Chapitre 12


Alors qu'il regardait Nino s'avancer, Adrien poussa un léger soupir.    

Le jeune héros était heureux d'être venu soutenir son meilleur ami, mais il était terriblement déçu que Marinette n'ait pas pu faire le déplacement elle aussi. Non seulement elle s'était beaucoup investie pour permettre à leur camarade de répéter dans les meilleures conditions possibles, mais en plus cette punition était totalement injuste. Les parents de sa coéquipière ne pouvaient naturellement pas savoir que ses multiples absences étaient dues à sa très exigeante vie de super-héroïne, mais Adrien ne pouvait s'empêcher d'imaginer la peine que devait ressentir la jeune fille ainsi mise à l'écart.

Indépendamment de toutes ces raisons, il aurait voulu que Marinette soit là pour le simple plaisir de profiter de sa chaleureuse présence. Ces derniers jours avaient été extraordinairement chargés pour les deux lycéens, et Adrien avait attendu avec impatience cette occasion de sortir un peu avec sa charmante petite amie. Des heures durant, il avait imaginé à quel point ils se seraient amusés en assistant à l'enregistrement de l'émission, comment les yeux de la jeune fille auraient pétillé de joie devant l'inévitable victoire de Nino, et il s'était même dit qu'ils auraient peut-être pu aller manger ensemble après ces passionnants moments.

Secouant la tête, le jeune homme chassa ces pensées pour reporter son entière attention sur Nino. D'une voix joyeuse, le présentateur annonça que ce dernier allait devoir tenter de faire danser le maire de Paris, pourtant peu connu pour son caractère festif. A la grande joie d'Adrien, Nino s'en sortit brillamment, remportant son défi haut la main. Mr. Bourgeois s'était involontairement mit à bouger la tête en rythme dès les premières notes de l'excellent arrangement musical qu'avait préparé le lycéen, et cela avait été jugé suffisant par le présentateur pour adjuger une éclatante victoire à son jeune candidat.

Après avoir été chaleureusement félicité par l'animateur, Nino quitta le plateau pour rejoindre son blond camarade de classe.

- « Bien joué, mon pote ! », le congratula ce dernier tout en lui tapant victorieusement dans la main. « C'était génial ! »

- « Merci», répliqua Nino en bombant fièrement le torse. « Du coup, je reviens la semaine prochaine », poursuivit-il avec un large sourire accompagné d'un clin d'œil complice. « Les filles pourront venir me voir. »

Alors qu'Adrien approuvait avec un non moins lumineux sourire, ravi à la perspective de pouvoir revenir en compagnie d'Alya et surtout de Marinette, le candidat suivant s'avançait pour entrer en scène à son tour.

- « Et maintenant, je vous demande de faire un triomphe à Jacques Grimault ! », poursuivit l'animateur de sa voix enthousiaste. « Mr. Grimault, vous êtes hypnotiseur et vous utilisez vos carte pour envouter les gens. Votre défi sera le suivant : réussir à faire venir sur le plateau l'insaisissable roi de la mode, j'ai nommé... Gabrieeeel Agreeeeste ! »

A l'instant même où le nom de l'illustre styliste franchissait les lèvres du présentateur, le gigantesque écran qui se trouvait en arrière-plan de la scène s'alluma pour faire apparaitre le visage sévère de Gabriel Agreste.

- « Woaaa, mec, c'est ton père », s'écria Nino, impressionné, tout en donnant une tape amicale sur l'épaule d'Adrien. « Je n'arrive pas à croire qu'ils l'aient convaincu de participer ! »

Surpris par l'apparition de son célèbre géniteur, Adrien secoua machinalement la tête. Il ne formula pas ses pensées à voix haute, mais il doutait très fortement que son père ait accepté de se présenter à un tel jeu de son plein gré.

- « Qu'est-ce que c'est que cette blague ? », s'éleva la voix dure de Gabriel Agreste, achevant de convaincre son fils que son étonnante présence dans l'émission était tout sauf volontaire. « Je croyais qu'il s'agissait d'une interview ? »

Alors que l'animateur encourageait à présent Jacques Grimault à faire en sorte de manipuler leur célèbre invité, Adrien sentit un frisson lui parcourir l'échine devant les yeux froids et méprisants de Gabriel Agreste. C'est avec un regard chargé de compassion qu'il se tourna vers le malheureux candidat qui semblait se liquéfier sur place. Tenter d'hypnotiser son inflexible père ? Voilà qui tenait plus de l'impossible challenge que de l'amical défi.

- « C'est ridicule », coupa brusquement Gabriel Agreste. « Je n'ai pas de temps à perdre avec de telles bêtises, et votre émission est aussi pitoyable que votre candidat. »

Le légendaire styliste tendit le bras vers une télécommande, et interrompit brutalement la conversation d'une rapide pression sur un des boutons.

- « Et bien, cher Mr. Grimault, c'est dommage », s'exclama le présentateur. « On dirait bien que vous n'avez pas réussi votre défi ! »

Alors que le malheureux homme balbutiait que c'était injuste et qu'il n'avait même pas eu le temps de parler à Gabriel Agreste, Adrien se tourna vers Nino en poussant un lourd soupir.

- « Pas de doutes, c'est bien mon père... », lâcha-t-il d'une voix désolée, tandis que son meilleur ami lui donnait une tape réconfortante sur l'épaule.

L'hypnotiseur sortit de la salle en trainant tristement des pieds, et les deux garçons se tournèrent de nouveau vers le plateau de télévision pour suivre avec intérêt la suite de l'émission. Le présentateur était de nouveau au centre de la scène et appelait avec enthousiasme les candidats suivants pour leur proposer des défis plus variés les uns que les autres.

A peine trois minutes plus tard, les portes du studio s'ouvrirent avec fracas, laissant place à un homme vêtu de vêtements d'un vert presque fluorescent et d'un violet non moins éclatant, et dont le visage masqué était surmonté d'un chapeau haut de forme.

- « Jacques a dit... l'émission n'est pas finie ! », hurla-t-il de sa voix perçante, avant d'éclater d'un rire strident.

D'un geste fluide de la main, Jackady tira l'une des cartes qu'il tenait en main pour la lancer droit en direction du présentateur, qui se figea un instant avant de se mettre à caqueter et à battre des bras comme s'il s'agissait d'ailes, tout en imitant parfaitement la démarche chaloupée d'un canard. Le garde du corps d'Adrien tenta de s'interposer, mais se vit rapidement immobilisé quand le vilain le visa à son tour en lui intimant l'ordre de ne plus bouger.

- « Oulààà, on dirait que c'est du boulot pour toi », murmura Nino à son meilleur ami tout en reculant prudemment.

Adrien approuva en hochant vigoureusement la tête, tandis que Jackady sortait une nouvelle carte pour la lancer une fois de plus vers son garde du corps.

- « Jacques a dit... tu es un gorille ! », s'exclama le vilain, et le Gorille se mit aussitôt à grogner et à marcher en s'aidant de ses mains comme s'il était l'un de ces massifs primates.

Il s'ébroua un instant, puis se tourna vers les deux adolescents avec un grondement sauvage avant de leur foncer dessus.

- « File d'ici ! », ordonna Adrien à son meilleur ami, tout en le poussant hors de la trajectoire du Gorille.

Bondissant à son tour sur le côté, il jeta un bref regard à Nino pour s'assurer que celui-ci avait réussi à esquiver la charge de son désormais hostile garde du corps. A son grand soulagement, son camarade s'en était effectivement parfaitement sorti et était même parvenu à se faufiler derrière une caisse, se mettant ainsi provisoirement hors de vue et de danger. Soulagé, Adrien lui adressa un bref salut de la tête avant de s'éclipser par une sortie de secours pour se transformer à l'abri des regards.

Au même instant, dans sa chambre, Marinette observait avec stupéfaction la scène ahurissante qui se déroulait sur son écran. L'homme qui venait de s'attaquer au garde du corps d'Adrien et au présentateur était sans le moindre doute une nouvelle victime du Papillon, et punie ou pas, elle se devait d'intervenir. Elle monta légèrement le volume de son ordinateur tout en laissant tourner l'émission, espérant ainsi que le bruit serait suffisant pour que ses parents ne se doutent pas de son absence, puis elle ordonna vivement à Tikki de la transformer avant de s'élancer à travers les toits de Paris.




Pendant que sa coéquipière se ruait à toute vitesse en direction des studios de télévision, Adrien se transformait à son tour en Chat Noir, avant de se hâter de revenir dans la pièce où avait lieu l'enregistrement de l'émission. Il se percha sur l'un des rails soutenant des projecteurs qui courraient le long du plafond, se plaçant ainsi hors de vue de son adversaire. Il adressa au passage un petit signe rassurant au pauvre Nino qui attendait, toujours dissimulé derrière sa caisse, avant de reporter son attention sur la victime du Papillon. Jackady faisait à présent face à la caméra, un sourire dément fendant son visage d'une étrange couleur violacée tandis que ses yeux brillaient d'une lueur malveillante.

- « Le styliste Gabriel Agreste a refusé mon défi. Il va le payer très cher », lança-t-il avec une indéniable arrogance. « Je vous affirme à tous qu'avant ce soir, il sera dans ces studios, devant cette caméra, et qu'il se pliera à ma volonté. Prépare-toi, Gabriel », conclut-il dans un éclat de rire. « Tout à l'heure, tu te donneras en spectacle pour le plus grand plaisir de tous les parisiens. »

Les paroles de Jackady frappèrent Chat Noir avec violence, et le jeune héros vacilla de façon à peine perceptible tandis que son estomac se contractait avec autant de force que si une pierre massive venait d'atterrir lourdement au fond de ses entrailles.

Gabriel Agreste.

Son père.

Luttant contre la fulgurante sensation de nausée qui menaçait de s'emparer de lui, Chat Noir secoua la tête pour retrouver son calme.

Ne pas paniquer.

Ne surtout pas paniquer.

Bien que son père soit toujours froid et distant avec lui, le traitant bien trop souvent comme un employé que comme son propre fils, il n'en restait pas moins son unique famille. En dépit de cette cruelle indifférence dont faisait trop régulièrement preuve Gabriel Agreste, Chat Noir ressentait un profond attachement pour cet homme sévère qui semblait pourtant ne jamais vouloir lui retourner son affection. Le jeune héros aimait son père, tout simplement. Il ressentait pour lui un vif amour filial et espérait ardemment que sa relation avec son illustre géniteur s'améliore un jour.

Il ne voulait pas perdre son père, ni même le voir en danger ne serait-ce qu'une fraction de seconde.

Cette simple idée lui était insupportable.

Il fallait qu'il garde son sang-froid et qu'il neutralise Jackady avant qu'il ait la moindre chance d'approcher sa cible.

Le jeune homme estima rapidement la distance qui le séparait de son adversaire, puis, jugeant qu'il avait une assez bonne détente pour pouvoir l'atteindre en un coup, s'élança directement sur lui. Son calcul s'estima parfaitement exact, et Chat Noir atterri en plein dans la poitrine de Jackady, faisant basculer ce dernier à terre et lui coupant le souffle. Supposant que l'akuma devait être logé dans le paquet de cartes que son ennemi tenait à la main, le jeune héros tenta de s'en emparer, mais malheureusement pour lui, la victime du Papillon fut plus rapide. D'un vif mouvement du poignet, il envoya l'un de ses cartes sur le Gorille, lui ordonnant d'attaquer Chat Noir.

Le gigantesque garde du corps s'exécuta aussitôt, fonçant sur le héros en hurlant de rage. Ramenant son bras droit en arrière, il balança ensuite un si puissant coup de poing que Chat Noir pu sentir le déplacement d'air sur sa figure tandis qu'il évitait le coup de justesse. Le Gorille réitéra immédiatement son geste de son autre main, puis tenta de frapper encore et encore, forçant peu à peu le jeune homme à battre en retraite dans un couloir voisin. Jackady profita aussitôt de la confusion pour s'éclipser, et dans sa fuite, il utilisa implacablement son pouvoir sur la moindre personne qu'il rencontrait, se forgeant peu à peu une véritable armée dont les rangs gonflaient à chaque nouvel arrivant qui avait le malheur de croiser son chemin. C'est ainsi une véritable foule qui se mit à faire lentement route en direction du manoir de la famille Agreste, menée par un Jackady triomphant.

Pendant ce temps, Chat Noir continuait d'affronter désespérément le Gorille, se démenant comme un beau diable pour tenter de se débarrasser de son immense garde du corps. L'homme était un adversaire redoutable, qui était non seulement parfaitement entrainé au combat, mais dont l'impressionnante musculature ne diminuait en rien la vitesse. Ses réflexes étaient impressionnants, et plus d'une fois, le héros ne s'en sorti que grâce à son agilité surhumaine. Le Gorille réussi même à l'acculer contre un mur avant de l'immobiliser entre ses bras, le serrant avec tant de force que jeune homme en manqua presque de hurler de douleur, sentant soudain une insupportable pression peser sur le moindre des os de ses bras et de sa cage thoracique. Le garde du corps continua à appuyer, encore et encore, et Chat Noir dû se mordre l'intérieur de la joue pour s'empêcher de crier. Il sentait presque ses os se tordre, il les entendait presque craquer.

Comme s'ils étaient sur le point de se briser telles de fragiles baguettes de verre.

Soudain, un doux tintement résonna à sa gauche, attirant vivement l'attention du héros au milieu de cet océan de tortueuse souffrance dans lequel il était en train de sombrer. Tournant vivement la tête, Chat Noir aperçut une jeune inconnue qui sortit d'un ascenseur avant de se cacher derrière un mur voisin, effrayée.

C'était sa chance.

- « Oh, Ladybug ! », s'exclama-t-il d'une voix forte.

Surpris, le Gorille relâcha légèrement son étreinte tout en tournant la tête sur le côté, et la pulsante douleur qui tordait les os du jeune homme s'atténua immédiatement. Profitant de cette ouverture inespérée, Chat Noir assena un violent coup dans le thorax de son garde du corps, avant de le faire voler à travers le couloir pour le faire atterrir bruyamment dans l'ascenseur. Déclenchant aussitôt son pouvoir, il abattit ensuite sa main sur le bouton d'appel de l'appareil, faisant se désagréger le système électrique et entrainant ainsi la fermeture automatique des portes.

Son adversaire était enfin hors d'état de nuire, prisonnier de cette prison de métal improvisée.

- « Chat Noir ! », s'éleva soudain une voix familière, tandis que le jeune homme reprenait péniblement son souffle.

Il tourna les yeux vers l'extrémité du couloir pour y voir apparaitre Ladybug, suivie de près par Nino.

- « Je suis désolée pour le retard », s'excusa-t-elle en le dévisageant avec une inquiétude qui ne fit que croître quand elle réalisa qu'il se tenait les côtes en grimaçant. « Et le studio était presque vide quand je suis arrivée, heureusement il restait encore Nino qui a pu me dire par où tu étais parti... »

- « Pas de soucis, je vais bien », répliqua aussitôt son partenaire, se redressant avec un sourire qui se voulait rassurant. « J'ai réussi à me débarrasser du Gorille, mais mon père est encore en danger. »

- « Oui », renchérit Nino, « J'ai vu Jackady, il a réussi à lever une véritable armée. »

- « Alors on file chez toi », lança Ladybug d'un ton décidé. « Mais tu ne vas pas tarder à te détransformer », rajouta-t-elle en désignant du doigt le miraculous de Chat Noir, qui clignota une première fois avec un léger bip pour indiquer que le compte à rebours avait commencé.

- « De toute façon, il vaut sûrement mieux que j'y aille sous l'apparence d'Adrien », répliqua le jeune homme d'un ton résolu. « J'aurais peut-être une chance de convaincre mon père de se mettre à l'abris. »

- « Alors on fait comme ça », approuva Ladybug d'un bref mouvement de tête.




Une poignée de minutes plus tard, Adrien franchissait les portes de sa maison d'enfance, accompagné de Ladybug et de Nino. Les trois adolescents s'étaient tant précipité que leurs poumons leurs semblaient en feu, mais ils avaient réussi à devancer la lente armée de la victime du Papillon. Nathalie s'avança à la rencontre d'Adrien mais le jeune homme l'ignora superbement, se précipitant vers son père qui les toisait depuis le haut de l'escalier.

- « Père, vous êtes en danger ! », s'écria-t-il. « Vous devez partir d'ici ! »

- « Il est déjà au courant », l'interrompit l'assistante du célèbre styliste.

Adrien se mordit l'intérieur de la joue, se retenant de hurler. S'il savait déjà qu'il courrait un grand risque, que faisait-il encore ici ? Se sentait-il si supérieur aux autres qu'il ne doutait pas un instant de pouvoir contrarier les machiavéliques plans d'un super-vilain ? Contrairement à son fils, Gabriel Agreste n'avait certainement aucune idée de l'ampleur de la menace qui pesait sur lui.

- « Vous ne vous rendez-pas compte, père », reprit le jeune homme avec désespoir. « Vous ne savez pas de quoi cet homme est capable ! »

- « Au contraire, je sais parfaitement à quoi m'attendre », rétorqua sèchement son interlocuteur. « Nathalie », poursuivit-il d'un ton sans réplique, « veuillez accompagner Adrien et son ami dans sa chambre. »

Le jeune homme s'efforça de protester, mais le glacial regard de son père le dissuada de poursuivre, et c'est avec une palpable résignation qu'il obtempéra. Alors que ses camarades s'éloignaient, escortés par l'assistante de Gabriel Agreste, Ladybug tenta d'intervenir à son tour.

- « Il a raison, vous savez ? » dit-elle remarquer d'une voix préoccupée. « Vous courrez un grave danger en restant ici. Un super-vilain se dirige vers votre maison au moment même où je vous parle, et il sera bientôt là. »

- « Je ne laisserai pas une espèce de fou me dicter mon comportement », répliqua le père d'Adrien avec une arrogance teinté de dédain. « Je ne partirais pas de chez moi. »

Ladybug lui jeta un regard septique, mais Gabriel Agreste ne sembla guère s'en formaliser, et il tourna les talons en faisant signe à la jeune héroïne de le suivre.

Pendant ce temps, Nino et Adrien se faisaient enfermer à double tour dans la chambre de l'unique héritier de Gabriel Agreste.

- « Woaaa, mec, je ne me ferai jamais à la taille de cette pièce », murmura Nino d'une voix stupéfaite, tournant sur lui-même pour dévorer de ses yeux ébahis les moindres recoins de l'immense salle.

- « Il y a de quoi t'occuper ici, ça ira ? » lui demanda hâtivement Adrien, tout en laissant Plagg sortir de la poche de sa chemise.

- « Je devrais trouver de quoi faire... », répondit distraitement Nino en regardant avec envie les bornes d'arcade méticuleusement alignées contre l'un des murs de la chambre.

- « Parfait », lança Adrien, avant de se transformer en Chat Noir et de se faufiler par l'une des fenêtres.

D'une série de souples bonds, le jeune homme se percha sur le toit de sa gigantesque demeure. Il jeta un rapide coup d'œil à l'horizon, et sentit sa gorge se serrer d'angoisse quand il aperçut la marée humaine qui s'amassait à présent au pied du mur encerclant le jardin familial. Jackady était venu en force, et le héros espérait de tout cœur que son père n'ait pas commis une grave erreur en choisissant de rester ainsi à portée de celui qui lui vouait une si farouche haine.

Sortant rapidement son bâton, Chat Noir se dépêcha de contacter sa partenaire via le système de communication intégré à leurs armes.

- « Ils sont là, ma Lady », lui annonça-t-il d'une voix tendue. « Et ils sont nombreux. »

- « Compris », répondit aussitôt sa coéquipière. « On est dans le bureau, tu peux nous rejoindre ? »

- « C'est comme si c'était fait », rétorqua le héros en raccrochant, avant de se précipiter vers la pièce en question.

Il bondit avec aisance avant de se faufiler souplement par la fenêtre que Ladybug avait pris soin de laisser ouverte pour lui.

- « Il faut fermer toutes les issues ! » s'écria-t-il en atterrissant avec agilité sur le sol de marbre. « Enclenchez le système de défense ! »

A la grande stupéfaction de Marinette, Gabriel Agreste approuva d'un bref mouvement de tête, avant de s'approcher d'un écran qui trônait à proximité de son bureau. Le styliste y effectua une série de manœuvres, suite auxquelles s'abattirent soudain de lourds rideaux de métal qui obstruèrent les fenêtres, les rendant rigoureusement imperméables à toute agression extérieure.

Gabriel Agreste se tourna ensuite lentement vers Chat Noir, dardant sur lui son regard perçant.

- « Pourrais-je savoir comment est-ce que vous êtes au courant de l'existence du système de sécurité de ma maison ? », demanda-t-il d'une voix clairement soupçonneuse, articulant soigneusement chaque mot.

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