Chapitre XXII
Hello hello Loves ❤️❤️❤️❤️❤️ ça va?
Moi ça peut aller. Je n'arrive pas bien à tenir le rythme et je vous l'avoue, je m'en veux un peu pour ça.
Je suis pas mal occupée ces derniers temps. C'est un peu difficile à gérer, mais je tiens à finir cette histoire. J'espère qu'elle vous plaît autant qu'elle me plaît, sinon plus 🙃
Je vous laisse avec la suite.
Bonne lecture !
Défiant l’obscurité, la lampe accrochée au plafond, projetait son faisceau lumineux au centre de la pièce. Sous ses lueurs, la peur avait pris forme humaine.
A genou à même le sol, les mains dans le dos, faites captives par une corde solide, Amalia fixait le sol. Plus une larme ne coulait, elle était épuisée. Les regrets lui compressaient le cœur, plus que le sort qui l’attendait. Mourir pour un ingrat, pour un infidèle, ne plus revoir les siens. Dans quel état serait Juan si elle ne revenait pas, pensa-t-elle. Et son père ? Sa mère ? Sa tante ? Les amies qu’elle avait pu se faire dans cette vie !
Les crampes et les douleurs lui rappelaient qu’elle était dans cette position depuis des heures. Elle attendait le verdict, avec la rage dans le cœur et beaucoup de culpabilité.
Dans la pièce d’à côté, sa mise à mort avait été décidée. Une voix s’élevait pour faire opposition, mais surtout pour plaider.
—Votre honneur, si cette jeune femme est ici, c’est à cause de moi. Je vous en prie, laissez-là partir. Je paierai le prix qu’il faut, peu importe ce que vous aurez décidé, mais je vous en conjure, laissez-la s’en aller.
—Elle en sait déjà beaucoup trop.
—Vous n’aurez qu’à lui effacer la mémoire. Je m’en chargerai personnellement. Comme ça l’affaire sera réglée.
—Le prix à payer, s’éleva une autre voix dans la salle. C’est le sang. Une vie pour une vie, mais la vie d’un Élu vaut bien plus que la vie d’un non caméléon. Vous devez aussi comprendre que le fait d’être un élu ne vous dispensera pas d’une sanction pour être à l’origine de ce problème. Vous avez agit en traître et devez être puni en conséquence. Cette requête ne peut être acceptée. Vous devez connaître vos priorités monsieur Spark’s. Toute intrusion est une menace pour la sécurité de nos frères. Elle doit donc être éradiquée, dit l’homme cagoulé avant de faire retentir le son de son marteau sur la table.
Plusieurs sons de la même nature retentirent pour manifester leur approbation des dires du dernier intervenant.
—Non, non, je vous en prie, supplia Evan à genoux, votre honneur je vous en prie.
Et le dernier coup de marteau retentit, scellant ainsi le sort de la jeune femme.
Réveillé dans un sursaut, suant et haletant, Evan réalisa que ce n’était qu’un rêve. Sa main sur sa poitrine, il tenta de se calmer. Un coup d’œil vers l’horloge lui indiqua qu’il s’était endormi depuis cinq minutes. Ils attendaient depuis plusieurs heures déjà dans un petit couloir.
La porte en bois ne s’était plus rouverte depuis qu’ils avaient transmis leur requête au gardien de l’autre côté.
—Tu as pu parler avec elle ? questionna-t-il à l’endroit de Matthew.
—Pas encore. Ils m’ont demandé d’attendre une minute. Quand tout ça sera passé, il faudra vraiment que tu m’expliques ce qu’il se passe. Pourquoi cette situation te met dans tous tes états, dit Matthew, le visage très sérieux.
Un moment de silence s’installa. Le cœur battant la chamade, Evan peinait à garder son calme. Une multitude de pensées se mélangeaient dans sa tête.
La porte s’ouvrit sur Alicia. Matthew quitta son siège pour aller à sa rencontre.
—Je n’ai pas beaucoup de temps. Nous avons une urgence à régler. Je suis désolée je ne pourrais pas être ta cavalière ce soir. Je ne sais pas à quelle heure on pourra partir.
—Je t’attendrai et ce n’est pas grave si on a pas notre première danse ce soir. J’ai demandé à te voir par rapport à l’urgence dont tu viens de parler. Est-ce que tu as pu voir la fille ?
—Non, répondit-elle avec suspicion.
—On aimerait savoir à quoi elle ressemble. Ce n’est pas pour moi hein, ne t’inquiètes pas aucune femme ne te fais de l’ombre dans mon esprit. C’est juste pour mon pote là et ne me demande pas pourquoi. Je n’en sais rien à vrai dire, mais ça semble très important pour lui.
—Ce sont des informations confidentielles. On ne peut pas les divulguer.
—Je sais. Je sais mon sucre d’orge, mais si ce n’était pas important je ne serais pas venu te déranger en plein service. On a juste besoin de savoir comment elle est. Quelle est la couleur de ses cheveux, de ses yeux par exemple. Encore une fois je te rassure mon cœur ce n’est pas pour moi. Je te devrais un service si tu nous aides sur ce coup. S’il te plaît, insista-t-il devant son air impassible.
—Je vais voir ce que je peux faire, répondit-elle simplement en poussant la porte.
Matthew arrêta cette dernière et lui souffla avec un regard tendre,
—Merci.
Il acquiesça d’un mouvement de la tête avant de refermer complètement la porte.
La nervosité d’Evan était palpable. Il ne tenait pas en place. Les mains jointes devant son visage, les yeux rougis, il agitait nerveusement sa jambe droite.
Le supplice de l’attente prit fin quand la porte se rouvrit sur Alicia.
—Alors ? questionna Matthew.
—Blonde, yeux bleus. Je ne peux pas vous en dire plus.
Matthew se retourna vers Evan et constata qu’il commençait déjà à reprendre des couleurs.
—Je suppose que la réponse te va, lui dit Matthew.
Evan se contenta d’hocher la tête. Soulagé, il prit son visage entre ses mains, avant de remercier chaleureusement Alicia.
—Je te laisse travailler mon cœur. Je serai là à t’attendre. Je serai peut-être endormi, mais je serai là.
Elle hocha la tête avant de disparaître de l’autre côté.
—Tu vas parler maintenant ? Même si c’est évident que tu pensais que celle que tu cherchais était celle qui est là dedans. Tu cherche des femmes en dehors de l’Ordre ? Imagine un instant que c’était elle dans les cachots qu’est-ce que tu aurais fait ?
—Excuse-moi j’ai besoin de prendre de l’air. Merci encore pour ce que tu as fait.
Evan lui tapota l’épaule avant de sortir.
Une fois à l’extérieur, il inspira profondément, puis expira doucement. Sa paume avait trouvé appui sur le tron d’un arbre près de la bâtisse. Il tentait de se ressaisir. Ses mains tremblaient. Il avait l’impression d’étouffer. Il était reconnaissant que ce ne soit pas elle dans cette pièce.
Elle avait donc réussi à partir ? C’est la seule chose qu’il voulait faire lui aussi.
La soirée devait reprendre son cours, les instructions venaient d’en haut. Les musiciens, malgré la fatigue, reprirent là où ils s'étaient arrêtés. La somme promise aux figurants venait d'être doublée. Et certains insouciants s'adonnaient déjà à la danse.
Evan caressa sa chevelure qu’il ébouriffa ensuite. Sur un coup de tête, il remonta dans la chambre qui leur était attribuée, pour prendre ses affaires et partir. En ouvrant la porte, il surprit Alvaro en pleine conversation téléphonique.
—Je t’aime aussi, dit-il avec un petit sourire.
Ce dernier écarquilla les yeux en voyant Evan face à lui, après s’être retourné. Il déglutit difficilement avant de dire tendrement au téléphone :
—Je te rappelle plus tard, je dois raccrocher.
Son téléphone quitta son oreille pour sa poche.
—Ce n’est pas ce que tu crois Evan, je…ne raconte rien s’il te plaît, dit-il avec un tic nerveux. Est-ce que ça va ? s’enquit-il en voyant son état.
—Ne crains rien. Tu peux continuer ce que tu faisais je suis juste venu prendre mes affaires.
—Tu t’en vas ?
—Oui, répondit-il en mettant ses affaires dans son sac.
—Tu vas avoir des ennuis si tu pars sans autorisation.
—Des ennuis j’en ai déjà jusqu’au cou.
—Attends, je viens avec toi, dit Alvaro.
—Pourquoi ? questionna Evan en le fixant.
—Je dois partir aussi. J’ai des choses importantes à faire. Et puis comme ça quand tu sera puni, tu ne sera pas tout seul.
Evan continua de rassembler ses affaires. Alvaro fit de même. Une fois fini, ils quittèrent l’immeuble pour le véhicule d’Evan.
—Et ta voiture ?
—Je la récupérerai plus tard.
Ils prirent la route avec la crainte d’être surpris. A aucun moment ils ne remettaient en question le fait que l’Ordre empiète sur leurs liberté, sur leurs choix. A aucun moment, il ne trouvaient anormal d’avoir peur d’être surpris, pour eux c’était simplement normal. L’Ordre avait des droits sur eux et eux devaient obéir à la lettre.
Evan conduisait en silence, le coude appuyé sur le haut de la portière et la main sur la tête. Il était très pensif et cela inquiétait Alvaro.
—Tu vas bien ?
Evan comme sortit d’une torpeur hocha la tête.
—Tu veux que je conduise ?
Sans rien dire, il se gara sur le côté, descendit et son coéquipier fit de même. Ils échangèrent leurs places en silence. Les portières claquèrent à tour de rôle.
Alvaro mit une fréquence musicale à la radio et ils reprirent la route. Il était deux heures du matin. La route était déserte et Alvaro roulait à plus de cent à l'heure.
—Elle n’est pas de l’Ordre ? questionna Evan.
—Non, mais je t’en prie ne dit rien s’il te plaît…
—Je ne dirais rien.
Alvaro hocha la tête quelque peu rassuré. Il se concentra à nouveau sur la route.
—Je suis dans la même situation que toi.
Le conducteur porta rapidement un regard choqué sur celui qui venait de prononcer ses mots. Mais il ne dit rien.
La voiture filait à toute vitesse, éclaboussant les alentours par endroits.
—Elle était là ce soir. J’ai cru que c’était elle qu’ils avaient capturé.
Alvaro souffla un juron en essayant de se reconcentrer sur la route.
—J’ai cru que j’allais mourir, poursuivit Evan. Elle m’avait suivi pour me faire une surprise.
—Mais elle va bien ?
—Je n’en sais rien. Elle est partie en colère… elle a découvert ma vraie identité et…c’est une longue histoire.
—Je compatis.
—Merci, répondit-il affalé nonchalamment sur son siège. Et toi ? Elle sait qui tu es vraiment ?
—Je n’ai pas pu lui cacher mon nom. Elle sait que je fais quelque chose de dangereux et peut-être même illégal. Elle ne me pose pas beaucoup de questions sur ça.
—Le veinard ! lança Evan avec un sourire avant de redevenir sérieux. J’aurais dû lui dire. Les choses seraient peut-être différentes en ce moment ? Je voulais juste la protéger de tout ça…
—Je te comprends. Tu as fait ce que tu pensais être le mieux.
—J’aurais au moins du lui expliquer indirectement… c’est que j’aime cette femme et je pourrais tout donner pour elle.
—Tu as fait ce que tu jugeais bon sur le moment.
Un moment de silence s’installa avant qu’Alvaro ne reprenne.
—Elle a un cancer, dit-il sans quitter la route des yeux.
Ce fut au tour d’Evan de plonger un regard plein de surprise sur son confident.
—Elle a été diagnostiquée il y a peu. Elle n’a personne d’autre que moi. Elle a perdu sa famille dans un mystérieux accident de voiture. On n'a jamais retrouvé l’auteur et l’enquête a été classée. Elle voulait se jeter du haut d’un pont quand je l’ai rencontrée. Je l’en ai empêché et je l’ai emmené dans l’un de mes appartements. Je suis resté avec elle jusqu’à ce qu’elle se remette. Elle m’a raconté pourquoi elle avait tenter de se tuer.
Il passa son index sous son nez avant de poursuivre.
—Je suis tombé amoureux au bout de quelques mois. Je me demande parfois comment j'ai pu tenir si longtemps. Elle est tellement facile à aimer. Ce n’était pas réciproque au début, mais elle a fini par m’aimer elle aussi. Et comme toi, pour elle je suis prêt à faire n’importe quoi.
Après plusieurs kilomètres, la sonnerie du téléphone d’Alvaro retentit dans le véhicule.
—Allô ? Ça va ? Calme-toi je suis en route. Je serai bientôt là. L’infirmière n’est pas avec toi ? Je serai là dans peu de temps. Je t’embrasse.
Il deposa son téléphone sur ses jambes, avant de saisir le levier de vitesse, qu'il magna d'une main habile.
—Je dois y aller, il y a un petit souci avec l’infirmière. Elle est toute seule.
Il se gara sur le côté.
—Comment vas-tu faire pour y aller sans véhicule ?
—Ne t’inquiètes pas je ne suis plus très loin. En plus je ne veux pas que ta voiture soit vue là bas. Je te tiens au courant.
Il disparut rapidement dans le brouillard.
Evan reprit le volant et arriva à Low Highlands autour de sept heures du matin. Il appela Amalia sans succès. Il lui laissa un message vocal pour l’informer qu’il était dehors et qu'ils devaient parler. Il lui demanda de l'écouter avant de trancher, puis il sortit du pick-up et s’y adossa. Il ferma les yeux un instant, inspirant et expirant profondément l’air du matin. Ses yeux s’ouvrirent quand il sentit une présence près de lui. En les ouvrant, il se rendit compte de qui s'était.
—Juan ?
—Qu’est-ce que tu lui a fait ?
—Elle va bien ?
—Elle s’est endormie en pleurs il y a peu. Tu. Lui. A. Fait. Quoi ? questionna-t-il furieux.
—Écoutes Juan c’est un malentendu. Tu sais que j’aime ta sœur et que je ne lui ferai jamais de mal…
Juan lui donna un coup au visage, puis un autre. Il le prit par le col de sa chemise avant de lui lancer sèchement :
—Ne t’approche plus jamais de ma sœur. Tu m’entends ? Je ne veux plus te revoir tourner autour d’elle. Je ne sais pas ce que tu lui as fait pour qu’elle soit dans cet état, mais je peux te promettre que si jamais tu as le malheur de l’approcher à nouveau, je vais te démolir.
Il le lâcha comme s’il tenait un sac rempli d’ordures qui le répugnait.
—Juan, Juan s’il te plaît écoute. Je n’ai rien fais avec cette fille, je n’ai pas trompé Amalia. Je n’aurais jamais pu lui faire ça. Je me suis fait piéger.
Juan qui commençait déjà à partir, se retourna et lui assena un autre coup.
—Ne t’approche plus de ma sœur, dit-il d’une voix tranchante avant de contourner le mur pour regagner l’intérieur de la propriété.
Evan resta un moment bouche bée. Il ne voulait pas se résoudre à perdre Amalia, mais n’avait aucune idée pour prouver son innocence quant à la scène de l’auberge. Encore fallait-il qu’il donne une explication valable concernant son identité.
A plusieurs reprises il a failli lui dire, mais il se ravisait à chaque fois par peur et par précaution.
Il remonta dans son véhicule et roula en direction de City Park.
Pendant ce temps, à Telluride, Matthew sortait de son sommeil. Les petites tapes que lui donnait Alicia se manifestaient dans son rêve comme des douces caresses au départ, puis comme des petits coups de bâton qui l’emmenèrent à ouvrir ses yeux.
—Tu as fini, murmura-t-il avant de se redresser.
Il s'étira et bailla bruyamment.
—Tu étais vraiment sérieux ? dit-elle avec un petit sourire.
—Faites que je me réveille toujours avec ce sourire sous les yeux, dit-il en levant les mains vers le ciel.
Sa phrase arracha un autre sourire Alicia.
—On y va ? questionna Matthew en se levant.
—Où ça ? interrogea Alicia.
—Je te raccompagne. Enfin sauf si tu avais prévu d’aller ailleurs.
—Non, je rentre chez-moi.
—Alors allons-y. Tu rentre comment ?
—A pied.
—Quoi ? Jusqu’à Mountain village ? Après avoir passé une nuit entière éveillée à travailler ?
—Ouais, dit-elle avec un air sérieux, mais légèrement étonné.
—Ok, allons-y.
A intérieur de lui, il trouvait que cela un petit peu trop. Personnellement, il n'était pas du genre à parcourir des kilomètres à pied. Mais il se tu.
Ils quittèrent les lieux en marchant d’un pas lent.
Le soleil illuminait la journée de ses rayons et les enveloppait d'une douce chaleur.
—Donne-moi ton sac, dit Matthew.
—Pourquoi ?
—Je veux le porter pour toi.
—Oh ! Ok, dit-elle avant de retirer les sangles de son sac à dos pour le lui tendre.
—Qu’est-ce que tu mets à l’intérieur ? dit-il en grimaçant.
—Mon matériel.
Il se retint de faire d'autres commentaires sur le poids du sac et le mit sur son dos.
—Ils l’ont abattu ?
—Elle a été transférée au quartier général du grand maître où ils l'ont quik, dit-elle en plaçant sa main sous sa tête comme si elle se tranchait la gorge.
—Ils ont réussi à savoir ce qu’elle voulait ?
—Une histoire folle. Elle recherchait des connexions, elle voulait rencontrer des gens importants.
Matthew hocha la tête. Le bruit de leurs pas résonnait dans le calme du matin. La ville semblait encore endormie. Quelques commerçants commençaient à peine à ouvrir leurs magasins
—Pourquoi préfères-tu marcher? interrogea Matthew les mains sur les sangles.
—J’aime m’imprégner de l’air du matin. Quand je ne travaille pas, je vais courir tôt le matin. Ça me fait un bien fou.
Matthew hocha la tête, heureux d'en apprendre plus sur elle. Il était insatiable sur ce point, il avait faim d'en savoir plus, mais aussi de se livrer.
—Ça te dirait un resto un de ces quatre ?
—C’est un rencard ?
—Oui ma beauté.
Mm
Ils continuèrent leur marche jusqu’à la maison d’Alicia, en discutant et en riant par moment.
—Et quand on sera à L.A. , je pourrais t’emmener à plusieurs concerts. J’ai quelques contacts dans le milieu.
—Merci de m’avoir raccompagnée, dit-elle après avoir récupéré son sac.
Elle déposa un baiser sur sa joue, qui eut comme la dernière fois un effet rougissant sur sa peau.
C'est la fin !
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
J'espère qu'il vous a plu.
Merci de m'avoir lu.
Je vous dis à la semaine prochaine !
Xoxo Loves ❤️❤️❤️❤️
IG : @conte--moi
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