La nuit venue, l'équipage essuie une violente tempête. Caspian m'a conseillé de rester au lit, mais je ne parviens pas à fermer l'œil. Les roulis du bateau me donnent la nausée, et ces nuages noirs n'arrangent rien. Il nous est impossible de localiser l'étoile bleue de Ramandu, avec cet orage.

   Je ne cesse de retourner les paroles de Coriakin dans tous les sens, mais même comme ça je ne parviens pas à comprendre. Le seul qui serait susceptible de m'aider est Aslan, naturellement, mais il va être compliqué de le trouver en pleine mer.

   — Moins compliqué que tu ne le penses, répond une voix familière.

   Je me redresse immédiatement. Un Grand Lion se tient devant moi, le regard bienveillant.

   — Aslan ? C'est vous ?

   — Tu as requis ma présence, alors je suis venu à toi.

   — ... Vous n'êtes pas vraiment là, n'est-ce pas ? Je suis dans un rêve ?

   — Quelle importance ? Je suis toujours le même, et dans tes rêves aussi.

   Je me lève et m'approche de lui, la main tendue. Il vient aussitôt déposer son front dessus. Je parviens à sentir son pelage sous mes doigts. Cette présence, bien que rêvée, me réconforte grandement.

   — Vous m'avez beaucoup manqué, Aslan.

   — Tu m'as aussi manqué, Aby, comme tu as manqué à ce monde.

   Je souris.

   — J'ai besoin de votre aide, lui dis-je alors. C'est ce médaillon. Le Magicien Coriakin m'a révélé qu'il était magique. Est-ce pour ça qu'il m'a été offert ?

   — J'ai toujours su qu'un jour tu devinerais son secret. En effet, il t'a été offert car tu es la seule personne digne d'exploiter son don.

   — Mais en quoi consiste-t-il ?

   — Je suis bien tenté de te dire que tu le découvriras toi-même, s'esclaffe le Lion. Mais je vais te mettre sur la voie. Viens, mets-toi face à ce miroir.

   Je m'approche de lui et me poste devant le miroir. Ce que je vois dans le reflet me laisse bouche-bée. À la place de mon corps de jeune fille, se tient une énorme lionne aux yeux dorés. Je baisse les yeux vers mes mains, mais je constate que je n'ai pas changé de forme. Il n'y a que dans la glace que la magie a opéré. Aslan se tient à côté de moi.

   — Voici le don que tu as reçu avec ce médaillon. Il te faut une force suffisante pour l'exploiter, mais n'essaie surtout pas de la puiser toi-même. Elle viendra toute seule, lorsque tu t'y attendras le moins. Je sais que tu peux y arriver, Aby. Tu en as toujours été capable. Ta mère aussi le savait.

   Je souris, émue. Je me tourne vers Aslan et entoure son cou de mes bras. Je me blottis contre sa fourrure soyeuse, fermant les yeux. Lorsque je les ouvre à nouveau, je suis dans mon lit. Je me sens habitée d'une énergie nouvelle. Je prends mon médaillon entre mes mains. Il est encore chaud.

   Caspian dort à côté de moi. Son sommeil est agité, et il mentionne son père de temps à autre. Je le secoue doucement pour le réveiller. Il ouvre soudainement les yeux, l'air effrayé.

   — C'est moi, c'est Aby ! je le rassure immédiatement.

   Il semble difficilement émerger. Enfin, ses yeux se posent sur moi et il paraît se détendre.

   — Désolé... fait-il en prenant ma main.

   — Tu faisais un cauchemar ?

   Il hoche la tête, les yeux rivés vers le plafond. Je me blottis contre lui, la tête contre son épaule. Nos doigts restent entremêlés.

   — Tu n'as plus rien à craindre. Je suis là, murmuré-je en déposant un baiser sur sa main.

   Je parviens à me rendormir après de longues minutes.

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   Lorsque j'ouvre a nouveau les yeux, la tempête s'est calmée. Le jour est déjà levé, mais je reste immobile. Caspian dort toujours. Ses bras sont passés autour de ma taille, et sa tête repose sur ma poitrine. Je glisse doucement mes doigts dans ses cheveux. Il finit par se réveiller à son tour.

   — Bonjour... murmure-t-il d'une voix ensommeillée.

   — Bien dormi ? je lui demande.

   — La deuxième partie de la nuit a été meilleure.

   Je souris. Il se blottit un peu plus contre moi.

   — On est obligé de se lever maintenant ?

   — Eh bien... Je ne suis pas capitaine de ce bateau, je réponds malicieusement. Peut-être devrais-tu poser la question à Drinian.

   Il grogne. Je pouffe doucement, caressant son épaule du bout des doigts.

   — Plus sérieusement, Caspian, il vaudrait peut-être mieux qu'on se lève... Ils ont besoin de toi, en haut.

   — Mh... Tu as raison.

   — Allez, votre Majesté, on a une quête à terminer. On aura tout le temps de profiter après.

   Caspian se redresse sur un coude et plante ses yeux dans les miens.

   — Après quoi ?

   — Après tout ça. Quand... on sera rentrés chez nous.

   — Chez nous, tu veux dire... ?

   J'hoche la tête avec un grand sourire.

   Caspian semble abasourdi.

   — Tu veux dire que... que tu es d'accord pour... pour rester avec moi ? Vraiment ?

   — Apparemment... Il faut croire qu'on a su trouver les bons mots pour me convaincre. Et puis... je ne peux pas passer à côté d'une vie avec l'homme que j'aime.

   Caspian m'offre un sourire ému, avant de venir m'embrasser amoureusement. J'encadre son visage de mes mains pour approfondir le baiser. Sans que je le vois venir, je me retrouve assise à califourchon sur son bassin. Nos lèvres restent scellées tandis qu'il retire sa chemise. Je sens bientôt ma propre robe passer au-dessus de ma tête. La sensation de ses doigts parcourant ma peau nue me donne des frissons. Caspian dépose des baisers un peu partout sur mon cou et mes épaules, descendant légèrement sur la naissance de ma poitrine. Je ne cache pas mon désir d'aller plus loin. Nous changeons alors de position, et je me retrouve en-dessous de Caspian. Il me demande mon accord d'un simple regard. Je lui donne en cochant la tête.

   Bien que j'aie légèrement mal, les mots doux que Caspian répète à mes oreilles me permettent de rester détendue. Je me suis rarement sentie aussi bien qu'en ce moment intime partagé avec lui. Et après, nous restons encore de longues minutes blottis l'un contre l'autre. Je caresse son torse du bout des doigts, un sourire béat aux lèvres. La sensation de ma peau contre la sienne est absolument délicieuse.

   — Je t'aime tellement, me souffle-t-il après quelques minutes de silence.

   — Je t'aime aussi...

   Nous finissons tout de même par enfiler des vêtements et monter sur le pont, même si c'est à contrecœur. Nous échangeons un dernier baiser avant de rejoindre les autres.

   J'évite le plus possible Lucy ou Edmund, et j'essaie de me faire discrète. Je suis encore émue par ce qui vient de se passer, et j'ai peur d'avoir du mal à faire des phrases correctes. Heureusement pour moi, personne ne vient engager la conversation, et je me contente d'échanger des regards profonds avec Caspian. Je m'arrête au bout d'un moment, remarquant qu'il est tout aussi déconcentré que moi. Ses joues légèrement rouges me font rire.

   Je l'aime vraiment. Et je compte bien finir ma vie avec lui. Si on m'avait lors de ma précédente visite que notre relation deviendrait aussi forte en si peu de temps, je n'y aurais jamais cru. Pourtant, nous venons de faire l'amour pour la première fois et je me rends compte à quel point je tiens à lui. Hors de question de le lâcher, désormais. Je reste avec lui, jusqu'à ce que la mort nous sépare. Advienne que pourra.

sskksjsksjsj j'avais beaucoup trop peur de vous poster ce chap 😭 mais de toute façon ce qui est écrit est écrit hein

j'espère que ça vous a plu :))