ix. Révélations

   Coriakin nous conduit tous a l'intérieur de sa demeure.

   — Vous avez dit que vous avez rendu ces créatures invisibles dans leur propre intérêt ? lui demande alors Lucy.

   — Oui, ça m'a semblé être la manière la plus simple de les protéger contre le mal.

   — Vous parlez du brouillard ? questionne Edmund.

   — Je parle de ce qui commande le brouillard, répond Coriakin en nous entraînant dans une grande pièce.

   J'y pénètre à la suite de Lucy et jette un coup d'œil circulaire. Les murs sont entièrement composés d'étagères, elles mêmes remplies de livres en tout genre. Le plafond est très haut, et il y a un étage supérieur sous forme de balcon qui entoure toute la salle. Je reste stupéfaite devant la quantité de livres que les bibliothèques contiennent.

   Coriakin revient vers nous avec un long rouleau de parchemin, qu'il déplie et laisse tomber au sol. Ça prend immédiatement la forme d'une longue carte des îles Solitaires. Le plus impressionnant est que l'eau et les nuages au-dessus paraissent vrais. J'écarquille légèrement les yeux.

   — C'est magnifique... souffle Eustache à côté de moi.

   Je ne peux m'empêcher de sourire. Qu'est-ce qu'il a l'air mignon quand il cesse de hurler... Ses yeux rencontrent les miens.

   — Enfin, pour une carte imaginaire d'un monde imaginaire ! se dépêche-t-il d'ajouter.

   Je roule des yeux, amusée.

   Je contemple alors les dessins mouvants qui entourent le parchemin. L'un d'entre eux représente la bataille du Gué de Beruna, notre assaut contre la Sorcière Blanche. Je ne peux m'empêcher d'éprouver une pointe de mélancolie. Ça remonte à tellement loin...

   — Voici l'origine de vos ennuis, nous dit alors Coriakin en levant la main vers la carte.

   Aussitôt, celle-ci se met à bouger, comme si on se déplaçait. Elle se centre alors sur une masse noire entourée de brouillard vert. Ça me donne la chair de poule.

   — L'île obscure, reprend le Magicien. C'est là que se cache le mal. Il peut prendre n'importe quelle forme, et faire que vos rêves les plus sombres deviennent réalité. Il excelle à corrompre toute bonté... et aspire à éteindre la lumière de ce monde.

   — Comment l'en empêcher ? demande alors Lucy, l'air déterminé.

   — Il faut briser le sortilège. Cette épée que vous portez, fait Coriakin en se tournant vers Edmund, désignant du doigt l'arme offerte par le Seigneur Bern. Il en existe six autres.

   — Vous les avez vues ? lui demande mon ami.

   — Oui.

   — Les six seigneurs, comprend Caspian. Ils ont fait escale ici ?

   — C'est exact.

   — Où se rendaient-ils ?

   — Là où je les ai envoyés.

   Il fait de nouveau bouger la carte, et s'arrête sur une grande île surplombée d'une montagne.

   — Vous devrez suivre l'étoile bleue, jusqu'à l'île de Ramandu, nous explique-t-il. Là se trouve la Table d'Aslan où les sept épées doivent être déposées. Alors seulement, leur véritable pouvoir sera libéré. Mais prenez garde... Vous allez tous être mis à l'épreuve.

   — C'est à dire ? questionne Lucy, inquiète.

   Coriakin s'avance vers elle.

   — Tant que la septième épée n'est pas déposée, c'est le mal qui a tout pouvoir. Et il mobilisera toutes les forces possibles pour vous tenter. Soyez forts... Ne cédez pas à la tentation. Pour vaincre ces ténèbres-là, il faut d'abord vaincre ses propres ténèbres.

   Mes yeux restent fixés sur l'étoile bleue. Nous avons un nouveau but. Il s'agirait de ne pas s'en détourner.

   Caspian demande alors à ce que l'on se remette vite en route. Nous remercions grandement Coriakin. Je m'apprête à ressortir de la pièce, mais ce dernier m'interpelle.

   — Abigail ? Savez-vous ce que vous portez avec vous ?

   Je reste interdite.

   — Je ne comprends pas...

   — Votre médaillon.

   Aussitôt, je porte ma main à mon cou. Les reliefs du sceau en forme de lion glissent sous mes doigts.

   — Il m'a été offert un jour de Noël à Narnia. Aslan lui-même en a eu l'idée, pour que je puisse garder un contact avec lui. C'est un talisman.

   — Je sais d'où il vient. Je sais également que ce n'est pas qu'une simple babiole. Ce bijou là est empli de magie, ma chère.

   — ... Que voulez-vous dire ?

   — Il y a une autre raison au fait qu'il vous vienne d'Aslan. Il savait que vous en seriez digne, un jour.

   — Je ne suis pas sûre de comprendre, Monseigneur...

   — La réponse vous viendra rapidement. Je le sens. La magie se réveille. Vous avez l'âme d'une Reine, et il saura vous le prouver. Maintenant, partez. Vous avez une quête à accomplir.

   Je reste bouche-bée quelques secondes, avant de reprendre contenance.

   — Merci, Monseigneur. Au revoir...

   Il s'incline, la main sur le cœur. Je m'empresse de rejoindre mes compagnons, qui sont déjà dehors.

   — Que te voulait-il ? me demande Caspian en prenant ma main.

   — Me parler de mon médaillon. Il semble dire qu'il est magique...

   — Magique ? Ce serait possible. N'oublie pas qu'il est revenu à toi. Je crois qu'il ne supporte pas tellement d'avoir un autre propriétaire, s'esclaffe-t-il.

   — Même si c'est toi ? je demande malicieusement. Je veux dire, nous sommes quand même assez proches... Il devrait le sentir, s'il est magique.

   — Ah, tu trouves que nous sommes proches ?

   — Pourquoi, pas toi ?

   — Si, évidemment.

   — Tu aimerais qu'on le soit encore plus, peut-être ?

   Caspian s'arrête net de marcher et lève son regard vers moi. Bien que j'essaie de paraître sûre de moi, je ne peux empêcher mes joues de rougir.

   — Arrête de me regarder comme ça, je glisse entre mes dents, les yeux rivés dans les siens.

   — Et pourquoi pas ? questionne-t-il en approchant son visage du mien.

   Je sens mes joues chauffer. Je ne réponds rien, aucun mot ne parvient à franchir mes lèvres. Caspian prend mon visage entre mes mains et repousse mes cheveux en arrière pour venir m'embrasser fiévreusement. Je pose une main ferme sur son torse alors que je sens les siennes descendre sur mes hanches.

   — On a un bateau a prendre, votre Majesté, je lui rappelle doucement.

   Il esquisse un léger sourire sans me quitter des yeux.

   — On peut toujours remettre ça à plus tard, je propose avec nonchalance en haussant les épaules.

   Je me remets en route sans attendre de réponse. Lorsque je me retourne, Caspian n'a pas bougé. Il se mord la lèvre.

   — Tu me rends fou.

   Je sens mon cœur battre la chamade. Je lui tends la main. Il vient la saisir et nous reprenons notre chemin. Il dépose un baiser dans mon cou. Je me tourne vers lui, le regard brillant.

   — Moi aussi, tu me rends folle.

   Il me sourit et resserre son emprise sur ma main.

   Nous rejoignons rapidement les autres et remontons à bord du Passeur d'Aurore.

huhuhuhu je les aime trop mes bébés 💙

alors, vous devez vous demandez : mais why elle poste un autre chapitre dimanche alors qu'elle a déjà posté vendredi ??

l'explication est toute simple : j'avais envie hehe

pis surtout, vous méritez grave, vous êtes genre les meilleurs lecteurs du monde alors ça me fait toujours plaisir d'écrire et de poster en sachant que vous serez là ❤

pis aussi ce chap est extrêmement court, so

par contre on en sait un peu plus sur le médaillon d'Aby, et c'est clairement grâce à _Kmille_ qui m'a suggéré une idée FORMIDABLE (spoile pas en commentaires ma belle hihi) donc ce sera pas tellement exploité étant donné qu'on est déjà au dernier tome, MAIS ça va être stylé vous allez voir  (et ça uniquement grâce à Camille, pcq si on m'avait laissé tout faire toute seule bah y'aurait rien eu avec le médaillon 😭 et si une autre de mes lectrices ne m'avait pas fait une argumentation développé de pourquoi Aby devait être avec Caspian, elle serait pas avec lui jpp (quand je dis que vous êtes LES MEILLEURS LECTEURS DU MONDE c'est pas une blague.))

#NarniaFamily 💙

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