« Spiridon Marinatos, l'archéologue grec qui a le mieux étudié ce cataclysme, a découvert, dans l'île de Thêra, des vestiges minoens enfouis sous la cendre depuis trente-cinq siècles. Il en a déduit, avec bon nombre de scientifiques, que ces vestiges présentaient certaines analogies avec l'Atlantide de Platon qui aurait donc pu se situer en Crête. »

Nous étions enfin arrivés à destination, nous avions accosté sur l'île de Théra, qui était une île en pleine mer Egée où des vestiges avaient été retrouvés. Ainsi, si nous devions fouiller une zone sous-marine il s'agissait bien des côtes de Théra et nulle part ailleurs. Lorsque j'avais annoncé que je connaissais la zone de recherche Taehyung avait sauté de joie et Jimin avait souri comme jamais je ne l'avais vu sourire. Il sentait l'or à plein nez, selon lui, alors que nous marchions dans les rues d'une ville de la côte Est de l'île. Nous avons mis les pieds dans un petit village qui était aux abords des sites de fouilles abandonnées. En effet, avait été mis à la lumière du jour toute un village minoen, mais plus personne ne faisait de fouilles à cet emplacement car il n'y restait que des fondations ou des pierres rongées par l'érosion. Personnellement, lorsque je m'étais aventuré sur la colline où on avait retrouvé cet ancien village, j'avais ressenti comme un pincement chaleureux dans la poitrine. J'étais heureux de pouvoir observer les beautés archéologiques de ce site. Mais, bien que les fouilles soient terminées, le site restait protégé mais au prix d'un ticket d'entrée j'avais eu le droit de me promener dans les allées couvertes d'herbe folle. Je n'avais pas beaucoup tripoté les pierres anciennes car le vigile nous surveillait de près car nous étions les seuls visiteurs. J'avais donc suivit tous les chemins possibles recherchant un quelconque indice qui puisse prouver qu'il s'agissait d'un avant-poste de l'Atlantide, juste un indice qui prouvait que nous étions sur la bonne voie. J'avais à de nombreuses reprises fait le tour des ruines remontant constamment mes lunettes sur mon nez dans un geste nerveux. Quant à Jimin il s'était assis sur un gros rocher attendant que je me décide à vouloir partir. Mais, tant que je n'avais rien trouvé je n'étais pas prêt à quitter l'emplacement. Désespéré je m'étais laissé tomber sur le même rocher que Jimin, je frottais mon visage avec vigueur alors que j'avais retiré mes lunettes. Puis, les remettant sur mon nez, je détournai le regard vers Jimin. Je ne sus pourquoi mais un éclair de génie passa dans mon esprit et je nous fis lever rapidement. Le petit brun musclé à mes côtés se posta sur ses pieds avant de me laisser me mettre à genoux face à la roche poreuse. Celle-ci avait fortement subit l'érosion mais je pouvais tout de même y lire un symbole étrange. Il s'agissait un trident levé au ciel, tenu par simplement une main. Tous auraient vu là une gravure innocente, mais moi j'y voyais une preuve. Je pris un morceau de papier que je collai à la pierre poreuse, puis à l'aide d'une craie grasse je repris la forme parfaite de la gravure. C'est alors que le vigile arriva et nous somma de quitter l'endroit, il disait que nous ne devions rien toucher et que nous avions abusé de sa patience. Nous quittâmes donc le terrain tandis que je sautillais de joie, c'était la première fois que je trouvais une preuve probante par moi-même, et aussi futile soit-elle je la trouvais extraordinaire.

Après cette petite joie Taehyung nous mena à l'hôtel le plus proche. Les chambres y étaient impeccablement rangées, le lit était face à un grand balcon qui était caché par deux paires de rideaux ; des rideaux fins, et des rideaux épais pour la nuit. J'avais une chambre pour moi tout seul alors que Taehyung et Jimin partageaient une chambre ensemble. Dans ma chambre j'avais pu ranger quelques affaires dans des armoires propres et enfin je pu prendre une douche. Depuis cinq jours je n'avais fait que des toilettes et je n'avais pu me laver correctement. Je m'étais fait couler de l'eau froide sur le corps, puis je m'étais détendu sous de l'eau tiède. J'avais savonné mon corps à trois reprises et avait lavé mes cheveux encore plus de fois. Lorsque je sorti enfin de la douche je m'étais habillé d'une chemise légère et d'un pantalon de soie. Nous étions arrivés sur l'île dans l'après-midi et plutôt que de plonger dès notre arrivée nous avions fait des recherches, si bien que lorsque je sorti de la douche le soleil déclinait et la fraîcheur de la soirée avait envahi l'île. Après m'être habillé je m'étais confortablement installé derrière le bureau de la chambre où je me mis à travailler. J'étudiais tout ce que m'avait dit Jimin à propos de la plongée de demain et je marquais sur une carte nos zones de fouilles. J'avais calculé le temps de plongée en fonction de la profondeur de l'endroit à sonder et avec une seule bouteille sur le dos je pouvais tenir une bonne heure et demie. L'endroit était peu profond et avait rarement été sondé. Nous étions sûrement dans les premiers à explorer les fonds sous-marins de cette région, rien que cela me faisait étrangement sourire. Après quelques recherches, que j'avais cachées dans mon sac, j'avais pu rejoindre la chambre de mes compagnons. Lorsqu'ils me virent ils me sourire et Taehyung gratta mon crâne propre.

« Tu es plus séduisant quand tu es bien propre. Tu sens très bon. »
« Merci Taehyung... »
« Tu sais, je t'ai dit que j'aimais les meufs, mais toi t'es tellement adorable que je pourrais faire une exception... »

Je me mis à rire timidement tandis que Jimin remontait mes lunettes rondes sur mon nez. Au final, durant le voyage, Jimin avait fini par m'accepter et il devenait de plus en plus gentil avec moi. Il ne m'insultait plus et lorsqu'une vague trop puissante me bousculait et me faisait perdre mes lunettes il les ramassait gentiment pour moi. Il avait même resserré les branches pour qu'elles glissent moins de mon nez et c'était plutôt efficace. Enfin, cela fonctionnait tant que je ne me penchais pas trop en avant ou lorsque je ne baissais pas la tête de gêne. Là, malheureusement j'avais baissé les yeux, et il avait dû remonter mes lunettes. L'acte m'avait touché et à vrai dire c'était la première fois de ma vie que j'avais ressenti un pincement de joie dans ma poitrine de ce genre. C'était la toute première fois qu'une personne autre que mes parents étaient courtois avec moi et c'était très agréables.

« Et si nous allions diner ? Il faut que vous preniez des forces pour la plongée de demain... »
« Taehyung a raison, allons-y. »

Jimin attrapa avec délicatesse mes doigts et ouvrit le chemin vers l'extérieur de l'hôtel. Tout dans cette ville rappelait la beauté méditerranéenne, tout était propre et chatoyant, tout était luisant de beauté. Sur toutes les places du village nous avions pu voir des fontaines et de magnifiques étendues de verdures, les maisons étaient aussi fraîches que si elles venaient d'être construites et enfin le village regorgeait de dizaines de restaurants desquels s'échappaient des odeurs de nourriture alléchante. Jimin, se décida à choisir un restaurant de grillade près de la plage ainsi de notre table nous avions une vue imprenable sur les eaux d'encre que nous allions visiter le lendemain. Ainsi, assis à notre table j'avais pu observer ce village sublime et délicatement posé sur une terre fraîche. La mer léchait le sable dans des vagues incessantes, le vent soufflait doucement dans mes cheveux et l'air iodé de l'océan débouchait mes sinus de citadin. A mes côtés, Taehyung s'était mis à jouer avec ses couverts montrant à Jimin comment faire tenir deux fourchettes en équilibre sur un couteau à pain. Mes deux compagnons étaient superbes, tous deux étaient habillés d'une chemise blanche et d'un short léger. Ils ressemblaient à des touristes parfaits et passaient pour des jeunes hommes normaux qui rechercheraient le bonheur dans un voyage. Quant à moi je m'étais mis à sonder les eaux face à moi, tentant de repérer la zone de fouille. De là où nous étions nous ne voyions pas la zone que je désirais fouiller, ce qui avait été une bonne chose en soit ainsi personne ne verrait notre plongée clandestine. Je n'étais toujours pas rassuré de plonger mais tant que j'avais Jimin à mes côtés je supposais que je pouvais m'en sortir à vrai dire.

Après un diner copieux nous étions rentrés à l'hôtel pour une bonne nuit de sommeil. Avant de me coucher Jimin m'avait reconduit à ma chambre et avait à nouveau remonté mes lunettes sur mon nez tout rond. Il m'avait souri et très doucement il avait posé ses doigts sur ma nuque, il s'était par la suite rapproché de mon visage et avait tenté d'unir nos lèvres. N'étant pas prêt à recevoir mon premier baiser de sa part j'avais ouvert la porte de ma chambre et après un « bonne nuit » rapide je m'étais jeté sous les couvertures. Pourtant, sous ma couverture j'avais ris de joie et je m'étais mis à sourire comme un idiot. Enfin quelqu'un avait démontré de l'affection envers moi, une affection qui dépassait l'amitié et j'étais heureux comme jamais je ne l'avais été.

Le lendemain nous avions pris le petit déjeuner à l'hôtel, Jimin avait rempli mon assiette pour moi pour que je tienne la plongée. Il l'avait remplie de protéines, donc d'œufs durs, et de charcuterie, puis il y avait ajouté du fromage et un grand verre de lait. Le tout me fit grimacer mais pour mon bien j'avais tout mangé. J'avais ajouté à cela un morceau de pain qui avait fait passer le goût un peu trop prononcé de la viande au petit matin. Taehyung lui, avait pris un bon café, des dizaines de tranches de pain pour pouvoir attirer les poisons et pêcher, il avait mangé des gâteaux et des fruits. Le genre de petits déjeuner que j'aurais voulu prendre en réalité. Enfin passons. Par la suite, nous sommes allés directement au bateau où Jimin me laissa enfiler ma tenue de plonger dans la calle loin des yeux des deux autres. Lorsque je ressorti de la calle Jimin lâcha un petit ricanement et m'aida à bien placer la combinaison collante sur ma peau, puis il prépara nos bouteilles et se changea à son tour. Le voir enfiler sa combinaison ne m'avait pas fait le même effet que lorsque c'était Namjoon, ce qui avait été bien étrange à vrai dire... en le voyant j'avais souris car simplement son corps était parfaitement sculpté et bien proportionné. Dans sa tenue de plongée il était séduisant et son corps était même parfaitement moulé par celle-ci, mais, ce n'était pas comme Namjoon.

« Nous y sommes, voici la zone que tu voulais sonder Yoongi, vous allez pouvoir plonger. Vous êtes prêt ? »
« Ouais on va y aller, enfile tes bouteilles Yoongi. »

Tout tremblant j'avais passé les bouteilles dans mon dos et avait déposé mes pieds munis de palmes dans l'eau. Jimin avait lesté mon gilet avant de me passer mon masque et de me sourire. Il me fit glisser doucement dans l'eau et le gilet gonflé que j'avais sur la poitrine me maintint à la surface le temps qu'il arrive avec moi. Enfin, il se plaça devant moi et me montra comment respirer dans le détendeur, il me montra comment battre des pieds pour perdre le moins d'oxygène, puis il m'apprit les deux signes à faire. Un qui signifiait que tout était Ok et l'autre qui indiquait que je me sentais mal. Le second signe était en soit un signe qui voulait dire « remontes-moi ». Ses apprentissages et ses rappelles sur la plongée durèrent au moins une demi-heure si bien que lorsqu'il m'indiqua que nous pouvions plonger il était déjà dix heures du matin et l'eau était déjà chaude. Il m'enfila des gants en côte de maille et enfin nous glissâmes nos masques sur nos visages. Après une dernière bouffée d'air frais je pris le détendeur en bouche et dégonflai mon gilet. Peu à peu le leste dans ma veste me fit couler et Jimin fit de même. Il me tint la main sur les premiers mètres puis enfin il me relâcha pour que nous puissions nager vers le fond. De là où nous étions je voyais déjà une longue chaîne volcanique éteinte, et une longue coulée de roche noire qui couvrait le fond océanique. Plus nous descendions plus le fond était clair, et plus les poissons qui peuplaient le fond m'apparaissaient. J'avais gardé mon calme le plus possible, surveillant ma consommation d'air à chaque fois que je le pouvais. Chaque fois que nous passions un pallier je débouchais mes oreilles pour éviter de m'exploser les tympans, et enfin je ne faisais pas d'efforts inutiles qui pourraient me faire consommer de l'air idiotement. A mes côtés Jimin scrutait le fond marin et c'est alors qu'il me tira vers un emplacement précis. Une épave gisait au fond. Elle n'était faite principalement que de bois, et le bois était presque totalement rongé par l'eau et les coraux. Lorsque nous fûmes au niveau de l'épave une demi-heure s'était écoulée depuis que nous avions plongé. L'épave était recouverte de coraux et d'algues ce qui me fit frémir de dégout, je n'appréciais pas du tout ce genre de choses et les algues qui caressaient mes jambes me donnaient des frissons d'effroi.

Alors que nous allions pénétrer dans l'épave, Jimin se plaça face à moi et me fit signe qu'il allait bien, je lui répondis donc par le même signe et inspirai avec force dans le détendeur. J'avais peur au fond de cette eau, mais je tentais d'ignorer cette peur de me noyer, et je suivi Jimin dans l'épave. Celle-ci était si vieille qu'elle ne ressemblait plus qu'à un des monceaux de bois éparpillés, mais nous pouvions tout de même deviner que cette épave datait de l'époque gréco-romaine. Au milieu des décombres nous nous mîmes à fouiller. Nous retournions les rochers, arrachions les algues s'il le fallait, et même creusions le sable, je comprenais pourquoi il m'avait mis de grands aussi robustes maintenant. Notre fouille fut laborieuse et elle m'essouffla énormément. Je fis donc signe à Jimin que j'étais en plein malaise, et c'est alors qu'il me fit signe de respirer calmement et il me montra au loin une petite lueur brillante. Les rayons de soleil éclairaient une petite serrure en métal doré. Il me tira donc jusqu'à cet emplacement et il déblaya un petit coffre de bois. Le coffre était magnifiquement conservé, grâce aux sédiments qui s'étaient déposés au-dessus, malgré qu'il fut rongé par quelques coraux. Jimin sorti alors son détendeur de sa bouche et gonfla un gros ballon jaune au bout duquel il avait attaché le coffre. Puis, peu à peu, il nous fit remonter à la surface. Mes bouteilles étaient presque vides, et je tentais tant bien que mal de rationner ce qu'il me restait. Je tenais donc la main de Jimin et le laissait nous remonter, tandis que je tentais d'ignorer les gros poissons qui tournaient autour de nos corps. C'est alors que nous n'étions plus qu'à quelques mètres de la surface que je me mis à paniquer, non loin de nous, le plus gros poisson qui puisse jamais exister se trouver face à moi. De grandes dents aussi tranchantes que des rasoirs, un aileron dont la pointe était d'un noir charbon, et une peau couleur grisâtre. Je m'étais mis à tirer sur la main de Jimin qui me tira plus fortement vers la surface. Ensemble nous nous mîmes à battre des pieds et peu à peu les lueurs solaires me réapparurent. Enfin, comme après une éternité nous arrivâmes à la surface et je pu retirer le détendeur de ma bouche. J'avais pris une longue lampée d'air avant de tirer Jimin.

« L-Le bateau, on s'est éloigné du bateau ! »
« Il ne nous attaquera pas du calme. »

Il récupéra le coffre et nous fit nager jusqu'au bateau où Taehyung pêchait comme un vieux grand-père. Une fois arrivé au bateau je m'étais battu pour remonter, toujours en panique d'avoir vu un requin à pointe noir. Jimin, posa d'abord le coffre sur le pont, ensuite il remonta. Il m'aida à retirer les bouteilles et tout mon équipement. Ainsi je m'étais retrouvé en caleçon enroulé dans une grosse serviette de bain. Jimin lui avait juste roulé la serviette autour de ses hanches et s'était penché par-dessus le vieux coffre abîmé.

« Vous avez vraiment trouvé quelque chose ? »
« O-Oui, il faudra qu'on l-l'ouvre. Mais l-là je suis pas en état. »
« Il a vu un pointe noir et il a paniqué. »
« C'était sa première face à un requin? »
« Ouais, il avait jamais plongé souviens-toi. »

Taehyung ricana un instant avant d'attraper le coffre et de commencer à l'examiner. Il fronçait les sourcils et je me mis à soupirer.

« Je ne peux pas le dater exactement, mais au vu de la serrure et des gravures sur le métal, cela date de l'ère gréco-romaine. C'est plutôt grec je dirais. La serrure se brisera facilement comme elle a baigné dans l'eau pendant des siècles. Mais je ne veux pas le briser. De plus, ce qu'il y a à l'intérieur a dû souffrir de l'eau, mais il m'a l'air bien étanche... »

Jimin acquiesça à ma réflexion avant de gratter du bout de l'ongle le bois du coffre. Le bois ne s'effritait pas et il fut étonné de voir que la serrure tenait encore bien le coup lorsqu'il se mis à tirer sur le haut du coffre. Il regarda sous toutes les coutures le coffre alors que je séchais mes cheveux à l'aide de ma grosse serviette. Il ne trouvait aucunes failles dans le vieux coffre et je le voyais déjà perdre patience.

« Je veux l'ouvrir. »
« Je pense qu'il vaudrait mieux me laisser faire. »

Je pris dans mes affaires mon matériel d'archéologie tout neuf. A l'intérieur j'avais de nombreux crochets que j'avais appris à utiliser pour déverrouiller les serrures. Jimin posa le coffre loin d'être léger, sur une grosse caisse et me laissa faire. Je m'étais donc mis à genoux face à la serrure avant d'y introduire mes crochets. J'avais durant de longues minutes crocheté la serrure entendant doucement des cliquetis de déverrouillage. Jimin, à mes côtés, assurait que s'il y avait tiré une balle dans la serrure nous serions déjà en train de regarder ce qu'il y a à l'intérieur. De mon côté je lui affirmais que s'il avait fait cela nous ne ferions que tenter de rassembler les pièces de ce qu'il se trouvait à l'intérieur. C'est vrai après tout, s'il avait tiré dedans, le contenu aurait volé en éclats et ce n'était pas le but. Personnellement, je ne souhaitais pas y trouver de l'or, mais je savais bien que Jimin espérait pouvoir s'en mettre plein les poches en une seule plongée. Ainsi, après un dernier cliquetis la serrure rendit les armes et le couvercle se souleva de quelques millimètres dans un bruit d'aspiration étrange, comme si à l'intérieur on y avait fait le vide. Les doigts tremblants, j'avais ouvert le coffre. Le couvercle avait grincé et menacé de se rompre mais finalement, j'avais réussi à ouvrir le coffre en entier. A l'intérieur nous découvrîmes premièrement un sable gris fin, un sable bien différent de celui du fond sous-marin ; ce sable avait été inséré par le propriétaire pour protéger ce qu'il y avait à l'intérieur. Par petites poignées j'avais retiré le sable avant que mes doigts ne rencontrent une matière dure et rêche. Il s'agissait d'une petite boîte en bois, une boîte qui n'était, heureusement, pas fermée par une serrure. Excité comme une puce j'avais ouvert la boîte pour un trouver un parchemin un peu mouillé. Lorsque je l'avais déplié je découvris avec stupeur une magnifique carte tracée à la main et coloriée avec délicatesse. Malheureusement, la carte ne me disait absolument rien. Certes à l'époque les cartes étaient rudimentaires, mais nous pouvons tout de même comprendre ce que les anciens avaient tenté de dessiner, or, ici, aucunes terres ne rappelaient celles connues de ce jour. Je ne reconnaissais, ni l'Afrique, ni l'Europe, rien ne ressemblait à ce que nous voyions de nos jours.

« On a plongé pendant deux heures et demi pour une carte à la con ? »
« Cette carte à la con comme tu dis Jimin, peut nous mener à la cité où les roi ont caché leur butin. Cette carte est la chose la plus précieuse que tu ne puisses jamais avoir en main. »

Une larme de joie coula sur ma joue droite, tandis que j'observais la petite carte. Jimin, lui, avait vidé tout le coffre et avait trouvé au fond de celui-ci deux autres objets fascinants. Je m'étais naturellement, et en bon historien, jeté sur ceux-ci pour les analyser. Il y avait un bel astrolabe, d'une couleur or parfaite et loin d'être oxydée, et enfin il y avait un autre objet qui était bien plus étrange. Il s'agissait d'un gros engrenage cuivré en forme d'étoile à cinq branches. Cet engrenage était très fragile car il n'était pas plein, mais fait d'un enchevêtrement de fils de cuivres qui formaient une surface trouée. Je pouvais glisser donc sur cinq points mis au hasard, mes doigts. Je supposais donc que ce drôle d'engrenage devait être mis dans un mécanisme par cinq points d'applications. Tandis que j'observais l'engrenage de cuivre, Jimin attrapa entre ses petits doigts l'astrolabe. Il le regarda avec des yeux humides et avides, j'avais de suite tendu la main face à ses yeux, pour qu'il me rende l'objet.

« Il est en quel matière cet objet ? »
« Il doit certainement être en or vu la couleur, mais aussi car il n'a pas été oxydé. Mais Jimin, rends-le-moi. »
« Quoi ? Mais ce truc m'appartient autant qu'à toi ! J'y suis allé là-dessous aussi... »
« Oui, mais si je te le laisse tu vas vouloir le revendre et pour aller où on ira j'aurais besoin de cet astrolabe. Il n'était pas là, avec cette carte, pour rien. Une fois que j'en aurais fini avec je te promets de te le rendre et tu en feras ce que tu veux. Laisse-moi simplement résoudre l'énigme de cette carte et de cet astrolabe. »

Jimin hocha de la tête et me donna l'objet avant de sourire timidement. Il avait entendu ce qu'il voulait entendre et il n'était pas dur de comprendre que tout ce qui le motivait c'était l'or et les bijoux. L'après-midi, tandis que j'étudiais sans relâche la carte, Jimin plongea seul et me remonta quelques statuettes et quelques bijoux. Je lui avais permis de les garder car je ne voyais pas l'intérêt d'une boucle d'oreille, ou d'un bracelet brisé. Il fourra donc le tout dans la poche de ses vêtements avant de se laisser griller au soleil sur le pont. Il passa une bonne partie de l'après-midi à bronzer tandis que Taehyung avait remonté quelques poissons qu'il avait fait griller dans la petite cuisine de notre bateau. Il nous avait fait manger tout cela tandis que je regardais d'un œil perplexe l'astrolabe, il était bien étrange comme objet. Il n'était pas comme les autres astrolabes mais je n'arrivais pas à savoir ce qui le différenciait des autres. Nous rentrâmes donc à l'hôtel et sans même souhaiter une bonne nuit à mes compagnons je m'étais assis derrière mon bureau posant le contenu du minibar à mes côtés. Je ne comptais pas aller diner avec mes compagnons, mais simplement travailler et trouver où nous devrions nous diriger par la suite. J'avais posé sur le bureau l'astrolabe d'or juste à côté du mien qui était un simple astrolabe en laiton. Dès lors la différence me sauta aux yeux et les drôles d'annotations sur le papier furent limpides à mes yeux. Un astrolabe classique se tenait perpendiculairement à l'horizon et à l'aide d'une petite réglette ajustable nous pouvions lire l'angle qui s'éparait l'horizon d'un astre. Cette technique permettait de se repérer sur l'eau et de pouvoir se diriger. Mais, cet astrolabe d'or était différent des autres et il y avait un mécanisme que je ne connaissais pas. Il semblait que la réglette, nommée alidade, était à régler sur une certaine position pour en débloquer le mécanisme. Je pris alors la carte et me mis à lire les dizaines d'inscriptions et de positions qui avaient été griffonnée partout sur le papier. Or, pour savoir la combinaison à faire sur l'astrolabe il fallait que je reconnaisse les continents qui avaient été dessinés sur le papier. Je pris donc une grande carte du monde un peu vieillis que je me trainais dans mon sac, avant de me mettre à comparer les côtes. Je me mis à chercher toutes les sinuosités que je voyais sur le dessin pour le retrouver sur la carte. Alors que je commençais à étudier les côtes de l'Amérique centrale une douleur lancinante me prit dans la nuque, et c'est alors que je relevai les yeux. À l'extérieur, le soleil s'était couché et les étoiles avaient envahi le ciel. Bien déterminé à me dégourdir un peu les jambes je me relevai de ma chaise, et me planta face à l'horizon. J'étais sorti sur le balcon, laissant voler au vent les rideaux fins et d'une couleur blanche nacrée. L'endroit était sublime, sans aucunes imperfections, et regarder au loin les bateaux monter et descendre au rythme des vagues m'aidait à me sortir de la tête cette énigme de l'astrolabe. L'air frais du soir glissa sur mon visage et mes cheveux, envieux d'en ressentir plus, j'avais retiré mes lunettes et avait laissé l'air de la nuit caresser mon visage. Pour ce soir, je n'avais plus le courage de scruter la carte, j'avais donc replié la carte faite main et l'avais cachée dans mon carnet, lui-même fourré dans mon sac, je cachai même mes astrolabes et le drôle d'engrenage dans mon sac, dans une poche au fond de celui-ci. Puis, je pris une bonne douche pour retirer toute l'eau salée qui était sur ma peau, et me mis en pyjama. J'avais pris une vieille chemise bien trop longue et un short assez large pour que je puisse être libre de mes mouvements.

Enfin, le moment de me glisser sous mes draps arriva. Je me mis donc sous les couvertures tout en regardant par la porte ouverte du balcon. Je voulais que l'air de la nuit envahisse la chambre, ainsi je me sentais plus en liberté. Je me sentis donc m'endormir tandis que le vent caressait mon visage et mes paupières closes, bien évidemment j'avais posé mes lunettes sur la commode à mes côtés, je n'avais pas dormi avec. Après à peine quelques minutes de sommeil une main se posa sur ma bouche et mon nez. Ne sachant plus prendre une quelconque inspiration j'avais ouvert les yeux et tiré sur les doigts qui serraient mon visage. C'est sans surprise que je vis Namjoon penché sur mon visage, ses doigts serrant mon nez et ma bouche. Ma cage thoracique était en feu et peu à peu je n'avais plus la force de tirer sur sa main, mon souffle ne me suffisait plus et mes poumons se contractaient douloureusement. Mes ongles martyrisaient le dos de sans main, tandis que désespérément des larmes coulaient sur mes joues. Peu à peu il desserra l'étreinte qu'il avait sur mon nez et enfin il me permit de reprendre ma respiration. J'avais rempli mes poumon dans une immense inspiration tandis que sa main était toujours posée sur ma bouche pour m'empêcher d'appeler à l'aide.

« Aish, tu compliques tellement les choses, tu savais pas te laisser crever ? Tu savais pas te noyer en faisant tes fouilles, tomber du bateau et couler ? Bordel je joue ma vie là ! Si tu survies je meures et si tu meurs je vie. Je choisis qui hein ? »

Je dégluti avec difficulté alors que sa main pressait toujours mes lèvres. Ses doigts sous mon nez sentaient bon la mousse à raser et ses yeux noirs de charbon n'étaient pas si mauvais que d'habitude. Il avait l'air inquiet et bizarrement je voyais dans ses yeux qu'il n'allait pas choisir de me tuer. Il n'était surement pas si mauvais qu'il voulait le faire croire et en voyant ses yeux troublés et ses lèvres pincées je compris qu'il ne voulait pas réellement me faire souffrir. Délicatement je fis glisser ses doigts de ma bouche et il ne rechigna pas. Il me laissa toussoter pour m'éclaircir la voix et il me laissa même remettre sur mon nez mes grosses lunettes rondes. Il s'assit, désespéré sur mon lit tandis que je m'asseyais, les jambes croisées en tailleurs sur le matelas confortable.

« Pourquoi rester avec Jungkook ? Aidez-nous plutôt. »
« Je ne suis pas suicidaire, vous vous opposez à une armée, en étant de leur côté j'ai plus de chances de survie. »
« Mais pour cela il faudra me tuer... »
« Je sais. »

Il extirpa rapidement une arme de dessous son bras et la colla sur mon front. Il me fit à nouveau basculer sur le lit et replaça sa main sur ma bouche. Il pressa si fort sur la poignée de l'arme que je vis ses doigts blanchir. Enfin, il anima son index qui était sur la gâchette. Pendant longtemps je cru qu'il ne le ferait pas et malgré moi, mes larmes coulaient. C'est alors que j'entendis un déclic affolant et que je me mis à hurler sous les doigts de Namjoon. Il avait appuyé sur la gâchette, mais le coup n'était pas parti. Il se mis à trembler au-dessus de mon corps, et enfin il retira de mon front l'arme. Je pleurais si fort que mon sanglot s'entendait sous sa main. Je tremblais et pantelais, prit d'une énorme crise de panique. Il avait l'intention de me tuer pour se sauver, il... je n'arrivais pas à y croire.

« Calme toi, je savais qu'elle n'était pas chargée, je voulais tester quelque chose. »

Il retira un à un les doigts qu'il avaient posés sur ma bouche et remplaça ses doigts par l'écrasante présente de ses lèvres. Mon cœur fit un bond considérable dans ma poitrine alors que je le sentais s'allonger contre moi. J'avais senti ses lèvres se mouvoir contre les miennes tandis que mes larmes inondaient notre baiser. Il se plaça contre moi et se mis à m'embrasser avec plus de fougue, mordillant ma lèvre inférieure avant de l'aspirer dans sa bouche. Jamais je n'avais ressenti un tel contact sur ma bouche et jamais je n'aurais cru qu'embrasser un autre être humain puisse être si doux. J'avais tant bien que mal participé au baiser, mêlant mes lèvres envieuses aux siennes. Il répondait à mon baiser fiévreux en penchant la tête d'un côté ainsi il pouvait mieux accéder à ma bouche. Malheureusement il rompit le contact et se releva dans un bond. Il avait remis son arme sous son bras et me regardait de toute sa hauteur. Enfin, il posa une main sur son front et jura silencieusement.

« Tu as trouvé quoi pendant ta plongée ? Donne-moi tout. »
« Alors c'était pour cela le baiser ? Pour que je vous donne le fruit de mon travail. »
« Entre autres. »
« Plutôt mourir. »

Il s'approcha à nouveau mais cette fois-ci je ne lui avais pas laissé le temps de sortir son arme que j'avais pointée vers son visage celle que Jimin m'avait donnée. Elle était cachée sous mon oreiller et à cet instant elle me servait parfaitement. Il leva les bras au ciel avant de ricaner. Hors de moi, j'avais hurlé le prénom de Jimin à maintes reprises et en à peine quelques secondes le petit bonhomme entra dans le pièce, armé jusqu'aux dents. Il pointa l'arme dans la direction de Namjoon et lui ordonna de jeter les siennes au sol. Il avait obéi et nous regardait d'un air méprisant. Enfin, il se mis à genoux face à mon petit héros, qui d'ailleurs avait défoncé la porte, et se vit attacher les bras dans le dos par le petit milicien. Nous avions alors, un nouveau compagnon, loin d'être heureux de faire partie des nôtres.

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j'adore ce couple OMG *^*^*^*^*