Chapitre III.
Deux semaines étaient passées depuis leur retour de Telluride.
Jerry continuait de cogiter. Il continuait d’exécuter ses missions, exécuter les ennemis de l’ordre selon l’article un du code de conduite des caméléons.
Evan, quant à lui, avait prévu d’aller visiter le campus. L’université de Denver.
Il prit son large pick up à l’américaine et prit la route. Il portait un t-shirt aux tons pastels sur lequel étaient dessinés des feuilles de palmier avec au centre l’inscription « Aloha ». Un jean bleu ciel et des tennis blanches.
Il se laissait guider par le GPS à travers les rues de Denver et était agréablement surpris de découvrir que l'avenue qu’il empruntait s’appelait Evan’s.
La distance entre LoDo et l’université de Denver n’était pas très grande en voiture. Il arriva très vite et se joignit à la visite guidée qui venait de commencer après s’être garé dans un parking.
L’établissement était vaste, comptant en son sein plusieurs bâtiments. Les allées de de dallettes rouges bordées par du béton, laissaient place par endroit à de grandes surfaces grisâtres bétonnées, le tout entouré de tapis vert naturel très bien soignés.
Des arbres et des monuments se tenaient fièrement droits ça et là dans la cour. Des fleurs de plusieurs couleurs étaient rassemblées en des formes géométriques.
L’attention d’Evan fut retenue par une jeune femme qui semblait exaspérée par sa conversation téléphonique. Les cheveux noirs attachés en une queue de cheval, elle remplaçait des mèches derrière son oreille nerveusement. Elle se balaya le front du bas vers le haut.
Son regard fixé sur son téléphone. Elle exhala un soupir avant de prendre la direction opposée au groupe qui visitait les lieux.
Evan la regarda partir, une infime pointe d’intérêt naissant en lui.
Son attention fut regagnée par les rires de ses compagnons et lorsqu’il reporta son regard, elle avait disparu. La guide leur présentait en ce moment là l’amphithéâtre.
De retour à la maison, il constata que son père était sorti. Il trouvait que ce dernier travaillait trop et qu’il fallait qu’il se repose. Un mot était sur la table à son attention : « Ne m’attend pas, je rentrerai peut-être tard sinon demain ». Cela vint conforter son constat. Il s’inquiétait pour son père qui n'était plus si jeune.
❤️
Cheveux crépus, poivre et sel, petits yeux noirs, teint métissé avec une forte tendance africaine, Jerry était retourné à Telluride. Il avait demandé audience auprès de l’oracle pour s’éclaircir les idées.
Une fois dans l’antre, il trouva la femme assise par terre, dos à lui chantonnant une chanson étrange de sa voix sèche. Elle se balançait d’avant vers l’arrière, enveloppée dans ses bras.
—Tu es venu Jerry.
—Oui, un grand oracle. Je vous ai apporté des présents.
—Tu es bien le seul à le faire par ici. Pose les par la.
Il les posa vers sa droite. Il lui avait apporté quelques objets du quotidien auxquels elle n’avait pas accès pour des raisons mystérieuses.
—Que veux-tu savoir ?
—Vous aviez dit que mon fils serait bien mieux en dehors de l’ordre.
—C’est vrai.
—Pourquoi ne pas l’avoir rejeté dans ce cas ?
—Il a le désir ardent de suivre les traces de son père.
—Vous aviez dit que seule la mort le sauverait. De quoi ? De qui ?
—Tu le sauras le moment venu.
—Cela ne sera pas trop tard ? Je veux dire comment le sauver de cette mort ?
—Un père est prêt à tout pour son fils. Tu le découvriras. Mais la mort est le seul moyen pour lui d’échapper à l’ordre. Avant ça, il sèmera le trouble.
—Dites-moi comment le sauver je vous en prie.
—Nous avons tous besoin d’être sauvés, dit-elle en se levant.
Elle fit quelques pas vers le fond de la pièce et il remarqua pour la première fois qu’elle avait une grosse corde autour de la cheville droite. Elle était attachée. Pourquoi ? Depuis quand ?
—Tu sauras quoi faire le moment venu. Ouvre l’œil sur ceux que tu appelles tes frères. Souviens-toi, nous avons tous besoin de liberté.
Une silhouette s’introduit brusquement dans la pièce.
—Il est temps de partir maintenant ! dit l’homme de manière impérieuse à Jerry. L’oracle a besoin de repos.
Il sentit la détresse dans le regard de la femme avant de se lever. Il sortit sans faire d’histoire inquiet pour elle, soupçonnant quelque chose de mal, mais l’esprit embrumé par toutes les théories de la confrérie. Le doute avait réussi à se frayer un chemin dans son esprit confus et cela augmentait son trouble.
Merci d'avoir lu ce chapitre. Il est assez court, mais il y en aura qui seront plus long. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé.
Xoxo loves....
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