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Ils arrivèrent en milieu d'après-midi du troisième jour dans la ville d'Emehat, dans le territoire des moutons gouverné par le roi Amaethon. La frontière qui la séparait du territoire des chevaux gouverné par le roi Eamon, se situait à une dizaine de kilomètres.
Amaethon avait proposé d'accueillir son homologue et les soldats de la capitale accompagné de Mara dans son palais. Comme ça, disait-il, ils pourraient discuter tous ensemble tranquillement en s'évitant un trajet.
Le territoire regorgait de champs de lin, c'était là qu'étaient tissés et teints les plus fins tissus, réputé sur tout le continent. Il était aussi reconnu pour la délicatesse de sa céramique, pour ses innombrables moutons et, par-dessus tout, pour ses sources chaudes.
Ils avaient dormis les deux dernières nuits dans des auberges de la région voyageant d'un bon pas dans les plaines, discutants, riants. Kian s'était montré poli et aimable avec Mara mais avait gardé ses distances. Il préférait s'intéresser à cette partie de la région qu'il ne connaissait pas.
Mara s'était rapidement intégrée au sein du groupe, grâce à son charme, sa bonne humeur, l'intelligence et l'humour qu'elle mettait dans ses conversations. Kian avait l'impression de découvrir une toute autre personne. Sa méfiance s'était renforcée, quand Finn, s'était mis à son tour à plaisanter avec elle.
Ce dernier jour, il avait plut toute la journée. Aidés des anecdotes des histoires raconté par Peadar de sa voix chaude, des chansons de Fergal et Mabon dont les voix étaient en elles-mêmes un chant de louange aux dieux, ils avaient oublié le temps exécrable et leurs vêtements trempés.
Les sept cavaliers étaient las, fatigués, ils avaient froid et faim quand ils eurent traverser la ville vidée de ses habitants qui s'étaient réfugiés à l'abri de leurs demeures pour échapper aux trombes d'eau. À peine étaient-ils arrivés dans la cour du palais, qu'un soldat une cape noire remontée sur sa tête, leurs fit signe de le suivre à droite du bâtiment où se trouvaient les écuries.
Ils déscendirent de leurs montures à l'abri de la pluie, dans une écurie propre et chaude, où une délicieuse odeur de foin leurs chatouillaient les narines.
-Je me nomme Gwyn, se présenta le guerrier roux à la troupe misérable qui se présenta à son tour. Les palefreniers s'occuperont de vos chevaux. (Il agita la main en voyant Fergal détacher ses sacoches). Laissez vos affaires, nous vous les ferons porter plus tard. Il y a ce qu'il faut dans vos chambres pour vous changez. Ensuite, un repas vous attendra dans la grande salle.
-Merci, répondit Finn au nom du groupe, nous acceptons avec gratitude votre accueil généreux et chaleureux.
-C'est avec plaisir que nous recevons votre visite, assura-t-il enjoué en les menant par un couloir au fond des écuries. Elles se sont faites plus rares ces derniers temps et pour être franc, ça manque de nouvelles têtes.
Ils s'esclafférent, la bonne humeur du jeune homme était contagieuse. Il poussa une porte qui les mena dans un petit couloir boisé, puis ouvrit une porte qui menait dans la grande salle, encore vide à cette heure là.
-C'est astucieux, approuva Peadar.
-Il y a pareillement une écurie de l'autre côté, (il désigna une porte en face). Quand il pleut comme ça, ça arrive souvent, précisa-t-il avec un petit sourire, pas besoin de faire le tour et s'il y a une urgence, les chevaux sont à côté.
Ils arrivèrent à l'étage supérieur au-dessus de la salle, dans un couloir où s'alignaient une dizaine de chambres, éclairé par une grande fenêtre.
Chaque chambre disposait d'une fenêtre. Elles étaient décorées avec goût, garnies de meubles en bois précieux. Un petit bassin s'y trouvait également entouré d'un rideau de lin qui, par un astucieux système de canalisations en céramique, était alimenté par les sources chaudes. Affaires de toilettes, linges fins, vêtements, chaussures souples en cuir, boissons, plat de fruits, tout avait été prévu.
Kian se coula dans le bain chaud avec gratitude, une bouteille en grès de bière brune à portée de main. Il se savonna, se rinça et s'appuyant contre le bord, savoura sa bière, ses muscles se dénouant dans l'eau chaude.
*******
Fergal huma le vin rouge fruité avec délice, avant de s'en servir un verre qu'il prit les pieds sur la table, installé dans un confortable siège de cuir rembourré.
Il ne comprenait pas la méfiance de Kian, ni l'avertissement de Finn, peu clair, part rapport à Mara. Encore moins pourquoi Idriel, Mabon et Peadar le prenait si au sérieux alors qu'ils ne la connaissaient pas plus que lui.
Il n'en avait évidemment pas soufflé mots à la jeune femme. Il avait de l'estime pour ses compagnons d'armes et savait se taire quand il le fallait, même alors qu'il était ivre, c'était une des raisons qui faisait de lui un si bon éclaireur. Il était né dans le Territoire de l'Ours, son talent pour se fondre parfaitement dans le décor en plus d'être doté d'une mémoire exceptionnelle et d'une vue d'aigle, avaient été bien accueilli auprès des guerriers atlantes.
Il avait fait plus ample connaissance avec Mara ces derniers jours. Il aimait son esprit délié, son côté mystérieux, ainsi que sa manière de se passer la pointe de sa langue sur ses lèvres en le regardant de ses yeux émeraudes malicieux. Ils s'étaient retrouvés plus tard, dans la chambre de la jeune femme, une fois que leurs compagnons furent allé se coucher.
Elle l'avait tirée à elle dans la chambre faiblement éclairée par un brasero où le charbon rougeoyait. Elle l'avait alors embrassé puis déshabillé. Ils avaient goûtés leurs corps respectifs, elle l'avait fait jouir quatre fois avant de se laisser posséder, chose dont il ne se serait pas cru capable.
Son sexe se tendit à lui faire mal à ce souvenir. Il se dépêcha de siffler son verre de vin rouge et se resservit en espérant que l'alcool lui ferait penser à autre chose. En vain, il était envoûté par la belle aux cheveux cuivrés. Il se leva de son siège, puis tira le voilage devant la fenêtre.
Elle s'était ensuite mise face à lui, entremêlant ses jambes fines aux siennes, son sexe humide caressant sa verge. Elle lui avait murmuré à l'oreille d'une voix suave, sa main glissant sur son torse.
Il se resservit une troisième fois, transpirant, ses braies sur les genoux, ne pouvant s'empêcher de se masturber à ce souvenir.
Elle lui avait dit que ce n'était qu'un avant goût de ce qui l'attendait, s'il lui rendait un petit service durant leur séjour en ville. Il avait trouvé la demande un peu étrange, mais vu que cela ne risquait pas de nuire à qui que ce soit, il s'était empressé d'accepter. Elle lui avait donné des explications si précises, qu'il trouverai sans peine le lieu où il devait se rendre.
Il éjacula dans un râle de soulagement.
D'ailleurs, il était maintenant temps pour lui de remplir sa part du contrat. Il se couvrit de sa cape grise, puis se glissa hors du château sous la pluie battante, presque invisible aux yeux d'un éventuel observateur.
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