Texte n°538

Chapitre 1

Ne jamais descendre !

Si nous avions tout un tas de règles, celle-ci était la plus importante. La seule que j'entendais chaque jour. Plusieurs fois par jour, devrais-je dire.

— C'est très dangereux en bas ! répétait Saliana, notre éducatrice. Pourquoi croyez-vous que les gardiens se donnent tant de mal à nous garder ici ?

À la vérité, aucun de nous ne le savait, mais personne n'avait jamais osé lui demander. Enfin, si. Une fois, j'avais demandé.

— Pourquoi ?

Le reste des enfants m'avait regardée avec des yeux admiratifs. Enfin nous allions savoir. Enfin, l'un d'entre nous levait la main et posait cette question qui brûlait les lèvres de chacun. La déception fut à la hauteur de nos espérances :

— Pour vous protéger ! Voyons, Célia, avait-elle répliqué.

— Mais de quoi ? avais-je alors insisté.

Mon ton avait peut-être été un tantinet trop familier, ou trop insistant, difficile à dire. Saliana me dévisagea un instant, une mèche brune se calant pile dans la ride verticale de son front. Lorsqu'elle vous regardait comme ça, c'était mauvais signe et, comme un réflexe conditionné, toute l'assemblée rentra la tête dans les épaules. Mais je voulais ma réponse, alors j'attendis qu'elle me la donne en soutenant son regard acariâtre.

— De tout ! Et maintenant, reprenons...

Le sujet qu'elle choisit d'aborder ensuite ne m'a pas marquée. Ce fut la seule et unique fois où le sujet fut abordé sans ambages. J'avais à peine une dizaine d'années et je vivais encore chez Vernor. Depuis, le temps était passé et aucun de nous n'avait pu en apprendre plus sur ces dangers incroyables qui nous menaçaient. Nous avons cependant eu plusieurs confirmations de l'importance de respecter la règle. Certains adultes, surtout parmi les gardiens, disparurent en bas sans jamais refaire surface.

Lorsque je demandai à ma mère, la folle de la tribu, je n'avais guère plus de réponse. La vérité était qu'elle ne savait pas plus que moi ce qu'il y avait en bas. Elle avait déjà tant de mal à se souvenir de qui elle était...

On l'appelait parfois la folle de la tribu, mais elle ne l'était pas tout à fait. Disons surtout qu'elle était parfois difficile à comprendre. Gardos, notre chef, m'avait raconté qu'on nous avait retrouvées un jour, accrochée au tronc d'un arbre, à la périphérie de notre territoire. Elle était inconsciente et moi, je gazouillais. Personne ne savait d'où nous venions.

Elle non plus.

Sa mémoire était, pour le moins, défaillante. Parfois, elle se souvenait d'une bribe d'événement. La plupart du temps, cela n'avait aucun sens et c'est ainsi que ce surnom ridicule lui avait été donné.

Étant sa fille, j'avais moi-même hérité d'un sobriquet. Moins affligeant cependant : la bleue. Il se trouve que j'aimais bien qu'on m'appelle ainsi. Cela soulignait ma différence. J'étais fière de mes yeux azur, après tout. Fière de n'être pas tout à fait comme tout le monde. Tous ici, étaient tellement conditionnés. Il n'y avait aucune curiosité pour le monde extérieur, pour ce qu'il pouvait y avoir au-delà des limites de notre territoire. Ou en bas...

Je n'avais aucun souvenir d'autre chose que notre tribu. Je n'avais qu'un an, à quelque chose près, lorsque nous avons été découvertes. Mais je venais d'ailleurs. Je n'étais pas des leurs ! Et un jour, je partirai à l'aventure. D'ici très peu de temps, pensai-je en comptant les quelques jours qui me séparaient encore de mes dix-sept ans. À peu près. Le problème d'une mère amnésique est que ma date d'anniversaire n'est qu'une approximation. Mais je m'en satisfais.

— Et tu crois que, comme par magie, ce jour-là, le conseil de la tribu t'autorisera à quitter le territoire ?

Vernor. Le seul senir sur lequel je savais pouvoir compter en tout temps. Sauf lorsqu'il s'agissait de prévoir mon départ.

— Écoute, répondais-je à chaque fois que nous avions cette discussion. Je vais avoir dix-sept ans. C'est l'âge auquel on choisit sa voie. Moi, je choisis l'aventure.

— Sauf que tu as le choix entre Gardienne, Veilleuse, Éducatrice ou Cultivatrice. Rien de plus.

— Mais rien de tout ça ne m'intéresse ! Je veux vivre, visiter le reste de la forêt, partir sur la grande eau...

— Tu es folle comme ta mère, en fait, se moqua mon ami.

— Et toi, borné comme un senir ! objectai-je.

— Tu en es une aussi, je te rappelle. Quoi que tu penses.

Je le regardai avec des yeux mauvais. La scène resta figée un instant et nous éclatâmes de rire. Il avait raison : j'étais aussi bornée que lui. C'est pour ça que je savais que je finirais par quitter cet endroit.

Mes journées avaient toujours été les mêmes, depuis mon arrivée. Jamais le moindre changement, ou si peu. Je me levai, mangeai toujours la même quelbrass. Parfois, cuite à l'eau, parfois grillée, certaines fois broyée en bouillie, d'autres fois en soupe, avec des morceaux. Ce n'était pas tant que ce n'était pas bon, mais après dix-sept ans à manger toujours la même plante, j'en avais ras-le-bol. Il semblait que j'étais la seule à le penser.

Après le petit déjeuner de quelbrass, je rejoignais Saliana, notre éducatrice. Je n'avais pas hérité de la plus méchante. Pour dire vraie, elle était plutôt gentille et patiente avec les enfants. Mais depuis quelques années, ses enseignements ne m'intéressaient plus. Cette-fois en revanche, je n'étais pas la seule à ressentir la lassitude de nos rendez-vous quotidiens. L'approche de l'émancipation mettait tout le monde dans le même état. Mais pour des raisons tout à fait différentes. Alors que la plupart s'impatientaient de commencer leur vie d'adulte dans l'une de nos castes, je ne rêvais que de quitter le territoire.

C'était mon seul terrain de jeu, comme à tout le monde. Les seules à avoir l'autorisation de le quitter étaient les gardiens. Encore ne pouvaient-ils s'en éloigner que de quelques vues. Une dizaine, si ma mémoire était bonne. Pas de quoi vivre une aventure mémorable. Ils étaient aussi les seuls à avoir la possibilité de descendre. Et aucun de ceux que je connaissais n'avait pourtant osé le faire. Vernor, qui désirait tant les rejoindre, ne ferait guère mieux, à coup sûr. Il prétendait vouloir défendre la tribu contre les créatures du bas, mais on n'en avait plus vue depuis des années. La dernière avait été aperçue alors que j'avais quatre ans. Je me souvenais avec une précision exceptionnelle de l'atmosphère de ce jour particulier.

L'alarme avait été donnée du côté de la profondeur, là où la forêt continue à plusieurs dizaines de vues. Du moins était-ce qu'on en disait. Personne n'ayant le droit d'aller plus loin, il était difficile de confirmer cette information. Tous les gardiens étaient passés à toute vitesse devant notre abri. Lorsque j'avais interrogé ma mère, elle m'avait expliqué que l'alarme signalait la présence d'un monstre. Tout le monde se réunit alors au centre du territoire. Nous étions entassés sur les lattes de bois qui menaçaient de se briser sous le poids concentré de tous les habitants. Il y avait de la peur dans les yeux de la plupart des enfants. Même chez certains adultes. Pas chez ma mère, la folle. Ni chez moi. Je n'avais qu'une envie, qu'une de ces créatures arrive jusqu'à nous afin de voir un peu de changement. Déjà, à quatre ans.

Mais rien ne se passa. Les gardiens revinrent finalement sans avoir rien vu. Le gardien qui avait donné l'alerte fut moqué pendant quelques jours, puis la vie reprit son cours normal. On n'entendit plus jamais parler d'une créature aux environs du territoire. Ce fut la seule attraction digne d'intérêt de mes dix-sept années d'existence.

Si l'on exceptait la mort de ma mère, bien sûr. Nous la savions tous condamnée, elle était arrivée malade et notre guérisseur avait toujours été étonné de la voir survivre si longtemps. À croire qu'il en était déçu. J'avais ce senir en horreur. Il avait gardé un sourire malsain sur le visage pendant toute la cérémonie funéraire. Content de se débarrasser de la folle, de façon définitive. Lorsqu'il m'adressa, très officiellement et devant des dizaines de témoins, ses respects, je lu sans erreur possible dans ses yeux qu'il attendait que je suive les traces de ma génitrice. Ce serait le seul membre du conseil à donner son accord à mon départ de la tribu, en fin de compte, imaginai-je.

— Qu'est-ce que tu fais encore à rêvasser ? m'agressa Vernor, soudain.

J'étais plantée là, sur cette vieille branche depuis des heures. J'y passais tant de temps que le bois était creusé à l'endroit où je posais mes fesses. Pourquoi avais-je choisi cette branche épaisse en particulier ? Je l'ignorais. Mais de ce côté du territoire, à l'opposé de la profondeur, la canopée protectrice s'ouvrait vers le lointain. De là, on pouvait découvrir une autre forêt, au pied de la nôtre. Des arbres qui semblaient ridicules, vues d'ici. Et au-delà de ce court tapis de verdure ondoyant au vent : la grande eau. Saliana avait dit une fois qu'un vieux senir avait baptisé cette grande étendue sans fin la mer. C'était magnifique. L'eau renvoyait les rayons du soleil de mille façons. Parfois, l'eau scintillait comme un millier de billes d'ambre polies. D'autres fois, les couleurs changeaient, passant du blanc puissant au jaune florale ou au rouge feu. C'était la plus belle chose que je pouvais contempler ici. La nuit, le spectacle était tout aussi captivant.

Ce jour-là, alors que la pluie tombait drue sur les larges feuilles qui nous surplombaient et nous protégeaient, la grande eau semblait luire sous une sorte de brouillard trouble. Même ça, c'était beau ! Et je ne doutai pas un seul instant que le monde au-delà de notre territoire recélait d'autres magnificences. Il fallait en revanche se donner la peine d'aller les chercher.

— Célia ! insista Vernor, peut-être pour la troisième fois.

— Voilà ! C'est bon j'arrive.

M'arrachant à ma contemplation, je me redressai et fis demi-tour pour le rejoindre sur les lattes de bois. C'était le moment de nos corvées. La dernière activité obligatoire de la journée. Aujourd'hui, puisqu'il pleuvait, notre travail consistait à vérifier que les toits des abris à grains étaient en état. Il aurait été dommage de ne plus pouvoir cultiver de quelbrass.

— Et si un jour on ne pouvait plus en faire pousser ? lançai-je à mon ami en resserrant deux immenses feuilles bleutées sur le dessus de la toiture. Que ferait-on ?

— Je l'ignore, avoua Vernor. J'imagine que les cultivateurs ont des réserves secrètes quelque part.

— Des réserves secrètes ?

— Oui ! Je suppose qu'ils ne laisseraient pas l'avenir de la tribu dépendre de deux ados comme nous.

— Tu veux dire qu'ils n'ont pas confiance en nous ?

La question sembla le surprendre. Comme s'il avait été inconcevable qu'un adulte ait pu avoir la moindre once de confiance envers nous.

— Il s'agit de la réserve de graines de quelbrass ! Si on ne fait pas notre travail comme il faut, c'est la fin de la tribu, Célia.

— Tu n'exagèrerais pas un tout petit peu, tout de même ?

— Si on ne mange pas, on meurt. Le calcul est simple, en réalité. Donc non, je n'exagère pas !

— Tu sais, commençai-je alors sur le ton de la confidence. Un jour, j'ai mangé autre chose que la quelbrass.

— Quoi ?

Je lui lançai mon regard le plus méchant en réserve. Il allait nous faire remarquer.

— Tu ne veux pas baisser d'un ton... ou deux !

— Quoi ? répéta-t-il avec le même air outré mais, effectivement, deux ton plus bas.

Je ne pus retenir un petit rire. Vernor avait le don pour désenvenimer n'importe quelle situation en un instant avec ses mimiques.

— Et t'as mangé quoi, alors ?

— Une fleur de celba... murmurai-je.

— Mais tu n'es pas bien. Le celba nous fournit nos abris. Si tu le manges, on va vivre où ?

— Détends-toi un petit peu, je n'ai mangé qu'une fleur !

— Entière ?

Vernor avait raison d'insister, les fleurs en question avaient la taille d'un enfant de huit ans.

— Oui ! Je ne pouvais pas laisser trainer une fleur à moitié mangée. Mais je l'ai mangée en deux fois.

— Crue ?

— Oui.

— Et c'était bon ?

— Pas vraiment, grimaçai-je.

— Ah ! Tu vois !

— Là n'est pas la question ! Je n'ai pas été malade. Je ne suis même pas morte, non plus. C'est donc la preuve qu'il existe d'autres choses comestibles.

— Pour toi, peut-être...

Je n'aimai pas du tout quand il parlait comme le reste de la tribu.

— Ne commence pas, Vernor. Je ne suis pas différente de toi ou quiconque !

Il baissa les yeux, mais ne s'excusa pas pour son insulte.

— Tu n'es pas tout à fait comme nous, non plus. Tu es la seule à être née hors du territoire. Tu es aussi la seule à avoir des yeux bleus.

— Je suis aussi la plus jolie et la plus intelligente, mais on dirait que ça ne te frappe pas, ça, par contre !

J'avais craché ma réplique avec un peu trop de violence, mais ce bon à rien savait que je n'aimais qu'il me parle comme ça. Que les autres m'insultent ne m'importait guère, en vérité. Mais lui était censé être mon ami. Mon meilleur ami !

Mon seul ami...

Je l'abandonnai sur place et sautait sur le plancher sans me retourner. Je pense que la pluie masqua mes larmes. Nous ruisselions tous deux depuis un bon moment déjà. Mais le problème de mes yeux bleus était qu'ils avaient tendance à rougir plus vite que les autres lorsque je pleurais. Il était peu probable qu'il n'est rien remarqué.

Par chance, le grain n'était pas stocké loin de mon perchoir. D'un point de vue technique, ma branche était hors du territoire. Vernor n'avait donc jamais osé m'approcher quand je m'asseyais là-bas. Je n'eus qu'à l'ignorer lorsqu'il vint s'excuser, pour avoir la paix. Les yeux rivés sur ma branche fétiche, j'eus cependant la surprise d'entendre sa voix, quelques secondes plus tard encore. Il était tenace aujourd'hui, constatai-je.

— Célia... Tu devrais lever les yeux et regarder sur la grande eau...

Ce n'était pas des excuses. Le ton n'y était pas et le sujet me parut très étrange, tout d'un coup. J'étais fâchée après lui, je ne voulais pas lui donner la satisfaction de faire ce qu'il me demandait. Pourtant, j'étais curieuse. Saliana ne cessait de répéter que cela me jouerait des tours, un de ces jours. Peut-être avait-elle raison. Quoi qu'il en soit, lorsque Vernor insista une fois de plus, je craquai et regardai vers l'horizon.

Là-bas, derrière la ligne démarquant le beau temps de la pluie, sur la grande eau, il y avait quelque chose. La pluie rendait ma vision de loin plus floue que de coutume, mais il n'y avait aucun doute : quelque chose flottait sur l'eau. Vu d'ici, cela semblait minuscule. Saliana m'avait appris que l'horizon sur la grande eau n'était pas si proche qu'on le croyait. Dans cette direction, une vue était l'équivalent de plusieurs centaines de vues dans la forêt. Cette chose qui flottait devait donc être bien plus grosse que ce qu'on voyait.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda Vernor, dont la voix me parut bien trop proche tout à coup.

Je me retournai, troublée, et constatai qu'il était juste derrière moi, sur ma branche. Ma branche ! Il venait de quitter le territoire pour la première fois de sa vie. Quelque chose de grave se produisait en ce moment même, réalisai-je enfin !

Réfléchissant à sa question, je cherchai dans ma mémoire. Je savais ce que c'était ! Saliana m'en avait parlé lorsqu'elle avait mentionné la mer. C'était comme une sorte d'abri. Comme les nôtres. Mais au lieu d'être perché dans les arbres, il flottait sur l'eau. C'était une légende, avait précisé l'éducatrice. Ce genre de chose ne pouvait exister, il n'y avait rien qui pouvait survivre sur la grande eau. Ça s'appelait...

— C'est un bateau !

Commentaires :

Juliettelem
suite 2 Un univers intéressant et original. Une écriture plutôt vivante mais avec quelques travers à corriger : quelques lourdeurs, des facilités, incohérence de temps (attention le texte est au passé...), des coquilles, travailler sur les auxiliaires et les verbes creux un peu trop nombreux. Des exemples sont dans le relevé de lecture. quelques coquilles aussi. En définitive rien de très difficile à retravailler, on sent un bon potentiel sur l'écriture qui est à affermir, le vocabulaire est varié mais de petites faiblesses sur les verbes et certaines formulations. Sur le fond : on découvre avec intérêt cette société organisée dans les arbres. Il manque quand même peut-être quelques descriptions pour mieux planter le décor, même chose sur les personnages, glisser quelques détails physiques sans alourdir, ça pourrait être intéressant aussi. Un final très intriguant, bonne réussite qui donne envie de tourner la page pour la suite. J'aimerai beaucoup lire le texte une fois retravaillé et aussi la suite. Merci de me contacter ;)

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Juliettelem
Bonjour, Merci pour ce texte très rafraichissant et cet univers original. Relevés en cours de lecture : Utilisation de "enfin" à espacer. Phrase longue : couper après "signe" ça donnera plus de rythme. " Lorsqu'elle vous regardait comme ça, c'était mauvais signe. Et, comme un réflexe conditionné, toute l'assemblée rentra la tête dans les épaules. " Ne pas abuser des auxiliaires avoir et être et des verbes creux dire faire mettre etc... " notre chef, m'avait raconté qu'on nous avait retrouvées un jour, accrochée au tronc d'un arbre " accrochées comme retrouvées ées non ? Modérer les " cela n'avait aucun sens et c'est ainsi que ce surnom ridicule lui avait été donné " cela/ c'est redondant Éviter les participes présents en entrée de phrase (lourd) Étant sa fille j'avais ... à remplacer par exemple par : Comme ma mère, j'avais hérité... " Il n'y avait aucune curiosité " la formulation "il n'y avait" une facilité d'écriture qui peut être remplacée : Personne n'éprouvait de curiosité pour.... abus d'auxiliaire avoir : " je n'avais aucun souvenir d'autre chose que notre tribu. Je n'avais qu'un an, à quelque chose près, lorsque nous avons été découvertes. " avais/avais/avons " Je n'étais pas des leurs ! Et un jour, je partirai " partirai futur incohérence de temps : récit au passé "je partirais" Incohérence de temps : " D'ici très peu de temps, pensai-je en comptant les quelques jours qui me séparaient encore de mes dix-sept ans. À peu près. Le problème d'une mère amnésique est que ma date d'anniversaire n'est qu'une approximation. Mais je m'en satisfais. " même incohérence de temps sur un récit au passé : le problème d'une mère... était ... n'était qu'une approximation. Mais je m'en satisfaisais" " Pour dire vraie, " vrai " la plupart s'impatientaient " s'impatientait " on n'en avait plus vue " vu " Personne n'ayant le droit " lourd " m'arrachant à ma contemplation " lourd Suite en 2

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samaythi
Salut a toi jeune écrivaine, He bien, voilà un texte intéressant. On sent qu'il y a beaucoup de bonnes idées à exploiter. D'abord parce qu'il faut le reconnaître, ce genre de situation est vraiment trop peu explorer mais aussi parce qu'il semblerait que tu es imaginée un véritable background. Ceci étant, ton texte n'est pas exempt de défaut, mis ca tombe bien, la waca est la pour ça.

--> samaythi
En conclusion, un texte vraiment pleins de promesses. Il va falloir que tu travailles cependant ta plume encore et que tu nous ajoutes des descriptions pour faire vivre ton monde. Livre toi à l'exercice des figures de styles aussi, c'est comme ca que tu affineras ton style. Surtout renseigne-toi plus avant sur tes sujets et sache vraiment te mettre dans la peau de ton personnage. Bref, il y a encore du travail, mais tu as déjà largement dépassé le stade du débutant, ce qu'il te manque désormais, c'est la finesse qui viendra avec le temps ! Une fois que ce sera fait et au vu des possibilités qu'offre ton début d'histoire, tu as moyen de faire un truc vraiment intéressant. Alors accroche toi, je suivrais tes avancées avec plaisir. A bientôt j'espère, Doc Sam

--> samaythi
Sinon, du reste, pour l'incipit comme la chute, il faut reconnaître que s'est vraiment bien trouvé et bien fait. C'est percutant, bref, pas grand chose à rapprocher de côté là.

--> samaythi
Du reste au niveau de la forme, c'est plutôt pas mal, même si comme je l'ai dis auparavant, il manque de la description. Évite au maximum les phrases trop longues où tu te perds, puisque du coup tu ajoutes des adverbes, prepositions et autres joyeusetés qui a la longue finissent par alourdir le style. C'est dommage parce que dans l'ensemble c'est plutôt fluide.

--> samaythi
Ensuite, quelque soit la période dans laquelle prend place ton histoire, il va falloir que tu travailles la forme. Ta manière de parlé et d'aborder les idées n'est malheureusement pas vraiment compatible avec des gens d'un niveau tribal. Quand, par exemple, ta narratrice parle des gens trop «conditionné», je m'attends presque à la voir sortir son iPhone. Or, elle vit dans un tribu plus proche du sapiens que du cro magnon ! N'hésite pas a faire quelques recherches sur les peuples qui vivent en autarcie pour essayer de te plonger plus avant dans une mentalité différente. C'est obligatoire si tu utilises le narrateur personnage (je) afin d'avoir un meilleur rendu, plus proche de la réalité alternative que tu nous racontes. Ce sera une manière de mieux comprendre comment t'a narratrice pourrait interagir et envisager son environnement. Je pense par exemple à des idées d'optique. Des recherches très intéressante sur le sujet en prenant des gens originaires de tribus d'Amazonie que l'on à place dans un lieu extrêmement ouvert (comme la savane), la notion d'éloignement étant totalement inconnu pour eux, ils n'arrivaient pas à comprendre pourquoi il ne pouvait pas toucher un animal qu'ils voyaient à 2km....

--> samaythi
Dans le meme ordre d'idée, par chez toi, la nourriture se compose d'une seule plante ? Hmmmm la encore, j'espère que s'est du post apo parce que je rappelle que d'un point de vu évolution, notre passage du singe à l'Homme moderne est notamment dû à l'ingurgitation de viande cuite (n'en déplaise à mes amis végé). Et même d'un point de vu micro social, aucune chance qu'un individu survive en ne s'alimentant que d'un produit, notre corps n'est pas programmé pour... et la encore, ta narratrice l'a très bien fait, la curiosité des humains nous pousserait à tester les produits à portée.

--> samaythi
Ensuite et sur le point de vu de la cohérence, si on dit aux gens que s'est dangereux et qu'il faut pas faire, il doit y avoir quoiqu'il arrive des gens qui ne respecteront pas la règle. C'est la fameuse théorie de Murphy (étendue) => s'il y a deux manières de faire et que l'une d'entre elle mène à une catastrophe, il y aura forcément quelqu'un, quelque part pour faire ce choix. Du coup, du point de vu de ton histoire, il ne me paraît pas très cohérent que des adolescents ne tentent pas de dépasser les interdits (n'est ce pas le propre de l'adolescence ?). Je me souviens notamment d'un récit (pas moyen de me souvenir le média, encore moins le titre) avec les mêmes règles que dans ton monde, le grand jeu des ado était bien sur de descendre sur les branches les plus basses possibles.... J'ai conscience que ce genre de jeu est plutôt masculin et ne t'a donc peut être pas traversé l'esprit, cependant, ne l'oublie pas, en tant qu'auteur, tu dois absolument comprendre le comportement de chacun afin de donner l'impression d'un monde tangible.

--> samaythi
Ensuite, j'ai un petit soucis de cohérence. Tes personnages sont visiblement humains mais ils vivent dans les arbres depuis toujours de mémoire d'homme. Il est un peu étrange du coup de les imaginer totalement «humain». En effet, la théorie de l'évolution voudrait que... C'est pas simple à trancher puisque je n'ai pas assez de contexte pour savoir si tu es dans une période préhistoire ou si tu es parti (pourquoi pas) sur un genre post apo.... Il serait intéressant que ce genre de question trouve une réponse. La encore, le manque de description et de contexte donne un peu l'impression au lecteur d'être perdu. Je m'explique, si je lis le seigneur des anneaux sans en connaître le contexte (et que je passe la préface que l'herbe à pipe), je vais pourtant très vite comprendre ou je me trouve. Parce que le texte comporte de petits mots qui vont m'aiguiller (les outils en bois, une épée, une charrette tiré par des boeufs....). Chez toi, j'ai justement cette sensation pas hyper agréable de ne pas savoir si je suis dans de la science fi, du moyen âge, de la préhistoire.... bref je suis paumé. Tu peux gommer cette impression avec quelques petits mots bien placés !

--> samaythi
Tout d'abord, le contexte. Ton monde semble fourmiller de bonnes idées, on sent que tu en connais chaque recoin et comment il fonctionne. Pourtant, il faut le dire, on reste totalement dans le flou. Il n'est pas assez clairement fait mention, et je ne parle même pas de description, que le village est dans les arbres. Il serait pourtant intéressant que tu nous poses une ou deux jolies descriptions qui aideraient à se représenter cette endroit pour le moins inhabituelle. Je sais que ma description n'est pas au goût du jour, et pourtant, dans un texte de fantasy, il ne faut surtout pas la sous estimée. Un lecteur de sfff reste avant tout un explorateur. Il aime à découvrir les coins et recoins de ton monde. Alors sans aller vers la lourdeur, n'hésite jamais à glisser quelques détails pour qu'il puisse imaginer le monde qui l'entoure.

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Xetrox
Bonjour, avant de commencer je tiens à rappeler que tout ce que je pourrais dire ne dépend que de mon point de vue personnel basé sur cet unique chapitre « à nous garder ici » Attention, on est à la sixième phrase et on sait déjà que ce n'est pas pour les protéger qu'aller en bas est interdit. C'est dommage. Attention aussi au thème du « frontière fermée en faisant croire qu'il y a des grands méchants alors qu'en fait pas du tout » qui commence à devenir récurrent. Du coup, il faudra bien le justifier par la suite pour se démarquer « ne m'a pas marquée » Je ne comprends pas ce retour au présent — puisque, rappelons-le, le passé composé est un temps du présent —, d'autant plus qu'il interpelle pour une phrase en finalité peu importante. Il s'agit simplement de fermer la parenthèse « fut abordé sans ambages » Merci de me faire découvrir un mot et une expression, mais j'ai du mal à comprendre le sens que tu veux donner. Ici, il n'y a pas eu de réponse, et il y a même eu une tentative d'esquive, alors pourquoi sans ambages ? « lorsque nous avons été découvertes » Ici un plus-que-parfait serait plus correcte « et un jour je partirai » Tu as un récit au passé, donc conditionnel pour le futur  partirais. Ou alors tu le mets en discours pensé rapporté sous forme de citation, mais de manière évidente « Gardienne, Veilleuse, Éducatrice ou Cultivatrice » Attention, tu prends le risque de souffrir beaucoup trop de la comparaison avec Divergente. Entre la vie en autarcie et les classes prédéterminées... Ça commence à faire beaucoup de liens, même si je ne dis pas pour autant qu'ils sont conscients ou volontaires « Mes journées avaient toujours [...] » Bon procédé pour décrire assez naturellement les us et coutumes de cet univers

--> Xetrox
Je rejoins aussi mon collègue @Samayti sur le fait qu'on ne sait pas s'il s'agit de fantasy ou de SF post-apo, puisque tu reprends pas mal de codes des deux genres. Cependant, la réponse peut arriver plus tard dans l'intrigue, pourvu que ton univers soit bien décrit tel qu'il est Si quelqu'un souhaite discuter d'un point abordé ici, il peut me contacter par mp ou commentaires

--> Xetrox
Attention toutefois au manque de descriptions, les choses mettent trop de temps à se mettre en place, surtout qu'il s'agit des fondements de ton univers, donc n'apprendre qu'en fin de chapitre que le village est perché dans les arbres... Il y a quelques indices avant, mais si on n'a pas l'idée de base, c'est compliqué. C'est pareil, on a plein de plantes nouvelles mais rien n'est décrit alors que tu prends le temps de nous parler de la mer que tout le monde a déjà vu, si ce n'est de ses propres yeux en film ou en photo Tant qu'on est sur les procédés de narration, je tiens à souligner que tu retranscris bien l'enfermement des senirs, qui vivent dans un quotidien bien défini, avec une très faible capacité d'adaptation (le quelbass c'est pour manger, le celba pour s'abriter, et rien d'autre) et qui sont des sédentaires de l'extrême À propos de l'univers, attention d'apporter une touche d'originalité, surtout sur Wattpad où les mêmes schémas se retrouvent inlassablement (l'adolescente élue qui rêve de découvrir un monde qui lui est présenté comme bien plus dangereux qu'il ne l'est vraiment), et en prenant garde de bien te détacher de ce qui je pense sont tes inspirations. J'ai cependant bien aimé ces détails si rare sur Wattpad mais si importants comme les changements de noms pour certains trucs (comme la mer), la création d'une mesure crédible avec ton environnement, les nouvelles fleurs, etc. J'aurais bien aimé toutefois avoir aussi un peu de nouveauté sur la mesure du temps, rien que pour sortir un peu du « quand j'aurai dix-sept-ans » qui tourne partout par ici. Une religion aurait pu être pas mal aussi, surtout pour une tribu qui semble assez primitive

--> Xetrox
« mon seul ami » Pas forcément assez exploité, alors qu'on a déjà abordé le thème de l'école. Une simple phrase en détour aurait pu suffire à l'introduire à ce moment-là. Par exemple pour les regards d'admiration qui aurait pu l'espace d'un instant les regards de méfiance (une idée comme une autre) « nous ruisselions tous les deux » D'ailleurs, j'aurais plutôt vu une forme de rage aussi, avec la honte de ne pas réussir à contenir ses pleurs. Là, on sait juste qu'elle est la première sur laquelle les pleurs se voient mais sans vraiment que ça apporte quelque chose. En outre, cette phrase indique qu'elle sait qu'il pleure aussi, alors est-il vraiment utile d'ajouter qu'il l'a sûrement remarqué alors qu'elle est plus lisible que lui ? « craquai » J'aurais préféré un « cédai », moins familier « le beau temps de la pluie » « La pluie » Attention à la répétition, y en a d'autres qui sont assez limites dans ce qui précède (avec « yeux », notamment) mais celle-là passe moins, je trouve « la grande eau » Pourquoi avoir introduit le terme de « mer » avec une anecdote si ce n'est pas pour l'utiliser ? On aurait ici éviter la répétition d' « eau ». Après, je vais être honnête, je ne suis pas fan du terme « mer » qui est trop inscrit dans notre monde à nous, mais quitte à l'introduire, autant l'utiliser. En outre, la grande eau est un nom propre à mes yeux, donc majuscules D'un point de vue plus global, on a un bon rythme, des phrases bien formulées et dosées, et tant qu'on est sur la forme, un vocabulaire assez riche et peu de fautes, bien qu'il en reste

--> Xetrox
« ma génitrice » Attention, ce mot a une connotation assez froide, très utile pour souligner une distance mais peu pertinent dans l'utilisation synonyme ici, puisqu'elle ne reproche rien à sa mère « m'agressa Vernor, soudain » Agresser me paraît un peu fort ici. Et le soudain est dispensable, à mon avis, il retire plus au rythme qu'il n'apporte au sens « une autre forêt, au pied de la nôtre » Au pied d'une forêt ? J'ai un peu du mal à saisir. D'autant plus que si elles sont adjacentes, pourquoi sont-elles deux forêts distinctes et pas un seul et même bois ? « billes d'ambre polies » La présence d'ambre chez cette tribu me paraît un peu bizarre. Où l'ont-ils trouvée ? Le fait qu'il s'agisse de résine fossilisée, c'est pas mal, mieux que si tu parlais de pierre précieuse (puisqu'il sont plus « végétaux » que « minéraux ») ou de perles (puisqu'ils n'ont pas accès à la mer), mais ça ne résout pas toutes les questions. Ah, et l'ambre est jaune, donc « passant du blanc puissant au jaune floral », ça marche pas super bien « je ne suis pas différente de toi ou de quiconque » Factuellement, si. D'ailleurs, sa narration interne passe son temps à le rappeler (fière de sa différence, perpétuelle comparaison entre elle qui veut voyager et les autres, elle et sa mère seule pas effrayée par le monstre, etc). Sa réaction me paraît donc peu cohérente avec ce qui précède, du moins sur le sujet de la discorde. J'ai l'impression que tu voulais créer une dispute et que le motif est arrivé après, un peu forcé. Une dispute sur sa différence, pourquoi pas, mais mieux amenée, plus réaliste, alors

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« comme à tout le monde » Le choix du « à » m'a gêné, j'aurais plutôt mis un « pour ». Mais en général, je ne suis pas convaincu que cette seconde partie de phrase soit nécessaire, l'occulter renforcerait l'isolement du personnage sans avoir à user à chaque fois d'un « la seule » etc « quelques vues » Intéressant, cette nouvelle mesure de distance, rares sont ceux qui pensent à introduire ce genre de détails dans la création de leur univers « Du moins était-ce qu'on en disait » Quelque chose cloche avec cette phrase, je dirais qu'il faut ajouter un « ce », mais à mon avis reformuler la phrase serait plus intéressant « Au centre du territoire. Nous étions entassés sur les lattes de bois » Il manque une explication sur les lattes de bois en question. On passe d'un territoire, conception immatériel qui englobe terre, air, eau, à un élément physique qui fait partie d'un tout dont on ne sait rien. Il y a une hutte centrale sur pilotis ? On est dans un village perché dans les arbres ? Tout cela manque cruellement de précision. Personnellement, j'imaginais un village sur le sol avec des huttes en fines branches de bois. Ça casse donc l'image, ce qui a tendance à sortir le lecteur du récit. C'est pour cela qu'il faudrait plus de descriptions. De descriptions physiques de l'environnement. Ou alors rester vague tout du long, laisser le lecteur construire son propre univers. Mais dans ce cas, il faut éviter tous les retours à ta réalité comme celui-ci, qui fait intervenir un élément bien trop précis pour coller à tous les univers « ce fut la seule attraction digne d'intérêt de mes dix-sept années d'existence » J'aurais préféré un « de ces seize dernières années », plus réaliste, puisqu'on se doute bien qu'avant d'être trouvées, sa mère et elle ont vécu pas mal de choses

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