Chapitre 5


 A la décharge de Marinette, la jeune fille faisait désormais preuve d'un bien meilleur self-control lorsqu'elle était en présence d'Adrien.

Deux années plus tôt, la simple pensée de son blond camarade se penchant vers elle, yeux brillants et lèvres entrouvertes alors qu'il annonçait clairement sa ferme intention de l'embrasser, lui aurait probablement causé une violente attaque de panique. Heureusement pour Marinette, cette époque était à présent loin derrière elle. Vu de l'extérieur, seule la légère dilatation de ses pupilles et ses pommettes se colorant délicatement de rouge trahirent son excitation. Bien entendu, vu de l'intérieur, c'était une toute autre histoire. Son cœur s'était emballé avec tant de violence que s'il était soudain devenu fou, et le pourpre de ses joues n'était qu'une bien piètre manifestation des folles températures que semblaient avoir décidés de prendre les moindres centimètres carrés de son épiderme. Marinette avait l'impression d'expérimenter un brusque réchauffement climatique à l'échelle de la salle de classe tant le regard intense d'Adrien diffusait en elle d'implacables ondes de chaleur.

Réussissant malgré tout à afficher un remarquable calme, elle tourna son buste avant de s'incliner encore, se rapprochant un peu plus d'Adrien.

- « On était sensés réviser », lui lança-t-elle d'une voix à la fois douce et espiègle, maitrisant à grand peine l'assèchement de sa gorge qui menaçait de donner de rauques inflexions à ses paroles.

- « Mon chauffeur ne va pas tarder à arriver », répliqua le jeune homme avec un sourire effronté. « Un quart d'heure de plus, un quart d'heure de moins, quelle importance ? »

- « Ce n'est pas très sérieux », murmura-t-elle, s'avançant encore, si proche à présent que son souffle chaud caressait les lèvres de son partenaire.

- « Je suis toujours sérieux quand il s'agit de t'embrasser », chuchota Adrien en retour, levant l'une de ses mains pour la déposer délicatement le long de la mâchoire de Marinette, tandis que l'autre se glissait le long de sa taille avec un naturel né d'une longue habitude.

Lentement, il raccourcit encore la faible distance le séparant de Marinette, se déplaçant le long du banc centimètre par centimètre pour se rapprocher d'elle au point que leurs hanches se frôlaient désormais presque, avant de poser enfin son front contre le sien. Le visage de la jeune fille était maintenant si proche qu'Adrien pouvait sentir la chaleur émaner de des joues désormais d'un rouge soutenu, tandis que leurs souffles s'entremelaient dans l'interstice de quelques millimètres qui subsistait encore entre leurs lèvres entrouvertes. Les deux adolescents se dévisageaient avec intensité, comme hypnotisés l'un par l'autre.

Un regard de saphir rivé à des yeux d'émeraude, dont l'éclat étincelant était magnifiquement rehaussé par les rayons du soleil couchant qui inondaient désormais la pièce.

La chaleureuse lumière de l'astre du jour nimbait les deux adolescents d'un halo dorée, jouant avec les cheveux blonds d'Adrien comme elle l'aurait fait avec une flamboyante couronne et accentuant la ressemblance des yeux de Marinette avec deux resplendissants joyaux. De fines particules de poussières dansaient paresseusement dans les airs, étincelant telle une myriade de paillettes d'or autour des deux adolescents bien trop absorbés l'un par l'autre pour noter ce chatoyant spectacle.

La respiration d'Adrien s'était faite plus lourde, plus dense, pendant que son cœur battait à coups tellement puissants que le jeune homme avait l'impression que ce vital organe allait s'échapper de sa poitrine à force de cogner aussi violement. Sa gorge était à présent si sèche qu'il lui semblait qu'elle avait été passée au papier de verre, et l'adolescent déglutit péniblement sous l'intense regard de Marinette. Il déplaça la main qu'il avait auparavant posée le long de la mâchoire de sa coéquipière, enfonçant ses doigts dans la chevelure soyeuse de la jeune fille et jouant malicieusement avec ses mèches, sans aucune considération pour ses couettes qu'il défit méthodiquement pour mieux faire cascader ses boucles désormais libres sur ses épaules.

Il aimait la voir ainsi, quand ses cheveux en bataille formaient une auréole brune autour de son visage, leur couleur sombre soulignant le vif éclat du bleu des yeux de Marinette et le pourpre profond dont se paraient ses joues.

Pendant ce temps, la jeune fille avait elle aussi bougé l'une de ses mains, enroulant paresseusement ses doigts autour de la nuque d'Adrien et donnant aussitôt à son partenaire la sensation que son épiderme se consumait là où les empreintes brûlantes de Marinette touchaient sa peau.

Les bouches des adolescents se frôlaient à présent, se cherchant, se séparant à peine quand les commissures de leurs lèvres s'étiraient en d'espiègles sourires, avant de s'effleurer de nouveau, tandis que les deux héros tentaient malicieusement de voir qui serait le premier à rompre ce fragile équilibre. Une brusque crispation des doigts d'Adrien sur la taille de Marinette à peine une poignée de secondes plus tard insiqua à la jeune fille que la patience de son partenaire était d'ores et déjà arrivée à bout. Fermant les yeux, il glissa son autre main derrière la tête de Marinette, avant d'effacer la faible distance qui restait entre eux et de capturer fermement sa bouche de la sienne. La jeune héroïne, quant à elle, se permit de garder quelques instants encore les paupières entrouvertes, observant avec une certaine fascination l'expression qui se dessinait sur le visage parfaitement sculpté d'Adrien alors qu'il l'embrassait. C'était étrangement grisant de pouvoir le dévisager ainsi, et elle sentait sa poitrine se gonfler d'un farouche élan possessif pendant qu'elle le contemplait dans l'un de ces intimes moments où il n'appartenait qu'à elle.

Puis, lorsqu'elle commença à sentir ses lèvres bouger sous les siennes, Marinette ferma les yeux à son tour pour mieux se perdre dans les sensations de ce langoureux baiser.

Adrien l'embrassait lentement, avec ce qui aurait presque pu paraitre pour de la nonchalance si la forte pression qu'exerçaient sa bouche contre celle de la jeune fille accompagnée de celle de ses doigts derrière sa tête ne trahissaient pas les ardents sentiments que lui inspiraient cette étreinte. Si le jeune homme avait déjà eu la sensation qu'une douce chaleur se diffusait dans sa poitrine au son des séduisantes inflexions de la voix de Marinette, il avait ensuite eu la violente impression que son sang s'était mis à bouillir dans ses veines dès l'instant où ses lèvres s'étaient posées sur celle de sa partenaire. C'était à présent comme si ses vaisseaux sanguins charriaient des torrents de lave brûlante, embrasant jusqu'au plus infime recoin de son corps d'un feu ardent que la proximité de Marinette alimentait de plus belle à chaque instant, mais auquel il n'aurait renoncé pour rien au monde.

Cette fille était envoûtante.

Bien sûr, elle était forte, vive, intelligente et courageuse, et il avait tant d'admiration pour elle qu'il l'aurait suivie jusqu'au bout du monde sans hésiter une seule seconde.

Mais ce n'était pas tout.

Il y avait aussi le fascinant bleu de ses yeux, dont la couleur rappelait les limpides ciels d'été. Ses lumineux sourires qui lui donnaient l'impression que plus rien au monde n'avait d'importance. Le goût sucré de ses lèvres qu'il ne se lassait jamais d'embrasser et le rire mélodieux qui s'en échappait pour chanter agréablement à ses oreilles.

Tout en elle ravissait le moindre des sens d'Adrien.

Comme pour achever définitivement d'ensorceler le jeune homme, Marinette inclina la tête en arrière, écartant légèrement les mâchoires pour inviter Adrien à glisser sa langue entre ses dents, avant de laisser échapper un doux gémissement quand son partenaire se fit un plaisir d'obéir à sa muette requête.

Elle fit glisser ses doigts le long du col de la chemise de son coéquipier, resserrant sa prise autour du tissu comme pour défier le jeune homme de s'éloigner d'elle ne serait-ce que d'un centimètre. Alors que cœur battait à tout rompre, elle commença à faire tourner fiévreusement sa langue autour de celle d'Adrien, un feu ardent déferlant dans ses veines tandis qu'elle savourait avidement le goût familier de la bouche de ce si envoûtant garçon.

Toujours assise à son bureau, elle s'était contorsionnée comme elle le pouvait, tordant son corps sur lui-même pour embrasser plus facilement son partenaire, mais le fait d'être ainsi assis côte à côte n'était hélas guère propice à de pareilles étreintes. Retenant un soupir de frustration, Marinette tourna encore un peu plus le buste pour mieux pouvoir faire face à Adrien, cherchant instinctivement une position qui lui permettrait d'intensifier leur baiser. Dans sa précipitation, elle donna un coup de coude dans son cahier de physique, qui alla s'écraser à terre dans l'indifference la plus totale. Ses belles résolutions concernant ses révisions avaient à présent définitivement disparu, consumées par la sensation des doigts brûlants d'Adrien courant sur sa peau et celle plus grisante encore de sa langue dansant lascivement autour de la sienne.

Plus rien n'existait à part lui.

Son univers se réduisait à présent intégralement à ce garçon qu'elle sentait sous ses mains et sous ses lèvres, et dont le parfum d'eau de Cologne qui se mêlait à l'odeur de sa peau achevait de lui faire perdre prise sur le monde extérieur. Marinette en était presque étourdie, son souffle se faisant de plus en plus court alors qu'elle de noyait dans cet océan de baisers enflammés. Son cœur prisonnier de sa cage thoracique cognait à présent avec autant de vigueur que s'il voulait s'en échapper par la seule force de ce violent martelage, battant avec une telle puissance qu'elle n'entendait presque plus que ses pulsations sourdes dans ses oreilles. C'était tout juste si elle arrivait encore à percevoir les doux soupirs que laissait échapper Adrien alors qu'il continuait de l'embrasser avec ardeur.

Au beau milieu de cette étreinte passionnée, le jeune homme essaya de glisser ses deux bras dans le dos de Marinette pour tenter de presser au mieux son corps contre le sien. Hélas, dans son impétueux élan, il avait totalement oublié la présence de cet inamovible bureau qui avait déjà causé tant de gêne à Marinette. Il se cogna violement le coude, le choc avec son nerf lui arrachant un grognement tandis qu'un éclair de douleur remontait vivement le long de son bras.

Marinette s'arracha aussitôt de ses lèvres avec un humide bruit de succion, battant vivement des paupières alors que la plainte d'Adrien semblait la ramener soudain à la réalité. Ses yeux encore légèrement hagards cherchèrent ceux de son partenaire, qui brillaient telles deux flaques de lumières d'un vert électrique sous les mèches d'or qui tombaient à présent sur son front. Un petit sourire contrit se dessina sur le visage d'Adrien, avant qu'il ne glisse précautionneusement ses doigts derrière la nuque de Marinette pour l'attirer de nouveau contre lui et pour l'embrasser encore, et encore, et encore.




Durant de longues minutes, le silence qui régnait dans la salle ne fut rompu que par de tendres soupirs, des bruits de tissus alors que les deux adolescents réajustaient leur position sur le banc sur lequel ils étaient assis, ainsi que par quelques grincements de dents ou éclats de rires accompagnant de nouvelles rencontres percutantes de certains de leurs membres avec ce si contrariant bureau.

Puis, à regret, Adrien décolla lentement ses lèvres de celles de Marinette. Il déposa encore un tendre baiser sur sa joue, puis un autre dans le creux de son cou, s'y attardant quelque peu pour respirer l'enivrant parfum de sa peau avant de finalement laisser reposer son front contre son épaule.

- « Je vais devoir y aller, ma Lady », murmura-t-il doucement.

Ses doigts toujours enfoncés dans les mèches dorées d'Adrien, Marinette laissa échapper un soupir de déception que son partenaire ne manqua pas de remarquer. Il redressa la tête, croisant les yeux bleus azur de sa partenaire dont les pupilles étaient encore voluptueusement dilatées. Les mains d'Adrien avaient semé un tel désordre dans la chevelure de Marinette que ses cheveux en bataille formaient une folle corolle brune autour de son visage, tandis que sa bouche était maintenant d'un beau rouge vif d'avoir été embrassée avec tant d'ardeur. Le spectacle de sensuel désordre qu'offrait le visage de la jeune fille était si fascinant qu'Adrien était presque incapable d'en détacher son regard, et il eut de nouveau la sensation qu'une vague brûlante se déversait impétueusement dans les moindres recoins de son corps. Il fallut au jeune homme tout son sang-froid pour ignorer cette onde de chaleur qui envahissait brusquement sa poitrine et pour ne pas emprisonner de nouveau les charmantes lèvres de Marinette dans un ardent baiser.

Au lieu de ça, Adrien se pencha doucement vers elle pour l'embrasser chastement sur la joue, avant de se tourner finalement vers son bureau pour commencer à rassembler ses affaires de ses mains tremblantes.

Lui-même était par ailleurs tout aussi échevelé que son adorable compagne, et alors qu'il se levait, il passa la main plusieurs fois sur le sommet de son crâne pour tenter de discipliner ces mèches rebelles. Le rire cristallin de Marinette et le regard dubitatif de son chauffeur quelques minutes plus tard lui confirmèrent le peu de succès qu'avait eu sa piètre tentative de retrouver une coiffure présentable, mais la légère gêne que ressentit Adrien en s'installant dans sa voiture fut bien vite effacée par le tendre souvenir des baisers échangés avec sa séduisante partenaire.




Le lendemain, Marinette rassembla ses amis dès la première récréation de la journée, leur lançant un énigmatique « Je propose une visite au musée pour ce week-end ! » lorsqu'Alya et Nino levèrent vers elle un regard interrogateur.

La jeune fille leur relata rapidement les évènements qui avaient suivi la fin de leur combat de la veille, rappelant à sa meilleure amie l'existence de ce papyrus de l'ancienne Egypte qui mentionnait la Déesse Coccinelle et lui faisant part de sa volonté de savoir s'il existait des artefacts susceptibles d'évoquer les Papillon du passés. Comme elle s'y attendait, Alya faillit exploser d'enthousiasme à l'idée de fouiller à travers l'Histoire pour y retrouver la trace d'antiques super-héros.

- « Mais c'est juste GENIAL comme idée », s'écria-t-elle aussitôt, le regard étincelant sous l'effet de l'excitation. « Bien sûr que je me rappelle de cette fresque, je suis vraiment idiotie de ne pas y avoir pensé avant. S'il existe des traces des anciennes Ladybug, il en existe sûrement aussi du Papillon. Oh, c'est génial, génial, génial ! J'adore ! »

Tandis que Marinette tentait à présent de calmer une Alya au bord de l'hystérie, Nino manifesta quant à lui un certain scepticisme quant au fait que ces renseignements puissent les aider à trouver l'identité du Papillon actuel. Cependant, il était largement d'accord avec Marinette et Adrien sur le fait qu'ils auraient tort de négliger une pareille piste, et il souligna qu'à défaut d'en apprendre plus sur celui qui terrorisait actuellement Paris, ils pourraient peut-être trouver certaines failles dans ses capacités qu'ils pourraient ensuite exploiter lors de futurs affrontements. Adrien rajouta malicieusement que le fait de découvrir d'historiques Chat Noir et Ladybug pourrait de plus servir à alimenter plus tard le Ladyblog avec de nouveaux articles inédits, remarque qui valut à Marinette de lever dramatiquement les yeux au ciel pendant qu'Alya exultait de plus belle.

Après cela, il fallut aux deux héros toute la persuasion du monde pour convaincre leur enthousiaste amie de ne pas sécher les cours pour se rendre au Louvre à l'instant même, et les quatre amis convinrent de se retrouver dès le week-end suivant pour aller ensemble au musée. Explorer tous les recoins et galeries du gigantesque ensemble de bâtiment demanderait certainement d'y effectuer de nombreuses visites, et il s'agissait là d'un investissement de temps qu'Adrien et Marinette n'auraient certainement jamais le luxe de se permettre. Heureusement pour eux, Alya et Nino étaient tous deux plus que ravis de leur offrir leur aide, et les jeunes héros avaient tenus à accompagner leurs camarades pour cette première tournée d'inspection.

La semaine s'écoula doucement, sans que la moindre attaque de vilain ne vienne perturber le paisible quotidien des deux héros de Paris, mais aussi hélas sans que l'enquête d'Alya sur le ressenti des victimes du Papillon ne connaisse la moindre avancée significative.

La jeune apprentie-journaliste avait réussi à solliciter plusieurs autres de leurs camarades pour leur poser à chacun une avalanche de questions sur les souvenirs qu'ils pouvaient avoir de leur akumatisation, mais les résultats de ces interrogatoires restaient malheureusement très mitigés. Kim ne se rappelait de presque rien, mais était en revanche fermement convaincu d'avoir entendu une voix féminine lui intimer l'ordre de semer le désordre et la destruction. Max avait aussitôt protesté, argumentant que selon ses propres souvenirs il ne pouvait s'agir que d'un homme, tout en reconnaissant cependant que sa mémoire lui faisait à lui aussi cruellement défaut pour tout ce qui concernait longues minutes pendant lesquelles il avait été sous l'emprise du Papillon. Quant à Nathaniel, s'il avait le mérite d'avoir des souvenirs pour le moins originaux, on ne pouvait malheureusement pas pour autant dire qu'ils étaient d'une grande utilité. Lorsqu'Alya l'avait interrogé, il lui avait répondu que la seule chose dont il se rappelait était la couleur violette, comme si quelqu'un avait placé un voile mauve devant ses yeux à l'instant même où ses souvenirs commençaient à disparaitre dans le néant. Il lui était impossible de se remémorer quoi que ce soit d'autre, comme si son cerveau avait ensuite refusé d'enregistrer la moindre bribe d'information jusqu'au moment où il avait enfin été sauvé par Chat Noir et Ladybug.




Le week-end était finalement arrivé, et les quatre amis qui s'étaient auparavant donné rendez-vous chez Marinette faisaient à présent route vers le Louvre. Les adolescents patientaient tranquillement à un arrêt de bus, bavardant joyeusement alors que personne d'autre qu'eux n'était présent aux alentours.

- « Il y a quand même quelque chose que je ne comprends pas », lança soudain Nino à l'attention de Tikki. « Le Papillon utilise un kwami, c'est bien ça ? Est-ce qu'on a vraiment besoin d'aller chercher dans un musée pour en savoir plus sur lui ? Vous ne pouvez pas nous parler de ses capacités ? Non pas que ça ne soit pas une idée intéressante », rajouta-t-il précipitamment alors qu'Alya le fusillait du regard, avant de laisser échapper une quinte de toux nerveuse. « Je reconnais totalement l'intérêt historique de l'enquête. »

Discrètement dissimulée dans le sac de l'héroïne de Paris, le minuscule kwami secoua doucement la tête en signe de dénégation. Marinette et Adrien s'étaient déjà posé les mêmes interrogations à maintes reprises, et c'était précisément l'absence de réponse qu'avaient pu leur fournir Plagg et Tikki qui les avaient conduits à se mettre à la recherche de réponse dans les artefacts présents dans le musée.

- « On ne connait quasiment pas le kwami du Papillon », expliqua-t-elle à Nino de sa petite voix flutée. « La plupart des héros agissent en solitaire, et même si nous autres kwamis sommes très anciens, nous nous croisons rarement. Plagg et moi sommes une exception, nous sommes voués à agir ensemble. »

Voyant Nino hausser un sourcil interrogateur, elle poursuivit.

- « Nos pouvoirs sont complémentaires. Création et destruction. Nos miraculous ont toujours été liés. En revanche, ce n'est pas le cas des autres, et c'est exactement pour cela que nous ne les connaissons pas aussi bien. Plagg et moi savons que le kwami du Papillon s'appelle Nooroo et qu'il a le pouvoir de créer des Champions qui combattent pour son maitre, mais notre connaissance s'arrête plus ou moins ici. »

- « D'autant plus qu'il avait disparu depuis des siècles avant de semer le bazar ici », intervint Plagg, passant sa minuscule tête noire par-delà la bordure de la chemise d'Adrien. « Je crois que la dernière fois qu'on avait entendu parler de lui c'était au Moyen-Age, ou quelque chose du genre. »

Alya se pencha vers lui, son regard pétillant de curiosité.

- « Donc vous ne travaillez vraiment jamais avec personne d'autre ? », lui demanda-t-elle. « Je comprends mieux pourquoi vous ne savez rien sur les autres kwamis. »

- « Hey, j'ai une tête à être sociable ? », répliqua aussitôt Plagg.

- « Maintenant qu'on en parle... », rétorqua Adrien d'une voix grinçante, que contredisait la lueur malicieuse qui dansait dans ses yeux.

Plagg laissa échapper un reniflement hautain, tandis que Marinette éclatait franchement de rire face aux facéties de son partenaire.

- « Mais quand même », reprit Nino, « ce n'est vraiment pas pratique votre truc. Il vous faudrait un annuaire des kwamis ou quelque chose du genre. »

- « Oh, mais on a ça », répliqua Tikki à la surprise générale. Alors que Marinette la fixait avec des yeux ronds, elle poursuivit : « Enfin, on a eu quelque chose comme ça. Il y a très longtemps il y existait un livre sacré qui recensait les héros et leurs pouvoirs, mais il a disparu depuis. »

Faisant preuve d'une synchronisation parfaite, les adolescents poussèrent tous les quatre un lourd soupir de frustration face à cette décevante nouvelle. Puis Marinette secoua la tête, son visage s'illuminant de nouveau d'un sourire solaire tandis que son optimiste habituel refaisait rapidement surface.

- « Hey, tout n'est pas perdu pour autant », les houspilla-t-elle. « Qui sait ce qu'on peut découvrir au musée ? Ce livre sacré n'est pas le seul à parler des héros et des kwamis ! Preuve en est l'existence de la fresque de la Déesse Coccinelle, et pour peu qu'un des Papillons du passé ait été ami avec une Alya antique, il y a peut-être une mine d'information qui nous attends », poursuivi-t-elle avec un clin d'œil malicieux à l'attention de sa meilleure amie, qui lui répondit d'une espiègle grimace.

Marinette s'interrompit un instant, ses yeux d'un bleu perçant se fixant vers l'extrémité de l'avenue alors qu'elle apercevait leur bus qui arrivait enfin.

- « Allez ! », conclut-elle avec un enthousiasme contagieux tout en leur faisant signe de s'avancer vers le bord du trottoir. « En route pour le Louvre ! » 






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Je voulais aussi rajouter une précision :) 

Je m'éloigne ici légèrement de certains épisodes pour la cohérence de mon histoire : je ne tiens pas compte du fait que le Papillon ait déjà fait un apparition dans les Origines (ou du moins pas au point qu'ils l'aient déjà aperçu/ entendu) (en fait j'avoue, j'avais moi-même complètement oublié ce passage quand j'ai eu l'idée de cette histoire... hem... xD Du coup voilà, ici ils ne connaissent pas la voix ou la tête du Papillon, ou du moins ils n'en ont pas un souvenir assez précis pour pouvoir l'identifier avec certitude).

Je suis aussi partie du principe que Plagg et Tikki ont reconnu le pouvoir de Nooroo, en supposant que vu qu'ils sont âgés de plusieurs millénaires ils savent reconnaitre les pouvoirs de l'un d'entre eux quand ils ses croisent, et qu'ils ont fait part de cette information à Adrien et Marinette. Même si pour le coup, j'ai aussi choisi de faire en sorte qu'ils ne connaissent quasiment pas Nooroo pour qu'ils ne puissent pas leur en dire trop non plus :p

Et enfin, je zappe aussi complètement l'épisode de Volpina, volontairement cette fois, parce qu'au vu de mon histoire ça ne m'arrange pas du tout qu'ils aient déjà le livre en leur possession ^^ .


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