Texte n°566
Prologue
Le soleil de midi, noble et farouche créature céleste, se délestait de sa vénusté et laissait impunément choir ses faisceaux dorés pour recouvrir l'altière cité de Merisse, chef-d'œuvre d'architecture. Une forêt de pignons d'ardoises et de demeures en colombages s'empilait au diapason autour des remparts bordés par les eaux du Lac Miroir. Près du port où les gréements des navires étaient bercés par le tintamarre de la jetée, apparaissaient de longues promenades émeraude. Plus haut, dans les venelles, s'intriquaient des Hommes de toutes origines ; gaupes et nobles jouvencelles, aristocrates et roturiers, malandrins et riches négociants valsaient dans les rues à la joyeuse mélodie de la vie. Et dominant dans toute sa splendeur la cité et le Lac Miroir qui l'encerclaient, le Palais de Cristal, siège de l'impériale maison Lac, flambait sur l'eau.
Le jeune prince Heryl, calfeutré dans ses appartements, lorgnait avec convoitise cette ville assourdie par un intense brouhaha, mélange hétéroclite de rire, musique et jacassement de mouette, et regrettait de ne pas pouvoir se divertir avec Erène. L'arrivée du Cycle des Eaux, malgré la mort récente de son père Eadred Lac, avait empli la ville pavoisée de liesse.
Une bise fraiche chanta une douce aria lorsqu'elle s'introduisit entre les murs ternes de la chambre du prince, et souleva les papiers épars qui jalonnaient le bureau. Son grand-oncle, le chevalier Ar Ilède Lac, se leva et s'empressa de fermer la fenêtre. Puis il poursuivit d'un ton monocorde ses leçons sur le cas de mainmorte qu'il lui dispensait depuis la matinée. C'était un bretteur aguerri et rompu au combat malgré son âge, et on racontait que nul dans le Warldiel n'égalait ses talents d'épéiste.
Jouant distraitement avec le ricasso de sa dague en argent qu'il avait hérité de son père, le jeune seigneur essayait de discerner les mélodies qui s'échappaient du centre-ville Il se demandait si Erène y était. Sans doute. Elle devait l'attendre sur les rives du Lac Miroir, ses longs cheveux auburn flageolés par ce vent froid et capiteux, né de l'union entrent...
– Heryl !
La voix grave de son oncle se répercuta sur les voussures de la pièce. Le jeune prince leva la tête. De l'autre côté de la table, son oncle le fixait, lèvres étirées, un regard courroucé voilant ses yeux gris.
– Tu ne m'écoutais pas, réprimanda-t-il.
Le jeune seigneur ne pouvait nier que les solennités qui animaient Merisse à l'approche de son royal anniversaire étaient plus attirantes que les longs et fastidieux cours que lui dispensait le chevalier. Plutôt que de nier au risque de voir ses joues rosir, il implora :
– Excusez-moi, mon oncle, mais je vous en conjure...
– Il ne sert à rien de soliloquer. La reine douairière Janura souhaite que je t'enseigne au plus tôt la façon dont il faut s'occuper des serfs qui travaillent pour toi. Donc je te saurais gré de te concentrer un peu, étant donné qu'aucun des Vulgark du château n'arrive à te faire apprécier la politique. Ton père, lui, en était un fervent passionné.
Son père. Que pouvait-il répondre face à cet argument. Voyant qu'il était incapable remporter cette bataille, il soupira dans un signe de reddition afin de mieux flâner dans ses chimères. Son oncle s'apaisa et sa voix se fit conciliante :
– Tu vas être roi, Heryl.
– Je sais, grommela-t-il. Mais pas avant de longues années.
– Détrompes-toi. Cela ne saurait tarder. La santé de mon frère Kedel, est... alarmante.
Cela, il le savait aussi. Il y avait trois ans que son grand-père, Kedel Lac, suzerain de Merisse, de l'Empire du Lac et du Warldiel, avait contracté la Chevrotante, maladie qui le rendait infirme et incapable de parler ou de bouger. Depuis, Ar Ilède Lac avait été rappelé dans la capitale auprès de son frère pour assurer la régence du royaume.
– Même s'il venait à s'éteindre demain. Une régence de trois ans sera tout de même assurée, réfuta-t-il, légèrement pédant.
– Cesse de développer de noirs desseins. Le moins que l'on puisse espérer, et surtout dans ton cas, c'est que mon frère vive assez longtemps pour que tu puisses comprendre les rouages de la diplomate. Sitôt qu'il mourra, tous les vils membres du Conseil Publique se tourneront vers toi et viendront susurrer à tes oreilles de sombres instructions. Ce sont des chacals. Des hommes affidés et mesquins sans nuls remords. Et il est très probable que l'on ne puisse même pas, ta mère ou moi, assurer la régence.
Le vieil homme toussota et une mèche grise barrant sur son visage ridé s'agita.
– Il te faut être prêt, et le plus tôt sera le mieux. Nous avons déjà assez à faire avec les habitants des Iles Émeraudes et leur maudite Foi-Corrompu pour ne pas se soucier de ta succession. Je suis navré que tout cela t'ait chue dessus, mais...
– Ne vous en faites pas, mon oncle, je comprends.
A vrai dire, il avait compris cela dès qu'on lui avait annoncé le tragique décès de son père. Sa mort quelque cinquante jours plus tôt lors d'une partie de chasse l'avait, certes, plongé dans un océan de déréliction et de tristesse. Mais aujourd'hui, il concevait avec une certaine maturité le rôle qu'il devrait endosser. Il était las d'être tout le temps accablé par les mêmes phrases lui expliquant sa responsabilité envers l'Empire du Lac. Il n'empêche que je préférais être avec Erène ou Hermer qu'enfermé dans ce maudit donjon.
Le chevalier sembla néanmoins satisfait et s'apprêta à reprendre son monologue, mais Heryl l'interrompit et préféra tenter le tout pour le tout :
– J'ose imaginer néanmoins que mon apprentissage sur comment s'occuper d'un cas de mainmorte restera ici demain.
– J'imagine aussi, soupira son oncle.
– Je travaille depuis que l'aube a point. M'est avis que je pourrais prendre un léger repos ? Ce n'est pas juste que toutes ces festivités soient organisées en mon nom sans que je puisse pour autant en profiter.
– Penses-tu que la justice est un droit qui est accordé à tous les hommes du monde ? Est-il juste, selon toi, que mon frère soit atteint de la Chevrotante ? Était-il juste, selon toi, que ton père ait été abattu par un Cardaine ?
La voix de son oncle était devenue tranchante. Il ne sut s'il pouvait appeler cela de la colère, mais son espoir de pouvoir s'échapper du Palais de Cristal lui sembla tout de suite bien mince.
– Non, se contenta-t-il de marmonner. Néanmoins, je pense que je pourrais au moins assister aux réjouissances.
– C'est à cause de cette fille, n'est-ce pas ? demanda Ar Ilède après s'être adouci, même s'il connaissait déjà la réponse.
Son aventure avec Erène qu'il entretenait depuis plus d'un cycle n'était un secret pour personne. Les commérages avaient fait bon train, et presque toute la noblesse du Palais de Cristal connaissait cette relation. Malgré cela, son visage s'empourpra.
– Elle s'appelle Erène de l'Arbrejais.
– Le nom qu'elle porte m'importe peu, tant que tu n'oublies pas qui tu es, et qui elle est.
– Mais c'est une noble, s'emporta Heryl.
– Oui, c'en est une. Il n'empêche qu'il existe noble et noble. Penses-tu que la fille d'un châtelain ou nobliaux du fin fond de Baraldi soit le meilleur parti à prendre pour un mariage royal.
– Non, bien sûr.
– Ceci étant dit, annonça-t-il avec un certain enthousiasme, j'en ai longuement discuté avec ta mère, et nous jugeons qu'une union avec la fille du gouverneur des Iles d'Émeraudes lord Johen Emralin serait bien venue pour corroborer la paix et endiguer ces factions séditieuses qui menacent nos côtes avec leur razzia. J'ai envoyé un ami à moi, Tisten Godroy, dans l'Archipels afin sceller une alliance avec lord Emralin. Tu as treize ans et le moment est venu. Ton père lui, s'est marié à ta mère à l'âge de onze ans lorsqu'elle est venue de l'Empire du Vent.
Heryl avait prévu cette évocation.
– A vrai dire, non. Il s'est marié à quatorze ans, rectifia-t-il.
– Cela n'a que très peu d'importance. C'est une nubile et on dit qu'elle est très belle.
Heryl ne fut pas convaincu. Moins belle qu'Erène, et moins aimable sans doute.
– Tu l'aimes ? l'interrogea son oncle en faisant allusion à Erène.
– Oui, murmura le prince en observant à travers la fenêtre le ciel pommelle de nuage. Est-ce un problème ?
– Je ne pense pas. Tu pourras en faire ta maitresse si tu le souhaites.
Il y avait pensé, bien sûr. Il savait que sa relation avec Erène ne pouvait être consommée par son entourage, et encore moins par sa mère. Pourtant, le jeune garçon ne pouvait se résigner à couvrir son amante de cet opprobre. Père, lui, n'avait pas de maitresse et a toujours été loyal à Mère. Il n'en était pas sur mais il se rassasiait de cette pensée comme de l'eau.
– Nous en reparlerons plus tard, lâcha Ar Ilède devant son mutisme prolongé. Nous devrions terminer ce cours au plus vite. Tu dois te préparer pour le banquet de ce soir. Aren Vauxdebois et un de ses séides nous fera honneur de sa présence. J'espère que tu sauras t'imposer devant cet homme. De tous les membres du Conseil Publique, c'est lui le plus dangereux.
Le jeune prince acquiesça.
– En parlant du banquet, bredouilla Heryl. Avez-vous réfléchi à ma proposition de me rendre à la Forêt d'Onyx après le festin pour commémorer la mémoire de mon père.
– Ah, oui. J'étais réticent au début, mais je pense que cette initiative est louable. Il est néanmoins périlleux de t'aventurer seul dans les bois. Les festivités qui secouent la ville apportent nombre de coupe-jarrets.
– Je serais prudent, je vous l'assure.
– Part au moins avec Hermer.
Hermer Thyen était son meilleur ami et son homme-lige. Fils du baron Ogren Thyen, lui-même camarade d'arme de son père durant la Première Rébellion Émeraude quelque années plus tôt, ils avaient tous deux grandis dans la cour du Palais de Cristal. Lorsqu'Hermer avait été fait chevalier deux ans plus tôt, il avait supplié Heryl d'en faire son homme-lige, et le jeune prince y avait consenti. Les vœux d'allégeances s'étaient prononcés à l'ombre des statues des Neuf-Seigneurs. Depuis, ils ne se quittaient plus.
– Je ne souhaite pas lui imposer cela, répondit le garçon. Ne vous en faites pas. Tout se passera bien.
– Comme tu le désires.
– Pourriez-vous juste inciter Mère à accepter, elle n'est...
Ce fut ce moment-là que choisit sa mère pour entrer dans la chambre. La reine douairière Janura, fille de Tyan Barn suzerain de l'Empire du Lac, vêtue de sa tunique de brocart bleu, marcha vers eux d'une démarche feutrée et assurée. Ses cheveux noirs cascadaient derrière son dos. Son visage fin était d'une grâce roide et régalienne, affublé de traits nobles et de yeux céruléens. Sa mère lui paraissait, par tout temps, nimbée d'une aura majestueuse que même la mort de son mari n'avait su arracher.
Ar Ilède se leva, exécuta une courbette irréprochable, puis lui baisa sa main.
– Votre Altesse Janura.
– Ar Ilède. Comment avance les leçons de Heryl ?
Le vieil homme hésita et observa le prince.
– Plutôt bien, mentit-il avec un léger sourire à l'intention du jeune garçon. Nous venions de terminer la question de mainmorte. Sans doute mérite-t-il un léger repos avant le banquet de ce soir.
Comprenant qu'il pouvait enfin être débarrassé de ces cours, Heryl contempla la reine avec un regard accablé par la fatigue.
– Mère, je vous implore. Laissez-moi profiter du festival. Je l'attends depuis l'an dernier.
– Il l'a mérité, abonda son oncle avec un clin d'œil. D'ailleurs, je pense que son projet de célébrer son anniversaire avec son père et honorable.
– Ah, ce fameux projet, constata-t-elle la voix se tintant d'une nuance de mépris.
Heryl se tut et pria.
– Je pensais pourtant avoir été clair, poursuivit la reine Janura son regard glacé posé sur le jeune prince. J'ai l'impression d'être victime d'une cabale.
La reine darda un regard noir vers son oncle. Puis elle se dérida quelque peu et laissa apparaitre un léger sourire
– Bon, j'imagine qu'il n'y a pas de mal. Part te divertir, mais reviens avant le coucher du soleil. Il te faudra être prêt pour le banquet. Et je veux dès demain que tu reprennes sérieusement tes cours.
– Oui mère.
Sans perdre une seconde, redoutant que sa mère ne se rétracte, Heryl se leva et courut vers la porte. Il descendit les escaliers en colimaçon menant vers la Salle du Trône et parcourut le grand hall du château, pris par la fièvre de la liberté. Puis il fila vers le port où patientait sans doute Erène, et peut-être Hermer.
*
* *
Le Palais de Cristal était ivre d'allégresse à l'occasion du festin pour l'anniversaire d'Heryl. Tous les nobles de l'Empire du Lac avaient été convié à la capitale, et ducs, barons, et châtelains ripaillaient dans une froide réjouissance où s'intriquaient mélodieusement austère amabilité et chaleureuse animosité.
La fête était à son apogée dans la salle des banquets lorsque les flambeaux étincelants remplacèrent la lumière du soleil qui s'était faite rare. L'éclat des candélabres couraient le long des murs voutés et s'amusait à chatouiller les pennons d'argent frappé du tigre d'or de la maison Lac sis à l'ombre des nefs de la pièce. Les gnôles suintaient entre les bouches et les timbales des farauds venus festoyer. Une troupe de cabotin égayait qui voulait les voir et les musiciens laissaient voltiger leur music entre débat et pantalonnade.
Les convives accoutrés des plus beaux pourpoints du Warldiel affluaient, poussés par convoitise et ambition, vers la table royale où trônait dans une burlesque posture Sa Majesté Kedel Lac. Ils s'inclinaient bien bas devant les yeux clos de l'infirme roi et s'abimaient dans de longs salamalecs. Puis ils saluaient sobrement la femme du roi, Son Altesse Harliane Lac, Ar Ilède et Janura qui ne se départait pas de cette grimace hautaine, impudente et gracieuse. Ensuite, les nobles dardaient de bref coup d'œil à l'énigmatique et dangereux Aren Vauxdebois, Éminent Édile de l'Inquisition de Sa Majesté, accompagné par le terrifiant et impotent Ar Magel Ergan, l'estropié membre de l'Inquisition. Les deux hommes avaient été convié pour discuter des affaires concernant la Foi Corrompu avec Ar Ilède Lac. Mais les plus belles louanges étaient réservées au prince héritier Heryl. Celui-ci les écoutait d'une oreille et posait son regard ailleurs, à l'autre bout de la pièce. Il contemplait Erène, étincelante dans ses atours simples et vermeils, le visage attendri et énamouré. Ses cheveux roux embrasaient la pièce de sa beauté. Son visage fin et majestueux est celui d'une reine et non d'un simple nobliau, se persuada le jeune prince en répondant au sourire qu'elle lui avait envoyé.
Les deux jeunes amants avaient passé l'après-midi ensemble, à l'ombre d'un conifère, unis par l'étreinte charnelle, immortelle et voluptueuse de l'amour, jusqu'à ce que le Lac Miroir se farde de rouge. Alors, Heryl l'avait laissé pour retourner au château. Étrangement, Hermer ne s'était point montré, et le jeune prince avait ressenti une coupable reconnaissance envers son ami. Les gardes du castel lui avaient dit que son homme-lige avait passé toute la journée à enchainer riposte, taille et estoc contre une cible loqueteuse. Depuis le début du banquet, il jetait de temps à autre un coup d'œil vers l'entrée de la pièce, curieux de savoir si son ami allait venir.
Son ami n'était toujours pas apparu lorsque des convives se levèrent pour danser. Les grandes tables furent écartées et les nobles valsèrent. L'exultation qui régnait redoubla d'intensité. Erène les suivit. Heryl voulut se lever pour la rejoindre, mais récusa cette envie. Bien que tout Merisse ait eu vent de sa relation, il aurait été mal venu de l'afficher ainsi. Il se contenta donc de lorgner sa compagne avec un sourire rêveur. Kedel Lac quitta la pièce, accompagné par la grand-mère d'Heryl, Harliane. Sa mère, pensive, commença à jouer avec sa chevalière en or. Au bout de la table, Aren Vauxdebois, Ar Magel Ergan, le Vulgark Parel et Ar Ilède Lac murmuraient, comme des conspirateurs.
– Quelle sale catin, marmonna Janura à son oreille en désignant Erène.
Le cœur d'Heryl manqua un battement. La stupéfaction tenailla sa langue et il ne sut quoi dire. Si son oncle voyait son amitié avec Erène d'un mauvais œil, sa mère, elle lui vouait une profonde aversion, mais jamais elle ne s'était permise de la qualifier ainsi. Du moins, jamais devant lui. Ar Ilède qui avait manifestement entendu la conversation lui vint en aide :
– Quand comptes-tu partir, Heryl ?
Décontenancé par l'intervention de sa mère, le jeune prince eut du mal à se souvenir à quoi son oncle faisait allusion. Ah oui, la Forêt d'onyx, se rappela-t-il après un instant.
– Maintenant, répondit-il à mi-voix troublé et pressé d'abandonner cette pièce soudain devenue glaciale.
Heryl se leva et toisa sa mère. Icelle l'ignora dans sa redoutable infatuation. Le garçon contourna la table et se mit à marcher, son esprit égaré dans ses noirs tourments. Il quitta la pièce sans un regard pour Erène. Elle lui pardonnerait.
Sans qu'il s'en aperçoive, ses pas le menèrent vers la cour du palais, illuminée par la pâle clarté de la lune Fégeri. Des écuyers s'occupaient encore des hongres des seigneurs logeant dans le donjon. Il siffla et un page lui apporta le pur-sang bai de son père. Il l'enfourcha en silence et traversa les rues de Merisse les yeux dans le vague. Ce n'était pas la première fois que sa mère faisait preuve d'un flagrant manque d'égards. Il avait lui-même conclu qu'elle n'était pas un parangon dans ce que l'on nommait déférence. Mais ses mots l'avaient tout de même meurtri.
Lorsqu'il dépassa les murailles de Merisse et qu'il déboucha sur le long pont joignant l'ile à la terre ferme, Heryl sentit une larme picoter sur sa joue. Une telle injustice était intolérable, et il se promit de se venger de cette iniquité lorsqu'il serait roi.
Après s'être apaisé, il élança sa monture et sillonna le pont au galop. L'eau du Lac Miroir, agité par quelque bourrasque, bruissait. La cacophonie ambiante de la capitale s'était dissipée. Le silence vespéral l'enveloppait. Le vent frais du Cycle des Eaux cinglait son visage et le rasséréna quelque peu. Lorsqu'il arriva à l'autre bout du lac, il guida son pur-sang vers la Forêt d'Onyx.
L'orée du bois était inquiétante, mais il s'y engouffra tout de même. La lumière filtrait avec difficulté à travers la cime noire des arbres, et son cheval manqua à plusieurs reprises de s'écrouler dans des fondrières. Les futaies qui l'entouraient avaient un air menaçant et morbide. Il palpa ses lanières et débusqua le poignard qui avait appartenu à son père. Sa présence le réconforta un peu, et il continua à trotter vers le lieu où avait été tué son père.
Il repensait à sa mère et à Erène lorsqu'un craquement de branche retentit. Il se crispa. Un homme grand et élancé lui fit face. Une balafre marquait la moitié de son visage. Le sourire de guingois qu'il étalait n'avait rien de rassurant. Un éclat blanc scintilla dans sa paume. Ça doit être une farce. Mère aura sans doute engagé des comédiens pour m'apprendre à ne pas me balader seule.
– Il est tard pour baguenauder dans une forêt, n'est-ce pas, Mon Altesse, articula l'homme d'une voix rocailleuse et tranchante.
Son échine picota. La panique noua ses entrailles. Cela n'avait rien d'une plaisanterie. Il agita les mors de son pur-sang afin de dépasser l'homme.
Il ne put même pas faire un pas.
Derrière lui, une pression se fit à ses jambes et il chuta au sol. Il chercha son poignard mais les mains puissantes d'un autre homme l'empêchèrent de bouger. Il se débattit et poussa des cris stridents. En vain.
– Je peux vous faire riche, gémit-il.
L'assassin qui lui avait parlé s'approcha. L'acier emprisonné par le manche de la dague luisit.
– Excusez-nous, mais nous le sommes déjà assez.
Heryl se débattit plus fort. Il suffoqua, étouffé par la peur. Il sentit sa vessie se vider. Des larmes salées coulèrent sur son visage. Alors qu'il comprenait qu'il était condamné, la dague du coupe-jarret flamboya, et trancha la gorge d'Heryl. Le sang éclaboussa l'arme et se répandit au sol.
Le calme retomba.
Les ombres s'épaissirent.
La sérénité régna à nouveau sur la forêt.
NB : ce texte a été réduit pour correspondre aux conditions de soumission.
Commentaires :
OliviaGometz
Et si tu souhaites toucher un public plus large, il va falloir faire des coupes et des simplifications non seulement dans le vocabulaire, mais également, un peu, dans le nombre de notions que tu abordes (ici, il y a encore un peu trop d'éléments, mais je sais combien c'est difficile à gérer !). Le récit manque un peu de dynamisme au premier abord, pas parce qu'il n'y a pas d'enjeux, mais juste parce que le texte enrobe le tout de manière trop étouffante. Sur le fond, je trouve ça incroyablement bien vu d'avoir décidé de faire mourir le personnage principal. Ça envoit un signal très fort au lecteur : ici, rien de ce que vous lisez n'est une certotude certitude. Ici, vous ne verrez pas arriver les plot twists. Ici, les personnages peuvent tous mourir. Personnellement, j'adhère complément ! Reste à savoir si ladite maîtresse du prince héritier n'est pas enceinte du futur roi, maintenant qu'il ne reste plus que le frère aîné au bord de la démence sur le trône... :p
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OliviaGometz
J'étais motivée pour écrire une longue critique, et je suis tombée sur les excellentes remarques de @Samayti, qui a soulevé beaucoup de points à retravailler. La base est très, très bonne, c'est important de le rappeler. La richesse du vocabulaire est très appréciable, même si, effectivement, certaines tournures mériteraient d'être simplifiées pour redonner du dynamisme au texte. Toujours est-il que c'est une prouesse que je salue. Toute la complexité pour toi, maintenant, est de savoir quel genre d'auteur tu souhaites être et quel genre de public tu souhaites toucher. Garder la complexité du vocabulaire et des tournures donnera une qualité et une originalité certaines à ton récit, mais ça t'obliger à être encore plus intransigeant sur les quelques fautes et lourdeurs qui parsèment encore ton texte (rien d'anormal, mais c'est une contrainte d'autant plus lourde dans ton cas). Par ailleurs, tu te coupes d'une très grande partie du lectorat, pour qui cette richesse linguistique risque vite de devenir une barrière entre le texte et l'histoire.
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OliviaGometz
Ah ah ah, c'est si violent dit comme ça xD
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samaythi
Enfin, j'ai repéré un défaut de temps. L'imparfait sert à l'exposition (ou action longue), le passé simple à l'action (courte). On dira donc : "L'acier de la dague luisait" et non "luisit". Il y aurait d'autres choses a dire, mais je vais laissé la parole à mes collègues. En conclusion, c'est un texte pas mal où le vocabulaire est bien au dessus de ce que fait normalement wattpad et ca, c'est plutôt bien. Mais cela met d'autant plus en exergue les faiblesses et c'est donc maintenant qu'il te faut travailler le plus si tu veux parvenir à un bon résultat. Je remarque d'ailleurs que la qualité de la scène d'action est bien moindre que celle de la scène d'ouverture. Attention ! Encore une fois si tu ne peux pas tenir le rythme qualitatif de ton début de texte, mieux vaut redescendre que de faire de trop gros contrastes ! En tout cas, continue. J'aime bien en plus cette idée de faire mourir aussi vite celui qui devait être le héros de l'histoire. Bonne chance pour la suite. Doc Sam
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samaythi
J'ai aussi un soucis avec l'articulation de ton texte. Autant, on est bombardé de terme et de vocabulaire, autant tu es capable de me faire quelques jolies images (les feuilles qui volent sur le bureau), autant je n'ai aucune description. Si tu veux nous servir un récit de fantasy à "l'ancienne" avec un vocabulaire riche et un parlé de châtelain, le minimum serait de nous servir un peu de descriptions avec de belles images. D'autant qu'avec tes capacités linguistiques, tu devrais être capable de le faire sans d'énormes pavés. Dans cette ordre d'idée, je ne comprends pas bien la manière de démarrer ton récit. Oui c'est une description, mais....c'est pas folichon. Je suis sur que tu peux nous mettre un ou deux petits détails. A la fin du premier paragraphe, je sais juste que s'est une ville au bord du lac, qu'il y habite des gens et qu'il y a un palais au milieu. Je te résume ca en trois mots : capitale du royaume. Autant l'ambiance "humaine" a un intérêt quand on s'y baladera avec l'un de tes héros, autant là, si tu veux décrire quelque chose c'est le palais. Ca te permettra en passant d'y faire quelques parallèles avec l'histoire de la royauté. Ce sera plus pertinent que de me dire qu'il y a des bateaux, des gens et des maisons. Fait attention, le fait de faire compliquer risque parfois de t'embrouiller toi même, au point que tu écriras des évidences, sache te relire d'un oeil critique.
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samaythi
J'ai ensuite un petit soucis de terminologie. Reine douairiere, c'est classe dans un texte. Ca fait vrai. Par contre.... Quel douaire ? De part la mort du roi, elle est reine mère. Ok. Mais elle a deux fils en âge de gouverner. Donc de quoi a t'elle héritée ? Pour rappel le douaire est l'octroi par héritage sur la part dévolue au premier né, souvent quand il n'y en a pas... Ici, de quoi et pourquoi a t'elle hérité ? Si il y a une raison, on peut l'expliquer plus tard. Mais alors, l'utiliser a ce moment, c'est juste de la poudre aux yeux. En effet, si le douaire est une chose classique dans ton univers, il n'y a aucune raison de le dire (sinon s'est un pléonasme), si ce douaire n'est pas normal (et c'est rarement le cas), alors il doit y avoir une raison. Les exemples dans l'histoire sont assez nombreux pour comprendre que le douaire n'a rien d'automatique, mais a une raison bien précisé avec l'impératrice Cixi (sa soif de pouvoir et le fait que ca la démarque des autres concubines) ou Joséphine (Napoleon veut qu'elle conserve un certain rang malgré leur divorce) ou encore le douaire de Anne de Bretagne (qu'on lui consent parce qu'elle est obligé de se marier avec le successeur de Charles VIII).
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samaythi
Pour terminer, je vais revenir sur quelques points qui me semblent dommageables. Le premier est une surabondance de nom "fantasy" associé à un cruel manque de contexte. Entre le royaume des lacs, l'oncle, la mère, le fils, le frère, l'amante et deux, trois événements historiques, et des noms communs, c'est trop. Essaie de rencentrer ton propos pour éviter l'indigestion. Autant, on finit par s'y retrouver, autant s'est quand même trop. Il faut savoir que le chapitre I ne doit pas trop en faire. Sinon tu perds tes lecteurs. Recentre ton propos sur l'important, la complexité viendra après (je te renvoie a mon cours sur la question, amphi 11).
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samaythi
D'ailleurs les dialogues, parlons en. Autant le corps du texte peut accepter certains partis pris autant tes dialogues sonnent vraiment faux. Encore une fois, lis les a haute voix et tu vas te rendre compte que personne n'a assez de poumon pour certaines de tes phrases [cf : "Donc je te saurai gré de....apprécier la politique"]
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SBellanger
Bonjour, Merci pour ton texte, on voit que tu as beaucoup travaillé tes formulations et ton vocabulaire mais, hélas, presque trop, j'en ai peur. Comme cela a déjà été noté dans les autres commentaires, je pense que tu dois te concentrer davantage sur l'histoire et moins sur les mots. Je m'explique: je ne suis pas familière de la Fantasy mais j'ai eu du mal à entrer dans ton texte et à le lire en entier. Ce n'est pas parce qu'il ne se passe rien. Mais tu cherches des tournures de phrases trop ampoulées, du vocabulaire trop complexe (gaupe, voussure, ricasso)... J'ai interrompu ma lecture pour prendre mon dictionnaire et je suis sortie du récit. C'est super de varier le vocabulaire mais... pas trop. Si tu lis "Fortune de France" de Robert Merle, tu verras que, comme toi, il utilise des mots "d'époque" des expressions mais uniquement dans la bouche des personnages... Le récit est raconté dans un langage ordinaire. Je pense que tu veux faire entrer ton lecteur dans un monde médiéval mais là... c'est trop. - Tu trouvers ci-dessous mes remarques sur l'utilisation du vocabulaire avec quelques exemples non exhaustifs - Ensuite des remarques sur tes descriptions - des remarques de style - des remarques orthographiques - des remarques sur la cohérence temporelle. Bon courage pour toute ces corrections. Bravo encore pour ta maîtrise. Suite en 2
--> SBellanger
3/ Des phrases maladroites. J'en ai relevé ci-dessous avec une proposition flambait sur l'eau: se reflettait dans l'eau plutot que de nier au risque de voir ses joues rosir: pour ne pas risquer de mécontenter son oncle, il préféra avouer sa distraction: afin de mieux flâner dans ses chimères: afin de pouvoir continuer à rêver légèrement pédant: pour démontrer son savoir Cesse de développer de noirs desseins: ce n'est pas un peu fort, comme formulation, pour un gosse qui fait son malin? que tout cela t'ait chue dessus: que tout cela doive t'échoir lui sembla tout de suite bien mince: s'amoindrit c'est une nubile: elle est nubile le ciel pommelle de nuage : le ciel pommelé de nuages ne pourrait être consommée : ne pourrait être acceptée s'écrouler: trébucha palpa ses lanières: rafermit sa prise sur ses rennes qu'il étalait: qu'il arborait 4/ Quelques erreurs d'orthographe jacassement de mouette : jacassements de mouettes né de l'union entrent: né de l'union entre... incapable remporter: incapable de remporter Conseil publique: conseil public barrant sur son: barrant son foi-corrompu: foi-corrompue il n'en était pas sur: il n'en était pas sûr ils avaient grandis : ils avaient grandi part te divertir : pars te divertir troupe de cabotin: troupe de cabotins leur music : leur musique me balader seule: me balader seul 5/Questions par rapport à la cohérence temporelle Reviens pour le coucher du soleil: attention tu as dit au début du texte que le soleil se couchait. Les deux jeunes amants avaient passé: attention, il a dit à son oncle qu'il avait travaillé depuis l'aube, ce n'est pas cohérent Quand il traverse la ville, on est surpris que la fête s'estompe déjà alors qu'au château, le banquet n'est pas terminé
--> SBellanger
1/Parfois, tu utilises deux mots de vocabulaire qui ne vont pas ensemble et rende ton texte incohérent: froid et capiteux: pour moi, ces deux mots ne vont pas ensemble car les odeurs ont tendance à disparaitre avec le froid. Capiteux: odorant, enivrant... Je n'arrive pas à me représenter du froid capiteux. rocailleuse et tranchante: pas possible. Une voix rocailleuse ne peut pas être tranchante à mon avis. hautaine, impudente et gracieuse: idem, je n'arrive pas à me représenter cela. hautaine, impudente et pourtant digne (belle) mais gracieuse... non. terrifiant et impotent: s'il est impotent, il serait plutôt désagréable, laid... pourquoi terrifiant? OU alors il y a quelque chose que tu n'as pas expliqué sur la manière dont il règne? Il y a aussi des expressions qui n'existent pas (sauf erreur de ma part) : les commérages avaient fait bon train: les commérages étaient allés bon train s'empilait au diapason : je ne connais pas cette expression et je ne l'ai pas trouvée sur internet. Tu es sûr qu'elle existe? 2/Parfois, tu fais des descriptions qui embarrassent le lecteur davantage qu'il ne lui permette d'entrer dans l'ambiance: apparaissaient de longues promenades émeraudes? de quoi s'agit-il? Flageolés: cela signifie vaciller, tituber, je ne vois pas trop le rapport avec des cheveux. Pourquoi pas décoiffés, ébouriffés, ondulés ? Lorsque tu décris le banquet, le lecteur ne s'y retrouve pas. J'aurais préféré la même scène en langage ordinaire pour mieux entrer dans l'histoire et ensuite, des personnages qui parlent avec des tournures médiévales. suite en 3
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Juliettelem
Bonjour, Relevé effectué en cours de lecture : - demeure à colombages et non "en" - s'intriquer : synonyme enchevêtrer ou entremêler, se dit de fils ou de motifs, pour ce qui est d'une foule, je ne l'aurais pas choisi. Je lui aurais préféré le verbe s'acoquiner ou s'accoquiner (les deux s'écrivent) qui soulignent mieux la différence des classe qui se côtoient dans cette foule. - valsaient dans les rues à la joyeuse mélodie de la vie : une jolie image mais plutôt que "à la" : sur la, on danse ou valse sur une musique, une mélodie, pas à la, ou bien "au ton de la joyeuse mélodie de la vie" - "Et dominant dans toute sa splendeur la cité et le Lac Miroir qui l'encerclaient, le Palais de Cristal, siège de l'impériale maison Lac, flambait sur l'eau" : Un participe présent en entrée de phrase c'est dommage... Et dominant de tout de toute sa splendeur, plutôt que "dans" - flambait sur l'eau... l'image est belle, mais elle appelle à plus de précision sur la lumière ambiante : dans un coucher ou un lever de soleil, la lumière peut donner l'impression que le reflet du bâtiment "flambe" "s'embrase" mais sans indication supplémentaire, cela tombe à plat... - "cette ville assourdie par un intense brouhaha" assourdie et intense brouhaha, on est à la limite de la cohérence : assourdi renvoie à "une sonorité fortement atténuée" mais le brouhaha est intense donc... Si l'intention était de traduire le fait que le maelstrom des sons ne permet pas de les distinguer les uns des autres, l'image n'est pas la bonne. - lorsqu'elle s'introduisit entre les murs ternes de la chambre du prince : lourd... Quand elle pénétra, quand elle se glissa entre les murs ternes de la chambre princière (ce qui évite la redondance de la et du) "Puis il poursuivit d'un ton monocorde ses leçons sur le cas de mainmorte : préciser ce qu'est le "cas de mainmorte" pour ne pas perdre le lecteur. suite en 2
--> Juliettelem
oups indiqués...
--> Juliettelem
( 5) LE FOND Le démarrage opère une bonne mise en place avec des détails glissés ici et là pour expliquer la situation et l'environnement, mais avec la tentation, parfoi,s de trop en dire et de façon pas assez subtile. Le passage de la succession est à retravailler par exemple. Ensuite le dialogue tout d'abord à deux puis à trois présente des faiblesses parce qu'il cherche à donner trop de détails sur l'histoire, du coup, cela devient peu subtil : il aborde trop de points et cumule trop d'informations Un jeune prince héritier encore en formation, soumis à l'autorité de tiers qui le dominent, amoureux et amant d'une jeune fille de trop faible noblesse pour lui être destinée et qui parvient à sortir du palais sans escorte pour se faire égorger... L'intrigue pourrait tenir mais il faudrait la renforcer... Un prince qui ne sait pas se défendre sachant que sa vie peut être menacée avec un père déjà assassiné..., qui n'a pas de servant qui le suive comme une ombre pour le protéger ? gros manque de crédibilité. Un texte exigeant qui va demander beaucoup de travail sur la forme pour remédier aux défauts indiquées. Scenario qui manque de crédibilité à revoir... Bon courage.
--> Juliettelem
(4) Faiblesses dans cette description : "Son visage fin était d'une grâce roide et régalienne, affublé de traits nobles et de yeux céruléens" éviter les auxilaires "était" trop simpliste... Affublé non, on peut être affublé d'un défaut, mais pas de traits nobles. Mauvaise usage du verbe affubler qui désigne quelque chose d'inhabituel dans le meilleur cas au niveau de la parure et dans un sens plus péjoratif désigne quelque chose de ridicule, de démodé etc... ne peut pas convenir pour un visage. Je m'arrête ici pour la forme, le relevé illustre le type de problèmes rencontrés sur la totalité du texte : L'auteur a le mérite d'une certaine recherche dans les termes et les tournures, le vocabulaire est riche, l'écriture travaillée, mais le texte présente aussi des défauts qui le plombent. - attention de ne pas vouloir trop en faire et trop compliquer l'écriture. Avec des termes rares et un vocabulaire riche, on perd vite en fluidité. - attention de bien utiliser le sens des mots, de ne pas faire d'association trop lourde et redondante. - Certaines phrases sont trop longues, avec un cumule de subordonnées... - Sur certains passages le niveau de l'écriture baisse avec des tournures de phrases pas adaptées à la qualité vers laquelle l'auteur souhaite tendre. - Éviter les participes présents en entrée de phrase, l'association participe présent +adverbe en ment... - Description à travailler. - revoir les incises : se contenta-t-il ou rectifia-t-il constata-t-elle... lourd ... mieux vaut introduire la précision avant; par exemple : Au lieu de "Heryl avait prévu cette évocation. – A vrai dire, non. Il s'est marié à quatorze ans, rectifia-t-il." préciser avant : Heryl avait prévu cette évocation et s'empressa de rectifier : – À vrai dire, non. Il s'est marié à quatorze ans ! Penser à accentuer les majuscules en début de phrase : À vrai dire et pas "A vrai..." Suite en 5
--> Juliettelem
(3) "– Tu ne m'écoutais pas, réprimanda-t-il." le réprimanda-t-il et cette incise n'est pas fameuse en sonorité... Le jeune seigneur ne pouvait nier que les solennités qui animaient Merisse... : phrase trop lourde avec un mauvais emploi du verbes animer : - ... les solennités dont l'abreuvait Merisse ... "solennités" traduit mal l'idée que ces annonces relatives à l'anniversaire soient plus attirantes que les cours, Cette phrase est à reprendre : trois subordonnées c'est beaucoup trop et le vocabulaire présente de grosses failles. – Il ne sert à rien de soliloquer. : dans le contexte soliloquer "se parler à soi-même" ne convient pas : tergiverser est plus juste. "un fervent passionné." : très redondant ... Ton père, lui, se passionnait sur cette question... attention de ne pas faire chuter le niveau du texte : Trouver des variantes à "jeune prince" "jeune seigneur" Cela, il le savait aussi. : trop commun, "Cela, il ne l'ignorait pas" Il y avait trois ans : Ces trois dernières années (éviter il y a...) "maladie qui le rendait infirme et incapable de parler ou de bouger" : couper la phrase après Chevrotante. "Mal invalidant, désormais infirme, il ne pouvait ni bouger ni parler." Le terme chevrotante est-il adapté ? il s'emploie pour décrire une voix tremblante... et le malade est muet. -réfuta-t-il, légèrement pédant : attention à ce genre d'incise, réfuta-t-il, le dire à l'oral suffit à comprendre la dissonance. Et bien sûr, juste à la suite, l'association participe présent et adverbe en ment est à éviter. - attention au terme affidé : il est à double sens... "mesquins sans nul remord" lourd ... Des hommes affidés, mesquins et cyniques. - et une mèche grise barrant sur son visage ridé s'agita : maladroit, cette mèche qui s'agite... - Je suis navré que tout cela t'ait chue dessus, mais... choir est bien adapté à l'univers et "l'époque" mais chue dessus... pas très heureux Ce fut ce moment-là que choisit... tournure faible suite en 4
--> Juliettelem
(2) Bonjour, "C'était un bretteur aguerri et rompu au combat malgré son âge, et on racontait que nul dans le Warldiel n'égalait ses talents d'épéiste" sur un texte qui utilise un vocabulaire aussi riche que peu fréquent, éviter les formules "c'était" et "on" cela tue le style du texte : " Bretteur aguerri et rompu au combat, en dépit de son âge, la rumeur prétendait que... " "Jouant distraitement avec le ricasso de sa dague en argent qu'il avait hérité de son père, le jeune seigneur essayait de discerner les mélodies qui s'échappaient du centre-ville Il se demandait si Erène y était " cumul de lourdeurs/maladresse sur cette phrase : - Jouant distraitement : la qualité du texte demande d'éviter l'association participe présent et adverbe en ment... une facilité qui associe lourdeur et manque de recherche. - de sa dague en argent qu'il avait hérité de son père : de sa/ de son + la subordonnée "qu'il avait..." un pièce redondant et lourd facile à éviter : "de la dague en argent héritée de son père" - essayait de discerner les mélodies qui s'échappaient : tentait... les mélodies échappées du cœur de ville. tenter moins commun que essayer... mélodies échappées : évite la subordonnée. cœur de la ville : centre-ville trop commun et moderne. - Il se demandait si Erène y était : Une phrase qui tire vers le bas le niveau de texte. suggestion : Une pensée le taraudait : Erène... Dans la mesure où il est fait mention ensuite qu'elle l'attend sur la rive du lac, inutile de préciser davantage. Pour finir voilà ce que donnerait le passage après modification : "Alors que ses doigts jouaient sur le ricasso de la dague en argent héritée de son père, le Prince, distrait, tentait de discerner les mélodies échappées du cœur de la ville. Une pensée le taraudait : Erène" Penser à préciser en note de bas de page ce qu'est le "ricasso" Petite incohérence : comment le Prince peut-il être calfeutré dans ses appartements et entendre les bruits de la ville ? suite en 3
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