Chapitre 9 partie 3
— Il n'y a rien à dire, je t'assure, j'ai tourné la page.
Mensonge éhonté mais je désirais passer sous silence mes interrogations sur le cristal. Je n'étais pas très fière que cette inconnue dans mon passé me perturbe toujours.
— Sahiane, c'est vexant, soupira-t-il.
Il me connaissait trop bien pour se laisser berner par mes dénégations. Impossible de lui cacher plus longtemps. Autant avouer.
— Je l'admets, ça te va. Je croyais sincèrement en avoir fini avec mes questionnements sur la disparition de mes premiers parents, mais là...
— On t'a rappelée de façon brutale ces évènements perturbants, n'importe qui en serait bouleversé, affirma-t-il compatissant.
— Ça remonte à tant d'années ! Je m'en veux d'en être encore affectée, tempêtai-je contre moi-même.
Il s'approcha et me prit délicatement dans ses bras, il savait quel effet apaisant cela avait sur moi.
— Cesse de te flageller, c'est ta nature. Tu as juste horreur d'ignorer certaines choses, affirma-t-il dogmatiquement.
— Qu'est-ce que tu entends par là ?
— Que tu fais preuve à l'occasion d'une curiosité maladive, virant bien souvent à l'obsession pathologique !
Le ton de sa réplique était juste et me fit éclater de rire.
— Donc, tu comprends que je cherche ?
— Oui, mais je n'approuverai pas que tu risques ta santé mentale. Oublie ton projet d'entrer dans le Sanctuaire afin de trouver par toi-même, en jouant avec ce cristal.
— Angal tu as lu mes pensées sans me demander ! répliquai-je quelque peu offensée de cette intrusion dans mon intimité.
— Ne le prends pas comme ça, je me souciais simplement de toi. Tu le sais parfaitement, se plaignit-il en plantant son regard dans le mien.
— Tu es irritant lorsque tu as raison, me renfrognai-je.
— Je sais, murmura-t-il avec un sourire charmeur, ses yeux marron ambré plongeant au fond de mon âme.
Il connaissait parfaitement l'effet apaisant sur mes douleurs et angoisses, quelles qu'elles soient, que provoquait en moi cette connexion. Il pouvait sonder les tréfonds de mon âme, comme je caressais la sienne. Son seul contact suffisait à suspendre le temps, calmait mon esprit et mon cœur, mieux que n'importe quel baume.
— Et c'est pour ça que tu m'aimes, acheva-t-il dans un susurrement avant de déposer un baiser sur mes lèvres, mettant fin à la transe déclenchée par ses prunelles de miel.
La colère que j'avais ressentie n'était plus désormais.
— Merci, chuchotai-je glissant mes mains dans ses cheveux châtain, désireuse de prolonger un peu cette étreinte.
— Je vais te laisser, je me chargerai d'Illana à ta place.
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