Chapitre XVIII
Bonjour à tous, je vous laisse un nouveau chapitre.
Bonne lecture !
—Encore ce type ? dit Evan en arrivant presque au même niveau qu'Amalia.
Il marchait d'un pas rapide, ayant aperçu une silhouette masculine qu'il reconnaissait bien près d'elle. Amalia l'attendait près d’un arbre à quelques mètres de l'entrée de la bibliothèque. Le voile blanc qui recouvrait le végétal, le rendait semblable à un énorme champignon blanc.
Le bruit des pas crissant dans la neige se rapprochait, alors que le dit “type” s'éloignait au trot.
—Il voulait juste me dire bonjour, répondit Amalia.
—Et il faut te coller comme ça pour te dire bonjour ?
—Il était à un mètre pratiquement, dit Amalia en rigolant.
—C’est bien ce que je dis, répondit Evan.
—Avec ça tu soutiens ne pas être jaloux, dit-elle en resserrant son classeur contre elle, pour se mettre sur la pointe de ses pieds, afin de lier leurs lèvres dans un chaste baiser.
—Moi jaloux ? Pourquoi j’irai être jaloux d’abord. De lui en plus pff, argumenta Evan avec une fausse sérénité.
—Mais oui, je te crois, répondit Amalia avec un sourire. Je me demande ce que tu as bien pu lui faire. Il courait presque quand il t’a vu.
—Je vais finir par lui casser la gueule à ce type, marmonna Evan dans sa barbe, alors qu'ils entamaient une marche lente.
—Qu’est-ce que tu dis Cariño ? Brandon ?
—Hm ?
—Tu es ailleurs. A quoi tu penses ?
—Rien d’important. On y va ?
Amalia avança souriant, secouant la tête de gauche à droite. Evan n’était visiblement pas calme. Sa nervosité était palpable.
Une fois dans la voiture, la jeune femme amusée lança :
—Si un simple bonjour te met dans cet état, ce serait quoi s’il avait tenté de m’embrasser.
Evan arrêta net sa manœuvre. Les mains toujours sur le volant, regarda devant lui avec un petit sourire en coin, avant de tourner la tête vers elle. « Il ne serait plus de ce monde », pensa-t-il.
—Tu me cherches vraiment aujourd’hui hein!
—Ce n’est qu’une simple supposition.
—Qu’est-ce que tu veux ? questionna-t-il en se positionnant plus sérieusement, le regard fixé sur elle.
—Que tu admettes que tu es jaloux. Tu ne vois pas les regards que tu lance à ceux qui ont le malheur de me fixer plus d’une seconde.
—Admettons que j’admette, qu’est-ce que ça te rapporte ?
—La satisfaction d’avoir raison.
—Je ne suis pas jaloux, fin de l’histoire.
—Si tu le dis !
—On peut aller au cinéma maintenant ?
—Oui, répondit-elle avec un petit sourire.
—Merci.
Il reprit sa manœuvre et roula en direction du cinéma. Le trajet était silencieux. La tension d’Evan était palpable et ça amusait de plus en plus sa copine. Elle pouvait le voir marmonner des phases nerveusement. Par moment, elle retenait vraiment son rire.
❤️
Installé sur des sièges en hauteur, des boîtes de popcorn sur les jambes, les yeux rivés sur le grand écran, la voix d’Evan brisa le silence.
—Mais bouge de là toi aussi !
Leur voisin du bas se retourna pour menacer Evan du regard. Le concerné était concentré sur l’action qui se passait dans le film.
—Ce n’est pas possible ! Comment peut-il passer à côté de ça? dit-il outré avec les sourcils froncé.
—Shut Brandon tu dérange tout le monde, lui chuchota Amalia.
—Désolé bébé, dit-il sans quitter l’écran des yeux.
Un court moment de silence s'ensuit avant qu’il ne reprenne.
—Mais quitte là! Ce mec n'est pas normal.
—Tu sais qu’il ne t’entends pas au moins? dit Amalia en rigolant. C’est un film et tout est déjà prévu d’avance.
—Je sais, mais il pourrait faire un effort quand-même.
Amalia et sa voisine éclatèrent de rire.
—Tu vas finir par nous faire virer d’ici.
Quand le personnage du film passa une énième fois à côté du but, ce fut trop pour Evan, qui se leva pour montrer son exaspération. Des voix s’élevèrent dans la salle pour lui demander de se taire, d’autres pour le demander de partir. Amalia était morte de rire. Un homme assez musclé vint leur demander de quitter la salle, leur expliquant que c’était une séance privée et qu’ils n’avaient rien à faire là. Amalia commençait à étouffer de rire.
—Il n’est quand-même pas net ce type, dit Evan en pointant le personnage du film de la main en sortant de la salle.
Les portes se refermèrent juste derrière eux, les faisant presque sursauter.
—Comment on a fait pour se tromper de salle ? questionna Evan en regardant son téléphone.
—Il faut que je trouve les toilettes sinon je vais me faire dessus, dit Amalia en riant.
La salle qui diffusait leur film était juste en face. Il s'en rendit compte sur le moment sur son cellulaire.
Ils se dirigèrent vers les toilettes. Amalia entra et lui resta l’attendre à l’extérieur.
En sortant, elle se passa quelques mèches de cheveux derrière l’oreille. Un jeune homme qui passait par là, la regardait avec entrain. Alors qu’elle avançait vers lui, Evan foudroya l’homme à la veste de cuir du regard.
—Tu veux sa photo peut-être ?
Amalia se retourna et vit qu’on parlait d’elle. Son regard jongla entre les deux hommes.
—C’est ça casse toi ! renchérit Evan.
—Hum hum, commença Amalia. D’abord c’est Ethan…
—S’il te plaît ne prononce pas son nom.
—Okeeeyy. Tu vas me dire ce que tu as à la fin ?
—Je ne supporte pas ce type.
—Qu’est-ce que tu as contre lui ? C’est un gentil garçon.
—Gentil, dit-il avec un sourire. Tu n’as jamais remarqué la façon dont il te regarde ?
—Il me regarde tout à fait normalement.
—Il bave devant toi comme un chien devant son os. Il n’arrête pas de te tourner autour. Il me suffit de le voir pour que ma journée soit gâchée.
—Il n’a jamais rien fait de déplacé, il se comporte comme un vrai ami.
—Un ami qui enverrait des fleurs avec des mots doux à son amie ?
—Il ne m’en a jamais envoyé !
—Nuance, tu ne les as jamais reçues, parce que je les ai interceptées. Je les lui ai fait ravaler ses mots doux.
—Tu reçois mon courrier et mes cadeaux maintenant ?dit-elle étonnée.
—Non ce n’est pas ce que tu crois. Il venait vers toi en te fixant avec son bouquet à la main. Il avait un sourire idiot sur les lèvres tu sortait peine de la bibliothèque. Je t’attendais adossé à mon pickup. Je te promets qu’en temps normal je n’intercepte rien.
—A l’avenir, laisse-moi décider de ce que je veux recevoir ou non. Monsieur le jaloux, dit-elle après avoir soupiré.
—Si tu savais que je plaisais à une fille, tu la laisserais s’approcher de moi et me faire des cadeaux ? M’écrire des poèmes et m’inviter à un dîner de famille ou à un bal…
—Parce qu’il m’a écrit des poèmes ? Il m’a invité à un bal ? … A un dîner de famille ? Ça fait combien de temps que tu interceptes…
—La n’est pas la question. Je ne permettrait pas qu’un autre vienne te faire du charme et je crois que tu réagirais comme ça toi aussi.
—Si je te fais confiance… tu as raison je ne laisserai personne te faire du charme non plus, mais je crois que je te montrerai quand même ces cadeaux et ces invitations.
—Même pas en rêve. Tu peux toujours courir, lui coupa-t-il sèchement.
—Tout ça ça porte un nom, la jalousie.
—Ok ! Je l’admet je suis jaloux et c’est normal parce que tu n’es pas une simple petite amie pour moi. Quand je te l’ai demandé cette nuit là, j’étais très sérieux. Je t’aime Amalia et je te veux comme petite amie, comme épouse et comme la mère de mes enfants. Je veux que tu sois ma femme à moi tout seul. Tu es le plus merveilleux cadeau que la vie ait pu m’envoyer et je ne veux te partager avec personne. Tant pis si ça fait de moi un jaloux ou un aigris, ma femme personne ne la touche.
—Je t’aime aussi Brandon et j’exige que personne ne te touche non plus.
—Ça sera le cas, tu peux être tranquille sur ce point.
—C’est trop mignon ce que tu viens de me dire, dit-elle en s’accrochant à son cou et en déposant quelques baisers sûrs ses lèvres. Je ne veux pas jouer les rabat-joie, mais tu sais, on est encore jeune… et on pourrait changer d’avis un jour.
Evan secoua la tête négativement avant de poursuivre.
—Pas moi. Je sais que c’est toi, confia-t-il avec un regard sérieux, mais tendre.
Il l’enlaça. Amalia se sentit aimée et en sécurité. Ces aveux avaient pour elle plus de douceur et de saveur qu'une glace chocolat vanille, avec un supplément de pépites de chocolat. Ils créèrent en elle un tourbillon d'émotions, faisant se bousculer les papillons dans son ventre.
—Tu es un vrai don du ciel Brandon.
—Je sais.
—Crâneur va.
Elle lui donna un petit coup sur la poitrine en riant et il la suivit dans son hilarité.
—On a raté une bonne partie de notre film, fit remarquer Amalia.
—On pourra le voir une autre fois, dit Evan après avoir déposé un baiser sur la tête d’Amalia.
—Le cinéma avec toi c’est fini. On verra des films en privé à la maison, mais en public c’est ter-mi-né, dit-elle en relevant la tête. Tu comprends au moins que l’acteur ne peut pas t’entendre ?
—Je serai sage la prochaine fois, je te promets.
—Hm. On verra.
—On y va ?
—Où ça ?
—J’ai une surprise pour toi.
—Oh ! Qu’est-ce que c’est ?
—Une surprise ! Tu verras une fois sur place, dit-il d’un ton qui se voulait sérieux.
—Tu n'es pas drôle.
Il ouvrit la marche et ils avançaient doucement main dans la main.
—Tu m'aimerais toujours si j’avais de grosses fesses ?
—J’aime les grosses fesses. Je t’aimerai même quand tu auras porté nos onze enfants et que tu auras pris cinquante kilos.
—Onze ? Tu vas en porter la moitié ou quoi ?
La question provoqua un rire chez Evan.
—Je le ferai si je le pouvais, répondit-il le visage éclairé d’un sourire.
Après un petit moment de silence, Amalia prononça :
—Que disait le poème ?
—Il y en avait cinq en tout et tu peux toujours courir.
—Plus sérieusement à l’avenir, je veux être au courant de ce que je reçois. On devrait pouvoir se faire confiance.
—Je comprends ton point de vue, mais on est aussi censé se protéger l'un l'autre et protéger notre relation.
—Si on garde un dialogue ouvert et honnête, on pourra toujours trouver une solution, ajouta Amalia.
—Le silence peut parfois être salutaire.
—Alors on va dire seulement quand c’est vraiment nécessaire, dit Amalia en cherchant son regard.
—Seulement quand c’est vraiment nécessaire, répondit-il les yeux plongés dans les siens, avant de déposer un baiser sur ses mains réunis. On y va?
Amalia acquiesça d'un geste de la tête sans le quitter des yeux. Ils montèrent dans le véhicule d’Evan pour une destination mystérieuse.
Très rapidement, Amalia reconnut le chemin.
—Pourquoi on est à la fac ?
—Tu le sauras très vite estimada.
Evan gara le pickup à l'extérieur et ils descendirent tous les deux. Ils se dirigèrent vers la bibliothèque. La porte n’était pas verrouillée. En pénétrant les lieux, une douce odeur de jasmin les cueillit.
La faible luminosité au fond de la pièce intriga la jeune femme qui interrogeait son copain du regard. Ce dernier la conduisit sans dire mot, se contentant du sourire qui trahissait son excitation.
Une fois à l’arrière, Amalia était agréablement surprise de découvrir un joli coin lecture aménagé. Il y avait des petites bougies rouge allumées, une grande et épaisse couverture douillette rose à poils longs et fins installée sur la moquette, au pied d’un grand fauteuil vert. Des petits coussins moelleux étaient placés dessus.
Le parfum se répandait sous forme de fumée, s'échappant du petit diffuseur électrique.
Une lampe de chevet était placée sur une tablette en bois à proximité et sur table basse étaient deux bols de chips et quelques boissons dont de l’eau.
—J’ai préféré prendre des bougies en plastique par souci de sécurité. Les risques sont trop grands. Je ne voudrais pas être celui qui a réduit la bibliothèque de l’université de Denver en cendres.
—Ne t’inquiètes pas. Tout est parfait, dit Amalia en contemplant le travail de son homme.
—Ça te plaît ?
—Oui, beaucoup, répondit-elle avec un sourire incontrôlé.
—En fait, je connaissais déjà la réponse. Ça ne peut qu’être parfait vu que c’est moi qui l’ai fait.
—Crâneur va, dit-elle dans un petit rire.
Le livre sur la tablette attira l’attention d’Amalia qui le prit aussitôt.
—Tu as pu l’avoir finalement ? Comment as-tu fait ?
—Secret de maître. Celui que je n’arrive toujours pas à trouver c’est la lune bleue. Elle est célèbre ton autrice là, ses stocks sont toujours épuisés. Comment elle s’appelle déjà ?
—Thereza Wolf. Celui-ci parle d’une histoire légèrement similaire à la mienne. Ça me donne de l’espoir de voir des gens dans des situations compliquées s’en sortir.
—Ça va aller tu verras. On trouvera une solution à tout ça. Même si ton père est un vrai ninja. C’est fou comme il est discret, dit-il en lui frottant le haut des bras avant de l'enlacer par derrière. Ne pensons pas aux choses fâcheuses. Profitons de notre soirée.
—Qui risque d’être courte parce que je dois rentrer bientôt.
—J’ai demandé à Juan de te couvrir pour la nuit. Tu pourras rentrer pendant la rotation des gardes à cinq heures.
—Hum. L’idée me plaît bien, dit-elle en se déchaussant et en s’installant sur le tissu épais.
Ils passèrent un bon moment à lire le roman à tour de rôle, piochant des chips. Les boissons n'étaient pas laissées-pour-compte. Elles avaient pris le relais des chips.
Vint ensuite le moment où après plusieurs conversations diverses, des rires et des jeux taquins, ils se mirent à danser un slow de la playlist du téléphone d'Evan.
Enlacés l'un contre l'autre, des mots doux dans les oreilles.
De fil en aiguille, ils se retrouvèrent sur l'épaisse couverture à partager leur tendresse.
A moitié vêtu, ils étaient couverts en partie par le plaid qu’Evan avait pris le soin de poser sur le fauteuil.
—Je t’aime Brandon, dit-elle en lui caressant le visage.
—Je t’aime aussi Amalia, dit-il en déposant un baiser sur son front.
—Tu crois que ces traces vont partir un jour, questionna-t-elle en caressant son cou marqué par l'étranglement de son père.
—Cody m’a recommandé une crème que j’applique déjà. Je crois que ça va partir.
Le sommeil les cueillit après des d'autres actes de tendresse et d’attention. Ils dormaient paisiblement. Aucun cauchemar ne réveilla Evan, cependant, avant que l’alarme de son téléphone ne sonne, il fut happé par un bruit de pas à l’extérieur du bâtiment. Des faisceaux de lumière maladroits venaient gêner ses yeux.
L’individu sifflotant se dirigeait vers l’entrée. Un tintement de clé l’accompagnait. Evan réveilla doucement Amalia. Il plaça son index sur sa bouche pour lui faire comprendre qu’elle ne devait pas faire de bruit.
—Habille-toi, lui chuchota-t-il.
Elle se débarrassa de la couverture épaisse, puis du plaid. Une fraîcheur soudaine la fouetta, l'obligeant à se réchauffer de ses bras. Elle se saisit de ses vêtements qu’elle commença à enfiler.
Evan fit de même, mais en quatrième vitesse. Il éteignit rapidement la lampe de chevet et les bougies et arrêta le diffuseur.
—Morris m’a dit qu’il y avait des mouvements suspects dans la bibliothèque, dit le gardien introduisant les clés dans la serrure.
—Tu as toutes tes affaires, murmura Evan à l’intention d’Amalia.
Elle hocha la tête. En un rien de temps leurs sacs étaient prêts.
—Comment va t-on débarrasser tout ça ?
—Ne t’inquiètes pas pour ça, dit-il en faisant le gué.
Hormis les plaids et la couverture, ils laissèrent tout sur place.
—Il y a une odeur de parfum, dit l’homme dans son talkie-walkie. Je crois qu’il y a des gens à l’intérieur. J’ai besoin de renfort terminé.
Le grésillement de l’objet indiquait à Evan que l’homme s’approchait.
—A mon signal, tu cours vers la porte. On se retrouve à l’endroit où est garé le véhicule.
Amalia acquiesça d’un signe de la tête. Elle suivit de près Evan qui venait de le lui demander d’un signe de la main. Le cœur battant la chamade, à la fois excitée et anxieuse, Amalia tirait sur son col roulé avec son index.
L’homme qui avançait avec la lumière de sa torche criait dans le vide pour savoir s’il y avait quelqu’un. Evan estimait le temps d’arrivée des renforts selon leurs moyens de locomotion. Il balança un des bols qui contenait des chips dans la direction opposée. Le bruit fit changer la trajectoire de l’homme.
—Qui est là ? répéta-t-il. Je vous préviens vous aurez des ennuis si je vous attrapé.
L’index et le majeur d’Evan ordonnèrent à Amalia de le suivre. Ils se faufilèrent rapidement dans un couloir et se cachèrent dans une rangée.
—Ce n’est pas vrai !
—Quoi ? Chuchota Amalia en sursaut.
—Ça fait des mois que je cherche ce livre, dit-il détendu. Et il était juste là! Il faut que je vienne l'emprunter.
—Tu es sérieux là ? On cherche à échapper à des gardes et toi…
Il déposa un baiser sur ses lèvres. Amalia le fixa avec incompréhension.
—Arrêtes de te mordre la lèvre, tu me donnes des idées malsaines, dit-il un sourire en coin.
—Tu es incorrigible !
—Cesse de stresser Cariño on va s’en sortir. De plus, vu ton expérience en matière de fugue, tu pourrais nous sortir d’ici les yeux fermés, dit-il amusé.
—Peut-être, mais là je risque très gros si on se fait prendre.
—Baisse-toi, murmura Evan en l’entraînant avec lui vers le bas.
Un faisceau de lumière passe juste au-dessus de leurs têtes. Le jeune homme pouvait sentir l’affolement dans la poitrine de sa compagne au travers de sa main posée sur cette dernière.
—Même quand tu as peur tu es sexy. Comment je vais faire pour ne te faire que onze gosses.
Amalia étouffa un rire.
—Ne bouge pas je reviens, intima-t-il avant de se déplacer pour évaluer la situation.
—Brandon ! Ne me laisse pas seule, eh ! murmura t-elle.
Il avait déjà disparu dans les allées. La solitude enveloppa la jeune femme tel une brise électrisante. Malgré le froid, des gouttes de sueur trouvèrent place sur son front. Ses mains moites n’arrêtaient pas de tirer sur son col roulé. L’attente si récente était-elle semblait durer une éternité. Son regard était figé dans la direction qu’avait pris son bien-aimé il y a peu.
Un frisson froid lui parcourut l’échine lorsqu’elle entendit des pas vers elle. La vision peu optimale que lui offrait l’obscurité, l’empêchait de discerner avec certitude ce qui se passait.
Le cri d’effroi qui a failli s'échapper d’elle fut étouffé par la main qui se plaça à l’instant sur sa bouche. Au bord des larmes, Amalia était tétanisée. Mais la chaleur corporelle qui émanait de la personne derrière elle la rassura étrangement.
—Shut estimada, c’est moi, chuchota-t-il à son oreille. Calme-toi ! Respire tesoro! Ecoutes-moi très bien.Tu vas courir sans t’arrêter jusqu’au pickup. Une fois que tu y es, reste caché, dit-il en posant les clés creux de sa main. Tiens-toi prête à démarrer le véhicule. Je te rejoindrai là-bas.
Il la retourna face à lui et déposa un baiser sur ses lèvres.
—Vas-y maintenant !
Elle courut à toute vitesse , ses bottines à fourrure s’enfonçaient dans la faible couche de neige sur le sol. Elle passa la grille entrouverte pour rejoindre le quatre quatre garé non loin, l’ouvrit et se réfugia à l’intérieur.
Il n'y avait pas de danger à proprement parler, mais Evan voulait donner sa dose d'adrénaline à Amalia.
Ne voulant pas faire recours à la violence, il se contenta de mettre les gardiens sur une fausse piste en renversant quelques objets pour attirer leurs attention à l'autre extrémité de la pièce.
Tranquillement, il sortit du bâtiment en prenant soin de les enfermer à l’intérieur. Il avança rapidement et se mit à courir en voyant un autre garde au loin. Arrivé au véhicule, il cria à Amalia de démarrer. Ce qu’elle fit. Il s’engouffra dans la cabine et sa complice quitta les lieux en trombe.
—Tu peux remettre les caméras, dit-il essoufflé au téléphone, avant de raccrocher.
Ils étaient tendus, mais se sentaient planer à cause de l’adrénaline.
—Ouuuuu ! s’excita Amalia en criant au volant. Tu viens de réaliser trois de mes désirs en une soirée.
—Je sais, j’ai toujours ta liste bébé, dit-il en souriant.
—Tu ne l'avais pas laissé chez toi?
—Elle est là dedans bébé, dit-il en pointant sa tête au niveau de ses tempes.
Cette marque d'attention la marqua au point où elle se gara brusquement, faisant crisser les pneus dans le calme de la nuit. Elle détacha sa ceinture pour prendre le visage d'Evan en coupe. Elle déposa un langoureux baiser sur ses lèvres.
—Je t'aime Brandon. Tu es vraiment le meilleur.
—Je sais, dit-il tout sourire, mais surprit par ce qui venait de se passer.
—L’humilité ne coûte pas cher. Tu savais que c'était gratuit ?
Evan émit un petit rire et caressa le visage d'Amalia qui s'était placée sur lui à califourchon. Leurs respirations étaient encore haletantes. Les yeux dans les yeux, Amalia prononça:
—Là c'est toi qui me donne des idées malsaines mon mignon.
—Fais-toi plaisir bébé.
Amalia assujettit ses lèvres à la force des émotions qui la traversaient. Il le lui rendit avec la même intensité.
Après avoir repris son souffle, Amalia conduisit jusqu’à chez elle et parqua le pickup près du mur qu'ils avaient l’habitude de d'escalader. Ils signalèrent à Juan leur présence et ce dernier leur fit signe au bon moment pour grimper. Evan accompagna Amalia à l’intérieur et se chargea d’effacer les traces de leurs pas sur la neige.
❤️
A quelques mètres de là, sur la route pour rentrer chez Cody, Evan remarqua qu’une voiture le suivait. Il fit quelques détours et se rendit compte qu’il était effectivement suivi. Il se gara dans le parking d’un supermarché. Observant l’automobile depuis son rétroviseur, il n’arrivait pas à distinguer le conducteur. En plus d’être dans le noir, il était cagoulé. Il feignit d’ouvrir sa portière et la voiture fila à vive allure vers lui.
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. J'espère que vous avez apprécié.
Merci de m'avoir lu.
Xoxo ❤️❤️❤️
IG; @conte__moi
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