Notre sortie récente d'hyperespace eut pour conséquence de faire apparaitre tous mes amis sur la passerelle.

Angal et Auroria prirent place sur les fauteuils juste devant les consoles, les autres tinrent salon sur les banquettes. Leur patience fut bientôt récompensée, lorsque l'ordinateur indiqua par un bip persistant une connexion entrante. Le silence tomba aussitôt et Deinillana sortit de sa torpeur pour se matérialiser à mes côtés. Cela demeurait encore perturbant pour moi.

J'ouvris le canal laissant apparaitre l'écran holographique, face à moi une femme d'une trentaine d'années, des cheveux châtain noués en une longue natte cascadant sur son épaule droite. Des yeux noisette qui laissaient deviner un esprit vif. Elle arborait un imperceptible sourire, ne me permettant pas de savoir si elle était contente ou irritée de notre intrusion dans son espace.

— Bonjour, je suis Orline de Tercera, vous avez pénétré notre système. Puis-je vous demander votre identité et le motif de votre visite ?

Deinillana prit la parole avant moi.

— Je suis Deinillana Ant Oceina, princesse de Tercera, je souhaite une audience auprès de mon père Aurénor Ant Oceina, le haut roi.

Orline me sembla perdre quelque peu contenance mais se rasséréna aussitôt.

— Princesse, il fait nuit noire ici. Aussi, je vais informer le Conseiller suprême de votre requête, il jugera de réveiller le Haut roi. En attendant une réponse, je vous serai grés de ne pas dépasser Rill.

— Je vous remercie Orline, c'est entendu.

Elle lui rendit ses remerciements d'une inclinaison de tête et coupa la transmission.

— Rill est la troisième lune de Tercera, son orbite est la plus lointaine, reprit Deinillana, devançant ma question. Pourriez-vous me mener à ma fille dans l'attente d'une réponse ?

— Bien entendu, lui assura Alia se levant aussitôt pour se saisir de sa lanterne et sortir.

— Bon, avec un peu de chance, on finira par avoir une explication un jour, lâcha Styx déçu de cet échange.

— On peut toujours espérer, maugréai-je.

Moi aussi, je trouvais des plus déplaisants d'être sans arrêt baladée d'un bout à l'autre de la galaxie au bon vouloir du Conseil et maintenant du Sanctuaire ! Avec des « ne vous en faites pas, vous saurez plus tard » en guise d'explication.

— Où tu comptes aller, princesse ? me lança Drake.

— Taper sur quelque chose.

— On fait quoi nous ? demanda Éloa l'air abattu, avachie dans un des divans.

— Entrainement dans deux heures, d'ici là, faites comme ça vous chante.