Chapitre 10 partie 2


— Les circonstances m'ont amenée à vouloir vous l'annoncer moi-même. Veuillez m'en pardonner, répliqua-t-elle en s'inclinant.

— Quelles sont-elles ?

Je percevais l'agacement du roi qui montait de plus en plus.

— Je désirais vous présenter votre petite fille.

Alia osa s'avancer pour montrer le poupon profondément endormi au creux de ses bras.

— Illana, acheva-t-elle.

En cet instant l'expression de la reine était pour moi un vrai mystère, mêlant stupéfaction, incrédulité et une pointe de joie face au poupon, Aurénor avait lui rapidement reprit contenance.

— Peux-tu nous expliquer cette escorte extravagante, Osir n'a pas mieux sous ses ordres que ces enfants ?

Ça faisait toujours plaisir à entendre, s'il avait su que les « enfants » auraient pu détruire la salle et ses occupants en quelques minutes.

— Père, je vous présente les huit lions d'or.

Là, c'était moi qui n'y comprenais rien. D'où sortait cette histoire de lions ? Les deux souverains se regardèrent comme si la foudre venait de les frapper. Les murmures se changèrent en bourdonnements.

Inutile de me retourner vers mes amis pour sentir qu'ils ne saisissaient pas non plus. Le roi se tourna vers quelques pages qui attendaient près de l'estrade, sans qu'un seul mot ne soit prononcé. Trois d'entres eux avancèrent.

— Jeunes gens, j'ai à m'entretenir avec ma fille en privé, aussi vous êtes nos invités pour une durée que j'ignore. Suivez Tilly, il vous mènera à vos quartiers.

Je ne savais pas quoi dire, l'un d'entre eux me faisait déjà face démontrant clairement que je devais lui remettre la lanterne. Je regardais vers Deinillana, elle avait un léger sourire et m'indiqua que je n'avais pas de souci à me faire.

Je remis donc mon précieux bagage, tandis qu'Alia fit de même pour la petite. Ils filèrent aussitôt auprès des souverains, je me contentai de suivre le troisième, muette d'incompréhension.

Je n'étais pas la seule quelque peu assommée de cet échange, nous traversâmes les couloirs sans dire un mot. Tout juste si je parvins à repérer notre chemin, entre escalier et changement de direction.

Nous finîmes par stopper devant une porte qu'il ouvrit de la même manière que celles de la salle du trône, il nous invita à y entrer. Nous venions de pénétrer dans une grande pièce lumineuse, une série de marches menait à un atrium. Alors que mes compagnons les descendaient, j'allais pour le remercier mais il me devança.

— Je vous souhaite un bon séjour.

Il referma la porte sitôt sa phrase achevée. J'affichai une mine abasourdie en me retournant, nous nous regardions tous dubitatifs jusqu'à ce que Styx rompe le silence.

— Suis-je le seul à avoir le sentiment, certes léger, mais bien tenace, que nous sommes prisonniers dans une jolie cage ?

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