Chapitre 3
A peine quelques instants plus tard, Ladybug et Chat Noir fendaient les airs, bondissant d'immeuble en immeuble au milieu des toits de Paris. Ils ne s'arrêtèrent que durant quelques secondes, se perchant au sommet d'une cheminée afin de chercher à localiser précisément l'origine du violent bruit qui les avait alertés.
- « Le Louvre », lança Ladybug d'une voix tendue, le regard fixé en direction du célèbre musée au-dessus duquel s'élevait un nuage de poussière à peine perceptible à une telle distance.
- « Bien vu, ma Lady », approuva immédiatement Chat Noir avant de s'élancer de nouveau à travers les toits d'ardoise, suivit de près par sa coéquipière.
Il fallut à peine une poignée de minute aux deux héros pour atteindre leur destination. Ils atterrirent avec un magnifique ensemble à proximité de la légendaire pyramide du Louvre, et alors qu'ils se redressaient, leurs yeux s'écarquillèrent de surprise. Nul besoin de chercher plus longtemps l'origine du vacarme. Une immense statue se dressait à présent au milieu de la place, à un endroit auparavant vierge du moindre ornement.
Et elle bougeait.
La gigantesque sculpture de pierre avançait à pas lents, mètre par mètre. Elle pliait tout d'abord laborieusement l'un de ses genoux strié de fissures afin de soulever l'un de ses pieds, levant ce dernier encore et encore pour le laisser ensuite tomber au sol avec fracas, avant de réitérer le geste avec la jambe suivante. Tandis qu'elle poursuivait sa pénible progression, son poids faisait se fendiller les pavés avec de sourds craquements, soulevant au passage de fins nuages de poussière.
- « Pfiouuu, costaud », siffla Chat Noir entre ses dents, estimant rapidement la taille de leur adversaire à une demi-douzaine de mètres.
Il ignorait encore s'il s'agissait bien là de la victime du Papillon, mais quoi qu'il en soit, les deux héros ne pouvaient décemment pas laisser cette statue ravager les rues de Paris. Sortant son bâton télescopique pour l'allonger ensuite d'un mouvement sec, Chat Noir se ramassa légèrement sur lui-même, s'apprêtant à s'avancer à la rencontre de cet imposant adversaire.
Le jeune homme était sur le point de bondir dans les airs quand la main de Ladybug se posa vivement sur son épaule, l'interrompant dans son geste. Un mouvement en périphérie de son champ de vision avait attiré son attention.
- « Attention, sur la gauche », lui lança-t-elle rapidement.
Fonçant les sourcils, Chat Noir suivi le regard de sa coéquipière, pour apercevoir une silhouette s'avancer dans leur direction. Le nouveau venu avait définitivement une apparence humanoïde, mais sa peau était marbrée de taches de couleurs vives tandis que son visage et ses membres étaient composés d'étranges formes géométriques.
Avant même que le jeune héros n'ait pu commenter cette surprenante apparition, une nuée de visiteurs affolés s'échappait du musée telle une volée de moineaux, fuyant devant un homme monté sur un cheval blanc. Ce cavalier fièrement vêtu d'un somptueux costume semblait sortir tout droit d'une reconstitution historique, et en y regardant de plus près, son épiderme semblait marqué par d'étranges marbrures évoquant des coups de pinceau. Il poursuivi sa folle course avec une superbe indifférence, galopant à toute allure avant de faire brutalement piler sa monture au milieu de la place. L'animal se cabra d'un mouvement arrogant, fouettant rageusement l'air de ses sabots tout en secouant sa blanche crinière.
Durant cette orgueilleuse démonstration, la gigantesque statue de pierre avait poursuivi son chemin vers la bordure de la place, arrachant à présent des lampadaires avec autant d'indifférence que s'il s'agissait de mauvaises herbes, tandis qu'un bruit de métal qui se déchire emplissait les airs.
- « Mais c'est quoi ce bazar... » maugréa Chat Noir, abasourdi face à cet absurde spectacle.
- « Je crois que j'ai compris ce qu'il se passe! », s'exclama soudain Ladybug tout en le saisissant machinalement par le coude. « Je reconnais cette statue », poursuivit-elle en désignant le géant de pierre de sa main libre. « Je l'ai vue dans notre manuel d'histoire, c'est l'une des sculptures qui sont exposées au musée. C'est ça ! », conclut-elle d'une voix triomphante, ses yeux bleus étincelant sous l'effet de l'adrénaline. « Le vilain donne vie aux œuvres d'art. »
Surpris, Chat Noir battit un instant des paupières, avant de réaliser rapidement où voulait en venir sa partenaire. La statue, auparavant exposée dans l'une des galeries du musée. Le cavalier, semblant sortir tout droit d'un tableau de l'époque des Lumières. Cet homme étrangement géométrique, parfaite illustration de l'œuvre d'un peintre cubiste.
Ladybug avait raison.
La victime du Papillon qu'ils recherchaient n'était pas parmi les trois surprenantes créatures qu'ils avaient sous les yeux, mais elle les avait créés, insufflant la vie aux œuvres qui trônaient d'ordinaire dans le Louvre avant de les laisser ensuite errer aux alentours, libres de ravager les rues de Paris.
Un cri d'effroi tira brusquement Chat Noir de ses pensées, et le jeune homme bondit sans perdre une seconde en direction d'un petit groupe duquel se rapprochait dangereusement l'homme au visage cubique. Se propulsant à l'aide de son bâton qu'il utilisait comme une perche, il atterri au milieu des malheureux touristes paralysés par la peur, les saisissant rapidement dans ses bras pour vite les emmener là où ils seraient hors de danger. Une fois son opération de sauvetage accomplie, il porta hâtivement son attention vers sa partenaire. Ladybug aidait elle aussi à évacuer les derniers curieux qui s'attardaient encore bien trop près de la zone de combat pour leur propre sécurité, les éloignant avec une remarquable efficacité avant de finalement rejoindre son coéquipier.
A présent que la place était vide de visiteurs innocents, les deux héros pouvaient de nouveau se concentrer pleinement sur l'affrontement à venir.
Les yeux de Chat Noir scannèrent rapidement les environs, cherchant n'importe quel indice qui lui permettrait de localiser leur véritable ennemi. Ses oreilles félines tressaillirent soudain quand son ouïe surdéveloppée capta le son d'un hurlement de terreur provenant de l'une des galeries du musée, accompagné d'un rire strident dont la nature ne laissait place à aucun doute.
Le vilain.
Le sang du jeune héros ne fit qu'un tour, entrainant avec lui des flots d'adrénaline qui se déversèrent brutalement dans ses veines, déferlant rageusement pour exacerber le moindre de ses sens. Ses pupilles s'étaient sensiblement dilatées, alors que ses muscles frémissants sous sa peau se trouvaient prêts à répondre instantanément au moindre signal.
- « Il est là-haut », lança Chat Noir à Ladybug, tout en désignant du doigt le premier étage du bâtiment.
S'approchant d'elle d'un pas vif, il glissa d'un geste fluide sa main autour de la taille de la jeune fille.
- « Si ma Lady veut bien... », poursuivit-il avec un sourire malicieux, tendant son bâton de sa main libre pour le planter fermement dans le sol.
Ladybug leva les yeux au ciel devant l'expression espiègle de son coéquipier, mais enroula néanmoins ses bras autour du cou du jeune homme pour s'assurer une meilleure prise. Chat Noir la serra un peu plus contre lui puis étendit son bâton télescopique pour les propulser tous deux vers les airs, droit en direction d'une fenêtre ouverte.
Ils se faufilèrent souplement par l'ouverture, pour se retrouver dans l'une des immenses galeries du célèbre musée. Ladybug s'apprêtait à ouvrir la bouche pour demander à Chat Noir de quelle partie précise du bâtiment provenait le bruit qu'il avait entendu, quand un innocent touriste passa devant eux en courant à toutes jambes, poussant des hurlements de terreur tandis qu'il s'enfuyait au loin.
- « Par ici, je suppose ? » demanda Ladybug avec un flegme remarquable, tout en désignant du menton le couloir par lequel était arrivé le malheureux homme.
- « Tu supposes bien, ma Lady », confirma son coéquipier avec un léger éclat de rire.
La jeune fille lui adressa un bref sourire complice avant de s'élancer à travers les couloirs, Chat Noir sur ses talons. Il ne leur fallu que peu de temps pour tomber enfin sur leur adversaire, qui déambulait fiévreusement au centre d'une galerie remplie de tableaux.
Cet homme grand et mince qui semblait être un guide touristique discourait d'une voix gonflée de rage sur le manque de respect des visiteurs, interrompant de temps à autre son monologue apparent pour s'adresser à un inaudible interlocuteur, avant de reprendre son hargneux laïus. Ladybug et Chat Noir échangèrent un bref regard face à cet étrange spectacle. Leur adversaire n'était manifestement pas seul dans sa tête, et ils n'avaient tous deux aucun doute quant à qui appartenait cette voix qu'uniquement le vilain pouvait entendre.
Ce dernier remarqua soudain la présence des jeunes héros, dardant instantanément sur eux ses yeux brûlants de haine tandis qu'un rictus de mépris tordait son visage.
- « Encore des gêneurs », siffla-t-il rageusement entre ses dents. « Des incultes qui ne respectent rien. »
- « Oh, c'est peut-être un peu excessif », protesta Chat Noir, s'avançant d'un pas tout en passant son bâton par-dessus son épaule d'un mouvement faussement nonchalant. « Personnellement j'apprécie beaucoup ce musée. »
- « Personne ici ne sait apprécier l'Art à sa juste valeur ! », hurla aussitôt le guide, le visage déformé par la colère. « Et surtout pas deux pseudo-héros de pacotille ! »
- « Mia-ouch », répliqua immédiatement Chat Noir, portant théâtralement sa main à sa poitrine en un geste d'affliction que démentait son malicieux sourire. « Ce n'est pas la peine d'être aussi blessant, on se connaît à peine. »
Profitant autant que possible du talent naturel qu'avait Chat Noir pour exaspérer le moindre de leurs adversaires, Ladybug commença à se déplacer latéralement, centimètre par centimètre, tandis que l'attention du vilain restait focalisée sur son partenaire. Elle espérait réussir à contourner leur adversaire discrètement, mais malheureusement pour elle, sa subtile manœuvre ne passa pas inaperçue. La victime du Papillon bondit vivement en arrière, poussant un hurlement de fureur. Tendant le bras devant lui, il dévoila une baguette métallique qu'il tenait à présent telle une épée et qui devait certainement d'ordinaire lui servir à appuyer ses gestes lorsqu'il effectuait des visites guidées face à des nuées de visiteurs. D'un geste rapide, il l'orienta vers un tableau voisin représentant une scène de chasse à courre, comme si Ladybug et Chat Noir n'étaient autre que deux touristes à qui il montrait une œuvre d'art. Mais au lieu de s'arrêter à une respectueuse distance de la toile, il la toucha de la pointe de sa fine perche de métal.
Stupéfaits, les jeunes héros virent aussitôt la horde de chiens représentés sur l'immense peinture s'animer peu à peu, l'un bougeant tout d'abord une oreille, l'autre relevant légèrement la truffe, jusqu'à ce que la meute entière ne prenne finalement vie et ne s'arrache de la toile pour sauter sur le sol de marbre de la galerie. Un sourire malveillant aux lèvres, le vilain se dressa face à Chat Noir et Ladybug, les désignant à l'aide de sa perche tout en murmurant un ordre que les deux adolescents ne purent entendre.
Mais immédiatement, la dizaine de chiens se tournèrent vers les jeunes héros, babines retroussées tandis que de sourds grondements jaillissaient de leurs gueules entrouvertes. Bien que ces bêtes aient une curieuse allure d'animaux peints, les traces de pinceau clairement visibles sur la moindre partie de leurs corps, ils n'en représentaient pas moins une réelle menace. Leurs dents blanches ressortaient de façon inquiétante alors qu'ils poursuivaient rapidement leur approche, leurs griffes cliquetant sur le sol.
- « Houlà, je sais bien qu'on dit que chiens et chats ne font pas bon ménage, mais là c'est tout de même un peu excessif », grommela Chat Noir tout en se mettant en garde, instantanément imité par Ladybug.
Les héros de Paris sortirent leurs armes, les faisant tournoyer devant eux à une telle vitesse qu'il était impossible d'en distinguer autre chose que deux cercles flous qu'ils brandissaient devant eux tels des boucliers. Le sifflement menaçant que produisaient ainsi le bâton et le yo-yo fit hésiter la meute, déjà impressionnée par ce spectacle inattendu. Lorsque Chat Noir et Ladybug se mirent à avancer d'un pas résolu, les dernières bribes de courage abandonnèrent les chiens de chasse, qui s'enfuirent en glapissant dans les moindres recoins de la galerie.
Mais le vilain avait à présent disparu, profitant de la confusion pour s'éclipser.
- « Zut », laissa échapper Ladybug, grinçant des dents de frustration avant de s'élancer à travers l'immense pièce, suivie de près par son coéquipier.
Esquivant habilement les quelques chiens qui erraient encore dans la salle, ils se précipitèrent en dehors de la salle, évoluant rapidement le long d'une interminable succession de couloirs et de galeries qui formait un véritable dédale pour quiconque ne connaissait pas les moindres recoins du gigantesque musée. Par chance, l'ouïe fine de Chat Noir leur permettait de ne pas perdre la trace de la victime du Papillon dans le Louvre à présent presque désert. N'ayant aucun mal à entendre les bruits sourds que faisait leur adversaire dans sa fuite, il avait pris la tête de leur héroïque duo, ses oreilles frémissant dès qu'ils rencontraient un escalier ou un croisement, tandis qu'il indiquait à sa partenaire la direction à suivre.
Hélas, cette folle course-poursuite était loin d'être de tout repos. Souhaitant manifestement éviter les affrontements directs, leur adversaire usait autant que possible de son pouvoir, préférant laisser la tâche de combattre les deux héros aux sculptures et tableaux auquel il donnait vie. Dès que Ladybug et Chat Noir s'approchaient de leur adversaire, ce dernier tendait sa perche métallique en direction des œuvres d'art avoisinantes, les effleurant à peine pour qu'elles s'animent. Semant ainsi une nuée de créatures sur son passage, il reculait sans cesses le moment de faire directement face aux héros de Paris.
Après avoir été retardé une fois de plus par les habitants d'une peinture représentant un repas de famille, qui les avaient attaqués à coup de chaises et de corbeilles de fruits, Ladybug et Chat Noir déboulèrent finalement dans une vaste salle au milieu de laquelle trônait fièrement le vilain. Ce dernier avait manifestement profité du temps qu'il avait réussi à gagner sur les deux héros pour enrichir son armée de chefs-d'œuvre ambulants et était à présent entouré de multiples merveilles artistiques qui faisaient d'ordinaire la fierté du Louvre. Des sculptures de la Grèce Antique côtoyaient des rois de France manifestement sortis tout droit de splendides peintures, des créatures imaginaires tels des sphinx ou des griffons se frayaient un chemin entres armures et momies, tandis que pas moins de trois Napoléons toisaient orgueilleusement cette hétéroclite assemblée.
Ladybug et Chat Noir furent durement accueillis par la Vénus de Milo en personne, que son absence de bras n'empêchait manifestement pas de faire preuve d'une agressivité non négligeable. La statue lança vers Ladybug un coup de pied digne des plus grands champions de taekwondo, et la jeune héroïne ne dû son salut qu'à de fulgurants réflexes. Elle esquiva l'attaque en se tordant sur elle-même, se cambrant presque jusqu'aux limites de ce que pouvait lui permettre sa colonne vertébrale avant de se laisser rouler au sol et de se relever quelques mètres plus loin. Ne souhaitant visiblement pas en rester là, la sculpture de marbre s'élança à une vitesse stupéfiante vers Ladybug avant d'être violemment interrompue dans sa course par un coup de bâton magistralement assené par Chat Noir, qui l'envoya s'écraser au sol avec fracas.
- « Merci », souffla la jeune fille avec un sourire reconnaissant, massant son épaule endolorie tout en armant son yo-yo de sa main libre pour faire face à cette nuée d'adversaire.
- « A ton service, ma Lady », répliqua immédiatement Chat Noir en se mettant en garde à ses côtés.
La fulgurante attaque de la Vénus de Milo semblait avoir été le signal de l'ouverture des hostilités. La salle bascula aussitôt dans le chaos le plus total tandis que les œuvres d'art animées se précipitaient à leur tour sur les deux héros, qui bondirent immédiatement dans les airs pour se mettre hors de portée des premiers coups. Chat Noir fit furieusement tournoyer son bâton par-dessus sa tête avant de l'abattre de toutes ses forces sur le casque d'une armure médiévale, la faisant lourdement résonner tel un étrange instrument de percussion tandis les vibrations générées par la force de l'impact remontaient le long de son bras. Manifestement désorientée par la violence du choc, l'armure se déplaça sur le côté d'un pas vacillant, laissant au héros l'opportunité de la mettre définitivement à terre d'un rapide coup de pied. A présent au beau milieu de la mêlée, Chat Noir se démenait comme un beau diable, frappant avec précision et virevoltant dans les airs, quand il ne se faufilait pas derrière ses ennemis tel une ombre noire pour mieux leur assener de puissants coups de bâton.
De son côté, Ladybug n'était pas en reste. Lançant son yo-yo avec une rapidité telle que celui-ci n'était presque plus perceptible à l'œil nu, elle touchait ses adversaires avec une dextérité terrifiante, les assommant ou les désarmant tour à tour. Les muscles de son bras lui semblaient en feu tant elle les sollicitait mais la jeune fille ne faiblissait pas une seconde, tentant désespérément de se frayer un chemin à travers la nuée d'ennemis qui tourbillonnait autour d'elle. Conservant un sang-froid remarquable malgré la périlleuse situation dans laquelle elle se trouvait, Ladybug réfléchissait à toute vitesse. Son instinct aiguisé par des dizaines de combats prenait le relai pour assurer sa défense face à ses multiples adversaire tandis qu'une autre partie de son esprit se focalisait sur une idée précise.
S'approcher du vilain.
Pour le battre, certes, mais aussi pour essayer de lui parler.
De le faire parler.
Esquivant habilement ce qui devait certainement être un personnage peint par le célèbre Picasso et qui tentait de la frapper à l'aide d'une chose cubique ressemblant à une casserole, Ladybug se jeta au sol, roulant au milieu des jambes de ses adversaires avant de se relever à quelques mètres seulement du vilain. L'adolescente avait à présent le souffle court, son corps commençant à lui rappeler rudement qu'il y avait un prix à payer aux épuisants efforts que lui réclamait ce combat plus que déséquilibré.
Une lueur rusée brilla dans les yeux de la victime du Papillon, à qui la fatigue de la jeune héroïne n'avait manifestement pas échappé.
- « Donnez-moi vos miraculous », ordonna-t-il d'un ton péremptoire. « Et je vous promets de vous laisser partir tranquilles. »
- « Hors de question », répliqua aussitôt Ladybug, relevant le menton d'un geste de défi, avant de tacler violement une momie qui passait à sa portée. « Je- »
- « L'Art est plus fort que tout », cracha le vilain avec orgueil, interrompant la jeune fille tandis que son visage se déformait sous l'effet de la colère. « Vous ne réussirez jamais à me battre. Donnez. Moi. Vos. Miraculous. »
- « Pour en faire quoi ? », demanda l'héroïne d'une voix tendue, essayant de se rapprocher un peu plus. « Qu'est-ce que le Papillon a en tête ? Vous-êtes au courant ? Vous pouvez bien nous le dire », poursuivit-elle d'un ton pressant.
- « Aucune chance », rétorqua son adversaire avec un sourire mauvais, s'éloignant encore un peu plus pour mettre quelques œuvres vivantes supplémentaires entre lui et Ladybug.
Aucune chance que le Papillon lui ai fait part de ses projets ?
Aucune chance que le vilain ne partage avec elle une si précieuse information?
Mâchoire serrée de frustration, la jeune héroïne effectua un gracieux bond en arrière pour éviter la charge de l'un des Napoléons de peinture. Alors qu'elle avertissait quelques mètres plus loin, elle jeta un coup d'oeil inquiet à Chat Noir. Leurs ennemis étaient bien trop nombreux et à ce rythme, ils allaient certainement finir par se faire tous deux déborder.
Les événements se precipitèrent soudain, comme pour donner raison aux craintes de la jeune fille.
Alors qu'il effectuait un saut dans les airs, Chat Noir fut brusquement interrompu par des doigts s'enroulant vivement autour de sa jambe. Avant même qu'il ne réalise ce qu'il lui arrivait, il se retrouva la tête en bas, sa cheville toujours fermement maintenue par la main levée de la Joconde.
Son mystérieux et légendaire sourire flottant sur son visage, le chef d'œuvre de Léonard de Vinci leva un peu plus son bras au bout duquel était suspendu le malheureux héros, dont les yeux s'écarquillèrent d'effroi lorsqu'il réalisa soudain la situation dans laquelle il se trouvait.
Le tenant de façon à ce qu'il offre une cible parfaite, La Joconde le présentait à un centaure positionné quelques mètres plus loin.
Centaure qui bandait lentement son arc armé d'une flèche acérée, visant le jeune héros avec un calme glaçant.
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