à la figure pour ensuite s'excuser. La moindre erreur ne lui était pas permise, elle en avait conscience. Réfléchir. Tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. Inspirer calmement. C'était tout ce qu'elle avait trouvé. Mais là, elle sentait qu'elle n'allait pas y parvenir. Théo fumait beaucoup trop. Quatre cigarettes. Il ne lui restait plus que quatre cigarettes dans ce foutu paquet. Comment allait-elle pouvoir se passer de tout commentaire ? Comment allait-elle faire pour rester calme alors qu'il avait littéralement fumé plus de la moitié du paquet dans la journée ? Et il n'était pas encore couché !
Théo était resté là, immobile. Lorsqu'il avait vu Lyly jeter sa boîte, il s'était attendu à la voir se retourner. Il s'était attendu à la voir se retourner et à croiser son regard empli d'incompréhension et de déception ; il s'était même attendu à la voir réagir, mais elle était restée dos à lui, les bras le long du corps. Et c'était pire. Bien pire. Parce qu'il ne savait ni ce qu'elle pensait et ressentait, ni ce que ses yeux pouvaient refléter en ce moment, même s'il pouvait l'imaginer.
Quand elle se décida enfin à mouvoir, elle le contourna en fuyant son regard et se précipita vers la sortie de la cuisine. Il la suivit des yeux, pantois, et se décida malgré tout à la suivre, légèrement inquiet. Lyly avait pris l'habitude de le soutenir, de poser des mots justes sur chaque connerie qu'il faisait, sur chaque foutue connerie qu'il enchaînait, mais aujourd'hui elle n'y parvenait pas, et ça l'effrayait. Elle ne pouvait pas lui glisser entre les doigts. Pas à cause de sa foutue tendance à noyer sa tristesse dans le tabac.
Il s'arrêta à la porte de la salle de bains entrouverte et la poussa légèrement du bout des doigts pour y voir un peu plus Lyly de profil. Elle se défit habilement de sa chemise blanche, le visage impassible, et était sur le point d'ôter son débardeur de la même couleur lorsque le téléphone de Théo se mit à sonner.
- Lyly...
- Je ne peux pas te parler maintenant.
Théo sentit son cœur se serrer. C'était la première fois qu'elle osait lui dire qu'elle ne pouvait pas échanger avec lui. Elle pouvait, mais elle ne le souhaitait pas. Et ça faisait mal.
- Lyly, insista-t-il, je ne sais pas quoi te dire. J- Je ne sais pas, bafouilla-t-il, je n'ai pas réussi à gérer, je...
- Sors de la salle de bains, demanda-t-elle.
- Ne fais pas ça.
- Quoi ? Qu'est-ce que je ne dois pas faire ? lança-t-elle.
Elle lui fit brutalement face.
- Ne m'éloigne pas de toi.
- Je... Elle tenta d'inspirer longuement et posa ses mains sur ses hanches. Je t'assure que ce n'est pas le moment.
- Je n'ai pas réussi à gérer, je sais, comme des tonnes de choses, mais...
- S'il te plaît, sors de la salle de bains, répéta-t-elle.
- Non, je ve...
- Seize cigarettes ! s'écria-t-elle, à bout. Merde, tu as fumé seize cigarettes aujourd'hui alors que tu te contentais d'en fumer deux ou trois par jour avant ! Comment tu veux que je réagisse face à ça ? Que je te félicite parce que tu as fumé plus de la moitié d'un paquet aujourd'hui ?
- Non... Mais...
- Tu as osé me dire que tu ne savais pas d'où venait cette odeur de tabac, alors que c'était littéralement toi qui empestais. Depuis quand tu oses me mentir comme ça ? Où est-ce qu'on va, toi et moi ? Où est-ce qu'on va si tu commences à me mentir ?
- Je ne savais pas que je sentais autant le tabac, se défendit-il d'un ton morne. Je ne m'en étais pas rendu compte. Je ne savais même pas combien de clopes il me restait. Je les ai enchaîné, c'est tout, sans compter.
- C'est assez le bordel au boulot comme ça, je ne veux pas que ce soit autant le bordel ici. Pas chez toi !
- Au boulot ?
- Ce n'est pas le moment, répéta-t-elle.
- Bien sûr que si c'est le moment. Tu m'as dit que ça se passait bien au travail !
- Ça se passe très bien, mentit-elle sans conviction, alors sors de cette pièce pour que je puisse enfin me retrouver seule.
Théo ne bougea pas. Se retrouver seule ? Sa présence la gênait-elle autant ? Non. Elle ne pouvait pas commencer à déprécier sa présence. Il ne le voulait pas.
Auparavant, le fait de se retrouver leur avait toujours permis de recharger leur batterie, de ne faire plus qu'une seule et même personne. Ils s'étaient toujours admirablement bien complétés. Il ne pouvait pas avancer sans elle. Il ne le voulait pas.
- Pourquoi c'est le bordel au boulot ? demanda-t-il encore une fois.
- Mais j'ai dit ça comme ça ! s'impatienta-t-elle. Ça va super là-bas !
- Ne me mens pas en me regardant droit dans les yeux.
- Parce que toi tu ne me mens pas peut-être ?
- Donc tu me mens.
Lyly expira bruyamment d'impatience et jeta un œil vers le couloir quand elle entendit une seconde fois le téléphone de Théo sonner.
- Je m'en fous de ce téléphone, répond-moi.
- S'il te plaît, sors de cette pièce, Théo. Si tu ne sors pas, je prends mes affaires et je vais chez Ashley prendre ma douche, voire pour y dormir, alors pour la dernière fois, je te le répète, sors de cette foutue pièce et laisse-moi prendre ma douche, intima-t-elle sèchement.
Théo resta à la fixer droit dans les yeux un instant, incrédule, et finit par reculer de deux pas pour sortir de la pièce. Lorsqu'il vit Lyly refermer la porte, il se surprit à rester derrière celle-ci quelques minutes, éberlué par tout ce qui venait de se passer. Elle avait osé. Elle avait osé le mettre à la porte.
Tout ce qui venait de s'être dit se repassa en boucle dans son crâne. Il se disputait très peu avec Lyly. Et lorsqu'il y avait dispute, aucun des deux ne demandait à l'autre de s'en aller. Ils se faisaient face, se disaient leurs quatre vérités ,et finissaient par passer à autre chose. Mais là, le comportement de Lyly était une première. Certes, il avait menti, comme tout un tas d'autres fois ces derniers temps, mais cette fois-ci son mensonge n'était pas passé. Et Lyly avait demandé à Théo de s'en aller. Elle ne pouvait plus lui faire face. Elle voulait se retrouver seule.
Sans lui.
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