Chapitre 7
J'entraîne Kikyo dans le bureau et jette un regard à Inuyasha voulant dire que je vais me débrouiller, que je sais me défendre.
J'ouvre la porte et fais passer Kikyo en premier.
"Tu peux t'asseoir là." Je lui indique en direction du siège face au bureau.
Je m'assois face à elle, sceptique et intriguée.
"Qu'est-ce qui t'amène ici ?" Je lui demande, les sourcils froncés.
Elle inspire un grand coup, les yeux fermés, elle semble choisir ses mots, son visage est impassible, je ne sais pas du tout à quoi m'attendre !
Lorsqu'elle ouvre de nouveau les yeux, c'est pour déclarer la chose suivante:
"C'est au sujet de Koga."
J'ouvre grand les yeux. Très grand.
Je ne m'attendais vraiment pas à ça !
"Et qu'y a-t-il ?
- Depuis que... Qu'Ayame a tenté de te tuer, il est en dépression. Il veut en finir. Je ne suis plus liée à lui par un contrat, mais je ne peux pas supporter de le voir ainsi !
- Et qu'est-ce quel est le rapport avec moi ?
- Tu es la seule qui peut lui remonter le moral !"
J'ouvre la bouche grand. Elle veut donc que j'aille le voir ? Lui, qui m'a traitée comme de la m*rde ? Il lui manque une partie du cerveau ou quoi ?
"Je sais que tu ne veux pas l'aider... Mais tu as un cœur, non ? S'il met fin à ses jours, tu ne te sentirais pas coupable ?
- ...
- S'il te plaît, je ne veux pas le retrouver pendu dans sa cuisine..."
Je ferme les yeux, pose les mains sur mes temps, fais des cercles réguliers et réfléchis.
Elle me propose d'aller voir mon ancien employeur, pour le réconforter ?
Bon, ma décision est prise...
J'ouvre les yeux et rencontre son regard curieux d'avoir ma réponse.
"C'est d'accord, je vais y aller... Dis-je une légère grimace sur le visage.
- Oh merci !"
Elle saute de son siège et vient me prendre dans ses bras. Surprise, je ne sais d'abord pas quoi faire mais je souris et ris un peu.
"Vous faites vraiment une belle paire, tous les deux... Souffle-t-elle.
- Merci."
Nous sortons du bureau et Inuyasha se précipite sur nous, il semble prêt à tuer Kikyo, quelle tête de mule, celui-là !
Il passe à côté de moi et je l'attrape par l'oreille droite pour l'empêcher d'étriper son ancienne manager.
"Inuyasha, arrête de penser que tout le monde me veut du mal." Lui dis-je en le tournant dans l'autre sens.
Je le pousse dans le dos pour le faire avancer, pour ne pas devoir nettoyer le carnage qu'il aura laissé derrière lui.
"Qu'est-ce qu'elle t'a demandé ?
- Rien de bien méchant. Je dois aller voir Koga un de ces jours, il ne va pas bien...
- Et qu'est-ce que ça peut te faire ?
- Inuyasha, on va peut-être éviter d'avoir un mort sur la conscience, non ? Surtout que si je peux lui remonter le moral un peu, c'est déjà pas mal.
- Mais ça va aller ?
- Inuyasha, je me suis battue contre toi et j'ai gagné, je pense qu'a partir de ce moment, je peux me défendre un minimum ! Il rit.
- T'as raison..."
Nous disons au revoir à Kikyo après qu'elle m'ait donné l'adresse.
Étonnement, elle ne regarde pas Inuyasha comme si elle aimerait encore avoir une relation avec lui, elle ne lui adresse qu'un bref au revoir froid. Par contre, elle a un magnifique sourire en me remerciant une nouvelle fois.
Ne jamais juger les gens sur leur actes... Elle est vraiment adorable !
-Deux soirs plus tard-
Je monte les escaliers de l'immeuble où habite Koga. J'ouvre la porte et une odeur de renfermé me fouette le visage.
"Qui est là ?" Demande une voix éraillée.
Je pénètre l'appartement, laissant ma veste dans l'entrée.
"Moi.
- Kagome ?!"
Les yeux bleus d'habitude pétillants de mon ancien employeur sont délavés. Ce sourire satisfait a disparu de ses lèvres et ses cheveux sont crasseux, longs et gras.
"Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Kikyo m'envoie.
- Kikyo ?
- Ouais. Elle m'a raconté que t'aillais pas bien, j'ai accepté de venir te passer le bonjour.
- Inuyasha est là ?
- Non, je doutais que sa vue te fasse du bien..."
Il rit, enfin, son visage est plutôt étiré en une grimace horriblement laide, comme s'il n'avait pas sourit depuis des semaines.
"T'as raison..."
Le reste de la soirée, j'arrive à lui arracher des sourires qui semblent plus être des grimaces mais peu importe, il sourit ou essaie, c'est déjà ça...
Je n'ai pas l'impression que c'est quelqu'un sur la lame du rasoir, plutôt quelqu'un de plutôt triste et solitaire...
Mais quand vient le moment pour moi de rentrer chez moi, son monde semble s'écrouler, il panique et crie:
"Non !! Tu ne partiras pas !"
Il m'attrape par le pied, s'y accrochant fermement. Horrifiée, je tente de contrôler le timbre de ma voix en parlant:
"Koga ! Je dois partir !
- Non ! Tu vas rester avec moi !!!
- Koga !"
Il s'accroche à ma botte, je bascule et tombe à terre.
Ça va virer à la catastrophe !
"Koga, je revendrais un autre jour !
- NON !"
Il bloque mon pied sous son corps et se met à me ramper dessus. Je lui donne un coup de pied avec celui qui est encore libre. Mais il ne veut pas me lâcher.
Soudain, je me fais transporter quatorze ans dans le passé, ce souvenir me paralyse, j'ai peur. Je ne veux pas que ça se reproduise.
Mon corps est transi de froid, je n'arrive plus à penser correctement, je frissonne d'horreur.
Il plaque ses lèvres sur les miennes et ce geste ravive mes sens. Je le repousse violemment, je me lève précipitamment, laisse la clé par terre, attrape en vitesse mon manteau et cours hors de cet immeuble où je ne veux pas retourner.
Je m'arrête de courir seulement après cinq minutes, à quelques mètres de la station de métro la plus proche.
Je descends les marches pour aller dans le sous-sol et n'arrive plus à retenir mes larmes. Elles dévalent silencieusement mes joues, je n'ai pas la force de les retenir, ce souvenir que j'ai tenté d'enfouir au plus profond de ma mémoire refait surface.
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