i. Mélancolie

   Le soleil brille, les oiseaux chantent, et une légère brise souffle doucement, venant chatouiller les brins d'herbe. Depuis le rebord de ma fenêtre, un châle autour des épaules, je reste immobile, les yeux rivés sur les feuilles vertes qui se balancent doucement.

   — Aby ? m'interpelle une voix depuis la porte.

   Je tourne la tête et découvre Mrs Griffiths, hésitant à entrer. Je lui fais un signe pour l'inciter à s'approcher.

   — Bonjour, Georgia, dis-je. Tu vas bien ?

   — C'est plutôt à moi de te poser la question... me dit-elle en venant vers moi.

   — Disons que ça va, la rassuré-je en me tournant vers elle, laissant pendre mes jambes à l'intérieur de la pièce.

   — Bien, fait-elle en s'asseyant à côté de moi. Alors, que dirais-tu de sortir un peu, aujourd'hui ? Ton amie Maggie est en bas.

   — Je ne sais pas... Je n'ai pas envie de lui imposer ma déprime.

   — Tu sais, je pense qu'elle a envie de te voir, peu importe ton état. Elle t'aime beaucoup.

   — ... Je sais. Tu penses que je devrais la rejoindre ?

   — C'est comme tu veux. Écoute ton cœur, de quoi as-tu réellement envie ?

   Je baisse la tête. Je n'ai qu'une seule envie, c'est rejoindre Caspian.

   — Je n'ai pas envie de grand chose. Mais j'ai envie que Maggie soit heureuse. Alors je vais descendre la voir.

   — Je suis fière de toi, me dit Georgia en me serrant contre elle. J'ai lavé ta jolie robe bleue, celle avec les fleurs. Tu peux la mettre, si tu veux, il fait assez beau.

   — Merci beaucoup, Georgia.

   Je dépose un léger baiser sur sa joue et me lève.

   Après une douche rapide, j'enfile la fameuse robe d'été et descends jusque dans le salon. Maggie m'y attend, assise dans un fauteuil, plus belle que jamais. En me voyant, elle se lève immédiatement et vient m'enlacer.

   — Bonjour, Maggie.

   — Tu es magnifique, Aby, me dit-elle. Comment vas-tu ?

   — Ça va.

   — Que dis-tu de faire un petit tour au parc ? Je suis sûre que ça te ferait du bien. Thomas nous y attend.

   J'hoche la tête.

   — Oui, allons-y.

   Mrs Griffiths entre dans la pièce. Elle me voit enfiler ma veste.

   — Vous sortez, les filles ?

   — Oui, j'emmène Aby au parc, voir quelques amis.

   — Ne rentrez pas trop tard.

   — Promis, lui dis-je en l'étreignant.

   Dès que Maggie et moi arrivons au parc, je regrette instantanément de l'avoir accompagnée. Un groupe de garçons et filles à peine plus âgés que nous sont assis dans l'herbe verte du parc, cigarettes et bouteilles d'alcool dans la main. Je m'arrête net. Margaret se tourne vers moi, sourcils haussés.

   — Pourquoi tu ne m'as pas dit qu'il y avait Edwin Hunter ? je demande, contrariée. Et tout ce monde ?? Je croyais qu'il n'y aurait que Tom !

   Margaret se mord la lèvre inférieure.

   — Aby... Il faut que tu rencontres du monde, que tu te fasses des amis. Ça t'aidera, j'en suis sûre...

   — Tu es mon amie, je marmonne.

   — Évidemment ! s'exclame Margaret en prenant mes mains dans les siennes. Évidemment que je le suis ! Mais nous avons presque dix-sept ans, il faut que nous sortions plus, pour voir du monde et faire de nouvelles rencontres... Edwin est un garcon très gentil, Tom et lui se connaissent depuis des années... Je suis sûre que vous vous entendriez bien si tu acceptais de lui parler.

   Je jette un coup d'œil vers le groupe d'amis. Edwin nous fixe avec un air effrayant. Je soupire et repose mes yeux sur Margaret.

   — Bon... Je veux bien faire un effort pour aujourd'hui. Mais seulement une heure !

   Après tout, qu'est-ce que ça peut me coûter ?

   Maggie sautille de joie et m'enlace.

   — Merci, merci, merci !

   Nous nous approchons du petit groupe, les bras de Maggie passés autour de mes épaules. Tom se lève immédiatement pour aller l'embrasser. Celle-ci s'empresse de me lâcher pour passer les bras autour du cou de son petit-ami, ses boucles blondes rebondissant sur ses épaules. Je me retrouve bien bête, plantée comme un piquet devant ces personnes que je ne connais même pas.

   — Comment ça va, Aby ? me demande Tom.

   — Ça va bien, je réponds platement. Et toi ?

   — Très bien, merci. C'est gentil d'être venue, ça me fait plaisir de te voir.

   Je souris. Thomas a toujours été un très bon ami. Nous nous sommes toujours très bien entendu et il m'a toujours mieux compris que Maggie. C'est un garçon vraiment très gentil et mon amie a beaucoup de chance de l'avoir.

   À mon plus grand malheur, Edwin s'approche ensuite de moi, un sourire que je qualifierais de carnassier aux lèvres.

   — Bonjour, Abigail, me dit-il d'une voix qu'il s'efforce de faire paraître virile en déposant un baiser sur ma joue. Comment vas-tu aujourd'hui ?

   — Je vais... plutôt bien, je réponds avec un rictus. Et... toi ?

   — Mieux, quand tu es près de moi.

   — Ah, c'est, euh, c'est gentil Edwin...

   — Tu viens t'asseoir ? demande-t-il en désignant le cercle de personnes.

   J'hoche la tête et le suis, bien que ce soit à contrecœur. Je m'assois dans l'herbe, les jambes repliées sur le côté. Tom remarque mon air gêné et vient prendre place à côté de moi, Maggie contre lui. Je lui adresse un sourire reconnaissant.

   Les minutes passent avec une lenteur insupportable. Et à chacune qui s'écoule, Edwin en profite pour se rapprocher de moi. Une main sur l'épaule, dans le dos, sur la hanche... Au début, je le laisse faire. Je ne sais pas vraiment comment il pourrait réagir si je le repousse. Je dois avouer qu'il me fait peur. Tom doit sentir mon malaise car il interpelle toujours Edwin pour le désintéresser de moi. Malheureusement, ce dernier revient toujours à la charge.

   Cela fait presque une heure que j'endure ce supplice. N'y tenant plus, je me détache d'Edwin qui ne réagit pas immédiatement. Je me penche vers Tom et murmure :

   — Je vais y aller, Tom.

   Ce dernier tourne la tête vers moi.

   — Tu t'en vas ?

   J'hoche la tête. Il soupire légèrement et détourne son regard vers Margaret qui raconte une anecdote à l'une des filles assises dans l'herbe de l'autre côté.

   — Je vais te raccompagner, me dit alors Tom en se levant.

   — Ne te sens pas obligé ! je réponds immédiatement en me redressant.

   Il m'aide à me mettre debout sur mes jambes.

   — Ne t'en fais pas, je ne me sens pas obligé du tout.

   Je lui souris. Nous quittons le groupe discrètement.

   — Aby ? Tom ? nous appelle Maggie. Vous allez où ?

   — Je raccompagne Aby, explique Tom.

   — Je ne me sens pas très bien, je préfère aller me reposer, je mens.

   — Oh... Ok. À bientôt, ma chérie ! me dit-elle en agitant la main.

   Je lui réponds par un signe de la main et tourne le dos au groupe. Tom et moi marchons silencieusement jusqu'au lac. Il me propose alors d'aller nous y asseoir. Bien que je trouve son comportement étrange, je ne dis rien et le suis. Nous nous asseyons alors au bord du lac.

   — Tu sais, Aby, je sais que ce n'est pas très agréable pour toi de passer du temps en notre compagnie...

   — Ce n'est pas la tienne qui me dérange, encore moins celle de Maggie... C'est...

   — Edwin. Je sais. J'ai remarqué son petit manège. J'ai remarqué que tu n'étais jamais à l'aise avec lui non plus. Je vais essayer de lui parler.

   — C'est gentil, je réponds d'une toute petite voix.

   — Tu sais, ce qui est vraiment gentil ? Tout ce que tu endures pour Maggie.

   — C'est Maggie, que veux-tu... On ne peut rien lui refuser.

   — Non, c'est sûr ! ricane Tom. Mais c'est courageux.

   Je me retiens de dire que j'avais vu pire.

   — C'est ma plus grande amie, ici. J'essaie juste de prendre sur moi.

   Tom hoche la tête. Un silence pesant plane quelques instants.

   — Tu sais... reprend-t-il. On ne se connaît pas vraiment bien, tous les deux, mais je suis content de t'avoir comme amie.

   — Je suis contente aussi, Tom, je réponds avec un sincère sincère.

   Il rit doucement.

   — Je vais sûrement retourner voir Maggie... Je n'ai pas vraiment envie qu'elle me fasse une scène.

   — Pas de problème. Je vais rester un peu ici.

   — D'accord. À bientôt, Aby. C'était bien de parler un petit peu avec toi.

   — Oui, ça m'a fait plaisir. À bientôt !

   Tom passe un bras autour de mes épaules et me serre brièvement contre lui avant de s'en aller. J'attends qu'il disparaisse entièrement de mon champ de vision avant de m'allonger dans l'herbe avec un long soupir.

voilà hehe, j'espère que ce premier chapitre vous a plus 😌 il se passe pas grand chose c'est vrai, donc je posterais sûrement le prochain dans la journée :)

je suis super contente de revenir sur cette histoire, ça m'avait beaucoup manqué (même si je suis beeeaaaucoup plus concentrée sur ma fanfiction Marvel 😅 d'ailleurs si ça vous plaît ça me ferait très plaisir d'y retrouver vos super commentaires ;)

je vous embrasse 💙

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