Mon cher, mon tendre Apollo,

Il est fort probable qu'au moment où tu liras ces mots, je sois déjà en cellule. Prisonnier. Prisonnier d'un mariage dont je ne veux guère. Mais c'est pour te protéger, pour que tu ne sois pas inquiété, ni pour atteinte à la pudeur, ni pour quoi que ce soit d'autre. Comme tu le sais, j'ai un nom. Du moins mon père en possède un. Et l'influence qui l'accompagne. Il a le bras long et les contacts qu'il faut pour te blanchir entièrement. Et il le fera, il me l'a promis, si je consens à épouser celle qu'il aura choisi. Une certaine Lady, venue tout droit d'Angleterre. Mais je te passe les sordides détails, je ne veux pas qu'à cause de ceux-ci, tu t'en fasses pour moi. Je ne mérites pas que tu te fasses du tracas. Je suis désolé. Désolé de t'avoir mis dans cette position alors que je savais ce que tu encourrais, tu me connais, j'ai tout d'un irresponsable. Sur ce point, je ne peux pas dire que mon père ait eut tord. Mais pour une fois je veux faire les choses bien, en pensant plus loin que l'instant présent et ma petite personne. Je veux faire un choix pour lequel quoi qu'il advienne par la suite, je pourrais me féliciter.
Tu es et seras à jamais celui vers qui se tourne mon cœur.

Bien tendrement,
Ton oiseau aux ailes brûlées.