5. La destruction

La place à Samuel, je l'ai bien prise. Immédiatement après la première humiliation, je suis rentré chez moi. Mes parents sont médecins, leurs horaires irréguliers me laissent beaucoup de liberté, mais là, la seule liberté que j'avais était de chialer dans ma chambre. J'ai pleuré pendant des heures et des heures. Je ne suis pas quelqu'un de particulièrement fragile, je ne suis pas ce cliché du mec gay complètement efféminé, je suis juste normal. À ce moment, j'étais juste détruit.

Le soir, quand mes parents sont rentrés, j'ai mentit. J'ai joué la comédie. J'ai dit que j'allais bien, j'ai parlé du lycée comme avant. Pour mon arcade, j'ai dis que je m'étais pris un ballon dans la figure. C'est passé, je ne sais pas comment. Je me suis tu sur le reste, parce que j'avais honte, parce que je me dégoûtais.

Le lendemain, je suis retourné en cours, et le cauchemar était devenu torture. Je baissais les yeux, laissais les gens parler sur moi. Avant, je n'aurais rien accepter. Je les aurais lancé contre le mur, péter les dents et le nez. Maintenant ? Je n'avais ni amour propre ni confiance en moi. Je les ai laissé me détruire, me pousser à bout. Pendant des mois et des mois, j'ai supporté insulte sur humiliation sur insulte sur humiliation. Et en un soir, tout a basculé. Toute cette honte, toute cette tristesse c'est transformé en colère, en rage.

Je m'en souviens parfaitement. Tout ces connards m'avaient attendu à la sortie des cours. Comme si je n'avais pas assez souffert. Ils étaient les six. James, Victor, Alex, Chris, Stephane, Mike et Thomas attendaient. Je suis passé devant eux en les ignorants, mais ils étaient clairement bourrés. Ils m'ont choppé et m'ont tabassé. J'ai tenté de me défendre, de crier à l'aide. Des adultes sont passé à côté de moi dans la rue, ils n'ont rien fait. Après m'avoir défoncé la figure, le corps et tout ce qui se trouvait sous leurs pieds, ils m'ont tiré dans les vestiaires et dans la douche. « Va-y, salope, déshabille toi, ouvre tes cuisses, t'as l'habitude » « Ouais, sale pd ! » « Suceur de queue » « Sac à foutre ».

Thomas ne disait rien. Il restait en retrait, mais il souriait. C'était sa vengeance et ce chien la savourait. L'humiliation a été encore plus violente. On m'a mit sous la douche, trempé, puis forcé à me retrouver en caleçon alors qu'ils continuaient de faire pleuvoir les coups sur moi. Puis ils sont partit, comme si de rien n'était. Thomas est resté à la fin et m'a caressé les cheveux. Je lui ai craché à la gueule. Il m'a mis une droite.

J'ai mis trente minutes à me relever, puis je suis rentré chez moi, la gueule en sang, trempé. Quand je suis arrivé chez moi, mes parents attendaient. Ils se sont précipités sur moi, m'ont demandé ce qu'il s'était passé. Mon père semblait enragé, prêt à tout casser. Sur le coup, j'ai craqué, j'ai tout balancé. Et plus je racontais, plus la rage montait en moi. Mes parents m'ont dit que demain ils agiraient.

Je ne leur ai pas laissé le temps. Ces putains de bâtards devaient payé.

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