13
Kian couché sur le dos les yeux fermés, reprenait son souffle. Un doux baiser lui effleura les lèvres. Il ouvrit les yeux, attira tendrement la jeune femme dans ses bras, entremêlant leurs jambes.
-Tu veux bien rester? demanda-t-il.
-Cette nuit? Oui bien sûr, répondit-elle bien au chaud nichée contre le jeune homme.
-Cette nuit et toutes les autres, précisa-t-il dans le creux de son oreille de sa voix chaude en l'enlaçant plus étroitement.
Elle fut secouée d'un petit rire.
-Tu risques vite de te lasser, l'avertit-elle.
-M'étonnerais! répliqua-t-il amusé.
-Je ronfle! lâcha-t-elle.
-Moi aussi, admit-il.
-Je bave! avoua-t-elle.
-Personne n'est parfait, reconnut-il.
Ils éclatèrent de rire.
-Mais tu es libre de tes choix, rappela-t-il le cœur serré.
Il n'avait pas envie qu'elle parte, ni maintenant, ni jamais.
-Je resterais avec toi, souffla-t-elle.
-Je t'aime depuis que je t'ai vue la première fois, avoua Kian en avançant une main tremblante près du visage de la jeune femme et lui caressant la joue du dos de la main.
-Je t'aime aussi, chuchota-t-elle.
Il prit son visage entre ses mains traçant le contour de ses lèvres, il se pencha sur elle. Elle accueillit sa bouche chaude, sa langue, échangèrent des caresses avec tendresse. Il se dégagea en douceur avec regret.
-Reste-là, proposa-t-il, je reviens tout de suite.
Elle acquiesça et remonta le draps fin sur sa poitrine. Il se leva et noua un linge autour de sa taille. Son dos était large, athlétique, sans marques. Ses jambes étaient longues, musclées, sa démarche était nonchalante, son maintien impeccable, il était beau à couper le souffle. Il sorti de la chambre. Quelques instants plus tard, elle l'entendit s'affairer dans la cuisine, elle sourit.
Elle se leva et le draps autour d'elle se dirigea vers la terrasse, elle tira le voilage, puis sorti dans la nuit qui tombait. La vue sur le port était superbe, des flambeaux étaient allumées le long du quais, elle entendait le doux ressac des vagues, voyait l'océan dont la couleur en ce moment était semblable à celle des yeux de son amant et en respirait la fragrance iodée. Sur la promenade se trouvaient encore du monde, mais les conversations étaient calme, il n'y régnait plus l'agitation de la journée. Elle regarda sur la gauche; des rochers, quelques habitations et au loin, l'on pouvait deviner le massif forestier qui marquait la frontière avec le territoire du serpent.
Une paire de bras l'enlaça, un léger bisou au creux de sa gorge. Elle pencha la tête en arrière, frissonnante sous les lèvres sensuelles qui remontait sur son cou et ses mains qui la caressait. Elle se retourna. Se redressant légèrement sur la pointe des pieds, elle déposa un baiser sur ses lèvres, ses mains contre son torse bien découplé.
-Tu as faim? demanda-t-il.
-Oui, acquiesça-t-elle malicieusement en écartant une mèche de cheveux noirs. Faire l'amour avec toi me demande toutes mes forces.
Il lâcha un petit rire.
-Tu n'as encore rien vu! répliqua-t-il amusé avant de la prendre par la main et de la conduire à l'intérieur.
Un plateau attendait sur une table basse, des fruits, du pain, du fromage, de la viande fumée et séchée, une bouteille de vin rouge, deux bouteilles de bière et la boîte contenant les pâtisseries. Un brasero illuminait la pièce d'une lueur chaleureuse, le taureau sur le mur prit vie.
-Je n'ai pas grand chose ici vu que je ne suis quasiment jamais là, s'excusa-t-il, et je n'ai pas eu le temps de m'approvisionner. Mais si tu veux, je peux toujours aller te chercher un plat à la brasserie à côté.
-C'est parfait, assura-t-elle, merci.
Ils s'installèrent sur le bord du lit, se partagèrent la nourriture et délaissant le vin, optèrent pour la bière brune.
-Tu saigne, fit-elle remarquer en croquant dans un bout de pain frais, désignant sa côte qui virait au bleu.
Il y jeta un vague coup d'œil, bu une gorgée de bière et sorti d'un tiroir une pommade et une bande de lin que Seren lui prit doucement des mains.
-C'était ça, raconta-t-il, ou me faire railler et traiter de chiffe molle pour les dix prochaines années par mes compagnons d'armes.
-Tu t'es entraîné avec Owain? demanda-t-elle amusée en lui passant un peu de baume sur la plaie avant de la bander.
-Hier, confirma-t-il en lui passant un morceau de fromage une fois qu'elle fut revenue à côté de lui. Il a été mon principal instructeur dans le territoire du taureau. Chaque fois que nous nous voyons, c'est une occasion pour lui de voir si je ne me suis pas ramolli et pour moi d'arriver à le surprendre. (Il avala sa bouchée). D'habitude, nous allons ensuite prendre une bière, c'est toujours un événement quand il vient dans la capitale, c'est un personnage intéressant.
On sentait de l'affection dans sa voix quand il en parlait, Seren esquissa un sourire en buvant une gorgée. Il lui jeta un regard en coin.
-Mais je suppose que je ne t'apprend rien? questionna-t-il en haussant un sourcil.
-Je savais que tu le connaissais, tout les guerriers passe par chez lui, mais pas aussi bien. C'est le frère de ma mère, expliqua-t-elle en dégustant la délicieuse viande séchée. Nous sommes restés proches. (Elle sourit). Il m'a appris à monter alors que je ne tenait pas encore sur mes jambes, il passait régulièrement me voir et m'a fourni quelques astuces.
-Il va me faire la peau! gémit Kian en se passant une main sur le visage de haut en bas.
Seren secouée d'un petit rire, se blottie contre lui.
-Tant pis, soupira-t-il en la prenant par les épaules, ça en vaut la peine. (Il respira l'odeur de ses longs cheveux). Tu sais combien de temps il va encore rester parmis nous?
-Quelques jours, répondit-elle en fronçant les sourcils, il loge à la taverne.
-Ça n'a pas l'air de t'enchanter plus que ça, fit-il remarquer en finissant sa bouteille.
-La taverne est très bien, assura-t-elle, mais il y reçoit du monde et les rumeurs courts vites.
Ils partagèrent ensuite une tartelette aux abricots tout aussi délicieuse que celle aux pommes. Il lui en mit un morceau dans la bouche, qu'elle croqua. Elle saisit sa main et une lueur malicieuse dans ses yeux saphir mit un de ses doigts où une goutte de jus luisait, dans sa bouche. Suçotant, elle entendait la respiration rauque de Kian.
-Et là? demanda-t-elle une heure plus tard en passant une main fine sur la cicatrice qui se détachait sur la clavicule du jeune homme.
-Je me suis cassé l'épaule il y a deux ans dans les territoires perdus, une javeline, précisa-t-il en laissant glisser sa main sur ses fesses. De loin la blessure la plus cuisante que j'ai reçue, même la cuisse ne m'en a pas fait autant baver. La pointe était crantée, (il frissonna à ce souvenir). Linaëlle a pu me la retirer sans trop de dégâts et grâce à elle, j'ai pu conserver l'usage de mon bras. Je ne suis remonter en selle qu'une année après, c'était long et difficile, je ne suis pas pressé de renouveler l'expérience.
-Tu es souvent loin de la capitale n'est-ce pas? demanda-t-elle.
Il esquissa un petit sourire en coin, avant de déposer un bisou sur le bout de son nez.
-J'ai toujours préféré l'action au cantonnement, répondit-il. Le continent n'est pas en guerre, si ce n'est les problèmes que nous poses l'est. Je me déplace régulièrement dans les autres territoires, cela nous permet de garder contact, de resserrer les liens existant avec les gens et les terres et d'en créer de nouveaux. De régler des litiges, ce qui est plus rare, et l'on nous confie quelques missions qui sortent de l'ordinaire.
-Tu t'en vas bientôt?
-Dans deux semaines, l'informa-t-il avec douceur avant de l'embrasser légèrement. Nous serons absents quinze jours au grand maximum, je serais de retour pour fêter Taureia avec toi. Tu peux rester ici si tu le souhaites ou retourner au temple, tant que je te retrouve ensuite, c'est tout ce qui compte.
Elle ne le pressa pas pour savoir où il devait se rendre, elle ne le connaissait pas assez pour savoir comment il réagirait. Elle avait eût trois amants avant lui et aucun d'eux n'était guerrier. Mais elle en savait suffisamment avec Owain, pour savoir que la vie de soldat amenait nombres de déplacements, blessures et que tout n'était pas bon à dire.
Mais deux semaines semblaient terriblement longues, même si elle ne les verrait probablement pas passer. La fête de Taureia était toujours un événement et toute la ville fourmillerait d'activités pour le préparer. De plus, cette année serait spécial car tous les cinq ans, les neuf rois étaient conviés dans la capitale et tiendraient conseil avec le grand roi dans la tour d'argent. Elle ne put pourtant s'empêcher de lâcher un petit soupir.
-Nous avons encore quinze jours devant nous, rappela-t-il avec tendresse. Qui sait, au bout de ce laps de temps tu seras peut-être contente de ne plus m'avoir dans les jambes. (Il sourit malicieusement).
-M'étonnerais! lâcha-t-elle.
Il rit doucement et se tournant sur le côté dans un bruissement de draps, se lova derrière elle. Seren se sentait petite contre son corps chaud, apaisant, entourée de ses bras.
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