Chapitre XX
Hello hello Loves ❤️❤️❤️ ça va?
Moi je suis tired. Il est 03h07 du matin chez-moi.
C'est officiellement le chapitre le plus long de cette histoire. ( Pour le moment) j'ai même dû le scinder.
Il fait près de 10.000 mots. J'espère que vous allez pas vous ennuyer et qu'il va vous plaire.
Je vous laisse avec la suite.
Bonne lecture !
Evan avait passé noël avec Amalia et Juan dans leur maison. Il s’était infiltré comme d’habitude et ils avaient fait la fête jusqu’au matin. Entre musique, boissons alcoolisées et les nombreux plats cuisinés par Juan, il ne manquait qu’un brin de liberté pour rendre la fête plus joyeuse.
Il n’est reparti que le soir du lendemain. Ils avaient passé la journée du vingt-six à rechercher des éléments qui leur permettraient d’en savoir plus sur le père d’Amalia et les raisons de sa surprotection.
Devant se rendre à Telluride pour le bal des nouveaux organisé par l’ordre, Evan prit le temps de faire ses au revoirs à sa bien-aimée.
—Deux semaines c’est trop long, rouspétait Amalia. Tu vas trop me manquer.
—Tu vas me manquer aussi. Je n’ai pas vraiment envie d’y aller. Je sais déjà que je vais m’ennuyer, mais je n’ai pas vraiment le choix, dit-il en déposant des baisers sur ses mains.
Tous deux assis sur le lit d’Amalia, les yeux dans les yeux, mains dans les mains, ils étaient enveloppés par la tendresse qui émanait d’eux. La musique douce qui berçait leurs oreilles, rendait le moment doux, mais mélancolique en prévision de l’absence qui se rapprochait. Evan détacha le bandana qui était attaché au poignet de la jeune femme et le porta à son nez.
—Je le prends avec moi. Comme ça, je t’aurais près de moi tout le temps.
Amalia passa ses doigts dans les cheveux frisés d’Evan. Plongeant son regard dans le sien, elle articula :
—Reviens-moi vite, dit-elle au bord des larmes.
—Ce ne sont que deux semaines. Ça passera vite, dit-il avec un sourire triste.
Il se voulait rassurant, malgré que lui-même dissimulait sa peine.
—Tu m’appelleras ? s’enquit-elle, les mains toujours dans ses cheveux.
—Je n’ai pas le droit d’avoir mon portable. C’est une sorte de retraite loin de la modernité, mais je trouverai un moyen, ne t’inquiètes pas. Je dois partir à l’aurore. Tu seras peut-être endormie. Je t’appellerai une fois sur place.
Elle acquiesça d’un signe de la tête.
—Je ne veux pas que tu sois triste, dit Evan en la rapprochant de lui. Et je veux que tu prennes bien soin de toi. Tu me le promets, dit-il en cherchant ses yeux qu’elle avait baissé. Promets le moi. Ama, s’il te plaît, dit-il en relevant son visage par l’impulsion de son index sur son montant.
Elle se contenta d’hocher la tête et il déposa un baiser sur cette dernière. Il prit congé une heure plus tard.
Une fois chez Cody, il rassembla quelques affaires.
Étant donné que sa toge était restée dans sa chambre à Low Downtown, il avait décidé de s’en procurer une dans la boutique du temple.
La nuit fut courte pour lui, il ne put dormir que trois heures. Il se forçait d’y aller pour que son parrain, son père, n’ai pas à écoper d’une sanction.
Britney a insisté pour qu’il mange quelque chose ou du moins qu’il emporte un repas pour la route. Cody plaça la valise d’Evan sous la bâche à l’arrière du pick-up.
—Fais bon voyage mec, dit Cody de sa voix rauque du matin, en lui donnant une tape sur l’épaule. T’as intérêt à ne pas te faire étrangler, se moqua Cody.
—Ça ne risque pas d’arriver.
Evan alla embrasser Britney. Ils se prirent dans les bras et cette dernière lui caressa le dos.
—Fais bon voyage fiston. Reviens-nous en un seul morceau.
—C’est promis. Prends soin de toi.
Britney essuya quelques larmes en se libérant de leur étreinte.
—Maman, il ne part que deux semaines, se moqua Cody. Fais gaffe à toi, dit-il à Evan avant qu’il ne monte dans le véhicule.
—Prends bien soin d’elles.
—Ne t’inquiètes pas.
—Et transmet mes hommages à la dame gentille.
—Je n’y manquerai pas, dit-il avec un sourire.
Il se plaça derrière le volant et leur fit un dernier signe de la main. Il attacha le foulard à l’arrière du rétroviseur après l’avoir hummer. Il ajusta ce dernier, voyant son reflet sur celui-ci. Il alluma ensuite la radio, mit l’une de ses fréquences préférées et prit la route.
La voie était dégagée, le peu de neige qui s’y trouvait avait été entassée sur les côtés. Le soleil laissait entrevoir ses premiers rayons orangers plus bas dans le ciel, donnant l’illusion qu’il était au bout de la route.
Britney et Cody regardèrent Evan s’éloigner avant de rejoindre l’intérieur. Les Buckets l’avaient adopté dans leurs cœurs. Il était devenu un fils pour Britney et un frère pour Cody et Brittany.
Il était le bienvenu chez eux et pouvait rester tant qu’il le souhaitait. Il en était heureux, mais ne voulait pas abuser.
Comme Britney n’acceptait pas sa contribution financière, il faisait les courses et ramenait une grande partie de ceux dont ils avaient besoin en termes de nourriture. Sa relation avec Cody avait évolué, ils étaient plus complices, ils étaient devenus amis.
La journée était ensoleillée. Evan roulait depuis presque trois heures. Le trafic était important sur cette voie sans doute à cause de la période des fêtes. Il s’arrêta derrière une file de véhicules. Il y avait un péage à quelques mètres.
Il chantonnait la chanson qui passait à la radio en s’amusant à enrouler le bout du foulard d’Amalia autour de son index. Il avançait au fur et à mesure que les voitures à l’avant s’acquittaient de leurs devoir.
Par moment, il piochait dans la boîte à déjeuner que Britney lui avait préparé de temps en temps.
Après avoir payé à son tour, il continua sa route, laissant défiler le paysage aux multiples reliefs partiellement recouvert de neige.
Il était presque midi quand il arriva au centre-ville. Il se gara sur le côté et descendit pour se dégourdir les jambes. Il fit quelques pas, puis sortit son téléphone pour appeler Amalia. La tonalité retentit encore et encore. Aucune réponse. Il appela Cody pour lui signifier qu’il était arrivé en ville. Il relança l’appel à Amalia, mais il n’ y avait toujours pas de réponse.
Il appela Juan, c’était pareil. Ça l’inquiéta. Il remonta dans le véhicule et reprit sa route. Il prit une chambre dans une petite auberge familiale. Tous les nouveaux devaient être logés dans une aile spéciale du quartier général, mais il préférait avoir un espace à lui seul ou il pourrait respirer et converser librement avec Amalia.
Son premier réflexe fut de s’étendre une fois la porte ouverte. Il relança l’appel, mais il n’y avait toujours pas de réponse. La fatigue l'emporta un moment, mais il se ressaisir pour réitérer l'opération.
En sortant de l’établissement, la demoiselle à l’accueil lui lança des regards aguicheurs, mais Evan partit sans y donner suite.
Il reprit la route pour se diriger vers les anciennes mines de Tomboy, communément appelé la ville fantôme. En raison de sa réputation, la majeure partie de la population ne soupçonnait pas l'existence du temple du caméléon et ses activités.
La voie non asphaltée montait en altitude, tout comme le cœur du jeune homme. De sa main droite, il continuait à renouveler les appels à Amalia sans succès. La peur qu’il lui soit arrivé quelque chose commençait lentement à s'immiscer sous sa chaire. Des bribes de sa conversation avec son oncle lui revenaient, mais il les chassait de son esprit. Il avait d’ores et déjà envie de faire demi tour.
—Continuez tout droit, se fit entendre la voix féminine du GPS.
—C’est maintenant que tu décides de marcher toi, dit-il un peu nerveux à cause du fait qu’il n’arrivait pas à joindre Amalia.
—Je n’ai pas compris votre demande, veuillez reformuler s'il vous plaît.
—Appel Cody.
—Appel Cody en cours, répondit la voix.
La tonalité retentit dans le véhicule.
—Quoi, je te manque déjà ?
—Énormément, ça fait pratiquement six heures que je n’ai pas entendu le bruit de la chasse d’eau des toilettes, je crois que mon cerveau est en manque.
Au même instant, le bruit de la chasse se fit entendre au travers du téléphone de Cody.
—Tu y es retourné ?
—Ce n’était pas moi cette fois-ci, se justifia Cody.
—Et qui s’était cette fois ?
—Secret d’Etat.
—Sérieusement mec soigne-toi. Je me demande comment tu fais, dit-il toujours la main sur le volant.
—Ce n'est pas ma faute si j’ai un transit plus rapide que la moyenne.
—Il doit sûrement y avoir quelque chose à faire. Écoute, je t’appelle pour te demander un service.
—Je t’écoute !
—Je n’arrive pas à joindre Amalia et Juan ne prend pas son téléphone non plus. Ça m’inquiète. Je sais que tu ne pourras pas aller voir chez eux, mais au moins appel les ou si tu les croises quelque part, dis-le moi…je n’en sais rien… j’ai besoin de nouvelles. Je n’arrive pas à être tranquille.
—Ne t’inquiètes pas. Je vais les appeler, je te tiens au courant.
—Merci Cody. Si tu n’arrives pas à me joindre laisse-moi un message, je te répondrai.
—C’est d’accord. Amuse-toi bien.
—Je ferai de mon mieux.
Il continua de suivre sa trajectoire et dans un total de quarante cinq minutes depuis le centre de Telluride, il arriva enfin au temple. Il mit son portable en mode silencieux et coupa le moteur. Son cellulaire trouva la boîte à gants avant qu'il ne descende. Il récupéra sa valise à l’arrière du véhicule et s’arrêta net, quand il vit l’homme debout à quelques mètres devant lui. Un mélange d’émotions le parcourut en même temps que des sentiments contradictoires. Sa respiration s’accéléra légèrement et son cœur s’affola dans sa poitrine. Les yeux au bord des larmes et les mains moites, il était comme tétanisé. L’homme fit le premier pas. Il s’avança de quelques pas, mais Evan eut un mouvement de recul.
—Mon fils, dit Jerry en avançant.
Evan ne put retenir des larmes silencieuses. Il était confus et partagé entre l’amour qu’il ressentait pour son père et la crainte qu’il l’inspirait.
—Non, ne pars pas je t’en prie mon fils, dit-il en larmes.
Evan qui lui-même était déjà en larme, s’arrêta et son père le rejoignit.
—Je suis désolé fiston, pardonne-moi. Je n’en savais rien, je ne contrôlais plus rien. Je n’étais pas moi-même. Mon fils.
—Papa, dit le jeune homme en se jetant dans ses bras.
—Mon fils, mon fils, mon garçon, dit-il en pleurant de plus belle.
Jerry le serra contre lui, mais l’étreinte fut de courte durée car Evan subitement assailli par des souvenirs noirs, se détacha très rapidement.
—Tu m’as manqué fiston.
—Toi aussi papa.
—Je t’ai apporté ta toge et ta chevalière. Tu vas en avoir besoin. On peut parler ? interrogea-t-il avec hésitation.
—Je dois aller m’installer…
—Juste cinq minutes ! S’il te plaît.
Evan hocha la tête avant de renifler. Jerry les conduisit dans le restaurant tenu par un des pions de Jordi. Il avait été créé pour sustenter les membres de l’ordre.
La porte vitrée coulissa devant eux. Ils quittèrent le sol bétonné pour des carreaux en damier noir et blanc. Ils s’installèrent à une table pour deux. Evan s’appuya nonchalamment sur le dossier métallique gris, décalant légèrement son postérieur sur l’assise fait d’un coussin beige moelleux. Ses mains étaient posées sur la table. Les clés de son quatre quatre émettaient un son aigu au contact du verre qui recouvrait la table. Il était visiblement mal à l’aise, en proie aux réflexions et ses souvenirs contradictoires qui s’entrechoquaient.
—Comment tu vas ? Commença Jerry.
—Je n’en sais rien. Pour tout te dire, je suis chamboulé.
—Je suis vraiment désolé pour tout ce qui s’est passé crois-moi fiston.
Evan resta silencieux un moment, cherchant des mots qui ne blesseraient pas son père.
—Qu’est-ce qu’il t’es arrivé ?
questionna-t-il simplement.
—Je n’étais plus moi-même. Je ne te voyais pas. C’est Jordi que je voyais. J’étais…envoûté mon fils. Il n’y avait plus que ça dans ma tête. Éliminer Jordi. J’entendais la voix du grand maître me répéter qu’il fallait que je le fasse pour le bien de l’ordre. Je suis revenu à moi un moment et c’est là que je t’ai vu.
—Pourquoi ne pas m’avoir emmené à l’hôpital ? Ou simplement appeler une ambulance ? Tu m’as laissé pour mort papa. Je serai mort au moment où on parle ! dit-il en pointant son index sur la vitre, avec un ton maîtrisé.
—Ma lucidité n’a pas duré longtemps. J’ai tout de suite replongé dans ma transe.
Son pied droit tapotait le sol de manière frénétique. Il essuya de sa paume la transpiration qui naissait sur son visage.
—Je crois que je n’étais pas prêt à te revoir, je…je suis très confus tu comprends ?
Jerry acquiesça d’un hochement de tête, la tristesse lisible dans les yeux. Il glissa vers lui le sac plastique qui contenait sa toge et l’écrin abritant sa chevalière. L’expression d’Evan changea en voyant l’anneau qui était à l’annulaire droit de son père.
—Alors c’était pour ça ?
Jerry l’interrogea du regard, confus.
—Tu as fait tout ça pour ça, dit-il en pointant la chevalière que portait son père.
Elle n’avait pas une tête de caméléon gravée comme celle de tous les membres. Une spirale épaisse était imprimée dessus, symbolisant une queue de caméléon. Symbole de socle, de ce qui permet au caméléon dans sa vie naturelle de se fixer à un arbre ou tout autre objet. Cette bague était uniquement attribuée aux hauts dignitaires. Elle s’accompagnait d’honneur et privilèges et ne connaissait aucune frontière.
Jerry regarda sa main et compris les allusions de son fils.
—Tu n’es pas sérieux ? Tu me crois capable de faire ça ? Je sais que ce qui s’est passé est grave, mais tu ne vas pas remettre la morale en question à cause de cet incident ! Je sais que l'on traque, que l’on tue et que nous trahissons au nom de l’Ordre, mais ça n’empêche que j’ai des principes. Et ces mêmes principes je te les ai inculqués. Tu crois que cette chevalière m’importe plus que la vie de mon fils ? Ou encore celle de mon frère ?
—Justement c’est ça le problème. Je ne sais plus quoi croire. Je suis désolé papa, mais je ne sais plus où donner de la tête.
—Cet anneau m’a été proposé en échange de la vie de ton oncle, certes, mais tu as bien vu qu’il est vivant, dit-il tout bas. J’ai fait l'objet d’une machination. Je ne peux pas tout t’expliquer maintenant, mais tu dois me croire.
—Je suis désolé papa, dit-il en reculant sa chaise. Je crois que j’ai besoin de temps, dit-il en se levant avant de prendre congé.
Jerry était déçu, mais heureux tout de même d’avoir revu son fils et de l’avoir serré dans ses bras, même si ce n’était que quelques secondes. Il avait le cœur plus léger qu’à son arrivée. Il se sentit légèrement apaisé, malgré le vide qu’il ressentait. L’émotion véhiculait en lui une sensation étrange, mais agréable qui lui hérissait les poils.
Une main gantée vint se poser sur son épaule par l’arrière. Un homme cagoulé et emmitouflé dans son écharpe avec des lunettes de soleil prit place devant lui après avoir retourné son siège. Il prit place en face de lui, les bras croisés sur le dos de la chaise.
—Laisse-lui du temps, murmura Jordi à Jerry. Il est perturbé c’est normal. Il va s’en remettre tu verras.
Evan retourna à son véhicule pour récupérer sa valise. Il se joignit au groupe de jeunes qui venaient d’arriver, et se vit attribuer une couchette dans une chambre pour quatre. Il rangea ses affaires et s’allongea sur le lit en fixant le plafond. Il était le premier à occuper les lieux et profita du calme pour essayer de mettre de l’ordre dans ses idées. Ses réflexions le rendaient encore plus confus et sans crier gare, les fatigues émotionnelle et physique eurent raison de lui. Il s’assoupit tel un enfant qui a passé sa journée à dépenser son énergie.
❤️
Le son des conversations bruyantes le fit sursauter. Les yeux rougis, il lui fallut quelques secondes pour redescendre sur terre. L’une des voix lisait les noms listés sur la porte.
—Evan Spark’s, Matthew Miller, Bradley Parkinson…eh ! Parkinson, ce n'est pas le nom d’une maladie ?
—Possible ! répondit une voix à fort accent à côté.
—C’est toi la maladie ?
—Mais qu’est-ce que raconte là, répondit le jeune homme en riant.
—C’est toi Parkinson ?
—Non moi c’est Mendoza. Alvaro Mendoza.
—Ah ok. Moi c’est Matthew Miller enchanté.
—Également.
Matthew ouvrit la porte, ils entrèrent tous deux avec leurs bagages en pleine conversation. Evan était couché sur le lit, les mains croisées derrière la tête.
—Tu as une tête à t’appeler Evan, dit Matthew en le remarquant.
—Et toi une tête à t’appeler Matthew, répondit Evan, toujours allongé.
—Exact.
—Alvaro, dit Evan simplement pour le saluer.
—Evan, répondit-il simplement.
—Il ne reste plus que la maladie, dit Matthew en posant son sac sur le lit en face de celui d’Evan.
Les lits étaient disposés de part et d’autre contre mur. Devant chacun étaient respectivement un portemanteau et un meuble à chaussures.
Vers la tête de lit, une commode. Deux couchettes étaient en amont non loin de la porte, et deux autres vers le fond de la pièce. Deux garde-robes étaient posées chacune à deux mètres des lits qui étaient vers la gauche.
Deux salles de bains attenantes étaient aux deux extrémités.
L’objectif du bal et tout ce qui accompagnait l’événement, était non seulement de parfaire leur initiation, mais aussi de resserrer les liens entre eux.
—Pourquoi les chambres ne sont pas mixtes ? Ça aurait été intéressant, vous ne trouvez pas pas les mecs, questionna Matthew.
—C’est pour nous aider à rester concentré, répliqua Alvaro en attachant ses longs cheveux en une queue de cheval.
—Eh Spark’s ! Toi tu en penses quoi ?
—Je pense que c’est parfait comme ça.
—Il faudra que l’on prenne le temps de réviser les commandements de l’ordre, informa Alvaro.
—Ça sera après une bonne nuit de sommeil pour moi, répondit Evan.
—Après avoir localisé le dortoir des filles pour ma part, répondit Matthew.
Alvaro esquissa un sourire en secouant la tête.
Au environ de vingt heure, on frappa à leur porte. Le bruit les tira de leur sommeil. A peine réveillé, Matthew ordonna à la personne de l’autre côté d’entrer.
Le jeune homme entra les bras chargés de sacs et de valises, poussant la porte avec son épaule. Sa doudoune bleu nuit était légèrement mouillée.
—Enfin voilà la maladie.
—Pardon ? questionna le nouvel arrivant.
—Parkinson c’est ton nom non ? affirma Matthew. Tu déménages ou quoi ? poursuivit-il sans lui laisser l’occasion de dire quoi que ce soit.
—Euh déjà je ne suis pas une maladie et j’apprécierais que tu fasses preuve de maturité. Pour répondre à ta question, non je ne déménage pas, je reviens de vacance avec ma famille et on est passé directement ici.
—Tout de même tu aurais pu leur laisser une partie de tes affaires.
—Je ne vois pas en quoi ça te dérange. Et de plus je n’aime pas que l’on touche à mes affaires. Comme ça c’est dit.
—Eh doucement ce n’est pas la guerre que je cherche Parkinson, dit Matthew d’un ton moqueur avec un sourire en coin. T’as toujours eu d’aussi grosses joues ? lança-t-il sur le même ton.
—Ouais d’aussi longtemps que je ne me souvienne, répondit Bradley avec une pointe de colère.
—Ça t’arrive de la fermer Miller ? On aimerait dormir là, intervient Evan. Bienvenue Bradley. Je suis Evan et celui que tu entends ronfler au fond c’est Alvaro.
—Salut Evan et merci. Je vais m’installer à la seule place qui reste, dit-il en se mouvant difficilement à cause de toutes ses affaires.
—Je vais aller en mission de reconnaissance, dit Matthew en se levant de sa couchette.
—Tant mieux, ça nous fera des vacances, lui répondit Evan avec nonchalance.
Sa remarque fit brièvement rire Bradley qui s’affairait déjà à ranger ses affaires.
Après s’être chaudement vêtu, le trouble-fête sortit de la pièce.
A l’aube le lendemain, il n’était toujours pas de retour.
Le système d’alarme interne retentit dans chaque pièce. Une minute après, une voix masquée s’éleva d’une tablette posée sur une petite table ronde blanche aux pieds sophistiqués taillés dans du métal. Ils ont tous noté que cette dernière n’était pas là la veille.
La voix prévenait que d’ici une vingtaine de secondes, le message s’autodétruirait.
Les trois jeunes gens réveillés en sursaut, se rapprochèrent de l’objet, y consacrant tant bien que mal toute leurs attention.
L’homme cagoulé qui apparaissait sur la vidéo donnait des instructions.
Données géographiques, longitude,
latitude et altitude. Description d’un anneau à récupérer à l’intérieur d’un objet à atteindre à une distance précise, le strict matériel à emporter et une durée de temps bien déterminée.
Alvaro nota rapidement ce qu’il pu sur la paume de sa main.
—Tu veux nous faire disqualifier ou quoi ? le reprit Evan. On ne doit rien noter, il ne faut aucune trace de la mission.
—C’est abusé. Comment on est censé faire maintenant ? rouspéta Alvaro en se dirigeant vers son porte manteau pour enfiler ses vêtements.
—Comme d’habitude, on suit les instructions, lui répondit Bradley.
Au bas de la table, se trouvait un sac avec tout le nécessaire pour la mission qui leur était confiée. Chaque objet correspondait à chacun selon sa classe d’appartenance dans l’Ordre. Evan porta la sacoche sur la table pour examiner ce qu’il contenait.
—Qu’est-ce qu’ils ont mis là dedans, se plaignait Bradley en essayant de le soulever.
—On doit être quatre pour cette mission et ce connard de Miller n’est toujours pas rentré, dit Alvaro irrité en rejoignant ses colocataires.
—T’es un nerveux toi, constata Evan à haute voix. Tu devrais te calmer, sinon on arrivera à rien.
Il vint se tenir devant eux.
—Alors ? Qu’est-ce qu’il y a là dedans ? questionna Alvaro.
—A quelle classe appartiens-tu Alvaro ? s'enquit Evan.
—Je suis un invisible.
—Moi, un chasseur, enchaîne Evan.
—Et moi un traqueur, dit Bradley.
—Et la radio sur patte alors ? questionna Alvaro.
—Aucune idée, répondit Evan en portant un regard interrogateur à l’auteur de la question.
—Quoi ? Il a perturbé mon sommeil et quand je ne dors pas bien je suis…
—Chiant, nerveux, lourd,… proposa Bradley.
—Toi tu parais pacifique, mais en fait tu es un excitateur ! conclut Evan à l’égard de Bradley.
Ce dernier était en train d’entrer les données géographiques dans l’appareil fourni à cet effet dans le sac.
—Pff, ricana Alvaro. Tu en a beaucoup des mots comme ça dans ta caboche ? Je sens qu’on va bien s’amuser, dit-il en riant. Excitateur…, ça pourrait dire beaucoup de choses.
Evan secoua la tête en réponse à sa remarque.
—Ce n’est pas pour être malpoli, mais il faut qu’on y aille, prononça Bradley. Je ne porte pas ce sac.
—Avec ça je suis visible à deux kilomètres, toi tu as l’habitude des choses lourdes non Spark’s ?
—C’est bon, je vais le porter, on y va.
—Et pour Miller ? questionna Alvaro.
—Il nous trouvera ou il se fera disqualifier, déclara Evan.
—Ça risque d’être un peu difficile, je crois qu’il n’est pas en état, conclut Bradley.
—Pourquoi tu dis ça ? questionna Evan.
—Il s’est fait prendre par des anges noirs en rôdant près du dortoir des filles.
—Comment tu sais ça toi ? interrogea Alvaro.
—Je suis un traqueur, c’est mon job de traquer.
—Mais tu n’as pas bougé d’ici ! Comment…
—Ne compte pas sur moi pour te révéler mes secrets.
—A ce rythme on arrivera jamais à temps, dit Evan en ouvrant la marche, chargé du paquet qui devait peser au moins trente kilos.
❤️
Après une heure de marche, l’intensité de la pesanteur commençait à se faire ressentir.
—On est encore loin ? questionna Evan l’intention de Bradley.
—Plus que quelques mètres. Je dirais une certaine environ.
Leur souffle éprouvé et légèrement accéléré, refoulait une sorte de fumée à chaque expiration.
—Je ne vous ai pas trop manqué, dit une voix qui s’approchait du groupe.
—Tu es vivant ? se moqua Bradley.
—Ouais ouais. Ce n’était rien de grave. Ne vous inquiétez pas, dit Matthew en s’approchant.
—Je vois ça, se moqua Evan.
Il avait des bleus sur les tempes et sous l’œil gauche, qu’il tentait de camoufler avec la capuche de sa doudoune. Les mains dans les poches, il arriva rapidement à leur niveau.
—Eh Mendoza, je ne t’ai pas un tout petit peu manqué, dit Matthew avec un sourire en coin face à l’attitude désintéressée de ce dernier.
—Tu nous a fait perdre assez de temps comme ça. Tu es de quelle classe ?
—La meilleure des classes. Je suis un ange rouge.
—Attrape ! dit Evan en lui lançant une trousse assez lourde. Ça doit être pour toi.
Il attrapa le paquet au vol, avant d’examiner son contenu, accroupi sur la roche.
—La pause est finie, intima Bradley. Si on veut arriver à l'heure, il faut repartir maintenant.
Evan reprit son sac et ils reprirent la route.
—Je déteste l’altitude, commença Matthew. Vous auriez dû voir la déesse qui m’a mis en cellule hier soir. Oh purée, je suis prêt à refaire un tour dans cette cage rien que pour la revoir. Je pourrais la laisser me cogner encore, c’était tellement sexy. C'est une ange noir. Vous imaginez notre couple ? Quand on m’a laissé sortir, sa garde était déjà finie. Bon sang, il faut que je la retrouve.
—Mets-la en veilleuse, Roméo économise ton souffle, lui lança Alvaro.
—Tu aimes te faire battre Miller ? Tu ne serais pas un peu maso ? questionna Bradley.
—Pas spécialement non. En fait c’est une première et ce que ça m’a fait grrr, fit-il en exécutant de faux frissons. Je lui réserve l’exclusivité. Il faut que je connaisse au moins son prénom.
Alvaro, nerveux, évitait de participer à la conversation pour éviter de cracher son venin. Evan quant à lui était condamné au silence par la multitude de pensées qui le traversait. Il n’avait toujours pas pu parler à Amalia et Cody n’avait pas eu de nouvelles non plus. L’inquiétude l’avait gagnée, surtout depuis que les phrases que son oncle lui avait dite tournait en boucle dans sa tête.
« Tu lui fais marcher continuellement avec un pistolet sur la tempe. La seule chose dont on n'est pas certain, c'est du moment où le coup va partir. »
Il avait des palpitations. Il se mit à suer malgré le froid. Ses muscles s’étaient raidis. Il avait la désagréable sensation que sa gorge s’était épaissie de l’intérieur et l’étranglait. Son regard était perdu dans le vide.
« Où es-tu Estimada ? Pourquoi tu ne réponds pas à mes appels ? Fais un signe de vie mon amour je t’en prie ! » Se disait-il en lui-même.
« Pourvue qu’il ne lui soit rien arrivé ! Il faut que je trouve le moyen de partir d’ici. Je pourrais demander à papa d’aller voir,… non non non. Oncle Jordi ? »
Son cerveau surchauffait et l’altitude n’arrangeait pas la situation. En voulant placer un pas devant l’autre, il sentit le sol se dérober sous ses pieds. Il perdit l’équilibre et fit rattrapé de justesse par Alvaro.
—Ça va mec ? questionna-t-il inquiet.
La conversation de Bradley et Matthew s’interrompit aussitôt et ils accoururent vers eux.
—Qu’est-ce que tu as Evan, interrogea Matthew en lui tapotant les joues.
—Je vais bien, répondit-il faiblement. Ça va je vais bien.
—Il lui faut de l’air, dit Bradley en dégrafant sa doudoune. Reculez, laissez-lui respirer écartez-vous.
—Eh mec ! Reste avec nous.
—Je vais bien. J’ai juste besoin de souffler un peu, leur rassura Evan.
Bradley resta accroupi près de lui tandis que Matthew et Alvaro étaient debout. Alvaro se passait la main sur la nuque.
—Je l’avais dit qu’ils abusaient, rouspéta Alvaro.
—Je vais bien Alvaro. J’ai parcouru pire que ça, dit-il en se redressant.
—Où tu crois que tu vas comme ça ? prononça Bradley.
—Il faut qu’on finisse la mission, répondit Evan en se levant.
—Pose-moi ton derrière ici. On va appeler la base et signaler qu’il y a un problème, intima Bradley.
—Tout va bien. Insista Evan.
—Je vais prendre le sac, informa Alvaro.
Il le prit et il continuèrent leur ascension.
—Je vais bien, répéta Evan en voyant les regards inquiets de ses coéquipiers. Au moins ça a eu le mérite de clouer le bec de Matthew, dit-il avec un petit sourire.
Ce dernier n’avait plus dit mot et avait pendant un long moment sa main devant sa bouche.
Evan n’avait qu’une seule envie, finir cette mission et pouvoir retourner à Denver. Au diable le bal et tout le reste, se disait-il. Amalia était injoignable depuis bien trop longtemps et ça le mettait dans tous ses états.
Alors qu’ils avançaient, le froid reprit ses droits, l’obligeant à fermer les boutons de sa doudoune.
Après une trentaine de minutes, Bradley s’arrêta.
—La cible doit être à cinq cents mètres, déclara Bradley. A quelle distance doit-être le tir ?
—Sept cent cinquante mètres, répondit Evan. Passe-moi les jumelles, dit-il en tendant la main à Bradley.
—Puisqu’on va finir par s’y rendre, pourquoi on effectue pas le tir un peu plus proche comme ça on récupère l’anneau et comme ça on sera déjà proche du lieu de rendez-vous, proposa Alvaro.
—On ne peut pas, répondit calmement Evan, les yeux toujours dans les lunettes grossissantes. C’est la distance minimale pour percer cet alliage avec une arme de ce calibre.
Il finit de scruter les environs avec l’objet avant de trancher sur la direction à prendre.
—Je vais avancer de quelques mètres vers l’ouest. Ça devrait aller pour combler la distance manquante. Matthew et Alvaro, vous pouvez nous devancer pour récupérer l’anneau une fois que j’aurai fait péter la serrure. Après tout, vous êtes les plus habiles à faire cette manœuvre. On se retrouve au point de rendez-vous.
—Je viens avec toi, déclara Bradley.
Bradley prit le sac contenant le Barrett 50, non sans geindre. Ils se rendirent à l’endroit indiqué et Evan assembla les pièces qui constituaient l’arme. Il se positionna allongé à même le sol, un œil dans l’objectif, quelques réglages, l’index droit sur la gâchette. Puis vint le moment de tirer. Comme à chaque fois, il avait une montée d’adrénaline, une délicieuse sensation qui parcourt tout son être. Et pile-poil entre une inspiration et une expiration, il appuie sur la détente. En un rien de seconde la balle entre en collision avec le métal, libérant l’accès principal à leur butin.
—Yes ! En plein dans le mille, s’excita Bradley. Il faudra que tu m'apprennes à faire ça un jour..
Ils se remirent en route. Arrivés devant un grand bâtiment, ils étaient émerveillés par sa beauté et sa grandeur. Personne n’aurait pu croire qu’il y avait un tel édifice caché là, en plein milieu de nulle part.
Le temple en pierre devait servir jadis de lieu de formation ou de pèlerinage.
Trônant au milieu de montagnes rocheuses, il s’étendait sur un kilomètre.
La façade extérieure ne révélait rien sur l’intérieur. Les colonnes de forme carré qui soutenaient l’édifice se dressaient fièrement. Malgré les années le lieu était toujours bien entretenu, très bien nettoyé, si bien que l’on pouvait distinguer clairement son reflet sur les parois polies des pierres. La bâtisse était si imposante que l’on se sentait minuscule à côté. Au centre, la grande porte en bois arqué vers le haut, comptait deux battants. Les deux grands anneaux métalliques qui y étaient incrustés, ressemblaient à deux yeux de caméléon.
—Wow, c’est magnifique. Comment c’est possible qu’on ne l’ai jamais vu, même pas en photo ?
—Peut-être parce qu'on n'a pas le droit d’emmener nos téléphones ici, répondit Evan.
—J’ai l’impression d’être une fourmi, dit Bradley tournant sur lui-même émerveillé.
Evan l’était aussi, mais ses préoccupations l’empêchaient de profiter complètement de l’instant.
Peu de temps plus tard, Alvaro et Matthew les rejoignirent. Matthew brandissant de façon victorieuse l’anneau.
—Vous avez réussi, s’excita Bradley et vous êtes en vie tous les deux wow. L'idée de vous entretuer ne vous a pas éfleurée ?
—Ferme la l’excitateur de service, lança Alvaro le visage toujours fermé.
—Il faudra que tu me donnes ta recette pour toujours être de mauvaise humeur, j’en ai grand besoin. Je suis trop gentil, souriant et tout ça. Ça me porte préjudice parfois, ajouta Bradley.
Hum, répondit simplement Alvaro en grimaçant.
—Alors qu’est-ce qu’on attend ? On se les gèle ici, poursuivit-il.
Evan secoua la tête, puis se retourna pour frapper à la porte à l’aide de l’un des gros cercle accroché.
La porte leur fut ouverte et il leur a été demandé d’entrer par un geste de la main. En entrant, leurs regards se portèrent de manière instinctive vers l’emblème de l’ordre, un caméléon dans un soleil dont les rayons sont représentés par des traits incrustés de longueurs différentes. Machinalement, leurs mains droites se posèrent sur leurs cœurs, en signe d’allégeance à l'Ordre.
Ils furent invités à pénétrer l’espace. L’intérieur n’avait rien à envier à l’extérieur. Le sol, comme toutes les parois, était en pierre majestueusement polie. Près de l’entrée , étaient des tablettes blanches sur lesquelles étaient posés des vases de cristal contenant chacun d’eux bâtonnets d’encens allumés. Une fontaine d’eau ornait le hall et des plantes aux feuilles d’un vert éclatant étaient posées le long des murs à deux mètres d' intervalle.
Ils furent conviés à rejoindre une grande salle avec une énorme baie vitrée qui permettait de voir l’ arrière cours. Leur hôte les accueillit. Il portait une longue robe dans un tissu épais de couleur marron dont il avait baissé la cagoule. Sa taille était marquée par une ceinture de corde épaisse.
—Bienvenue à vous dignes fils du caméléon. Je suis maître Edwin le grand gardien du temple. Qu'avez-vous rapporté de votre mission ?
Avec respect, Alvaro tendit l’objet sur les paumes de ses au grand gardien, en gardant la tête baissée. Ce dernier examina l’objet avec attention. Une expression de surprise passa sur son visage. Il ordonna que l’on sonne de la corne.
Le son retentit par de la les montagnes de pierre. Des moines accoururent et ensemble avec le grand gardien, ils s’inclinèrent devant les quatre jeunes gens. Ces derniers n’y comprenaient rien.
Ils échangèrent des regards confus.
Maître Edwin se redressa et avança vers eux.
—Bienvenus vaillants et braves soldats qui ne reculent devant rien. Grande est ma joie aujourd’hui de décorer les nouveaux élus.
—Elus ? s’étonna Evan.
—Une fois tous les cinquante ans, le grand esprit désigne la relève, le collège des futurs dirigeants de l’Ordre homme comme femme. Après leur désignation, ils sont formés pour prendre la tête de l’organisation. Ils peuvent toutefois désister à la fin de la formation, s’ils ne se sentent pas capables d’assumer cette lourde responsabilité. Dans ce cas, quelqu’un d'autre sera désigné par le grand maître et le conseil des hauts dignitaires.
L’anneau que vous avez trouvé aujourd’hui est une clé qui vous ouvrira toutes les portes de l’ordre, à condition de rester ensemble. C'est lui qui désigne les élus. Si vous l'observez bien, il a des jointures qui servent à le détacher. Vous en prendrez chacun un morceau et vous les réunirez d’un commun accord, pour un but précis. C’est un privilège des élus. Le grand maître et les hauts dignitaires, vous recevrons dans une cérémonie solennelle après ces festivités, éclaira le grand maître.
—Puisqu’il n'y qu'un anneau, les autres que recherchent-ils?
—L’anneau est partout et nulle part à la fois, au début de la quête, pour donner des chances égales à tout le monde. Mais il se laisse trouver par ceux qui ont été trouvés digne, ajouta maître Edwin.
Il fit signe à un moine qui attendait dans un coin d’apporter le coffret qu’il avait entre ses mains. Il en sortit à tour de rôle des médailles en or, attachées à des cordes spéciales, qu’il plaça autour du cou de chacun d’eux.
—Maintenant mangez et buvez ! Reprenez des forces. Je vous retrouverai à l’arrivée de nos frères.
Sur ce, il prit congé.
Ces paroles raisonnaient en eux et suscitaient des questionnements. Ils mangèrent et burent et durent patienter encore une trentaine de minutes avant que l’arrivée des autres groupes ne leur soit annoncée. Ils furent conduits auprès des autres qui les acclamaient au passage. Certaines équipes étaient uniquement composées de femmes, d’autres d’hommes et d’autres étaient mixtes.
Des places spéciales leur avaient été réservées. Une fois que tout le monde était à sa place, le grand gardien prit la parole pour enseigner la sagesse de l’Ordre.
Evan n’écoutait qu’à moitié tout ce qu’il disait, son attention étant portée sur son itinéraire pour rentrer à Denver.
—….le caméléon qui est en chacun de vous. Si vous êtes ici, c’est parce que vous êtes l’élite, la relève. Et on attend de vous que vous vous en montrez digne…
Evan pensa à sa dernière conversation avec Amalia, aux derniers moments qu’ils avaient passé ensemble.
« Où es-tu tesoro ? Est-ce que tu vas bien ? Est-ce que ton père est à la maison ? Vivement que cette réunion finisse. Juan pourquoi est-ce que tu ne prends pas ton téléphone ? Je vais finir par devenir fou… » se disait-il en lui-même.
« Tu lui fais marcher continuellement avec un pistolet sur la tempe… » ces paroles lui glaçaient le sang.
—Tu vas bien, la voix de Bradley l’interrompit dans ses pensées. Tu transpire, alors qu’il ne fait pas chaud du tout. C’est la chute de tout à l’heure ? Je vais demander à ce que l’on voie un médecin.
—Ce n’est rien je vais bien. Je suis juste un peu ailleurs.
—Les traqueurs représentent un des œil avisé du caméléon. Les chasseurs, la langue flexible et puissante qui capture l’ennemi. Les invisibles, nos meilleures espions, qui représentent la capacité qu’à le caméléon de changer de couleur. Bien que cette caractéristique incombe à tous les caméléons, eux…
La voix de leur hôte mourait dans ses pensées.
« Si je prends un vol, je pourrais… »
« La seule chose dont on n’est pas certain, c’est du moment où le coup va partir. »
—Tu es tout pâle…, constata Bradley.
—J’ai besoin d’air, j’étouffe.
—Je vais demander à parler au grand gardien, chuchota Bradley à l’oreille d’Evan.
—Non, le retint-il d’avancer en posant son bras sur lui. Laisse-le terminer.
—Pour la première fois depuis que l’Ordre existe, nous comptons parmi les élus un ange rouge. Je vais lui demander de se lever, continuait le grand gardien.
Matthew se leva et tout le monde l’applaudit.
—Le grand Caméléon a fait un choix unique cette année…
Une trentaine de minutes plus tard, son discours fut enfin fini. Des véhicules quatre quatre avaient été mis à la disposition de chaque équipe pour les ramener au quartier général. Ils sont tous rentrés par un autre chemin et sont arrivés au bout de vingt minutes.
A leur arrivée dans leur chambre, les garçons se jetèrent sur leurs lits respectifs à l'exception d’Evan qui se rendit dans la salle de bain. Il se débarbouilla, se changea, prit ses clés et descendit rapidement. Une fois dans son pickup, il constata qu’il n’y avait pas de réseau sur son téléphone. Exaspéré il descendit et effectua un check rapide du véhicule.
Le moteur se mit à tourner sous l’impulsion de sa main. Ses yeux étaient toujours fixés sur le cellulaire, mais il n’y avait toujours pas de réseau.
Le volant se braqua sous ses mains après le levier de vitesse. Il quitta le parking pour rejoindre la route.
Arrivé à quelques mètres de l’auberge où il avait prit une chambre, il se gara et posa ses bras et sa tête sur le volant sans couper le moteur. Le mal de tête qu’il avait le faisait grimacer. Son anxiété s’était propagée dans son corps et le rendait malade.
Tout à coup, le son frénétique des notifications de son téléphone le fit dévier le regard vers lui. Il le saisit précipitamment. Il balaya chacune des notifications jusqu’à trouver celles de Cody. Il n’avait toujours aucune nouvelle. Il composa alors rapidement le numéro de son oncle. Il répondit après deux tonalités.
—Evan ?
—C’est moi mon oncle.
—Tu vas bien ? Ta voix est un peu étrange.
—J’ai besoin que tu me rendes un service.
—Je t’écoute !
—Depuis mon départ de Denver, je n’arrive pas à joindre Amalia. Je suis inquiet et je ne peux pas faire grand-chose d’ici. J’ai prévu de rentrer, mais…
—J’ai compris. Ne t’inquiètes pas. Je vais vérifier si tout va bien.
—Assure-toi qu’elle aille bien s’il te plaît…
—Je prends les choses en main, tu peux être tranquille. Toi ça va ?
—Je… j’ai juste besoin de repos. Ça va aller ne t’inquiètes pas.
—Alors repose-toi! Tu peux être tranquille, je m’occupe de tout.
—Merci tonton.
Son dos trouva le dossier de son siège. Il souffla et se massa le front. La conversation l’avait libérée d’un poids, mais il n’était toujours pas tranquille. Il resta là un bon moment, avant de décider de se rendre à l’auberge.
Dans une pharmacie sur la route, il acheta un médicament pour calmer son mal de tête. Le pharmacien lui avait expliqué que ce produit allait aussi l’aider à se détendre.
Une fois à l’accueil, il salua poliment la réceptionniste et lui demanda ses clés. Elle les lui donna toujours avec un regard aguicheur. Evan prit une bouteille d’eau dans le grand frigo vitré à côté du comptoir et gravit les quelques marches qui le séparaient de sa chambre. Une fois à l’intérieur, il avala deux comprimés au lieu d’un seul.
Sa doudoune trouva la chaise en bois près de la fenêtre. Il s’affala sur le lit, commençant déjà à ressentir les effets des médicaments. Ses muscles se détendaient. Il avait l’impression qu’une brise fraîche était passée sur lui et avait emporté avec elle tous ses malaises. Le sommeil le cueillit avec une facilité et une profondeur déconcertante à tel point qu’au bout de dix minutes, il n’entendait même pas les coups de poing donnés à sa porte.
La porte s’ouvrit sur la réceptionniste. La jeune femme avança dans la pièce sans refermer complètement la porte. Elle décida de profiter de l’inconscience du client pour assouvir ses fantasmes. Elle retira son pull et souleva celui d’Evan jusqu’au niveau de ses pectoraux. Elle les admirait et les caressait. Evan qui rêvait d’Amalia, confondu son rêve à la réalité et toujours avec les yeux fermés, enlaça les hanches de la jeune femme.
—Tu es venu mon amour, dit-il d’une voix faible chargée de désir.
La demoiselle se contentait de faire des mouvements sensuels en le caressant.
Dans son inconscience, il cherchait des senteurs d’orchidées sauvages, mais il n’en trouva point. Les mouvements sur son corps étaient brusques, à l’opposé de la tendresse et de la douceur de la dame de ses pensées. Ses yeux s’ouvrirent avec beaucoup de peine, très faiblement.
Du blond au lieu du noir, des yeux bleus en amande à la place de yeux ronds et noir.
L’information fit le tour de son cerveau avec célérité et suffit pour que malgré sa faiblesse musculaire il l’a repousse. Ses mains quittèrent ses hanches pour son ventre qu’il poussa du mieux qu’il pouvait.
—Sortez d’ici tout de suite.
—Ne joue pas les durs mon mignon. On s’amuse bien tu ne trouves pas ?
—Si vous tenez à garder votre tête en place et vos deux yeux en face des trous, sortez d’ici tout de suite. Sinon je vous promets que vous allez passer un sale quart d’heure.
—Ouuuuu ! Comme c’est sexy, dit-elle enjouée. J’adore les mecs violents, lui souffla-t-elle à l'oreille. Montre-moi un peu mon amour.
Les molécules composant les pastilles qu’il avait avalé l’avaient détendu certes, mais elles avaient également amoindri sa force musculaire. Il la poussa jusqu’à ce qu’elle tombe par terre.
Le prenant à la légère, elle riait et tenta de se replacer sur lui. Il se redressa du mieux qu’il pouvait et lui saisit le bras qu’il retourna dans son dos. La jeune blonde gémit de douleur, mais un sourire trouva vite place sur ses lèvres.
—Encore plus fort, réclama-t-elle d’une voix torturée.
—Comme ça c’est mieux ? dit Evan en exerçant une pression plus importante sur ses deux bras.
—Tu me fais mal, arrête ! Lâche-moi !
—La prochaine fois je vous les briserai tous les deux. Comme ça vous ne pourrez plus vous permettre de telles folies, dit-il avec un ton menaçant et une pointe de colère dans la voix.
Elle tremblait de douleur et ne répondit rien.
—Retenez bien ce que je vais vous dire. Je ne suis pas intéressé par quoi que ce soit avec vous. Vos regards malsains et vos intentions vous les rangez où vous voulez. Parce que si vous avez le malheur de recommencer, ça sera votre dernier jour sur terre, vous m’avez compris ? déclara-t-il sur le même ton.
Elle hocha rapidement la tête dans l’espoir d’être libérée, mais son fantasme maladif la rendait encore plus accro à Evan. Des larmes coulaient de ses yeux et dès qu’Evan la lâcha, elle courut à l’autre bout de la pièce en se massant les bras. Elle le fixait avec des lueurs de crainte et avança finalement pour ramasser son pull au sol.
Elle sortit en courant, laissant la porte ouverte. Evan respira un bon coup, malgré ce qui venait de se passer, la substance dans son sang l’empêchait d’être de mauvaise humeur. Quelques minutes plus tard, le téléphone fixe de la chambre sonna. Il décrocha.
—Allo ?
—Jamais un homme ne m’avait fait me sentir aussi vivante. Je ferai tout ce que tu veux mon chéri. Laisse-moi juste une chance de te montrer de quoi je suis capa…
La main d’Evan reposa le combiné sur l’appareil.
—Je commence à comprendre pourquoi cette auberge est vide, dit-il à basse voix.
Il était dégoûté de l’endroit et avait la sensation d’avoir été souillé. Il n’avait qu’une seule envie c’était de partir de là. Comme il y pensait, il entendit crier son prénom. La voix lui était familière et s’accompagnait de bruits de pas qui faisaient grincer le parquet. Il suivait le son de la voix et entendit la porte voisine s’ouvrir.
—Evan ? Oh pardon mademoiselle excusez-moi. Je cherche mon pote… je pensais qu’il était ici dans cette pièce. Pas forcément avec vous, mais,… bref je suis désolé.
Il referma la porte, puis la rouvrit.
— Quelque soit la situation, sachez que ça va s’arranger, dit-il à la jeune femme en larmes. Sachez aussi que le croupion qui est à la base de ces pleurs en paiera les conséquences, dit-il avant de refermer la porte.
—Evan ! Eh Spark’s où tu te cachés ? Oh ! Te voilà. Tu pourrais au moins faire signe au lieu de me laisser crier comme ça.
—Matthew !
—En chair et en os. Tu attendais quelqu’un d’autres sucres d’orge ? Il s’est passé quoi ici ? Tu as l’air d’être passé sous un camion, dit-il avec un regard inquisiteur.
Il referma la porte.
—J’ai pris des comprimés pour me reposer et…
—Tu laisse ta porte ouverte. Tu devrais faire plus attention dit-il avec une fausse expression d’inquiétude sur le visage.
—Qu’est-ce que tu fais ici ? questionna Evan.
—Tu ne croyais quand même pas qu’on allait te laisser sortir tout seul après le malaise que tu nous a fait !
—On ?
—Ouais les autres sont en bas. On voulait s’assurer que tu allais bien et tiens-toi bien tu ne vas pas en revenir, on est invité ce soir par le collège des hauts dignitaires à une soirée mortelle.
—Quoi ? Ce soir ?
—Tu m’as bien entendu. Amène-toi, il faut qu’on se prépare.
Matthew était debout observant Evan. Son regard se perdait dans la chambre assez simple. Evan compte à lui rassemblait ses forces pour se tenir debout.
—Aide-moi à ranger mes affaires, demanda-t-il à son compagnon. C’est quoi cette affaire de croupion ? Je t’ai entendu en parler tout à l’heure.
—Oh ! Il y a une jeune femme en larmes dans la chambre d’à côté. Je me dit que celui qui l’a mit dans cet état n’a pas de cerveau et qu’il fou de la merde partout, un croupion quoi.
Evan sourit à sa réflexion en secouant la tête. Ils avaient fini de ranger les affaires d’Evan dans le petit sac qu’il avait laissé là.
—On peut y aller ? questionna Matthew.
—Oui c’est bon.
—Passe-moi tes clés. Je conduis. Tu vas nous foutre au fond d’un ravin avec ta tronche de zombie, dit Matthew avec un sourire.
En ouvrant la porte, ils tombèrent nez à nez avec la réceptionniste en petite tenue.
—Ce n’est pas vrai, encore elle ?
—Mamma mia, s’exclama Matthew. C’est elle qui t’as épuisé comme ça ?
—Passe ton chemin Matthew et non je n’ai rien à voir avec cette folle.
Le sourire de Matthew ne le quittait plus.
—Il ne s’est rien passé avec elle et pas un mot de tout ça à qui que ce soit, lui dit Evan.
La jeune femme n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit. Ils étaient déjà en train de descendre les marches.
Bradley et Alvaro les attendait adossés à un tout terrain.
—Alors Spark’s , on va en vadrouille ? questionna Bradley.
—En général tes collègues les cybermans ne l'ouvrent pas beaucoup, lança Evan. On doit revoir ton dossier.
—Je suis d’accord, ajouta Alvaro. Même tes lunettes ne répondent pas aux critères. Elles sont trop normales.
Ils montèrent dans les véhicules dans une ambiance détendue. Matthew prit le volant du pick-up d’Evan et ils prirent la route pour aller se préparer pour la soirée.
❤️
La maison de leur hôte était toute peinte en blanc. Les néons à l’étage coloraient la pièce où ils étaient en violet, bleu et vert.
La musique n’était pas très forte.
Il y avait un buffet installé et des boissons alcoolisées de toutes sortes. Les serveurs portaient des chemises blanches sur des pantalons noirs avec des bretelles. Ils avaient chacun une cravate noire autour du cou. Les lieux étaient scrupuleusement surveillés par des anges noirs, la garde officielle de l’Ordre.
Il n’y avait pas grand monde, seuls les hôtes, les quatre élus et quelques jeunes des familles distinguées de l’organisation.
Après l’accueil et les félicitations, les quatre jeunes gens furent conviés par le maître des lieux à s’adonner aux festivités.
—J’aurais bien fait appel à des filles bien comme il faut, mais vous devez vous préserver pour le moment. Amusez-vous quand-même dit l’homme petit de taille au ventre bedonnant en riant, un verre de champagne à la main. Haley ! Viens trésor que je te présente les élus. Regarde, ne sont-ils pas charmants ?
—Papa, dit la jeune fille gênée.
—Je vous laisse les jeunes. Je serai en bas avec mes collègues. Si vous avez besoin de quoi que ce soit. Le personnel est à votre disposition. Sentez-vous chez-vous, vous êtes mes invités.
Chacun d’eux mangea et but, mais en proie aux effets des médicaments, Evan prit congé et demanda à un serveur de lui indiquer un coin où se reposer. Alvaro fit de même.
Matthew se massait le montant en grimaçant sous le regard attentif de Bradley assis en face de lui.
—Elle a une sacrée poigne hein, commenta-t-il.
—Je ne te le fais pas dire, répondit Matthew.
—Tu m’avais dit que sa toge était trop grande pour elle et qu’elle marquait sa taille avec une corde…
—Qui lui sert de fouet…
—Retourne-toi !
—Mamma mia. C’est-elle ! Comment je suis ?
—A tomber.
—Je sens l’alcool, dit-il après avoir expiré la bouche ouverte pour humer l’odeur. Tu crois qu’elle aime l’odeur de l’alcool ?
—Demande-lui, dit Bradley en riant.
—On se revoit demain matin. Je ne serai pas disponible de la soirée dit-il en reculant sa chaise pour se lever.
—Bonne chance mec, lui lança Bradley alors qu’il était déjà parti. Il leva sa flûte en guise de réponse.
Bradley se rendit près d’Haley qui était seule dans son coin pour discuter.
Matthew s’étant rapproché de la gardienne, se tint debout près d’elle.
—Bonsoir, tu te souviens de moi ? Tu m’as cogné et mis en cellule hier nuit. Je sais que tu ne peux pas me répondre parce que tu es en service, mais heureusement que tu peux écouter. Je m’appelle Matthew Miller. Je suis un ange rouge. Te rencontrer à été la meilleure chose qui me soit arrivée de toute ma vie jusqu’à présent. T’as une sacrée poigne. J’espère que je pourrais m’en remettre vite. Tu crois au coup de foudre ? Moi oui et j’en ai eu un sous tes coups. Ça peut paraître bizarre, mais j’ai eu comme… une révélation. On m’a appris que la poigne d’une personne en dit long sur elle. Et ce que la tienne m’a dit me fait un effet lunaire juste là, tu l’entends ? C’est mon cœur qui bat à tout rompre. A ma sortie de cellule hier j’ai appris que ta garde était finie et que tu avais dû partir. J’ai prié tous les saints pour pouvoir te revoir et te voilà, juste là, dit-il avec un sourire franc.
Une heure plus tard, il était toujours là debout près de la demoiselle qui n’avait pas bougé d’un poil.
—J’ai fantasmé toute l’après-midi sur ce que pourrait être le son de ta voix. Je t’ ai prénommé Mildred, Sarah, Ashley. Ça ne m’était encore jamais arrivé d’être autant impacté par une femme. Et là je parle comme un idiot depuis plus d’une heure. Tu me rends vraiment dingue. Ce que je veux le plus la tout de suite c'est connaître le magnifique prénom qui couronne ta beauté. Entendre la mélodie que créer le son de ta voix. J’aimerais faire plus amples connaissances, mais il faut que tu saches que tu m’as pris dans tes filets, je suis prit au piège. J'implore ta clémence pour me permettre de te connaître un peu plus.
Après un moment de silence, il reprit la parole.
—Permets-moi de m’asseoir, dit-il en prenant une chaise. Il faut croire que je ne suis pas aussi résistant que toi.
Il plaça ses bras sur le haut du dossier de la chaise qu'il avait préalablement retournée.
. Au bout de quelques heures, il se laissa gagner par le sommeil et à son réveil le matin, elle n’était plus là. Il s’enquit de la raison de son absence auprès d’un serveur qui lui dit qu’elle était déjà partie.
Il le remercia puis soupira. En voulant se redresser, son corps lui fit comprendre qu’il était resté longtemps dans la même position. Il eut du mal à redresser son cou.
Il se leva, la déception dans l’âme et décida d’aller se débarbouiller. Il se passa de l’eau sur le visage. En relevant les yeux sur le grand miroir, il remarqua un bout de papier dépasser de sa poche. En le saisissant, les traits de son visage s’illuminèrent. Un sourire vint se plaquer sur sa face. Un rire joyeux émana de lui, alors qu'il plaça son point devant sa bouche.
Sur la feuille, il y avait marqué un prénom et un numéro de téléphone.
—Alors tu t’appelles Alicia, dit-il avec un sourire. A nous deux Alicia.
❤️
Ils passèrent la journée qui suivit à se préparer pour le bal. Ils étaient toujours logés chez le haut dignitaire qui les avait reçus et Bradley en profita pour se rapprocher d’Haley.
Evan avait passé pratiquement une autre journée dans un état de fatigue musculaire et Alvaro était très pensif, on aurait même dit qu’il était préoccupé.
Matthew compte à lui avait passé son temps à harceler Bradley pour qu’il lui trouve des informations sur les endroits que fréquente Alicia. Ce dernier avait fini par céder.
Fort des informations qu’il avait reçues, il se rendit à sa résidence familiale de Mountain village.
La ville située sur des montagnes comme son nom l’indique, ressemblait à une forêt embrasée dans l’obscurité du soir. Les lumières se projetaient sur les parois des montagnes environnantes recouvertes en grande partie par un manteau de neige blanche.
Une fois arrivé chez elle, il monta la quinzaine de marches qui menaient au porche. Le marbre était bien entretenu et tellement bien nettoyé qu’on pouvait s’y mirer.
Matthew vérifia sa coiffure, son haleine, son parfum, avant de faire retentir le son de l’épais anneau métallique sur la porte d’acacia. Deux coups avant de patienter.
Debout, les sens émoustillés, il redoutait un peu la suite des événements.
Les contractions de son cœur étaient plus rapides. Des petits mouvements de l’avant vers l'arrière lui donnaient l’illusion d’être serein.
« Et si elle n’ést pas là ? Et si elle disait non ? » se disait-il en lui-même.
La porte s’ouvrit sur une femme en tenue de femme de ménage.
—Bonjour Monsieur, comment puis-je vous aider ?
—Je cherche Alicia.
Une expression d’étonnement traversa le visage de la dame.
—Vous cherchez mademoiselle Alicia ?
—Oui.
La femme sembla un peu confuse et hésitante.
—Un instant, dit-elle avant de refermer la porte dans un bruit sourd.
« J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Elle n’est pas là ? Je n’aurai pas dû venir jusqu’ici. C’est… »
La porte s’ouvrit de nouveau.
—Qui dois-je annoncer ?
—Matthew, Matthew Miller.
—Très bien.
La femme d’âge mûr s’éclipsa à nouveau. Matthew pouvait distinguer des chuchotements derrière la porte. La situation l'amusait et lui laissait entrevoir le quotidien de Alicia.
Quelques minutes plus tard, les chuchotements cessèrent. La porte s’ouvrit sur une jeune femme au teint lumineux, une chevelure blonde dorée, des petits yeux en amande de couleur noisette et un nez fin. Elle portait une jupe en laine courte sur un colant épais de la même matière tous deux noirs. Une doudoune noire sans manche laissait paraître les manches longues d’un pull bleu nuit. Ses cheveux étaient attachés en une soigneuse queue de cheval.
Elle avança majestueusement vers son visiteur.
—Mama Mia, murmura Matthew légèrement déstabilisé.
—Miller ! Toi ici ?
—Comme je n’ai pas accès à mon téléphone en ce moment, je suis… En fait, je voulais t’inviter au bal. Si tu n’as rien prévu ou si tu n’as pas déjà quelqu’un avec qui y aller…. Enfin si tu n’es pas de service après-demain.
—J’accepte !
Des cris féminins se firent entendre derrière la porte. En fait, on pouvait voir les têtes de ses dames sur les bandes vitrées de part et d’autres de la porte.
—Hein ? Quoi ? Pardon ?
—J’ai dit que j’acceptais.
—Ok ! D’accord ! Euh. Je t’ai apporté cette fleur, dit-il en lui tendant la rose qu’il avait jusque là dans sa main cachée dans son dos. Je ne savais pas quel genre de fleur tu aimais et je ne voulais pas venir les mains vides.
—Merci, dit-elle en prenant la fleur.
Elle s’approcha de lui, un peu trop. Matthew tressaillit légèrement.
—Qu’est-ce que tu fais ? questionna-t-il.
—Je veux faire crier cette bande de mégères.
Elle déposa un doux baiser sur sa joue, ce qui eut l’effet escompté. Matthew était un peu perdu.
—À après-demain, dit Matthew rougissant avec un sourire plaqué sur le visage.
—À après-demain, répéta-t-elle avec un petit sourire.
Il descendit les marches et une fois en bas, il lui fit un signe de la main auquel elle répondit. Elle rentra dans la maison, tandis que lui disparaissait dans l’obscurité de la nuit.
Voilà c'est la fin.
Une autre histoire d'amour à l'horizon.
J'espère que vous avez aimé en tout cas merci de m'avoir lu.
Je vous dis à la semaine prochaine !
Xoxo Loves ❤️❤️❤️
IG: @conte--moi
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