Chapitre XXVIII

Hey Loves ❤️❤️❤️❤️ how are you? Je vous laisse avec le chapitre.
Bonne lecture 🍿🍿🍿🍿🍿🍿🍿🍿

Le soleil avait quitté son zénith depuis près d'une heure. Le moment tant redouté par Amalia se rapprochait. Elle aurait aimé que le temps s'arrête, qu'une minute s'échappe de l'horloge mondiale comme dans un des comptes que lui racontait sa mère quand elle était petite. La nervosité lui donnait des sueurs froides et son cœur palpitait de plus belle. Ses mains moites et légèrement tremblantes traçaient le contour de ses lèvres avec un crayon de beauté. Pourquoi avait-elle inventé ce mensonge ? se demandait-elle. Et si son père se rendait compte de la supercherie ? C'est sûr que les représailles seraient à la hauteur de la farce. Il serait sans pitié.

Elle essayait de chasser les souvenirs de sa violence, les regards emplis de colère, ses expressions faciales. Le son de sa voix qui devenait un peu plus grave,.. sa respiration était difficile. Sa peur lui infligeait une douleur physique à chacune de ses inspirations et expirations. Si jamais il comprenait... si jamais il découvrait...

Trois coups de points à sa porte la firent sursauter. La cadence de son cœur s'accéléra. La main sur la poitrine, elle tenta de le calmer. En apercevant l'auteur de son trouble à travers sa porte entrouverte, elle se figea et laissa tomber le bâtonnet en bois sur le sol.

-Désolé. Je ne voulais pas te faire peur, dit son père avec un mouvement de recul. Tu vas finir par arriver en retard à ton rendez-vous il est déjà une heure et demie.

Elle s'éclaircit la voix, avant de prononcer de sa bouche sèche :

-J'arrive !

-Je t'attends en bas.

Elle se contenta d'hocher la tête et il sortit en refermant la porte derrière lui. Il était temps de partir. Pourvu qu'il n'y voit que du feu, suppliait-elle intérieurement. Ses mains toujours moites et tremblantes envoyèrent un message à Evan pour lui dire qu'ils allaient se mettre en route. Après un petit moment de pause pour se donner du courage, elle prit son petit sac. Sa main ornée de ses anneaux hésita à pousser la porte de sa chambre pour rejoindre son bourreau. En sortant, elle tomba sur Juan.

-Ça va ? questionna-t-il le regard inquiet.

-J'ai l'impression d'être étranglée...je... et s'il découvrait tout...

-Calme-toi tout se passera bien. On a tout revu en détail, il ne soupçonnera rien ne t'inquiète pas.

-Amalia ! cria le concerné en bas.

-Je dois y aller, dit-elle à contre cœur, la peur au ventre.

Juan hocha la tête.

Une fois en bas, ils montèrent tous deux dans un quatre quatre noir pour se rendre à l'hôpital. Evan avait tout arrangé avec le contact de Cody. Ils avaient loué un psychologue, lui avaient aménagé une salle de consultation. Ils lui avaient inventé une brillante carrière et une présence importante sur les réseaux sociaux. Tout était planifié de sorte qu'il n'y ait aucun doute sur ce qui se passait. Le bureau donnait accès à deux autres pièces dont des toilettes et une chambre faisant office d'archives.

En arrivant sur les lieux, un complice les conduisit à la salle de consultation. Son père s'entretint avec le médecin. Étant quelque peu convaincu, malgré son hésitation, il laissa sa fille à ses soins. Une fois seuls, la jeune femme souffla un bon coup. Leur allié lui indiqua la salle des archives et elle s'y engouffra. Ses pas lents et hésitants retentirent sur le carrelage en marbre. Elle caressa de sa main l'étagère métalliques devant elle, faisant tinter ses anneaux contre le métal. La cadence lente, elle contourna l'objet pour faire face à celui qui fait battre son cœur.

-Pourquoi faire durer mon supplice estimada, dit Evan en réduisant la distance qui les séparait.

Il entoura sa taille de ses bras et elle plaça les siens autour de son cou. Enlacée par son amoureux, elle laissa couler les larmes qu'elle retenait. Evan resserra son étreinte. Sa tête par-dessus son épaule, il lui caressait les cheveux en la rassurant avec des mots doux.

-Chut, ça va aller amour tu verra.

-J'ai eu tellement peur qu'il comprenne tout. Il est de nature incrédule. Si ça se trouve peut-être qu'il enquête déjà.

-On a été prudents. On a prêté attention au moindre détail. Il ne se rendra compte de rien, dit-il en passant et repassant sa main dans son dos. Tout va bien estimada calme-toi.

-Je n'en peux plus de devoir vivre avec tant de stress et de peur. J'ai cru que j'allais craquer Evan, confiait-elle entre deux hoquets.

-Je te comprends estimada, dit-il le cœur lourd non seulement face à sa détresse, mais parce qu'il considérait le risque qu'ils avaient pris, surtout pour elle.

-Tout ça va bientôt finir. On sera ensemble loin de tout ça. Tu pourras te balader librement et faire tout ce que tu veux. Je te le promets.

Il détendit ses traits avant de lui faire face. Elle essuya ses yeux et lui lança un petit

sourire triste auquel il répondit.

-Mon psychologue préféré, dit-elle avant de déposer un baiser sur ses lèvres.

-Ma patiente préférée, dit-il en faisant de même qu'elle.

- Tu m'as manqué, dit-il en caressant son visage de ses pouces.

-Toi aussi tu m'as manqué. Tu ne sais pas à quel point.

-Viens t'asseoir, dit Evan en lui prenant la main.

-Qu'est-ce que...Evan... tu n'arrête pas de me surprendre!

-Je veux que chaque rendez-vous soit unique, cher patiente. On est au cinéma aujourd'hui. Et comme nous n'avons que quarante cinq minutes, j'ai fait une sélection de scènes comiques et romantiques de quelques films que tu vas certainement aimer. Mais avant, j'ai besoin de tes destinations favorites pour que l'on mette tout en place.

-Euh... il y a la Isla mujeres, les Bahamas et la Catalogne,

-Parfait ! Je vais les étudier dès ce soir. Tu crois que ton père viendra au prochain rendez-vous ?

-Je n'en sais rien, mais j'espère que non, dit-elle en déposant son sac sur le divan. On a beaucoup parlé. Il m'a expliqué sommairement les raisons qui l'ont poussé à me surprotéger. Et je peux t'assurer que les nouvelles ne sont pas bonnes.

-Je m'en doutais déjà et tu me raconteras tout, mais pour l'instant, je veux effacer cette tristesse de ton visage, confia-t-il en se rapprochant d'elle pour caresser son visage. Arrêtons de penser aux choses qui fâchent et profitons de l'instant.

Confortablement installée sur le fauteuil de velours rouge, Amalia avait troqué ses craintes contre l'insouciance que lui proposait ce moment à deux. Son paquet de popcorn à la main, elle reprochait à Evan d'être trop bavard. Le sablier se remplissant vers le bas, il ne leur restait que quinze minutes à passer ensemble.

-Je n'ai pas entendu ce qu'elle a dit. Tu aurais pu me laisser écouter...

-Sérieusement, comment elle a pu passer à côté de ça. Franchement c'est abusé, se défendit-il.

-Si seulement j'avais une télécommande pour te muter, prononça-t-elle d'un faux air sérieux.

-Quoi tu en a marre de moi ?

-Une chose est sûre. C'est impossible de voir un film avec toi.

-Dommage pour vous madame Spark's. Parce que vous devrez me supporter encore longtemps.

Il se pencha vers elle, et se plaça au-dessus d'elle au milieu de leurs rires. Leurs regards encrés l'un dans l'autre devinrent sérieux un moment. Sans crier gare, ils scellèrent leurs lèvres dans un baiser passionné.

Le film à un volume modéré continuait à passer. Ils se regardaient tendrement en se caressant. Evan prit la main droite d'Amalia et y déposa des baisers.

-Tu veux vraiment que ces belles mains s'occupent de basse cours et de potager ?

-Ça ne sera pas du travail à temps plein cher monsieur.

-Tu comptes me faire y travailler aussi ? questionna-t-il l'air joueur, appuyé sur son coude , lui caressant le visage.

-Bien sûr, mais tu ne seras pas le seul. Il y aura aussi Tonio...

-C'est qui celui-là ?

-Notre super employé Mexicain super sexy..., commença-t-elle avec un ton provocateur.

-Il est viré !

Le rire d'Amalia remplit la pièce.

-Tu es jaloux d'un personnage fictif ? Sérieusement ?

-Je suis jaloux de tout ce qui peut me faire de l'ombre à tes yeux.

Leurs rires discrets s'estompèrent, laissant derrière eux des visages illuminés par des sourires sincères.

-C'est comme ça que j'aime te voir. Heureuse ! Je veux voir ce sourire toute ma vie, confia Evan en caressant son montant. Je t'aime Amalia.

-Je t'aime aussi.

Un court baiser et l'alarme leur ramena sur terre. Plus que cinq minutes à passer ensemble. La joie laissa place à la tristesse et les sourires aux soupirs. Evan baissa la tête sur la poitrine de sa bien aimée, rattrapé par la réalité. Il y déposa un baiser avant de se redresser. Son cœur se brisa au constat de la mine de sa chérie. La peine qui l'avait quitté commençait à reprendre de l'espace.

-Non, non mon amour ne fait pas cette tête. Écoute-moi ! Ne sois pas triste ! Dit-il en essuyant ses larmes de ses pouces. Je te promets que dans peu de temps, on n'aura plus à se quitter comme ça. Dans moins d'un mois, on sera partis pour l'une des destinations que tu as choisi. Je veux que tu gardes ça en tête. Et surtout que tu saches que je t'aime de tout mon cœur. Ne sois pas triste. Prépare-toi déjà à partir. Fais tes adieux à ta maison, aux gens et aux choses que tu aimes ici, ajouta-t-il avec un petit sourire triste. Je ne veux pas de larmes sur ce beau visage.

Amalia hocha la tête en essuyant ses yeux.

-Je dois y aller maintenant, dit-elle avant de se lever avec lourdeur.

Evan suivit le mouvement et la prit dans ses bras.

-Fais attention à toi, dit-il en l'enlaçant de toutes ses forces.

-Fais attention à toi aussi. Oh tiens dit-elle en sortant un papier de son petit sac. J'ai noté quelques points clés de ma conversation avec mon père. Je me doutais qu'on aurait pas le temps d'en parler. Je tâcherai d'en apprendre plus pour servir notre cause.

-C'est d'accord, mais soit prudente ok ? répondit-il avec une légère inquiétude sur son visage.

Il ne savait pas pourquoi, mais cet au revoir avait un goût amer, il avait la saveur d'un adieu. Evan essayait tant bien que mal de se défaire de cette impression, mais rien n'y faisait. Une peur soudaine s'empara de lui. Il ne voulait rien laisser transparaître. Ce sentiment qui naissait en lui, réveillait l'urgence de leur départ. La résolution d'accélérer le processus s'était vu naître en son fort intérieur.

Avec peine, ils mirent fin à leur étreinte. Amalia mit un peu de son parfum pour camoufler celui d' Evan que l'on pouvait sentir sur ses vêtements.

-Je t'aime, murmura-t-elle en s'éloignant à reculons.

Il lui murmura la même chose en la regardant s'en aller avec le cœur en miette et un puissant sentiment d'impuissance. Amalia lui lança un dernier regard. Elle admira l'homme debout qui la fixait. Comme toujours elle le trouvait beau. Il était vêtu d'un jean bleu ciel et d'un t-shirt bleu nuit sur lequel était inscrit les mots anglais « For ever » . Ses cheveux noirs frisés étaient lâchés et sa barbe bien taillée. Son regard rempli d'amour et de tristesse qu'il espérait masquer soulevait en elle une panoplie d'émotions.

La porte se referma, laissant un grand vide dans le cœur du jeune homme. Il entendit sa bien-aimée converser avec le médecin. A la minute près, le père de cette dernière ouvrit la porte et entra dans le bureau du docteur.

-Ah ! Monsieur, Justement nous avons fini. Votre fille va aller mieux c'est certain. Mais elle a besoin de temps. Elle va continuer avec le traitement prescrit la fois dernière. Nous allons observer son évolution pour voir si nous devons modifier les prescriptions. Je ne vous prends pas plus de temps. Nous nous reverrons donc dans une semaine, dit-il en notant la date du prochain rendez-vous, après avoir consulté son agenda.

-Merci beaucoup, dit le père d'Amalia à l'homme en blouse blanche et aux cheveux blonds cendrés.

Ce dernier ajusta ses lunettes sur son nez avant de répondre.

-C'est moi qui vous remercie pour la confiance.

Sur ces mots, ils prennent congé et retrouvèrent leur véhicule. Une fois à bord, une question vint briser le silence.

-Qu'est-ce que tu as pensé de lui ? s'enquit le père.

-Euh... ça va. Il est bien je trouve.

-Je crois qu'il sait ce qu'il fait. Regarde, tu es moins nerveuse que tout à l'heure. C'est déjà ça, prononça-t-il le sourire au lèvre.

Un petit sourire triste étire les lèvres d'Amalia en repensant à Evan. Son intérêt se porta soudainement sur la route.

-On ne rentre pas ?

-Pas tout de suite.

-Où allons-nous ?

-C'est une surprise, répondit-il avec un petit sourire.

Elle ne savait pas comment le prendre, alors elle s'est réajustée sur son siège et s'est laissée bercée par le paysage qui défilait à travers les vitres fumées. Le reste du trajet se fait en silence. L'odeur du cuir neuf mêlé à celle de pins et à leurs parfums respectifs, remplissait l'habitacle.

Au bout d'une trentaine de minutes, le véhicule ralentit dans une rue, avant de s'arrêter complètement. La jeune fille tourna le regard vers son père, qui lui dit tout sourire :

-On décent !

Sans rien dire, elle dégrafa sa ceinture de sécurité. L'un des gardes qui était assis à l'arrière lui ouvrit la portière. Elle descendit et marcha à la suite de son père. Après avoir passé la façade du bâtiment devant eux, un petit espace aménagé commença à se dessiner à leurs yeux. Une tente, un comptoir, des tables et des chaises blanches disposées ça et là sur l'herbe verte. Les tables recouvertes de nappes à carreaux rose et blanc ressemblaient à des bonbons. De là où ils se trouvaient, ils pouvaient percevoir les bruissements du lac non loin.

A l'exception de la personne derrière le comptoir et d'une serveuse et d'un serveur tout deux en uniforme blanc sous un grand tablier rose bonbon, l'endroit semblait désert. C'est à peine si on remarquait les gardes postés un peu plus loin.

-Tu...mais c'est...

-Je t'invite à prendre une glace. Comme j'aurais dû le faire souvent quand tu étais petite.

Les mots manquèrent à Amalia. Ils arrivèrent devant la petite clôture de grosses cordes roses accrochées à des piquets dorés. Ils passèrent l'entrée et le serveur les accueillit chaleureusement avant de leur indiquer leurs sièges. Il posa ensuite les menus devant eux et se plaça à l'écart pour attendre leurs commandes. Les choix furent vite fait. Chocolat et vanille pour Amalia et spéculoos et chocolat blanc pour son père.

-Juan m'a dit que tu aimais beaucoup les glaces.

Amalia hocha la tête en savourant une cuillère de son mélange. C'était un rêve d'enfant qui se réalisait. Une réalité banale pour certains enfants, mais un rêve pour elle. Prendre une glace avec son père. Mais Amalia demeurait perplexe elle ne savait pas vraiment sur quel pied danser. Était-elle en face de son père ou de son bourreau. Devait-elle lui faire confiance ? Ces années de détentions l'avaient appris à profiter de l'instant présent car elle ne savait pas de quoi serait fait le suivant. Elle comptait bien jouir de l'instant, mais n'arrivait toujours pas à dompter la peur qu'elle avait de son père.

-Tu aimes ?

La question la sortie de ses pensées. Elle hocha la tête.

-La glace te rends muette ?

Elle sourit à cette interrogation. D'habitude c'était tout le contraire.

-Non. Je me pose juste quelques questions.

-Lesquels ? dit-il en prenant une bouchée de sa glace dans sa coupe en cristal.

-Eh bien comment était ma grand-mère ? Est-ce qu'elle m'aurait aimé ?

-Sans hésiter. Tu serais pourrie gâtée si tu avais vécu avec elle. Elle rêvait d'être grand-mère. C'était une femme très affectueuse et chaleureuse. Elle avait le cœur sur la main, dit-il, l'air nostalgique. Elle aidait tout ceux qu'elle pouvait, comme elle le pouvait. Je me souviens qu'on faisait de longues balades durant lesquelles elle me parlait de mon père, de sa culture...

-Elle était de quelle origine ?

- Mexicaine.

-Comment s'appelait-elle ?

-Thereza Marquez

Un petit sourire illumina le visage de la jeune femme à la découverte de ces informations. Elle s'était toujours sentie perdue, sans repère, ne connaissant pas ses origines. Ces simples informations, changeaient sa vision des choses. Elle pouvait se projeter avec une certaine assurance dans l'avenir.

-Est-ce que je lui ressemble ?

-Tu as ses yeux et son sourire, dit-il sans cacher sa joie. Tu as ses cheveux aussi. Tu as beau être le portrait craché de ta mère, mais tu lui ressemble tout autant.

-Elle t'aurait laissé me traiter comme tu l'as fait ?

Gêné par la question, il laissa s'échapper un soupir avant de replacer ses yeux sur sa fille. Cette dernière le fixait de ses grands yeux.

-Elle n'aurait jamais permis ça. Je ne l'aurais jamais fait si j'avais le choix. Je dois veiller sur votre sécurité et celle de ta mère et tu ne m'as jamais facilité la tâche. Tu as toujours été téméraire et je sais que ça ne justifie pas ce que je t'ai fait. Et crois- moi que je m'en mords les doigts tous les jours et je ne m'excuserai jamais assez pour ce je vous ai fait ta mère et toi, mais dans la situation dans laquelle je vous ai mise, on ne peut pas se permettre d'erreur. Je donnerai ma vie pour chacune d'entre vous si ça pouvait me garantir que vous serez en paix et hors de danger, mais ce n'est pas si simple. Je suis désolé ma fille, pardonne-moi. Je sais qu'un jour tu comprendras.

-Il suffit de m' expliquer, comme ça je serai peut-être moins téméraire !

-Baisse d'un ton jeune fille ! Je comprends ta colère et elle est légitime. Mais elle te détruit et c'est l'une des raisons pour laquelle tu vois ce psy. Je sais que c'est de ma faute.

-Tout ce que je demande c'est de comprendre pourquoi j'ai vécu comme une recluse de justice toute ma vie.

-Nous avons deux ennemis redoutables aux trousses. Ce ne sont pas seulement des individus, mais des organisations criminelles et pas des moindres. Si on fait les comptes, il y a au moins un million de personnes qui nous traquent tous les jours et qui veulent nos têtes. Et qui n'hésiterons pas à nous torturer de la plus inhumaine des manières. Ces gens-là ne plaisantent pas Amalia. C'est un miracle que nous soyons encore en vie. Je passe des nuits blanches à élaborer des plans de survie. Ce n'est pas un jeu !

-Il n'y a donc pas d'issue ? On est condamné ?

-Voilà à quoi je passe ma vie, à chercher le moyen de nous sortir de ce pétrin. Je fais tout ce que je peux.

Un lourd silence s'imposa entre eux. La cuillère d'Amalia tintait contre le Crystal. Elle réprimait ses larmes, affectée par la réalité que lui décrivait son père.

-Ça va aller. On va s'en sortir tu verra, la rassura-t-il.

Elle essuya ses yeux et soupira.

-Ta grand-mère disait toujours que les miracles sont à la portée de celui qui peut croire. Elle avait une telle confiance que j'en été parfois abasourdi. Notre vie a toujours été un vrai miracle. On a jamais manqué de rien. On était heureux jusqu'à ce qu'on foule le pied dans la propriété de ce chien de Kamar. Le salaire de ma mère était conséquent, mais à quel prix ... bref. L'une des plus grandes leçons de cette grande dame qu'était ma mère que je garde jalousement, c'est celle de croire que tout ira pour le mieux. Je garde espoir qu'un jour tout va s'arranger pour ta mère et toi...

-Et pour toi ? Tu n'espéres rien pour toi ? Tu ne crois pas pouvoir t'en sortir ?

Il baissa la tête dans un soupir avant de la relever. Il savait qu'il était condamné, qu'il ne s'en tirerait pas forcément, mais il ne voulait pas l'inquiéter.

-La vérité c'est que je n'y pense plus depuis bien longtemps.

Il se disait en lui-même que s'il pouvait les sauver, il pourrait mourir en paix.

-Moi je veux y croire.

Sa réponse le surprit au point où il écarquilla les yeux.

-Tu veux dire que malgré tout... ce que je t'ai fait subir... tu aimerais que je vive ?

-On ne va pas se mentir, tu n'es pas la personne que je préfère le plus au monde, mais ce que je sais c'est que je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose de mal.

Il sourit et sa main droite couvrit sa bouche. Ses yeux s'humidifièrent, mais il tentait de retenir le flot de sa surprise. Il retira ses lunettes et cacha son visage dans ses main avant de les passer dans sa longueur blonde. Sa fille ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose de mal, il comptait donc pour elle ? Malgré toutes les atrocités qu'il lui a fait subir ? Une paix et une joie soudaine envahirent son cœur. Il été comme dans un rêve. Ces simples mots avait commencé à reprogrammer sa façon de voir les choses. Il ne la méritait pas et il le savait, mais cette lueur d'espoir le confortait dans l'idée de se racheter et pourquoi pas un jour avoir une véritable relation père fille.

-Tu as hérité de sa bonté et de sa bienveillance. Je ne sais pas quoi dire, dit-il en essuyant ses yeux. Je ne mérite pas cette attention.

-Je sais, mais je ne veux pas perdre mon père alors que je viens de le retrouver.

-Tu as dit « mon père » ! répéta-t-il en pleurant de joie.

-Tu vas me faire pleurer si tu continu, répliqua la jeune femme avec un petit sourire.

-J'arrête ! C'est bon j'arrête, dit-il en essuyant ses yeux.

A l'aide d'un mouchoir blanc, il essuya les dernières gouttes de sa joie et remis ces lunettes en place.

-Quand j'étais petite, je pensais que tu ne pouvais pas rire et pleurer. Parfois je te dessinais en méchant samouraï ou en dragon. Et maman était une jolie petite fée avec une robe bleue qui te transformait en prince charmant et tu devenais tendre et gentil.

Il éclata de rire.

-J'espérais vraiment que ça arrive un jour. Qu'on puisse être assis à une table et converser normalement et surtout avoir des réponses à mes questions. Je crois que grand-mère avait raison.

Il sourit en hochant la tête.

-Que veux-tu savoir d'autre ?

-Les questions sont légion, mais l'une des plus importantes...

-Je t'écoute !

-J'aimerais savoir comment j'aurais dû m'appeler. Quel est ton vrai nom ? Celui que tu as hérité de mon grand-père, dit-elle en le regardant dans les yeux.

Le regard de l'homme passa en un clin d'œil de la joie à la suspicion. Comme si on avait activé une option sur un robot. Son corps se raidit et il cria d'un coup :

-Baisse-toi Amalia ! Sous la table vite !

Prise au dépourvue, elle voulait comprendre ce qu'il se passait, alors elle lui porta un regard confus. Sans attendre, il lui prit la main et l'entraîna avec lui sous la table. A la seconde près, la coupe de glace d'Amalia vola en éclat sous l'effet d'un projectile. Des coups de feu commencèrent à retentir. Les gardes avaient commencé à riposter. L'un d'entre eux vint chercher Amalia près de la table que son père avait renversée pour leur servir de bouclier.

-Tu sais ce que tu as à faire, dit l'homme au garde avec un sérieux déconcertant.

Ce dernier hocha la tête et prit la main de la demoiselle pour l'emmener. Elle résistait en jetant un regard inquiet à son père.

-Pars avec lui Amalia ! Je vous rejoindrai plus tard, mais pars maintenant !Allez-y, je vous couvre, dit-il en ajustant son arme entre ses mains et en se positionnant pour tirer.

Elle hocha la tête troublée et perdue par ce qui se passait et se laissa entraîner par le garde dans la direction opposée.

Fin du chapitre!

J'espère que vous avez aimé!

Je vous dit à bientôt pour la suite!

XOXO

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