Chapitre XV

Hello hello Loves ❤️❤️❤️❤️ comment ça va aujourd'hui ? Moi ça va. Je vous laisse un nouveau chapitre. J'espère qu'il vous plaira.
Bonne lecture !

En fin de matinée, Evan avait fini de ranger le désordre trouvé la veille. Il avait pris son petit déjeuner.

Il attendait Cody pour travailler sur un projet d’anatomie, mais aussi pour se faire ravitailler en gadgets dont il avait besoin pour garder sa liaison avec Amalia secrète.

Il était posté debout devant l’une des baies vitrées du séjour qui donnait sur la route. La circulation commençait à affluer, tant les piétons que les véhicules.

 Pensif avec une tasse de thé à la main, il cogitait. Son père était introuvable. Son téléphone était éteint depuis deux heures et carrément intraçable depuis trente minutes.

Les yeux dans le vide, il songeait à annuler son rendez-vous avec Cody pour aller chercher son père. 

Lorsqu’il se décida enfin, le son de la porte d’entrée claquant le ramena à lui.

Telle une bête sauvage, Jerry entra en furie laissant la porte ouverte. Il balança d'un coup de pied une des tablette en verre et le luminaire qui était posé dessus.

—Papa ? Tu vas bien ?

Il ne répondit rien et fonça dans sa chambre. Il mettait tout sans dessus dessous.

Evan le suivit. Après l’avoir observé, il l’interpella :

—C’est ça que tu cherches ? dit-il en exhibant l’enveloppe dorée. 

En apercevant le courrier, Jerry se dirigea dangereusement vers son fils. Mais ce dernier le mit hors de sa portée.

—Tu ne peux pas faire ça papa. Ils n’ont pas le droit de te demander ça ! 

Jerry plaqua violemment son fils contre le mur du couloir, mais ce dernier ne se défendit pas. Il avait les mains levées en signe de capitulation.

Jerry arracha d’un geste sec l’enveloppe qui était coincée entre l’index et le majeur d’Evan.

Sa respiration était bruyante, on voyait clairement que quelque chose clochait. Il se détourna de son fils qui essayait de le retenir en agrippant sa chemise.

Sans s’y attendre, il se retourna et donna un coup de point en plein visage à Evan. Ce dernier surprit n’eut pas le temps de réagir que son agresseur enchaîna.

Gauche, droite. 

—Pa.. papa… arrête !

Il se couvrit le visage de ses bras. Alors Jerry se mit à l’étrangler. Ses mains autour du cou de son fils pressaient sans la moindre pitié.

De ses mains qui tâtaient le sol, Evan cherchait quelque chose pour se défendre, mais il n’y avait rien. Il tenta alors de se libérer de ses mains en les écartant, mais il n’y avait rien à faire. 

Ses yeux avaient rougis, laissant entrevoir ses nerfs. Les veines sur son cou étaient à vif. Sa bouche entrouverte tentait de formuler quelque chose. Ses jambes tremblaient. Jerry le pressait de tout son poids, à genou sur le sol.

Subitement, l’agressivité dans son regard disparût. Il semblait surpris de ce qu’il était en train de faire. Il lâcha sa prise et recula rapidement. Il observait avec horreur Evan cracher ses poumons allongé sur le sol. 

Sa respiration était sifflante et haletante. Un filet de sang lui coulait du nez, mélangé à un peu de morve.

Jerry regardait ses mains avec dégoût. Il voulut s’approcher de son fils, mais n’osa pas. 

—Qu’est-ce que j’ai fait ? se murmura-t-il les mains levées vers la tête.

Les yeux écarquillés et l’esprit embrumé, il rentra dans sa chambre prit quelques affaires et s’enfuit en courant. Il emmena avec lui l’enveloppe. 

Ses mains tremblantes laissèrent tomber les clés à plusieurs reprises, avant de réussir à mettre le contact. Il démarra en trombe et partit à vive allure, faisant crisser les pneus contre l’asphalte.

Plusieurs minutes plus tard, Evan perçoit le bruit d’un moteur pénétrant la cour. Il n’arrivait pas à articuler quoi que ce soit. Il glissait du mieux qu’il pouvait sur le parterre de marbre blanc avec des lignes grises disformes. 

Pour marquer sa présence, il renversait des objets sur son passage.

Dans un timing parfait, Cody passa la porte d’entrée ouverte. Avec précaution, il avançait dans la pièce en hélant son camarade. 

Ses tennis noirs évitaient soigneusement les obstacles au sol. Son index tirait l'encolure de son t-shirt noir, comme pour l'élargir. Il avait des frissons et essuyait ses mains moites sur son jean noir.

Il sursauta quand un grand vase en céramique explosa au sol. Il eut le réflexe de se cacher derrière un fauteuil. Le cœur battant à mille, il tentait de se calmer. 

En tentant un regard à la lisière de sa cachette, il vit la main d’Evan à même le sol, débordant du couloir.

—Brandon ? Brandon ?

Il se leva en cascade et courut vers lui en poussant des jurons. 

Arrivé à sa hauteur, il se mit à genoux près de lui et l’ausculta rapidement. La panique s’empara de lui et l’instinct avait pris le dessus.

—Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qui t’a fait ça ?Ne dis rien, surtout ne dis rien, dit-il en voyant les marques autour de son cou. Ce n’est pas possible ! Ce n’est pas possible !

Eh mec tiens bon je t’emmène à l’hôpital, ne bouge pas.

—Non, répondit Evan faiblement d’une voix sèche suivie d’une quinte de toux.

 —T’es pas net toi, mais d’accord. Accroche-toi à moi. Il est hors de question que je te laisse ici. Celui qui t’a fait ça pourrait avoir envie de finir son travail.

Il le soutint et le traîna jusqu’à son fourgon. Le stress le faisait suer.

—Tiens bon mon pote, surtout ne ferme pas les yeux.

Il l’installa et l’attacha avant de conduire à vive allure vers sa maison.

Quelques minutes après leur départ, Jerry revint sur ses pas et entra en trombe dans la maison pour chercher Evan. Il parcourt toutes les pièces et constata qu’elles étaient vides.

Un immense trouble prit possession de lui. Il ne savait pas par ou commencer pour le chercher. Mais lorsqu’il voulut prendre son téléphone et appeler, il se figea net. C’était comme si on avait sonné un gong dans sa tête. Les instructions étaient claires : «  Il faut en finir avec lui aujourd’hui, c’est maintenant ! Il ne doit pas vivre. 

Comme un automate, il sortit de sa maison et la referma comme si de rien n’était.

« Tu dois supprimer tous obstacles sur ton chemin, ne laisse personne entraver ta mission. Il jeta un dernier coup d’œil à la fiche de sa cible avant de reprendre la route.

                                ❤️

Arrivé chez lui, Cody tambourina la porte extérieure qui menait au sous-sol. Brian son cousin ouvrit.

—Eh ! Qu’est-que tu as à faire tout ce tintouin.

—Viens m’aider ! Magne-toi ! dit-il en ouvrant la marche. 

Ils sortirent Evan du fourgon et s'installèrent sur une civière à l’intérieur. Ils refermèrent et dans un état d’urgence il poursuivit :

—Il faut lui faire une radio. Surveille sa respiration, dit-il en se lavant les mains, puis en enfilant des gants.

—Respiration sifflante, travail musculaire supplémentaire, répondit machinalement Brian en observation méticuleuse.

—Prépare le pour la radio. Il faut vérifier l'état de la trachée.

—Il a les lèvres et les bouts des doigts bleus.

—Laisse tomber la radio. On va le placer sous oxygène dans un premier temps.

Ils le placèrent sous oxygène et préparèrent le scanner d’IRM.

La respiration d’Evan se regularisait et ses extrémités reprenaient leurs couleurs normales. 

L’oxygénothérapie était un succès. Le patient pouvait respirer de manière autonome et ce paisiblement.

Après un moment d’observation, Cody lui administra en intraveineuse du gadolinium avant de le soumettre à une IRM.

Leur cousin Jeffrey decrytait les images en visio. Le diagnostic était tombé : lésions mineures des cordes vocales, des tissus mous du cou et des vaisseaux sanguins.

Evan s’en tirait plutôt bien vu la violence de l’acte qu’il avait subi. Étant déclaré hors de danger, il fallait le faire quitter le cabinet clandestin faute d’espace. 

Cody proposa de l’installer dans sa chambre. Il lui avait cédé son lit et avait rajouté des oreillers de sorte que son cou et sa tête soient surélevés.

Ils lui avaient mis une collerette après lui avoir fait un traitement avec de la glace autour du cou.

Une fois installé à l’étage, il ne tarda pas à s’endormir sous l’effet  apaisant des antidouleurs.

Son bonnet médical recouvrant encore sa chevelure blonde, il fouillait le téléphone de son ami pour trouver quelqu’un à prévenir.

Il essaya en vain de joindre son père, son téléphone était éteint.

Il scrolla sa liste d'appels récents et appella un des numéros qui revenait un peu plus.

—Allo ? Brandon ? appela une voix avec un accent latino.

—Ce n’est pas lui. C’est Cody l’un de ses potes. En fait, il a eu un accident. En fait, il s'est fait agresser et je l’ai  trouvé presque inconscient.

—C’est grave ? Comment il va ?

—Il va mieux, il se repose là. Je ne savais pas qui prévenir, alors je vous ai appelé parce que votre numéro revenait souvent dans sa liste d’appel.

—Vous êtes à l’hôpital ?

—Non, il est chez-moi.

—Envoie-moi l’adresse.

Cody tapota un message sur son écran et l’envoya.

—Je te l’ai envoyé par texto.

—Ok. Je serai là dans un quart d’heure. Merci beaucoup.

Cody sortit de sa chambre. En refermant la porte, il vit Brittany sa sœur qui l’attendait les bras croisés.

—Tu as encore ramener un de tes potes bourrés ? Je vais le dire à maman.

—Circule microbe !

—Ça aussi je vais le dire à maman.

Il reçut à cet instant un message l’indiquant explicitement de ramener ses fesses parce qu’il y avait un autre patient.

—Tu ne dérange pas mon pote et tu ne te montre pas à la cave, dit-il d’un ton autoritaire avant de prendre congé.

Brittany se mena dans sa chambre pour jouer aux dînettes.

Une vingtaine de minutes plus tard, alors que Cody et Brian étaient en pleine discussion, elle se pointa au sous-sol.

—On a pas ce produit, dit Brian en lisant une ordonnance.

—Donne-lui celui-là. Ils ont la même molécule. Il faudra juste changer le dosage.

—Hum Cody…

—Qu’est-ce que tu fais là ? Je t’ai dis…

—Il y a un Mexicain à la porte.

—C’est quoi ton problème petite. Tu ne peux juste pas dire qu’il y a quelqu’un à la porte ?

—Je reviens, continue ! somma-t-il à Brian.

Il se rendit à l’entrée.

—C’est sûrement à toi que j’ai parlé au téléphone. Je suis Cody.

—Moi c’est Juan. Où est-il ?

—Entre, suis-moi.

Ils montèrent les marchés jusqu’à la chambre. Cody lui ouvrit. A travers l’embrasure, on pouvait voir Evan dormir paisiblement.

—Il a besoin de repos. Nous lui avons donné les soins appropriés.

—Je vais rester un peu, dit Juan à Cody.

Ce dernier l’installa sur la chaise de son bureau qu’il ramena près du lit. Il était inquiet. Cela était visible. Il craignait que son oncle y soit pour quelque chose.

—Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

—On devait se voir pour faire un devoir d’anatomie. On travaille en binôme. Quand je suis arrivé, la porte était grande ouverte. Il y avait des objets cassés au sol. Je l’appelait, mais il ne me répondait pas. C’est après un grand fracas que j’ai aperçu sa main au sol. Il a été victime de strangulation.

—Vous avez appelé la police ? s'enquit-il le cœur battant et l'esprit embrumé d'incompréhension.

—Non. Il n’a même pas voulu que je l’emmène à l’hôpital.

—Ça s'est passé chez lui? questionna-t-il le visage stupéfait.

—Oui. Il va s’en sortir, il a eu beaucoup de chance. Il en est sorti avec des lésions mineures des cordes vocales, des vaisseaux sanguins et des tissus mous du cou.

—C’est grave ?

—Oui quand même. Mais d’ici quelques jours avec des soins appropriés, il va s’en remettre.

Juan hocha la tête, toujours sous le choc.

—Est-ce que tu as besoin de quelque chose pour lui, je ne sais pas…

—Il lui faut des repas légers et quelques médicaments. Je peux me procurer les produits clandestinement, mais ça va coûter un peu plus.

—Fais-moi une liste de ce que je peux acheter.

Il prit son portefeuille de la poche arrière de son pantalon et en sortit un billet de cent dollars. Il le tendit à Cody.

—Ça ira pour les médicaments ?

—Ça devrait aller.

—Vu qu’il dort, je vais aller faire les courses. Peut-être qu’à mon retour, il sera réveillé.

Juan observa Evan allongé un moment avec un pincement au cœur. Il se demandait si oui ou non il devait en parler à Amalia.

Il sortit finalement, escorté par son hôte. Après de brèves civilités, ce dernier retourna à son poste auprès de ses patients.

Au retour de Juan, une heure plus tard, Evan était toujours endormi. Juan remit ses achats à Cody et lui demanda de l’appeler quand il se réveillerait.

Une quarantaine de minutes plus tard, Evan sortait petit à petit de son sommeil. Des petits bruits commençaient à captiver son attention.

Il entrouvrit les yeux et remarqua une petite tasse en plastique sur une sous tasse posée devant son visage. 

Une petite voix féminine en plein monologue parvint à ses oreilles.

—Ne vous inquiétez pas messire Gino, vous aurez votre pizza dans les temps.

Oh oh, notre invité commence à se réveiller. Réservez-lui une tasse de thé. Toute suite votre Altesse. Faites vite, il faut le préparer pour le mariage. La princesse s’impatiente ! Tout de suite votre majesté. Il faut lui mettre une coiffe royale. Tout de suite.

Evan senti un objet se poser sur sa tête.

—Allons préparer la princesse. Vite ! Mettez-lui sa couronne.

Elle prit une de ses poupées et l’emmena sur le lit. 

—Princesse Molly voulez-vous prendre le prince kassim ici présent pour époux ? Oui je le veux.

Evan essaya de se relever, mais la douleur qu’il ressentit à son cou l’en empêcha. Ses souvenirs lui revinrent directement. La fiche, son père. L’horrible souvenir de son père en train de l’étrangler. 

Ce souvenir provoqua en son cœur une douleur particulière doublée d’un profond sentiment d’incompréhension. Il se demandait pourquoi son père avait fait cela. Pourquoi était-il devenu aussi étrange? Les détails de la fiche lui revinrent.

Sur cette dernière, figurait les informations de celui qu’il considérait comme son oncle. C’était le binôme de chasse de son père dans l’ordre depuis plus de trente ans. Ils étaient comme des frères et avaient toujours été là l’un pour l’autre.

La découverte des données de la dernière mission de son père l'avait perturbé. Il ne comprenait pas que son père y songe sérieusement. En temps normal, il n’aurait  jamais levé la main sur lui. Mais depuis son retour de Telluride, il était étrange. 

Il sortit de sa torpeur en sentant sa main se faire secouer.

—Prince Kassim voulez-vous oui ou non prendre la princesse Molly pour épouse ?

La situation était drôle, mais il ne put même pas en sourire.

—Ah ! C’est  vrai, mon frère a dit que tu ne dois pas parler. Alors on va dire que c’est un oui. Pluie de confettis, dit-elle en jetant des morceaux de papier en l’air.

La porte s’ouvrit sur Cody.

—Mais qu’est-ce que tu fais là toi?

—Shut c’est le moment du bisou.

—Sors d’ici tout de suite et emmène tout ton cirque avec toi. Il a besoin de repos. 

Brittany sortit en courant avec ses poupées en main.

—Je te jure…, murmura Cody. 

Enfin réveillé?  Ne parle pas dit-il pour l’empêcher de continuer d’essayer. Répond juste par des signes de la main. Un pouce levé pour oui et un abaissé pour non.

Evan leva son pouce.

—La collerette c’est juste pour maintenir ton cou immobile quelque temps.

Je ne savais pas qui joindre alors j’ai  regardé ta liste d'appels récents. J’ai  appelé un certain Juan. Son numéro n’était pas enregistré. Tu le connais ?

Il leva son pouce en l’air.

—Il est passé et a fait quelques courses pour toi. Il a même payé tes médicaments. Pour aliments ces derniers jours, tu auras de la soupe, de la soupe et encore de la soupe, j’espère que tu aimes ça. 

Je t’ai confisqué ton téléphone pour ne pas te laisser tenter par d’autres activités. A la place je te laisse celui-ci. Ma sœur l’appelle le criquet. Je trouve qu’il porte bien son nom.

Tu pourras m’envoyer  des textos en cas de besoin.

Un autre pouce en l’air. 

Cody s’assit sur sa chaise de bureau et se fit rouler jusqu’au lit. Il fit part à Evan du diagnostic et l’expliqua en détail ce qu’il fallait faire et ne pas faire.

—Tu sais qui t’as fait ça ?

Evan hésita un instant avant de faire non de l’index.

—On devrait aller voir la police et porter plainte.

Evan lui fit un autre non de son index. Un éclair d’incompréhension passa dans les yeux de Cody. Mais il ne s’attarda pas sur la question.

—Je t’apporterai de quoi communiquer. Repose-toi, je vais te monter ton dîner le soir. Je vais aussi prévenir Juan que tu es réveillé.

Il sortit de la pièce les yeux rivés sur son téléphone. Quand il les releva, ils tombèrent sur sa sœur qui le fixait les bras croisés.

—Eh ! Tu n’es pas nette toi ! dit-il après avoir sursauter. Qu’est-ce que tu fais là à me fixer comme ça?

—Je ne retrouve plus Gino.

—Qu’est-ce que j’en sais. Tu l’a peut-être perdu en descendant de ta soucoupe.

—Je ne suis pas une alien et je n'ai pas de cousoupe.

Cody se mit à rire avant de l’ébouriffer les cheveux. Elle passa ses mains dessus comme pour défaire ce que son frère venait de faire.

—Je vais préparer le dîner. Soit prête pour le bain dans dix minutes.

—Brian va dîner avec nous ?

—Non.

—Et le prince Kassim ?

—C’est qui encore ce type ? D’où tu le sors ?

—C’est ton pote qui ne peut pas parler. Tout à l’heure, il s’est marié avec princesse Molly.

Cody éclata de rire avant de répondre. 

—Le prince Kassim va dîner dans sa chambre avec sa bien-aimée.

—Ouais !

—Allez ! File microbe.

Il se rendit à la cuisine pour préparer des pâtes au fromage. Il profita du temps de cuisson pour aider Brittany à prendre son bain. Il l’a laissa se vêtir et retourna à ses casseroles. 

Il fit de la soupe pour Evan et dressa la table.

—Descends Britt ça va refroidir.

Il essuya la sueur de son front avec son avant bras avant de retirer son tablier, puis monta sa soupe à Evan.

—Voilà le dîner. Vu les circonstances, il doit refroidir quelque peu. Tout va bien? Tu as besoin de quelque chose ?

Oh pardon. Je vais te trouver une ardoise.

 Il lui donna celle de Brittany.

Evan griffonna un merci.

—Je t’en prie.

Il écrit qu’il pourrait manger tout seul.

—Ok. Je serai en bas pour dîner. Tu m’écris si tu as besoin.

Evan leva son pouce pour acquiescer.

Quand il descendit, Brittany était en train d’installer  princesse Molly à ses côtés.

—Elle dîne avec nous ? questionna Cody.

—Oui. Son prince a des affaires hyper super urgentes à régler le royaume.

—Ok, repondit-il avec un petit rire.

—Elle rentre à quelle heure maman ?

—Elle va rentrer un peu tard, mais elle viendra t’embrasser même si tu dors.

Ils mangèrent paisiblement. 

Une heure plus tard, Cody aida sa sœur à se brosser les dents et la mit au lit. Il souleva la couette aux tons roses et orange pendant qu’elle se positionnait au centre.

Elle avait princesse Molly dans les bras.

—Tu me raconte une histoire ?

—Pas ce soir bichette, j’ai encore beaucoup à faire.

—Dis Cody….

—Ouais ?

—Pourquoi tu m’appelles microbe ?

—Parce qu’un microbe c’est minuscule.

—Mais c’est pas mignon un microbe c’est  même vilain.

—C’est juste pour te charrier.

—J’aime pas quand tu me charrie. J’aime  quand t’es tout doux comme ça, dit-elle en se blottissant contre lui.

—Alors comme ça tu ne veux plus que je t’appelle microbe ?

—hun hun, fit-elle en secouant négativement la tête.

—Comment tu veux que je t’appelle alors ?

—Je sais pas… Brittany ? Où petite sœur… non princesse Brittany!

—D’accord princesse Brittany, dit-il dans un sourire.

—Dis Cody, pourquoi tu n’as pas de petite amie ?

—Ben parce que… je n’en ai pas encore trouvé une.

—Il y a plein de jolies filles ici tu pourrais en choisir une.

—Je sais, mais parmi toutes ces jolies filles, aucune ne fait battre mon cœur.

—J’aimerais avoir une grande sœur pour jouer aux poupées avec moi.

—Donc tu veux que j’ai une petite amie pour qu'elle joue aux poupées avec toi.

—Oui ça serait super, c’est comme avoir une petite maman.

—Ok, on va s’arrêter là pour aujourd’hui. Bonne nuit princesse Brittany, dit-il en déposant un bisou sur son front.

 —Bonne nuit messire Cody.

Il sourit à cette qualification. Et après un câlin douillet, il réajusta sa couverture, régla sa lampe de chevet et éteignit la lumière. Il ferma doucement la porte.

Evan avait fini sa soupe. Fatigué de sa journée ennuyeuse, il était assis sur le lit quand Cody entra dans la chambre. Ses jambes pendaient sur le côté de la couchette.

—Tu as dû sacrement t’ennuyer aujourd’hui.

Un pouce en l’air.

—Je suis désolé j’avais beaucoup de choses à faire aujourd’hui. Laisse-moi voir ça.

Il observa attentivement sa gorge et lui donna son traitement.

—Tu te poses certainement beaucoup de questions à mon sujet.

Un autre pouce en l’air.

Cody prit deux bières dans le mini frigo de sa chambre et les posa sur son bureau. Il s’assied nonchalamment sur sa chaise, faisant face à la fenêtre, qui révélait les lueurs de la nuit.

Evan griffonna quelques mots sur l’ardoise. 

Les antidouleurs à action rapide commençaient à inhiber sa sensibilité à la souffrance corporelle.

Son ami finit de lire ce qu’il avait noté.

—Alors comment ça se fait que j’ai une clinique dans mon sous-sol. 

Mon père nous a quittés quand j’avais  quatorze ans.

Il jeta un œil à l’ardoise et renchérit :

—Il n’est pas mort, non ! Il s’est tiré. C’est vraiment pas facile de communiquer comme ça, dit-il dans un petit rire.

Une gorgée de bière parcourut sa gorge pour la rafraîchir.

—Je t’en offrirais bien une, mais tu es privé d’alcool pour un petit moment. Je vais la boire pour toi, dit-il en reprenant une autre gorgée.

Donc, mon géniteur s’est tiré quand j’avais  quatorze ans. Ma mère avait sombré dans la dépression. Elle ne travaillait plus et a développé les symptômes de plusieurs maladies graves.

Il marqua une pause le regard perdu dans le vide.

—Le frigo était vide ! Il fallait payer des médicaments….j’ai commis mon premier vol…puis le deuxième et ainsi de suite. J’ai fait de tout. J’ai même travaillé pour un gang. Avec eux, je me faisais pas mal d’argent. Je guettais les rues pour eux et ils étaient très généreux. Mais quand l’une des têtes est tombée, il fallait soit mourir, soit faire allégeance aux nouveaux venus, soit disparaître sans laisser de traces.

Quand ma mère a appris ce que je faisais, ça l’a brisée. Elle était en larmes. Pendant quelque temps, on était en froid. Mais quand elle s’est calmée, elle m’a fait promettre de ne plus toucher à tout ce qui tourne autour de la drogue et du vol. 

Les menaces du nouveau gang devenaient plus importantes. Il fallait partir. On est parti et on a refait notre vie avec ce que j’avais gagné. Ma mère s’est rétablie et s’est remise à travailler. Puis mes cousins et moi avons rencontré le docteur Frost. Lui et ses collègues nous ont engagé comme assistants. C'était un groupe de médecins interdits d’exercer à cause de problèmes d’addiction. On a travaillé plusieurs années avec eux. Ils nous ont beaucoup appris. Je m’étais  promis que quand j’en aurais les moyens, je me paierais des études de médecine.

Tout allait bien, jusqu’à ce que mon daron refasse surface. Ils se sont remit ensemble et dès que Brittany a été conçu, il s’est barré à nouveau.

Ma mère a été obligée d’arrêter de travailler pendant près de deux ans. Elle avait eu une grossesse difficile. 

J’ai dû redoubler d’efforts pour maintenir l'équilibre.

A la mort du docteur Frost, mes cousins et moi avons hérité de la clinique qui est au sous-sol. Ma mère a payé l’hypothèque de la maison et voilà… en gros c’est tout.

« Je suis vraiment désolé que tu ais dû vivre ça. » écrit Evan sur son tableau.

 —C’est la vie. Ça m’a forgé…. Toi aussi tu traîne des casseroles. Tu ne m’en parle pas si tu veux, mais c’est  évident qu’un gars qui se procure des téléphones jetables par procuration et qui couvre la personne qui l’a étranglée a des choses à cacher. Mais bon ne te sens pas obligé de m’en parler.

Un bruit en bas attira leur attention. Ça ressemblait à celui d’une porte que l’on ouvrait.

—Ça doit être ma mère. Je vais voir, dit Cody en emportant sa cannette.

Cody souhaita la bienvenue à sa mère et la débarrassa de ses sacs de courses.

—Tu vas bien fiston ?

—Oui maman et toi ? Et ta journée ?

—Ça peut aller. Et la tienne.

—Ça va.

—Comment va ta sœur ?

—Bien, elle dort. Elle n’a pas cessé de demander après toi.

—Demain j’ai ma journée. Je vais en profiter pour chouchouter mes amours, dit-elle en tirant la joue de son fils.

—Maman ! Tu sais que je n’aime de quand tu me traite comme un gamin !

La femme proche de la cinquantaine sourit amusée avant de continuer à déballer ses courses. Elle était quelque peu enrobée, ses longs cheveux noirs étaient attachés à l'aide d'une pince. Elle portait encore le tablier de caissière du supermarché dans lequel elle travaillait. 

Sa peau légèrement ridée, s'étirait dans un sourire.

—Maman, un pote à moi dort ici aujourd’hui. Il a eu un…accident et…

—Il va bien ?

—Ça va mieux.

—Ok. Tu me raconteras plus tard. Tout ce qu’il me faut maintenant c’est manger, me doucher et me coucher.

—Ton dîner est dans le micro-ondes.

Quand sa mère entra dans sa chambre, il alla se coucher. Il installa une couchette par terre et s’endormit presque automatiquement.

Evan n’avait pas la même chance. Son esprit était tourmenté par l’acte qu’avait son père. Il avait des flash, qu’il essayait désespérément d’effacer. Son tourment était aussi nourri de l’incertitude qu’il avait au sujet de ce que devenait son paternel. Il se demandait où il pouvait bien être.

Voilà voilà !

Qu'est-ce que vous en avez pensé ?

Merci de m'avoir lu. J'espère que ça vous a plu !
Je vous dis à très vite !

Xoxo Loves ❤️❤️❤️

Instagram : @conte--moi

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