Objectif : vengeance
Salut ! Ici Coline, me revoilà ! Je reprends le micro pour ce passage. Je crois que... J'ai besoin d'en parler. Cette journée est passé trop vite pour tout encaisser d'un coup. Belle entrée en matière n'est-ce pas ?
Et puis j'ai fini ma pomme de toute façon.
Enfin bon, pendant que monsieur agonisait dans sa chambre à quatre heure du mat, n'allez pas croire que je dormais tranquillement. Non, c'est pas parce que ma crise était passée que j'allais mieux. Ça aurait été trop facile ça !
Je suis déjà restée pas mal de temps inconsciente, perdue sous mes couvertures. Les filles m'avaient déshabillée pour ne pas que j'abîme la tenue, ce que je comprenais parfaitement, et m'avaient enfouie sous plusieurs draps, craignant que j'ai froid. Ce n'est que deux ou trois heures plus tard que je sortis de ma transe. Quand j'ouvris péniblement les yeux, je me retrouvai dans ma chambre, veillée par mes préparatrices, sans que je n'ai aucune idée du comment j'étais arrivée là. Je ne me souvenais que de la terrasse, de ma douleur, et de l'étreinte tremblante de Tyler. J'avais fermé les yeux pour les ré-ouvrir trois heures plus tard, sans nullement savoir ce qu'il s'était passé.
J'essayai de me redresser mais je me rendis vite compte de ma faiblesse. Mes bras étaient anormalement blancs et tremblaient sous mon poids. Alertée par mes mouvements, mes préparatrice se rapprochèrent de mon lit et m'aidèrent à m'asseoir. J'étais fatiguée, très fatiguée, mais je sentais mon corps s'agiter. J'avais aussi très froid, et les couvertures qui me couvraient ne me réchauffaient pas. Soudain, une crampe me paralysa. Je criai de douleur, dévorée par l'éclaire brûlant qui me traversait et qui disparue presque aussitôt. Une des deux femmes m'apporta un lige humide qu'elle posa sur mon front en sueur. Elles me chuchotèrent des paroles apaisantes, m'encourageant à me calmer, mais une seconde secousse me déchira aussitôt. Je criai encore, cabrée par la force de l'attaque. Je retombai rapidement, affaibli, et ma vision se brouilla.
On me donna alors du chocolat à manger. Je les laissai porter la nourriture à mes lèvres, reconnaissante. Lais à peine l'eux-je dans la bouche que la chaleur revint. Un éclaire encore plus brûlant que les précédant me secoua et se répandit dans tout mon corps. Je criai encore plus fort, plus folle qu'humaine. Mais ce flux brûlant ne voulait pas me quitter. Il se propageait dans mes membres, me causant une douleur atroce. Je vis alors mes bras disparaître sous mes yeux. Le flux coula jusqu'à mes mains qui disparurent aussitôt. Mes préparatrices ouvraient grand leurs yeux, mortifiées, et un regard à mon ventre me confirma que tous mes membres avaient disparus.
Les deux femmes fixaient le vide : je n'avais plus de corps. La douleur cessa, mais mon souffle se fit plus rauque. Effrayée, je portai mes main à mon visage pour être sûre qu'il était toujours là. Et c'était le cas, même invisible j'étais bien là.
Je fus soudainement prise d'une fort envie de vomir. Les membres flageolants j'arrivai à me relever et fonçai à la salle de bain. Les deux femmes crièrent en voyant la porte s'ouvrir toute seule mais je n'y fis pas attention. Je m'effondrait sur les toilettes en vomissant mon dîner. Je sentis alors une douce sensation me gagner peu à peu et se propager dans mon corps. Mes mains réapparurent alors devant moi, suivies de près par mes bras. Mes yeux se fermèrent lentement, soulagés par cette nouvelle sensation de douceur. On me tira alors brusquement les épaules et me força à me lever. Mes membres étaient toujours très faibles mais ils tinrent bon, bercés par la douce félicité qui venait de s'y propager. C'est ainsi que je regagnai mon lit, que j'avalai docilement ce qu'on me proposa et que je me rendormis, apaisée.
- Madame, me réveilla une préparatrice en me secouant doucement.
Il était 6 heure 30, autant dire que je n'avais pas beaucoup dormis. J'abandonnai avec regret mes beaux rêves et la suivis dans la salle de bain. Paula m'attendait de pied ferme. Elle me coiffa rapidement, pestant contre la nuit agitée que je venais de passer et qui avait emmêler son si beau travail. Elle me maquilla rapidement, m'habilla d'une simple robe verte et noire et déclara sa préparation finei. Elle quitta ensuite la chambre avec un sourire tendre sans vraiment en comprendre le sens. Elle m'avais semblé bien heureuse malgré ses plaintes, je sentais qu'elle était soulagée.
De quoi ? Je l'ignorais encore. Mais j'allais bientôt le découvrir.
Leo vînt me chercher quelques minutes plus tard, j'eu juste le temps de regarder quelques images d'hier soir ainsi quelques portraits de chasseurs avant qu'il ne toque à ma porte. Je constatai tout de même que la soirée avait été plutôt spéciale. Plusieurs chasseurs, surtout les jeunes, en étaient ressortient complètement bourrés. Il fallait les comprendre, c'était la première fois qu'il avaient autant d'alcool à leur disposition. Je vis aussi quelques images de Tyler, son court malaise assis sur la chaise et sa virtuosité à la danse. Ma conscience s'apaisa, il s'en sortait sans trop de mauvais commentaires. Je vis par contre une vidéo de moi évanouie portée par Mathieu et Matthew. Les deux Mat me rappelai-je avec un sourire. Enfin, toujours est-il que je ne faisait pas vraiment bonne impression. J'inspirais plus pitié que grandeur, contrairement à ce que j'aurai voulu.
Leo était accompagné de Tyler, bien plus pâle et fatigué que dans mes souvenirs. Lui non plus n'avait pas dû passer une bonne nuit. De toute façon ça ne m'étonnai pas quand je me rappelai son état d'hier. Il avait quand même fini bien bourré. Heureusement que Lucas était arrivé avec son don, que je croyais alors utile pour calmer les esprits embués par l'alcool, et l'avait appaisé. Je n'imaginais pas dans quel état il serait sans ça...
L'organisateur me lança un regard tendre et me demanda doucement si j'avais bien dormis.
- J'ai connu mieux, soupirai-je, fatiguée rien qu'à l'idée de m'en rappeler.
Il me sourit sans me répondre et nous conduisit vers la salle à manger. Je le surpris quelques fois à me lancer d regards rassurés, et je comprends ses raisons après ce que vient de raconter Tyler.
Quand nous pénétrâmes dans la grande salle, nous eûmes la surprise de la trouver exactement dans le même état que pour notre premier repas. A l'exception près qu'il y avait maintenant deux tables de buffet au centre, que les places n'étaient pas attitrées et que la pièce ne nous était pas réservée. Des ministres vivant au palais déjeunaient avec leur famille à certaines tables, tous habillés de noir, et je remarquai qu'il n'y avait pas beaucoup de chasseurs. Matthew mangeait seul à une table, la mine triste, et je conduisi Tyler vers lui. Il n'avait étrangement plus de lunettes et mâchouillait un bout de pain, la tête baissée. Je m'installai en face et nous annonçai en souriant :
- Salut Matthew ! Bien dormis ?
Il leva la tête vers moi et une étincelle de soulagement brilla dans son regard terne.
- Pas trop, me confia-t-il.
Les cernes qu'il portait sous les yeux confirmaient sa réponse. Je me demandai si quelqu'un avait bien dormis cette nuit au final.
- Moi non plus, conclus-je. J'ai faim, je vais me chercher quelque chose.
Je me levai et laissai les garçons faire connaissance. Oui, c'était mon deuxième objectif à les laisser tous les deux. Mais j'avais quand même vraiment envie de manger.
Le buffet croulait sous les plats tous plus appétissants les uns que les autres. Je pris plusieurs croissants et pain au chocolats avant de regagner ma place, sûre de mon potentiel à tout finir.
À mon retour, je constatai ravie que les garçons discutaient. Ils avaient trouvé une ressemblance entre leurs deux nuits mouvementées et en parlaient avec facilité.
- Lucas n'est pas venu me voir j'ai dû me débrouiller tout seul. Tu as eu de la chance, j'ai bien cru y rester, annonçait le Réoumenois.
- Moi aussi. Oui, heureusement qu'il était là, sinon je ne donne pas cher de ma peau... Approuvait mon compagnon, la mine défaite.
- Quoi ? Qu'est-ce qu'il vous est arrivé ? Demandai-je, ma curiosité piquée au vif.
- Matthew a eu le même genre de crise que moi cette nuit, dit Tyler en désignant l'autre comme si ils étaient déjà amis de longue date.
- Sauf que j'en ai tiré quelque chose, affirma le Réouménois, le regard soudainement plus sombre. Je...
Il sembla hésiter un moment, se demandant si il pouvait nous faire confiance. Mais au final, il décida qu'il n'avait rien à craindre à nous confier son secret.
- Ma vue s'est améliorée. Mais pas légèrement, non, énormément. Je n'ai plus besoin de lunettes, et c'est qu'un détail. Je vois bien plus loin que la normale. Regardez cet homme à l'autre bout de la pièce, je peux voir jusqu'à la plus petite miette de pain dans sa moustache. Mes yeux zoom sur tout c'est horrible. Je vois tout, beaucoup trop pour que mon cerveau s'y accommode.
Il avait l'air sincèrement catastrophé. Il baissa encore les yeux sur son déjeuné et je compris pourquoi cette fois. Tyler pris un croissant de mon assiette et fronça les sourcils sans quitter le Réoumenois des yeux. Je lui lançai un regard noir mais il ne le vit pas, je pris alors moi aussi un pain au chocolat tout en réfléchissant.
Je me demandais si je devais les informer des mon étrange pouvoir. Mon invisibilité de la veille était toujours gravée dans mon esprit, et j'avais l'étrange sentiment que je pouvais la déclencher quand je le voulais. Quelque chose avait changé en moi, et c'était du même genre que ce qui arrivait à Matthew. Il pourrait m'aider à comprendre ça ! Sauf que la majeure partie de mes pensées s'obstinaient à cacher tout ce que j'avais de particulier. Je devais me protéger, rester simple et disparaître de leurs têtes aussi sûrement que je pouvais désormais disparaître de leur vue.
Mais ma résolution de la veille me revînt à l'esprit : il fallait que je me fasse des alliés. Ce garçon m'avait paru digne de confiance la veille, et avait aussi convaincu le méfiant Mathieu. Je n'avais plus non plus de preuve à attendre de la fidélité de Tyler. Si je ne me confiais pas à eux, je ne confieraient à personne.
- Moi aussi je... Commençai-je rapidement avant de changer d'avis.
Mais Mathew qui avait levé ses yeux bleu-vert vers moi me déconcentra en fixant une chose derrière mon dos. Je me retournai et vis son organisatrice s'approcher de lui, le visage fermé, nageant dans une grande robe noire.
- Monsieur Wright ? Demanda-t-elle arrivée devant nous.
L'intéressé hocha la tête et elle lui fit signe de l'accompagner. Sans plus réfléchir, je me levai et pris un croissant, m'apprêtant à le suivre. Tyler eu la même réaction que moi, le croissant en moins. Eh oui, c'est moi la goinfre de l'histoire ! Enfin, toujours est-il que nous accompagnâmes Matthew sans que l'organisatrice ne nous dise rien.
Elle nous conduisit en haut des grands escaliers principaux et mon sang se figea devant le spectacle qui s'offrait à mes yeux. Je sentis la main de Tyler se poser dans mon dos, le regard perdu dans le vide.
De nombreux brancards étaient alignés à l'étage inférieur, tous recouverts de blanc. Si mon ami ne comprit pas tout de suite ce que c'était, moi, je le savais parfaitement.
Des corps. C'étais les corps des chasseurs morts cette nuit.
Mes yeux se remplirent de larmes alors que je me précipitai en-bas pour confirmer mon impression. C'était bien ça, j'étais entourée d'une grande dizaine de cadavres. Matthew fut conduit devant une civière et on releva le drap devant lui.
C'était sa compagne.
Loona Grunt, elle s'appelait Loona Grunt. Mais à ce moment je ne le savais pas, et je m'en voulu pour ça. Je me mordis les lèvres en regardant d'autres chasseurs penchés sur les visages fermés de leurs défunts partenaires. Je pleurai, honteuse de ne pas connaître le nom de tous ces morts.
Je ne sais toujours pas à quoi servait ce moment de recueillement. La majorité des participants ne connaissaient pas leur partenaire. Les corps auraient dû être transférés aux familles, pas alignés dans ce hall froid.
Je vis la silhouette bleu de Lucas penchée sur un corps, et mon cœur tomba encore plus bas dans ma poitrine quand je compris pourquoi.
Josie. Oui, l'impossible Josie ! La petite fille que je trouvais si fatigante, si naïve, si hystérique mais si attachante. Morte ! Oui, elle était morte ! Comme beaucoup trop d'autre. Morte de la crise qui avait bien faillit tous nous tuer.
Je vis à coté de moi qu'on soulevait le drap du jeune garçon blond de la veille. Je ne connaissait pas son nom, je ne connaissais rien de lui mais je compris tout de suite qu'il savait ce qui l'attendait. Il m'avait semblé trop sérieux pour croire avoir la vie devant lui... Et maintenant il gisait devant moi, me laissant sous le choc.
Je tirai la petite boule de mouchoir qu'il m'avait confié et que j'avais récupéré ce matin pour en tirer la petite clée dorée.
- Pourquoi m'avoir donné ça ? Lui demandai-je sans faire attention au regard anxieux se sa compagne de l'autre coté du branquart.
Il n'existait plus que ce visage enfantin dans mon esprit. Ce garçon qui se savait condamné, mais qui savait surtout que j'allais survivre. Ce garçon si sûre de son coup qu'il m'avait confié cette petite clée.
Me regard fut attiré par la chaîne qu'il portait à son coup. Je la tirai et inspectai le pendentif qui y pendait. C'était une boule d'or constituée de fines mailles entremêlées autour d'un cœur orangé. J'y vis alors une serrure. Toute petite, elle me semblai être exactement de la même taille que la clée.
Du vide se fit dans mon esprit, loin de toute tristesse. Mon esprit conscient refit surface, et je décidai de prendre ce pendentif. Je le détachai doucement de son coup et le pesa délicatement.
- Ce qui t'appartient m'appartient, rappelai-je comme pour me justifier.
Je passai la chaîne autour de mon coup sous les yeux intrigués de la jeune Pralcazoise. Je lui fis un clin d'œil et m'en détournai, décidée à enquêter sur toutes ces disparitions.
Oui, j'allais trouver la cause de leur mort. Et j'allais la faire regretter à leurs assassins, ils étaient trop jeunes pour disparaître !
J'allais jouer à cette Chasse comme m'avait encouragé le garçon. Oui, j'allais jouer ce rôle de gentille chasseuse et ainsi enquêter sur l'arrière de cette mise en scène. J'allais découvrir les coulisses de cette histoire et mon nouveau don m'y aidera. J'allais les venger.
Forte de ces résolutions, je m'avançais entre les corps quand soudain, la détresse s'empara à nouveau de moi. À ma gauche se tenait une forte silhouette habillée d'une robe rouge. Rouge...
Et elle était penchée que celui qui avait été le premier à faire part de ses doutes sur tout ça.
Devant moi reposait Mathieu, la gorge bleuie d'ecchymoses.
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