Petit trajet en bonne compagnie

Salut bel auditeur ! Me voici enfin, le grand Tyler, pour te servir. Je sais que la première chose qui te viens à l'esprit maintenant est "pourquoi ce beau gosse a attendu si longtemps avant de montrer son joli nez ?" Non, pas la peine de rougir ne t'en fait pas. Tout le monde me dit à longueur de journée que je suis à tomber, je suis habitué à force.

Ah, Coline dit que je m'égare... Je trouve pas moi. Tu n'est pas de mon avis petit personnage du futur ? Allez, dis lui que tu voulais en savoir plus.

Bon, devant ton enthousiasme manifeste, je vais devoir continuer notre histoire. Rassure-toi, ton silence ne me vexe pas. Je m'y était attendu figure toi, à parler à un micros...

J'ai décidé de prendre la parole maintenant car je sais que Coline n'assurerait pas... Elle ne saurait pas se tenir quand elle évoquera notre première rencontre avec Lucas. Et on a encore trop de chose à te dire pour que le micros finisse explosé contre le mur d'en face.

En plus, elle commençait à me décrire comme une personne hautaine et naïve... Il fallait que j'intervienne avant que tu ais une mauvaise image de moi...

Pour ma défense, elle nous ignorais autant que nous l'ignorions au lycée. Réplique pas Coline, c'est vrai ce que je dis... Et je n'étais pas non plus le seul à ne pas être au courant de la face sombre de la Chasse. Alors arrête un peu tes sous-entendus douteux...

Bref, où en était-elle ? Ah oui, Leouchou nous présentait le déroulement de la journée dans la jolie voiture.

- Le train nous attend à la gare, ainsi que les quelques autres candidats qu'il a déjà récupéré ce matin, récita-t-il. Nous nous installerons dans les wagons de la région et vous y seraient maquillés et habillés durant le trajet. Le train partira dès que nous serons monté, direction Paris. Il est tôt, nous devrions éviter les foules de Valenzia... Mais ce midi, à la capitale, elles seront très denses. Des gardes royaux nous escorterons pour ne pas qu'on ne vous noie, et nous prendrons une autre voiture pour vous emmener au palais. Là bas, le roi vous accueillera en personne et discutera un peu avec vous. Vous mangerez dans la grande salle et je vous ferais visiter le palais durant l'après-midi. Vers 8 heure, nous tournerons l'émission. Des journalistes vont vous interviewer et le reportage sera retransmis dans toute la France. Vous serez ensuite conviés au dîner de bienvenue, ainsi qu'à la soirée dansante qui le succède. Préparez-vous, vous ne dormirez pas de la nuit, fini-t-il avec un clin d'œil.

A ce moment là, mon admiration pour ce mec bien habillé monta d'un cran. Rien que le fait de nous avoir débité un tel programme sans coupure lui procurait mon respect sans borne.

- Ca marche, lui répondis-je enthousiasme.

C'est pas tous les jours qu'on pouvait aller à la capital, et encore moins y rencontrer le roi. Le palais m'avait toujours impressionné lors des courtes émissions qui y étaient tournées. Rien que la promesse de le visiter me remplissait de joie.

Coline ne bougeait pas trop à coté de moi. Elle avait calé sa tête contre la vitre et regardait le paysage défiler, presque triste. Sur le moment, je ne la compris pas. Mon excitation était à deux doigts de m'étouffer. Quelle journée prometteuse nous attendait ! Je ne comprenais pas pourquoi elle ne sautillait pas elle aussi d'impatience.

Leo avait raison, il n'y avait pas beaucoup de gens à la gare. Enfin, comparé à Paris, c'était vraiment rien. Mais sur le moment je me suis sentit étouffé. Heureusement, le chauffeur nous a déposé presque à coté des rails et que nous avons ainsi rapidement put filer dans le TGV le plus luxueux que je n'avais jamais vu. 

Notre wagon respirait la richesse. Coline en a été époustouflée. Elle n'a rien laissé paraître sur le moment, mais elle vient de me dire que c'était la première fois qu'elle goûtait aussi pleinement au luxe.

- Eh ben putain ! Ne pus-je me retenir de dire avant de me jeter sur le long canapé vert qui bordait le wagon. 

Coline leva les yeux aux ciel, mais je ne le remarquai pas.

- Votre wagon Relooking est de ce coté, nous annonce Leo en désignant la porte de droite. De l'autre coté se trouve les quartiers de la région Cevalo. Vous pourrez aller les voir si vous en avez envie, mais je vous déconseille quand même de trop bouger. De toute façon ils ne sont pas encore là, on les récupère dans deux heures environ.

Pendant son court briefing, Coline était allée s'asseoir loin de moi. Elle eut à peine le temps de s'installer que le train démarra. Leo géra parfaitement la situation, ne bougeant que de quelques centimètres et ne s'arrêtant pas dans son annonce. Mais le départ fut plus brutale pour nous deux. Je glissai le long de ma banquette alors que notre mignon petite statue impassible manqua de tomber de son fauteuil.

- Monsieur Carlson, vous passez le premier au relooking. Maya, Julie et Gotta vous attendent, conclut Leo en m'indiquant la porte de droite. 

Le train avait pris son rythme de croisière, ce qui me permis de me lever et de marcher sans trop trébuch... Sans trop j'ai dis Coline, pas sans... Bon ok, en manquant deux ou trois fois de m'étaler par terre... Et en m'agrippant aux murs. C'est ça rigole, amie indigne...

Donc je gagnai vite le wagon relooking et, dès la porte passée, trois voix différentes m'attaquèrent. 

- Bonjour monsieur, je m'appelle Maya, parvînt à dominer une voix plus forte. Veuillez vous asseoir ici s'il vous plaît.

Je me tournai vers sa source et vis une jolie femme, habillée, coiffée et maquillée aux dernières modes. Elle m'attendait juste à coté d'une heute chaise verte perchée sur un long pied en métal brillant. Je m'y dirigeai sous les murmures excités des deux autres préparateurs. 

Pendant bien une heure, je dû attendre posé sur cette chaise qu'ils m'inspectent, me coiffent, me maquillent et m'habillent. La vue que j'avais sur le paysage par la petite fenêtre à coté du miroir face à moi me divertissait un petit peu, et l'agitation des trois experts m'amusait aussi, mais il n'empêche que cette heure fut particulièrement longue...

Quand ils eurent finit de tourner mes cheveux dans tous les sens et de m'affubler de tenues vertes, toutes plus excentriques les unes que les autres, ils me laissèrent repartir avec leur choix final. Surexcités, ils me souhaitèrent joyeusement bonne chance en me poussant vers la porte. J'eux juste le temps de prendre conscience de mon apparence dans le grand miroir qu'ils me chassaient dehors. 

L'image que je vis brièvement m'impressionna tout de même. Mes cheveux bruns étaient parfaitement coiffés sur mon front, les tonnes de font de teints qu'ils avaient appliqué sur mes joues gommaient toutes mes imperfections et me donnaient un visage incroyablement lisse. Un fin trait noir sous mes yeux soulignait leur couleur bleu qui contrastait très bien avec mes beaux habits verts. Je n'étais pas forcément beau... Enfin, pas la beauté virile que j'aimais. Mais mon visage délicat serait tout à fait à sa place à la capitale.

Quand je sortis du wagon, Coline me regarda un petit moment avec surprise. Je lui souris gentiment et, d'un signe de la main, Leo lui indiqua la porte que j'avais laissé entrouverte.

- A votre tour belle demoiselle, l'invita-t-il.

Elle se leva et, habituée aux remous du train, marcha sans trébucher vers le wagon relooking.

- Vous ressemblez à un parfait petit parisien monsieur Carlson ; très élégant, commenta Leo après m'avoir inspecté.

Je lui souris, flatté, et lui répondis :

- Moi c'est Tyler, et merci ça me touche.

- Comme vous voudrez Tyler, approuva-t-il d'un signe de tête. Votre apparence vous sera utile dans cette aventure. Et croyez moi, vous êtes particulièrement bien partit, affirma-t-il avec un clin d'œil.

Je voulais bien le croire, mais au final, ça n'aura pas été si utile... Bon, mon joli minois m'a quand même bien servit. Quand on passe à la télé, l'apparence est toujours une chose très importante.

Coline revînt plus d'une heure après. Cette fois, ce fut à moi de la dévisager avec stupéfaction. C'est pas qu'elle n'était pas belle avant, mais ainsi maquillée, elle ressemblait totalement à une poupée. Ses cheveux châtains remontés en une queue de cheval bouclée dévoilait son cou pâle et sa jolie robe verte était parfaitement assortie à ma tenue. 

- Vous êtes magnifique ma chère, la complimenta Leo, admiratif.

Elle le remercia et alla rapidement s'asseoir, les joues légèrement rougies. Elle tourna la tête vers une fenêtre, totalement absorbée par la contemplation du paysage. Je pris mon portable et le silence s'installa dans notre wagon, percé seulement quelques heures plus tard par le passage d'un certain Lucas Stone et de sa compagne, tous de bleu vêtus.

Et voilà le passage où Coline entame sa transformation en tomate bien mûre. Non sérieux, t'es toute rouge ma poulette...

- Bonjour tout le monde ! S'exclama la jolie rousse qui avait débarqué dans notre wagon.

- Salut, je lui lançai avec un sourire accueillant. 

Elle me le rendit et se présenta, toute excitée :

- Je m'appelle Molly Tence, et lui c'est Lucas Stone, mon coéquipier. Nous venons de Cevalo, ravie de faire votre connaissance.

Son enthousiasme sembla faire peur à Coline qui tourna vivement la tête dans sa direction.

- Nous c'est Coline Turner et Tyler Carlson, d'Aurhal, lui répondis-je joyeusement, content d'enfin parler.

Molly vînt s'asseoir à coté de moi et son compagnon la rejoignit, un peu plus hésitant.

- Je suis si heureuse, ça promet d'être tellement super cette aventure ! Je ne sais pas vous, mais moi, je n'ai pas dormis de la nuit. J'ai trop hâte ! On va voir le palais, le roi, on va dîner à  sa table, et puis on va partir chercher un trésor. Quel magnifique programme ! S'exclama notre nouvelle copine, débordante de joie.

Leo la couvait du regard en souriant, Coline la dévisageait froidement et Lucas ne la regardait pas. Le visage fermé, il ne laissait paraître aucune émotion.

Oui Coline, je me souviens aussi bien que toi de son expression. Je n'ai peut être pas contemplé son visage aussi longtemps que toi mais... Eh, pas la peine de me frapper ! Enfin bon, je sais très bien comment il était.

- Tant de choses peuvent arriver... Fit-il remarquer, après un coup de coude engageant de sa compagne.

Ah, bel hypocrite ce type ! Il savait parfaitement ce qui allait arriver. Et il nous l'a dit bien trop tard.

Oui Coline, c'est vrai. Il savait que le lendemain, nous ne serions peut-être plus en vie... Et ça ne lui posait aucun problème.

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