Chapitre 9 fin


— Je vais beaucoup mieux, je peux le faire avec toi.

— J'apprécierais davantage que tu te penches sur notre présentation devant le haut roi.

— Je pensais entrer dans la salle, saluer et laisser Deinillana se débrouiller, déclarai-je dans un haussement d'épaule.

Il eut un sourire nerveux.

— La famille royale va s'attendre à revoir sa fille en pleine forme. Et à la place, on leur mène leur petite fille et un fantôme. Réfléchir à la situation me parait sensé.

— Vu de la sorte, j'en conviens. Je vais donc méditer là-dessus.

— Ravi de l'entendre. Alia prend la première veille dans l'attente de la réponse de Tercera, Éloa la relaiera si besoin.

— Parfait, je n'ai plus rien à faire alors.

— Dors bien dans ce cas, dit-il se tournant vers la sortie.

— Toi aussi. Angal !

— Oui ?

— Merci, souris-je.

Je savais que ça n'était pas la peine de le dire, et l'expression sur son visage me confortait. Il passa la porte me laissant seule avec mes réflexions. Je n'étais pas d'humeur à gamberger des heures sur tous les scénarii possibles pour cette rencontre familiale. Mon lit me semblait beaucoup plus indiqué, une bonne nuit de sommeil me mettrait dans de meilleures dispositions pour affronter les longues discutions qui s'annonçaient.

Je fus réveillée par l'alarme du chronographe d'Alia branché sur les haut-parleurs. Une musique pareille ne pouvait être que la sienne. À titre personnel, j'appellerais plus cela du bruit, mais elle affectionnait les sonorités aigües et dérangeantes, qui moi, me faisaient mal démarrer la journée.

Je ne préférai pas vérifier l'heure et apprendre combien de décalage nous allions subir avec Terrae. Je ne pris pas la peine de me changer, ma chemise de nuit conviendrait au petit déjeuner. De plus, je n'étais pas la seule à m'être traînée ainsi jusqu'à la cuisine.

Alia nous informa que nous disposions de quatre heures pour nous présenter au palais royal. Elle avait pu négocier des coordonnées pour une téléportation directement dans la résidence, ce qui était plus simple pour une première visite qu'une approche en navette.

Deinillana nous avait conseillé d'arborer les couleurs de notre communauté, une façon de témoigner du respect et du fait que nous venions en paix pour notre peuple. Elle souhaitait également que ce soit moi qui la conduise, question de protocole, j'étais le chef, alors il en allait de ma responsabilité.

Je me retrouvai donc dans une robe blanche ceinte à la taille par une bande de soie rouge. J'ignorais le temps qu'il faisait sur la planète, aussi je me couvris d'une cape de voyage noire. Nous avions tous pris cette même initiative. Alia avait insisté auprès d'Éloa pour porter Illana, toutes les deux étaient aux petits soins avec cette enfant. Il ne restait plus qu'à partir, une fois Deinillana retournée en sommeil au cœur du cristal pour attendre d'être devant son père avant de s'éveiller.

Styx actionna le rayon de téléportation du vaisseau après avoir rentrée les coordonnées. Nous quittâmes donc le Thémis pour une pièce carrée. Elle était assez haute de plafond, aux murs métalliques brillants et les néons qui y étaient enchâssés reproduisaient la lumière du jour. Le sol semblait verni mais je ne pouvais déterminer si c'était artificiel ou du granit poli.

Quelques plantes en pot savamment disposées en mosaïques de couleur rendaient la pièce moins austère.

— Je ne m'attendais pas à ça, souffla Styx.

Nous n'eûmes pas le temps de lui répondre car un page vêtu d'une tunique écru entrait.

— Namasté. Je vous prie de me suivre jusqu'à la salle d'audience, le Haut roi vous attend, déclara-t-il d'une voix douce et légère.

— Merci.

Il se tourna aussitôt, nous dûmes presque nous lancer à sa poursuite tant ses foulées étaient rapides, comme s'il volait au-dessus du sol. J'avais toutes les peines du monde à marcher sans laisser paraître la lanterne que dissimulait mon manteau, et sans me cogner avec.

Cela ne me laissait presque pas le temps de regarder les lieux, l'architecture était similaire à la pièce dans laquelle nous avions atterri. Les couloirs et l'enfilade de hall que nous traversions étaient moins froids, décorés par d'élégants panneaux de bois cisaillés, des plantes et les murs présentaient des teintes d'ocres et de pastels.

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