Chapitre XII

Hello hello Loves ❤️❤️❤️ vous allez bien?
Moi ça va. Je vous met la suite de l'histoire.

PS: Si il y a à tout hazard un Catalan francophone passe par ici, ou vice versa, pouvez-vous corrigez mon Catalan si il est mauvais svp? 🥺🥺🥺

Je vous laisse avec un long chapitre.

Bonne lecture

Debout à l’arrêt de bus près de l’entrée du Parc, Amalia attendait depuis trente minutes déjà. Elle était seule, pas un chat à l’horizon. Ils lui avaient pourtant dit qu’ils seraient quatre à attendre, mais elle était seule, livrée à ses remords et à ses regrets. Elle aurait voulu que les choses soient différentes, avoir une famille lambda remplie d’amour et de compréhension. Elle aurait voulu ne pas avoir à partir de la sorte.

Une sensation acide dans la gorge, le cœur lourd, elle s’en voulait d’abandonner  Juan ainsi. Son frère, son fidèle compagnon, son ami, son complice.

Son ventre retransmettait fidèlement les émotions qu’elle ressentait. Une sensation désagréable et difficile à expliquer se propageait de ses entrailles au reste de son corps.

Ses jambes commençaient à lui faire sentir qu’elle se tenait sur elles depuis un bon moment déjà.

Le vent faisait mouvoir les feuilles des arbres alentour, dans un bruissement singulier. Ce dernier se mêlait au son d’un cours d’eau sans doute non loin.

Ses mains moites réajustaient sa casquette noire sur sa tête. Ses cheveux étaient enroulés en torsade à l’arrière de son couvre-chef. Ses anneaux toujours au rendez-vous, suivaient fidèlement le mouvement de sa main.

Elle portait le blouson qu’Evan lui avait offert. Sur un t-shirt rose pâle et un pantalon de jogging noir.

Les baskets noires qu’elle arborait étaient confortables, mais n’arrivaient pas à soulager la fatigue qu’elle commençait à ressentir.

Le cœur battant la chamade, des frissons de peur parcourant sa peau, elle jeta un œil sur son téléphone pour s’assurer qu’elle était bien au point de rendez-vous. 

Croisement de E 17ème avenue et Steel street. Arrêt de bus près de l’entrée du Parc.

Le bus qui devait la conduire clandestinement hors de la ville n’était jamais arrivé et les autres passagers non plus.

Elle avait payé en avance, en espèce auprès du chauffeur comme cela lui avait été demandé. Lui et son contrôleur qu’elle avait trouvé en ligne, lui avaient assuré que le départ serait pour deux heures pile du matin.

Aucun des deux ne répondait à ses appels, encore moins à ses messages. La tonalité au bout du fil laissait comprendre que leurs téléphones étaient éteints.

De plus en plus anxieuse, elle décida de ne pas s’éterniser et de se trouver un endroit pour dormir. Ses pas solitaires, résonnaient dans la nuit noire. 

Les éléments naturels et certains objets, prenaient d’autres formes à ses yeux apeurés.

Au fur et à mesure qu’elle avançait, elle portait son regard autour d’elle pour s’assurer d’être en sécurité. 

Des frissons la parcoururent de plus belle lorsqu’elle entendit un son derrière elle. Elle s’efforçait de garder son calme tout en essayant d’en déterminer l’origine.

Des pas alignés aux siens, d’autres un peu plus rapides. Après un court moment d’analyse, elle en était sûre. Elle était suivie.

Un rapide regard en arrière confirma ses pensées. Elle se mit alors à courir. Ne sachant où aller, elle entra dans le parc sans trop réfléchir. Elle parcourait les allées faiblement éclairées.

L’adrénaline avec son instinct de survie avaient pris le dessus sur ses autres facultés. Elle se cacha derrière un arbre, la poitrine se soulevant et redescendant rapidement sous l’impulsion de sa respiration haletante. Des gouttes de sueur parcouraient son visage et se fondaient dans ses vêtements, qui à certains endroits en étaient déjà imbibés.

Elle retira délicatement son sac à dos noir, puis son blouson qu’elle  attacha autour de sa taille fine.

—On ne t’a jamais dit que c’était dangereux pour une jeune femme de se promener seule à des heures pareilles, lança la voix de l’un de ses assaillants à sa recherche.

—Sors de ta cachette ma jolie, on ne te veux pas de mal tu sais, dit l’autre homme avec un petit rire moqueur.

—On veut juste te poser quelques questions, dit l’autre dans un rire joyeux de sa voix sèche.

Ses poursuivants portaient des vêtements sombres. Un pantalons bleu nuit pour l’un et noir pour l’autre. Des singlets sur lesquels étaient des doudounes sans manche.

L’un avait les cheveux courts raidis par un excès de gel et l'autre une coupe rasée à l’arrière avec quelques mèches libres à l’avant. Des gants de polyester revêtaient leurs mains, laissant paraître le bout de leurs doigts.

En entendant leurs pas s’enfoncer dans l’herbe près de sa cachette, elle prit son sac par l’une de ses bretelles et se mit à courir devant elle, esquivant quelques arbres au passage.

Elle s’arrêta net devant un cours d’eau aussi noir que la nuit. Un pas de plus et elle y tombait. Elle fit un rapide demi tour et changea de direction, mais elle fit rattrapée par l’un des hommes qui la cloua au sol.

—Je la tiens, cria-t-il à son acolyte.

Amalia se débattait, le cœur à dix mille à l’heure. Il semblait vouloir exploser. Sa vision était troublée par ses larmes.

—Laissez-moi partir je vous en prie, supplia-t-elle d’une voix étranglée.

—Shut shut shut. On en a pas pour longtemps, dit l’homme avec un sérieux déconcertant. Fouille son sac, ordonna-t-il à son coéquipier.

Ce dernier souleva le sac et en vida en le secouant, laissant tomber tout son contenu par terre.

—Des fringues, des papiers, encore des papiers, c’est quoi ce truc, dit-il en portant l’objet au rayon de lumière de la lune qui traversait le feuillage de l’arbre au-dessus d’eux.

La boîte de musique qu'elle avait reçu de sa mère, avait une enveloppe rose pâle décorée de feuilles dorées. A son ouverture, la ballerine au tutu de la même couleur que la boîte, tournait sur elle même sur la mélodie de casse noisette. Il referma l'objet avant de le poser au sol.

—On dirait un truc de bourge. Ça doit coûter une blinde. Prends le !

—Du pognon, dit l’homme avec un large sourire et de l’émotion dans la voix. Il y en a plein, dit-il en agitant les billets au visage de son complice. On est riche mec, dit-il en riant.

—T’es pleine aux as ma petite hein ?

—On dirait bien B. Et si on l’enlevait, on demanderait une grosse rançon. T’imagine si on peut trouver ça dans son sac, qu’est-ce qu’il reste en banque ?

—Ce n’est pas dans notre registre A.

—Il y a bien un début à tout, non ?

—Non. Non non non. Pas ça je vous en prie. Prenez l’argent, prenez tout ce que vous voulez, mais laissez-moi partir je vous en prie, dit Amalia essoufflée.

—Silence ! Je réfléchis. Tu n’as pas encore compris que tout ça est déjà à nous ?

—Dis-lui bien A.

—On l’emmène ! Va chercher le van !

—Non, non non non, hurla-t-elle pendant qu’elle se faisait porter comme un sac de patate.

—Tu devrais la faire taire avant.

Ce dernier la posa à terre sans une once de tendresse. Ce qui fit gémir Amalia. Il se prépara à l'assommer, quand une voix derrière eux prononça :

—Tut tut tut tut. Mauvaise stratégie. Laissez-moi vous montrer comment on fait.

Flashback: Une heure trente du matin.

—Qu’est-ce qui te fais penser qu’elle  est partie ?

—Elle m’a laissé une lettre Brandon. Une note où elle me fait ses adieux.

—C’est pas vrai, dit Evan en se passant la main sur le visage.

—Son père va me trucider. Il compte sur moi pour veiller sur elle. Il ne plaisante pas ce type, dit Juan toujours aussi bouleversé.

—Tu sais où elle a pu aller ?

—Aucune idée. Je n’en sais rien. Il va me tuer, mais s’il la retrouve, elle va passer un salle quart d’heure.

—Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

—... Il faut qu’on la retrouve. En plus elle ne connait même pas la ville. Elle va se perdre…

—Écoute-moi bien, dit Evan en se levant de son lit. Tu va commencer par te calmer. Tu vas faire diversion. Fais en sorte que personne ne remarque qu’elle n’est pas là. Cherche un indice, n’importe quoi, tout ce qui peut nous indiquer où elle est allée.

—C’est d’accord !

—Mais surtout, tu te calmes ! dit-il avant de raccrocher.

Rapidement, il alluma son ordinateur et chercha à tracer son téléphone. Il regarda attentivement la progression du point rouge sur la carte.

Il enfila un pantalon de jogging noir et un t-shirt de la même couleur. Il prit des tennis noires aux semelles blanches. Avant de revenir devant sa machine.

—City Park ? Qu’est-ce qu’elle fait là bas à cette heure ?

City Park était réputé comme l'un des quartiers les plus dangereux de la ville. Autant pour ses habitants que pour les touristes.

Il alla chercher une arme, un Glock 40. Il prit avec lui son portable et son pc, qu’il engouffra dans sa voiture sur le siège passager.

Il démarra le véhicule et entra les coordonnées GPS fournies par le logiciel de son ordinateur en tapotant sur l’écran.

Il conduisit rapidement, le trafic étant moins important compte tenu de l’heure.

Il arriva près d’une des entrées du parc et se gara. L’application sur son téléphone lui montrait un point rouge en mouvement. Il pénétra le parc, suivit la direction que l’indiquait la carte par rapport à sa position.

 Il descendit des marches en béton avant d’emprunter un chemin de terre.

Son cœur  battait la chamade. Il avait un mauvais pressentiment. Quelques gouttes de sueur perlaient sur son visage. 

Il entendit des petits bruits et sentit du mouvement un peu plus loin. 

En avançant, les cris de détresse d’Amalia lui creusèrent le cœur et réveillèrent en lui une colère qu’il ne voulait pas tenter d’apaiser.

Il s’approcha à pas de velours, observant la scène qui se rapprochait et réveillait ses instincts meurtriers. 

Ses muscles se tendaient au fur et à mesure qu’il avançait. Il vit un des hommes la porter sur son épaule, puis la poser à terre sans délicatesse. Le gémissement qu’elle poussa sonna en lui comme une déclaration de guerre. 

Il ne voulait pas cependant qu’Amalia le voit ôter des vies comme à son habitude. Pour ne pas marquer à jamais sa protégée et courir le risque de la perdre en tuant ces individus devant elle, il avait opté pour une correction exemplaire.

Ce genre de racaille, lui rappelaient ceux qui avaient fait de lui un orphelin et cela décuplait sa haine.

Arrivé à moins d’un mètre d’eux, les entendant discuter, il prononça ces quelques mots :

—Tut tut tut tut. Mauvaise stratégie. Laissez-moi vous montrer comment on fait.

 Fin du flashback.

Ils se retournent tous surpris. Evan craquait ses doigts entre eux. Ensuite, ce fut au tour de son cou.

Les malfaiteurs le regardaient avec confusion et surprise. Il prit celui qui venait pratiquement jeter à terre Amalia par le col de sa doudoune. Il lui donna un violent coup de tête puis enfonça violemment son genou dans ses côtes. Dans une manœuvre maîtrisée, il le souleva et le fit tomber dos à terre.

—C’est comme ça que l’on fait, dit-il d’un ton calme et détaché. 

L’homme se tordait de douleur au sol en poussant des gémissements de douleur et de terreur. Son complice, sortant de sa torpeur, se rua vers Evan un couteau à la main. Evan l’arrêta net et le tordit le poignet sans crier gare.

La lame trouva le sol et ils furent deux à hurler leur douleur.

—T’es qui toi ? Qu’est-ce que tu nous veux ?

Il ne prit pas la peine de répondre. Alors qu’il se dirigeait vers Amalia, l’homme au poignet cassé surnommé B, prit Evan par surprise en lui mettant un sac plastique sur la tête.

A. se releva difficilement et asséna un violent coup de pied sur ses côtes. Evan gémit. Ses genoux tombèrent sur l’herbe qui commençait déjà à subir leur colère. Il se retint de respirer et envoya son coude dans les tripes de celui qui maintenait le sac plastique sur sa tête. 

Lâchant sa prise, Evan se libéra du sachet et brisa d'un coup de pied rapide et sec la cheville de celui qui venait de cogner dans ses côtes.

Les deux hommes se trainèrent du mieux qu’il pouvait pour s’éloigner de lui.

—On se reverra, lança B. d’une voix tordue de douleur.

Evan s’approcha d’Amalia. Elle eut un mouvement de recul qui l'inquiéta.

—Eh c’est moi Brandon.

Il s’avança un peu plus et constata qu’elle sortait d’une torpeur.

La jeune femme était terrorisée par l’attaque de ses assaillants et leur tentative d’enlèvement. Malgré elle, la violence qui venait de se dérouler sous ses yeux, avait réveillé en elle des souvenirs qu’elle préférait oublier.

Sous l’effet de l’émotion, elle se jeta en pleurs dans les bras de son sauveur. Ce dernier l'accueillit et la serra contre lui.

—C’est fini, c’est fini maintenant. Je suis là.

Ses larmes humidifiaient le t-shirt d’Evan auquel elle s’agrippait. Il caressait doucement son dos pour l’aider à se calmer.

Après un petit moment, elle se détacha de lui et essuya ses larmes. Des faibles soubresauts faisaient frémir son corps. Ses grands yeux noirs fixaient Evan, la forçant à relever la tête. Ce dernier effaça de ses pouces les traces de sa tristesse qui sillonnait ses joues.

 Elle murmura un faible merci de sa voix fluette.

—Je le referais s’il le fallait, dit Evan avec un petit sourire triste.

Les yeux dans les yeux au clair de lune, Evan ne pût résister à la tentation de lui voler un baiser. Il tenait son visage en coupe et s’était rapproché d’elle de manière instinctive.

Elle se laissa aller à son baiser, qui mit du baume à son cœur. Après un court instant, elle se détacha brusquement de lui.

—Non. Non Brandon ne te joue pas de moi s’il te plaît, dit-elle d’une petite voix tremblante.

—Pourquoi tu dis ça? Jamais je ne te ferai une chose pareille. Je te promets que je n’en ai pas l’intention.

 —Tu m’embrasse aujourd’hui pour me repousser demain…,s’enquit-elle d’une voix étranglée.

—Non, je te promets que non.

—Alors pourquoi tu l’as fait la dernière fois ? Sans même m'expliquer quoi que ce soit. Hein ?

—C'était par peur de te perdre…que tu me repousses…de ne plus pouvoir te voir…

—Qu’est-ce qui pourrait faire que je te repousse ? questionna-t-elle les yeux humides.

—Je…,s’interrompit-il.

—Laisse tomber, dit-elle en se courbant pour ramasser ses affaires.

—Attends, dit-il en la ramenant vers lui par le bras. Ma famille… depuis des décennies…

Le regard d’Amalia sur lui, lui sommait de tout déballer.

—Ma famille fait partie d'une religion assez complexe depuis des décennies. J’en fait moi-même partie et nous n’avons pas le droit d’entretenir des relations amoureuses avec des gens en dehors de notre cercle, à moins que cette personne nous rejoigne. 

Je risque gros et je te mets en danger aussi…

Amalia l’écoutait attentivement sans l’interrompre. Il poursuivait avec hésitation craignant de la perdre avec ses demi vérités.

—J’ai essayé Amalia, je te promets que j’ai essayé de m’éloigner de toi, mais tu m’attire comme un aimant. Tu m’as envoûté Amalia.

Elle poussa un petit rire triste en l’écoutant.

 Le visage emprunt à l’émotion, le regard franc, Evan ne cessait de répandre son cœur.

—Je t’aime Amalia depuis les premiers instants que j’ai passé avec toi.

La demoiselle n’arrivait plus à retenir son sourire. Les larmes de joie qui lui coulaient sur les joues furent progressivement effacées par les doigts d’Evan, qui n’arrêtait pas de sourire lui aussi.

—Alors, tu as fait ça pour me protéger ? dit-elle avec un air coquin en escaladant le torse du jeune homme de son index et de son majeur.

—Oui, dit-il en proie à une multitude de sensations. Je ferai ce qui est en mon pouvoir pour te savoir en sécurité.

Il faut que l’on parte d’ici maintenant.

—Oui, confirma-t-elle.

Ils commencèrent à rassembler les affaires éparpillées au sol. Evan tomba sur un carnet qui portait l’inscription « mi estrella » mon étoile en espagnol. Il sourit et se fit la réflection qu’il ne connaissait pas son écriture.

—C’est ton écriture ? questionna-t-il en tournant le cahier vers elle.

Elle sourit en répondant à l’affirmative.

 Les quelques vêtements qu'elle avait emmené reprirent place dans le sac.

—Wow, s’exclama Evan en tombant sur un portrait de lui au crayon. C’est toi qui a fait ça ?

Elle hocha la tête en terminant de ramasser ses crayons.

—Tu as un vrai talent !

—Merci, dit-elle en se redressant, un sourire aux lèvres.

—J’ai garé le pick-up par là, désigna-t-il de son index. 

Il ouvrit la marche,  portant sur une de ses épaules le sac à dos d’Amalia.

—Si non tu as d’autres talents ?

—J’ai la réputation d’être une excellente emmerdeuse, dit-elle suivit d’un petit rire.

—Je vois ça d’ici. Ça promet.

Ils rirent tous les deux, un petit rire qui se voulait joyeux, mais qui au vu des circonstances, se contenta d’être terne.

 —Il est lourd ton sac. 

Un ange passa avant qu’il ne poursuive.

—Tu comptais aller où ?

—A San Diego.

—Pourquoi San Diego ?

—J’aime les villes portuaires. Les plages… pouvoir voir la mer très souvent…

—Tu te plairait en Catalogne.

—Je n’en doute pas. Comment as-tu su ? Et comment tu as fait pour me trouver ?

—Juan m’a appelé paniqué et il m’a expliqué que tu étais partie.

—Il a dû avoir très peur, dit-elle avec une pointe de tristesse dans le regard et de la culpabilité.

—Je t’ai cherché et je t’ai trouvé. Tu n'imagines pas la peur que tu m’as fait.

—Je suis désolée de vous avoir fait peur à toi et à Juan, mais je ne peux pas continuer à vivre comme une prisonnière.

—Je te comprends.

Ils arrivèrent où était le pick-up. Evan inspecta les lieux pour s’assurer que tout allait bien. Ils montèrent ensuite et s’en allèrent de là.

A mi-chemin, Amalia demanda à Evan de s’arrêter.

—Qu’est-ce qu’il y a ?, s’enquit ce dernier en s’arrêtant sans couper le moteur.

—Je ne veux pas repartir là bas. Juan va s’en sortir. Il est fort tu sais. Je suis vraiment désolée de lui faire ça. La vérité c’est qu’il ne m’aurait jamais laissé partir.

—Il avait peur pour lui, mais surtout pour toi. Il a laissé entendre que ton père était violent.

—Dios, marmonna-t-elle dans sa barbe.

—C’est vrai ?

—Je ne veux pas en parler pour le moment. Une autre fois peut-être.

—C’est pour ça que tu ne veux pas rentrer ?

—S’il te plaît Brandon !

—Ok, quand tu seras prête pour en parler, je serai là. 

—Merci.

Le silence s’imposa quelques minutes. Evan, malgré les activités meurtrières de son père adoptif, n’a pas été un enfant maltraité. Jerry l’avait  élevé avec beaucoup d’amour et une grande ouverture d’esprit. Il concevait difficilement qu’un père tyrannise son enfant. Il voulait en savoir plus, mais comprenait qu’elle ne soit pas prête.

 —Du coup, qu’est-ce que tu veux faire ?

—Tu pourrais me déposer à la gare la plus proche, je prendrai le premier train qui se présentera. Je me trouverai un endroit pour vivre, on resterait en contact et Juan et toi vous pourrez venir me voir là bas.

Les bras tendus sur le volant, la tête légèrement baissée, il sourit à l’entente de sa proposition.

—Tu aimes vraiment l’adrénaline. Après ce qui vient de se passer tu veux que je te laisse aller dans un endroit inconnu, seule, à cette heure de la nuit ? S’il t’arrivait  quelque chose pour de vrai cette fois ?

—Tu ne sais pas ce que c’est de vivre emprisonné.

—Peut-être, mais je sais qu’une jeune femme seule en terre inconnue et à des heures aussi tardives est une proie facile pour n’importe quel brigand. De plus, si ton père te retrouvait, parce que bien évidemment il sera à ta recherche et vu les moyens qu’il met en jeu pour te garder prisonnière, il n’aura pas du mal à te mettre la main dessus. 

Qu’est-ce qu’il se passera ensuite ? Et tant qu’on ne sait pas pourquoi il te surprotège, où que tu ailles tu sera toujours en danger.

Elle souffla avant de reporter son regard sur lui.

—Qu’est-ce que tu proposes ?

—Rentre chez toi…

 Elle souffla encore et leva ses mains pour faire son plaidoyer.

—Attends! Laisse-moi finir. Tu profites calmement de ta liberté surveillée et pendant ce temps, on mène une enquête approfondie, pour découvrir pourquoi ton père agit de la sorte. Une fois que c’est fait, on cherche comment déjouer le danger qui plane sur ta tête. Et alors là, je te promets qu’on ira tous les deux où tu veux aller, même si c’est sur Mars.

Elle soupira. Elle savait qu’il avait raison, mais elle était à bout de force.

—C’est juste que je n’en peux plus. J’étouffe ! Je n’ai plus la force de supporter tout ça. Ma vie croule sous les secrets. Je suis ballottée sans même savoir pourquoi…, dit-elle les épaules affaissées.

—Je sais, je sais et je te comprends, mais je te promets de remplir tes journées de douceur pour t’aider à surmonter ça.

Elle soupira de nouveau, le regard vers l’horizon devant eux. C’était l’un des rares endroits où l’on pouvait observer le Front Range depuis le centre de Denver. Cette chaîne de montage sur le bord oriental des montagnes rocheuses fascinait autant les habitants de la ville que les touristes.

Le coin était désert et le vent de la nuit berçait le feuillage des arbres à proximité.

Amalia poussa un autre soupir et porta son regard vers Evan.

—Tu as raison, reconnut-elle péniblement.

Evan sourit et lui prit la main.

—Ça va aller tu verra, la rassura-t-il.

Il se rapprocha d’elle et caressa tendrement son visage.

Se laissant aller à leurs envies, ils lièrent leurs lèvres et de fil en aiguille, leurs vêtements trouvèrent le sol et ils se donnèrent l’un à l’autre dans un acte d’amour  passionné.

Tout était parfait, à l’exception des côtes endoloris d’Evan et du klaxon, qui retentissait par moment à cause de leurs mouvements. Ils en riaient et Amalia devait faire gaffe à ne pas cogner l’un ni l’autre.

Près d’une heure et demie plus tard, émergeant d’un sommeil agréable, Evan caressait le bras d’Amalia pour la réveiller.

—Desperata estimada (réveille-toi ma chérie), dit-il tendrement.

—Hum ?

—Il faut que tu rentres !

—Hum hum, dit-elle en enfouissant sa tête entre le bras et le torse d’Evan.

—Arrête ça, dit-il en ricanant.

—Je ne veux pas rentrer, dit-elle toujours la tête contre lui.

—Sors de là, Allez ! dit-il en relevant son visage. Allez montre-moi tes gros yeux.

—Alors comme ça tu trouves que j’ai des gros yeux ? dit-elle en se redressant spontanément.

—Ils sont magnifiques mon amour, mais gros quand-même, dit-il en riant. La première fois que je t’ai vu, j’ai cru voir un personnage de manga.

Elle lui donna un petit coup de poing sur le haut du bras. Il se marrait pendant qu’elle boudait faussement.

—Ça veut dire quoi Desperate.

—Desperada, réveille-toi. C’est du Catalan et estimada signifie chérie.

—Je trouve ça mignon, dit-elle avec un petit sourire.

—Plus sérieusement, dit Evan en se redressant légèrement. Il te disait quoi l’autre ?

—Qui ça ?

—L’autre là…avec les mains baladeuses.

—De qui tu parles ?

—Oh, ne me pousse pas à dire son nom.

—Mais de qui tu parles, dit-elle avec un petit rire.

—De l’homme qui murmure aux oreilles des copines des autres.

—Ethan.. ? Ne me dis pas que tu es jaloux ? lança-t-elle avec un rire joyeux. Il ne m’a pas touché que je sache.

—Je ne rigole pas, dit Evan le visage voilé par la jalousie. Il t’as dit quoi ?

 —Il me parlait des pires choses qu’il ait pu faire pour une femme.

—Hum! Et ça doit se dire à l'oreille ? Il a intérêt à se tenir loin celui-là. 

—Jaloux va, dit-elle en riant de plus belle. Attends ! T’as dit les copines des autres ? Parce que je ne me souviens pas être la copine de quelqu’un.

—Ah oui ? dit-il en la serrant plus la taille.

Elle éclata de rire en répondant à l’affirmative à sa question.

—Alors, Amalia Hernandez…

—Oui, Brandon Masson ?

—Veux-tu être officiellement, ma petite amie, ma copine, ma future femme et mère de mes enfants ?

—Tu ne fais pas les choses à moitié toi hein ? dit-elle en rigolant. Oui je le veux.

—Comme ça c’est réglé.

Amalia s’esclaffa quelques bonnes secondes avant de prendre un air plus sérieux.

—Et si…je me convertissais à votre religion…

—N’y penses même pas.

—Tu as dit que…

—Je sais très bien ce que j’ai dit, mais je ne veux pas que tu y mette les pieds. On va devoir se montrer plus prudent. On mettra en place des stratégies pour être le plus discret possible.

Amalia acquiesça. Elle ramassa ses vêtements, qu’elle enfila.

Evan découvrit avec effroi des cicatrices horizontales sur la face antérieure de ses poignets. Instinctivement il attrape sa main gauche qui l'aidait à attacher ses cheveux en une queue de cheval.

—Qu’est-ce que c’est ? s’enquit-il avec frayeur.

Il savait reconnaître le passage d’une lame, même après cicatrisation. Et le simple fait d’imaginer qu’elle ait pu s'infliger ça ou qu’elle en ait été victime, lui faisait froid dans le dos.

Pourtant, il en infligeait des traces sans la moindre émotion. Cette simple vision sur le corps de celle qu’il aimait le troubla, comme s’il découvrait pour la première fois ce que la haine ou le désespoir pouvait faire.

—Qui t’a fait ça ?

Sous l’effet de surprise, elle ne répondit pas. Quand elle reprit ses esprits, elle retira sa main d’un mouvement sec.

—Amalia, parle-moi !

Son visage trahissait de l’inquiétude. Il se sentait concerné. Le regard interrogateur, il la fixait dans l’attente d’une réponse. Elle ne voulait pas croiser ses yeux.

—Eh, regarde-moi, insiste-t-il.

—Raccompagne-moi s’il te plaît. La rotation des gardes du corps est pour bientôt.

—Amalia !

—S’il te plaît Brandon, dit-elle en essayant de retenir ses larmes.

Il poussa un long soupir avant de redémarrer le moteur, qu’il avait au préalable arrêté. Il était d’or et déjà en train de se demander comment il allait percer à jour tous ces mystères. 

Après une petite manœuvre, il prit la route en direction Low Highland.

Voilà ! J'espère que ça vous a plu.

N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. Votre avis est très important pour moi.

Merci encore de m'avoir lu.

Xoxo Loves ❤️❤️❤️

Instagram : @conte--moi

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