Chapitre 10
Au bout de cinq bonnes minutes de marche, le page qui nous guidait dans le palais de Tercera finit par s'arrêter devant une double porte ornée de glyphes et de scènes que je n'eus hélas pas le temps de détailler.
— Voici la salle d'audience, claironna-t-il passant la main devant une interface lumineuse fixée au mur à gauche des battants.
Les panneaux disparurent dans les parois, dévoilant une salle aux dimensions impressionnantes. À une cinquantaine de mètres devant moi sur une estrade se trouvait le Haut roi, à sa gauche, je supposai, sa femme, une partie de la cour assise sur des gradins à leur droite.
Après un léger instant d'hésitation, je passai l'entrée suivie de mes compagnons, comme le code l'exigeait. Je pus ainsi me rendre compte que deux gardes encadraient la porte de ce côté. Une fois à six mètres, distance qui me semblait honorable, je m'inclinai respectueusement, attendant qu'il s'adresse à nous.
— J'attendais ma fille, déclama la voix grave du roi. Où est-elle ?
Je me redressai pour lui faire face afin de lui répondre, Aurénor était majestueux assis sur son trône d'or remarquablement travaillé. C'était un homme de haute stature, il devait avoir plus de cinquante ans, des cheveux poivre et sel lui tombant aux épaules. Un visage carré arborant une courte barbe. Il était habillé d'une robe longue d'un bleu profond qui laissait deviner l'athlète qu'il était.
Il braquait sur moi un regard bleu des plus méfiants, vu les circonstances, difficile de lui en vouloir. La reine présentait les traits de statue d'albâtre dont sa fille avait hérité. Une chevelure châtain coiffée avec extravagance, agrémentée de rubans et de pierreries éparses, retombait sur une robe ouvragée du même type que celles des prêtresses. Malgré l'impassibilité de son visage, ses yeux exprimaient de l'inquiétude, je compatissais à l'idée du choc à venir.
— Haut roi Aurénor, je me nomme Sahiane, votre fille m'a chargé de l'escorter jusqu'à vous.
— Dans ce cas, pourquoi n'est-elle pas présente ? s'impatienta le souverain.
— Elle l'est, lui répondis-je en sortant la lanterne de sous ma cape.
Quelle ne fut pas la surprise de tout le monde lorsque la silhouette évanescente de la princesse Deinillana se matérialisa, quelques pas plus en avant. Même sous cette forme, elle resplendissait de beauté et sa prestance renforçait son statut de princesse.
— Namasté père.
La reine était livide, je pouvais très bien entendre les murmures interrogateurs circuler parmi les courtisans.
— Deinillana, pourquoi n'avons-nous pas été averti de ta mort ? s'enquit le roi visiblement contrarié.
Ce n'était pas complètement la réaction que j'attendais, mais chacun réagit différemment face à la mort.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top